AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 65 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une belle plume que ce Jean Ray qui montre qu'en plus de bien écrire, il sait aussi bien raconter. On peut ainsi le comparer sans hésitation au grand maitre Howard Phillips Lovecraft. J'ai suivi sans hésitation l'avis de mon amie babelionaute NicolaK et je ne le regrette pas. Je me suis embarqué dans un faux roman déguisé en recueil de nouvelles qui se veut être la suite de l'oeuvre de Geoffrey Chaucer. Cet écrivain médiéval avait déjà rédigé un recueil « les contes de Canterbury » et Jean Ray va en ressusciter les personnages pour sa suite.

Nous retrouvons dans une taverne les personnages de Jean Ray mêlés à ceux de Chaucer. C'est dans une atmosphère gothique et mystérieuse, que les héros en chair et en os du premier vont échanger avec les êtres fantomatiques du second. Chacun à tour de rôle, ils nous racontent une histoire effrayante voire carrément sanglante. Des histoires à vous glacer le sang surtout racontées la nuit, à l'ombre des bougies dans une pénombre propice aux apparitions de monstres, démons et autre habitués du genre.

L'aspect désuet de l'oeuvre écrite en 1946 va certainement en rebuter quelques-uns. Mais Jean Ray sait nous prendre par la main et son style parvient à nous maintenir en haleine tout au long des nombreuses nouvelles qui composent son recueil. le Belge manie la langue française avec brio. Les contes (et les conteurs) sont d'une perplexité stupéfiante. Ils sont à la fois humoristiques et terrifiants mais aussi poétiques et touchants. Les scènes qu'il décrit sont d'une précision extrême dans leur ambiance comme dans leur atmosphère. On y côtoie des personnages à la Pieter Bruegel aux panses bien rebondies se complaisant dans des odeurs de tabac hollandais mêlées à celles des nourritures et plats bien flamands comme le Waterzooï. Mais on y trouve aussi l'odeur de la bière anglaise, du Fish and Chips et du tabac blond. de la senteur du bois brûlé dans la cheminée à celle plus métallique du sang des victimes, des bouges de Londres aux bordels d'Amsterdam ; des marins aux bourreaux dans un melting-pot à la sauce fantastique.

Je conseille vivement cet ouvrage aux amoureux des lectures fantomatiques, lues à haute voix, entourés d'amis-es de même sensibilité, à la lueur des bougies et par nuits glaciales… Avec le bruit des portes qui grincent et du vent qui hurle dans la cheminée, en présence d'un chat noir roulé en boule sur les genoux du conteur.

« Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires. »
Commenter  J’apprécie          5555
Savoureux et très sombre recueil de nouvelles paru en 1944.
Tobias Weep et son ami Reid Unthank font partie d'un cercle littéraire recherchant l'auberge dans laquelle Chaucer aurait écrit ses histoires. Après quelques errances, ils tombent sur la taverne et sont invités à participer à un autre cercle, constitué de fantômes, où chacun des convives raconte une histoire, lesquelles sont particulièrement sanglantes dans la première partie du recueil, laquelle s'achève par Suite à Tyburn, narrée par Tipps, un bourreau, qui nous raconte en détails les contraintes de son "travail" ainsi que son amour pour Mistress Squeak. L'un des meilleurs récits de l'ouvrage, à mon avis.
La seconde partie est moins violente, mais chaque nouvelle vaut le détour. Ce livre est un pur bijou, incontournable.
Commenter  J’apprécie          262
La nomination à la masse critique spéciale “Mauvais genre” – la défunte “Imaginaire”, que j'aimais beaucoup –, m'a permis de pouvoir lire un recueil de nouvelles d'un auteur que j'apprécie tout particulièrement : Jean Ray. C'est une chance d'avoir pu être sélectionnée et je remercie Babelio ainsi que les Éditions Alma. Je les remercie même plutôt deux fois qu'une, car cette maison d'Éditions dépoussière les textes de Jean Ray – cet écrivain talentueux.

Si pour beaucoup Howard Philips Lovecraft est un Maître du Fantastique, en ce qui me concerne, je lui préfère le génial belge Jean Ray. J'adore ses rythmiques tournures de phrases, son univers et un parfois humour noir que j'ai pu lire à travers « Le carrousel des malices » – qui sera réédité par Alma.

« Les derniers contes de Canterbury » sont un hommage à Geoffrey Chaucer. Il reprend les protagonistes de l'ouvrage « Les contes de Canterbury » parut au XIVe Siècle. Jean Ray ne s'arrête pas là, puisqu'il honore également « Le Chat Murr » qui est une oeuvre de Ernst Thedor Amadeus Hoffmann. le félin intervient régulièrement.

