Je n'avais jamais lu
Jean Ray et je suis tombée sur ce roman par hasard, dans une bourse aux livres. Une vieille édition des années 80 un peu moche, mais dont la quatrième de couverture aura su me tenter. Et puis, pour 2 euros je n'allais pas me priver !
C'est une lecture qui restera gravée en moi tant elle est singulière.
Malpertuis, c'est un manoir. Un vieux manoir. Et dans celui-ci, l'oncle Cassave organise l'héritage qu'il va léguer à sa famille après sa mort, qui ne saurait tarder. Une seule condition pour accéder à sa succession : venir vivre dans le manoir pour de bon. Ainsi, cousins, cousines, tantes, oncles, tous et toutes viennent vivre sous le toit de
Malpertuis. Commence alors leur cauchemar.
Jean-Jacques Grandsire est l'un des héritier de l'oncle Cassave. L'ennui qui rythme son quotidien dans la bâtisse est entrecoupé de scènes qui marquent par leur violence : un habitant du manoir est retrouvé la tête clouée au mur mais continue tout de même de chanter, un autre se fera agresser par des créatures ailées, et ainsi de suite. Tout autant de bizarreries qui surviennent dans ce vieux manoir.
Le style de
Jean Ray est très particulier. J'avoue qu'il aura été parfois difficile de suivre le récit à cause d'expression désuètes ou alambiquées dont il m'aura fallu chercher les définitions dans le dictionnaire (mais j'ai enrichi mon vocabulaire, c'est pas si mal !). La narration est construite de manière tout à fait inhabituelle avec un narrateur dont nous ne connaissons jamais l'identité qui a seulement compilé des témoignages sur le destin de Jean-Jacques Grandsire. En progressant dans le récit, on se rend compte que le fantastique est rattrapé par la mythologie de
Malpertuis. Se mêlent alors la religion, les mythes, le Destin.
Une lecture bien singulière qui ne plaira pas au tout venant.