Le présent ouvrage regroupe près d'une quarantaine de textes de qualité inégale, mais tous, ou presque, sont du genre Fantastique. Et quoi de mieux qu'en cette période Halloween que se retrouver autour d'une tablée et des fantômes comme convives. Chacun raconte à sa manière un événement tragique. Parfois léger, sombre, glauque ou bien humoristique, ces textes sont agréables à lire, bien que quelques récits puissent être perçus comme désuet dans la forme.
L'ordre de lecture est bien pensé. Nous partons d'un restaurant digne d'un « Rituel de chair » – qui aurait pu être plus développé –, en passant par quelques bourreaux, des marins, pour terminer par des Démons. En bonus, nous avons même le droit à d'autres récits – intitulé “… Et autres textes” – dont l'excellent « Le démon d'Highbottam ».
Parmi ces savoureuses lectures, j'ai beaucoup aimé « La terreur rose » dont on peut admirer la prose magnifique de Jean Ray et qui flirte avec la Science-Fiction. J'ai adoré la tendre histoire « La plus belle petite fille du monde », sombre et tragique. J'ai bien aimé aussi « Tyburn », très Fantastique. Autre récit que j'ai apprécié fut « Le chat assassiné », qui touchera bien évidemment tous les propriétaires de ce cher félin.

En définitive, j'ai apprécié de recueil particulier. Je pense qu'il faut avoir lu les deux ouvrages dont l'auteur s'est inspiré, pour mieux le savourer et le comprendre. Ce sont de bons récits noirs et Fantastiques, parfait pour se divertir. Je suis d'accord avec Arnaud Huftier qui nous parle du talent de l'écrivain en postface. Je l'ai trouvé un ton en dessous « Le carrousel des malices ». Mais j'aime la plume de Jean Ray.
Commenter  J’apprécie          252
Un livre bien écrit, une plume riche, truffée d'imaginaire, criante de folie parfois, toujours interpellante dans sa vision de l'horreur ou sa grande tendresse.
Un recueil de nouvelles, unies dans un même fil, c'est beau, c'est fluide, c'est génial pour qui n'aime pas vraiment les nouvelles.
Un récit de contes noirs à souhait, le Diable nous frôle à chaque page, d'un souffle, d'un doigt. Et pourtant, on en redemande, car le Diable a parfois de ces bontés qui nous laissent pantois.
Et on apprend que c'est le prolongement moderne d'un manuscrit ancien du XIVème siècle, inachevé pour cause de mort de l'auteur Geoffrey Chaucer. Une suite sombre, effrayante, tellement humaine finalement que le tout semble naturel dans son étrangeté bien glauque.

L'auteur, belge, il faut le dire, manipule la langue de Molière en lui donnant des accents de celle de Shakespeare et c'est d'un charme fou même si les sujets abordés sont des plus terrifiants. J'ai adoré !
Mercie à Babelio et Masse Critique pour cet ouvrage superbe par le fond, la forme et l'objet.
Commenter  J’apprécie          210
J'avais fait la connaissance de Jean Ray à travers les aventures d'Harry Dickson, et prolongé mon plaisir avec le recueil de nouvelles : Les contes du whisky. J'avais hâte de découvrir cet autre ouvrage de nouvelles, considéré comme un des livres majeurs de l'auteur : Les derniers contes de Canterbery.

Comme tous les samedis soirs, dans l'arrière-salle de la taverne de la Pie savante, le club littéraire d'Uppper Thames se réunit pour mener des travaux et discussions littéraires. En ce soir de fin octobre, un débat enflammé porte sur la possibilité (ou non) que la vieille taverne de la cotte d'Armes soit reconnue comme le berceau des contes de Canterbury du célèbre Geoffrey Chaucer… Les membres de l'académie choisissent alors d'envoyer leur secrétaire, Tobias Weep, vérifier la validité de leur hypothèse sur place. Et le jeune homme de se retrouver au sein d'une bien étrange assemblée, composée des mêmes pèlerins dépeints cinq siècles plus tôt par le père de la littérature anglaise, tous réunis pour une nuit remplie de contes et inoubliable…

Retranscrits dans leur version intégrale, mais surtout dans l'ordre souhaité par Jean Ray, ce recueil de nouvelles est extrêmement plaisant. Au-delà de l'esthétique même de l'ouvrage, particulièrement réussie et soignée par la maison d'édition Almaediteur, j'y ai trouvé une préface et une postface, instructives et documentées, quelques autres nouvelles de l'auteur.
Il s'agit là de littérature fantastique de haut vol, avec des contes et des conteurs de tout genre : drôles, terrifiants, stupéfiants, cruels et poétiques… On frissonne, on rit, on se laisse happer par ce délire embrumé et enfiévré, éthylique. Haut en couleur et verbe fin, Jean Ray est un auteur à redécouvrir, qui sait jouer avec nos peurs et nos cauchemars, qu'il peuple de fantômes, de marins pervertis, de bateaux perdus, de tavernes enfumées et de mauvaise réputation.
Savoureux !
Commenter  J’apprécie          140
Un recueil d'une surprenant cohérence de Jean Ray. Les fantômes de différentes époques racontent des horreurs. On se rapproche parfois de la cruauté De Maupassant, avec des personnages médiocres et méchants. On entre dans les contes comme "un couteau dans la chair" selon les propres mots du maître. Toujours l'excès du vocabulaire, des figures, des projections sanguinolentes, la richesse culinaire. Un excellent recueil.
Commenter  J’apprécie          120
Geoffrey Chaucer, Marguerite de Navarre et E.T.A. Hoffmann (ou seulement son chat Murr) se rencontrent dans ce recueil de contes placés sous leur patronage ; Jean Ray n'a pas son pareil pour évoquer les estaminets enfumés des ports de Flandre, d'Allemagne ou d'Angleterre, où se rencontrent bourlingueurs et rêveurs pour se raconter des histoires extraordinaires, fantastiques ou seulement étranges. La palette de l'auteur est assez limitée et il ne sait pas déployer les splendeurs du style d'E.T.A. Hoffmann ou d'Edgar Poe, mais il est agréable à lire dans sa facilité, son humour humble, son ironie parfois. Son fantastique ne m'a pas fait peur le moins du monde. Ses monstres et ses personnages sont stéréotypés, mais il atteint des sommets dans la description d'une chope de bière, d'un pâté en croûte ou même d'un waterzooie, d'un feu de cheminée par une nuit glaciale, du goût du tabac blond fumé songeusement à la pipe dans un bouge d'Amsterdam. Un grand poète des ambiances, des nourritures et des boissons.
Commenter  J’apprécie          121
Dans une taverne enfumée, refuge des fantasmes et des entités les plus redoutables, Jean Ray évoque l'étrange assemblée des pèlerins de Canterbury, qui pour la dernière fois déploient leurs sortilèges...
Ces 25 nouvelles, ou l'auteur déploie tout son talent, sont autant de petits bijoux de la littérature classique d'épouvante.
Commenter  J’apprécie          110
Ce fut un plaisir de lire ces nouvelles. le style employé est désuet mais il contribue à créer des atmosphères uniques tantôt fantastiques et oniriques tantôt effrayantes...
Je recommande ce livre que ce soit pour se laisser emporter vers une autre époque où un autre univers en solo, mais aussi pour les amateurs de " veillées-lectures partagées, telles que nous les aimons ici ! ( à la lueur de bougies ;))
Commenter  J’apprécie          104
Dans ce livre, le narrateur se retrouve dans la taverne où se sont rencontrés autrefois les pèlerins qui ont narré "Les Contes de Canterbury". Il y a Chaucer lui-même, des pèlerins, et ils veulent leurs histoires. Il y a aussi des fantômes, attirés par la lumière ou autre chose, des personnages de fiction, certains même vivants comme notre narrateur...

Tous vont raconter des histoires. C'est du fantastique, au sens le plus large du terme, mais extrêmement varié. Il y a là des histoires sans le moindre surnaturel, qui racontent juste des crimes terribles, en mode horreur ou humour noir ; il y a aussi du grandiose et du sordide, du tragique et du drôle, on touche, selon les histoires, au mythe ou à la science-fiction. Quand aux personnages, ils peuvent se croiser, qu'ils soient dans les histoires ou dans la taverne, et les histoires sont plus liées qu'on ne pourrait le croire... même si, ce n'est pas tellement sous la forme de grandes révélations, plutôt de petits détails troublants et fascinants.

Le style est vraiment spécial, avec des bouts de tournures de vieux français, de belge, d'argot, d'anglicismes, c'est très évocateur.

Globalement, un excellent livre !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (190) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean Ray

Je suis né en...

1851
1887
1923

12 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Jean RayCréer un quiz sur ce livre

{* *}