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4,04

sur 1535 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Victoire et Céleste vont tomber follement amoureuses l'une de l'autre et découvrir les vertiges de l'amour.

Leonor de Recondo inscrit son roman dans la France du début du XX ème siècle.

Victoire et Céleste ont en commun leur jeunesse. C'est à peu près tout car Victoire appartient à la bourgeoisie provinciale, mariée à Anselme, un notaire de province plus préoccupé par ses actes notariés que par sa femme avec laquelle il n'arrive pas à avoir de descendance. Céleste vit sous le même toit mais en tant que « bonne à tout faire ».

Deux femmes humiliées, violées par le même homme. Une naissance qui rebat les cartes car le bébé n'est pas de Victoire. Et finalement deux femmes qui vont se découvrir et vivre une passion amoureuse qui ne peut avoir une issue heureuse.

Une construction limpide, simple et bien menée. Les personnages n'ont rien d'une caricature et traînent leurs blessures intimes. Dans ce roman très court, il y a néanmoins suffisamment de profondeur pour éviter le piège d'une friandise coquine.

Ce roman de Léonor de Récondo se lit d'une traite. Il s'agit d'une vision féminine sur les différentes approches de l'amour où les hommes, à juste titre, n'ont pas la part belle.
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Court roman qui balaye les conventions  de la vie en province début XXème : mariage arrangé, viol des domestiques, secrets de famille et sexualité corseté par la religion. Deux femmes vont s'émanciper, aimant "leur" enfant, découvrant ainsi l'amour et une sexualité et une sensualité  alors interdites. Histoire d'amour inattendue pour ces deux femmes courageuses.
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Ce livre est écrit un peu comme une poésie. On parle rarement des femmes de cette époque. Léonor de Récondo nous entraine dans une histoire d'Amour qui parait peu vraisemblable. On se laisse embarquer par cet Amour-Pouvoir, et par cet Amour inconditionnel pour cet enfant. Qui sait jusqu'où Nos Amours peuvent nous emporter.
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Dans la maison d'Anselme de Boisvaillant, notaire dans le Cher au début du XXème siècle, on est bien sûr censé rester «dans la bienséance exigée par notre milieu». Pas troublée la bienséance par le viol d'une jolie domestique, Céleste, par son patron. Après tout elle n'a guère d'autre choix que de chercher à garder la tête haute, «c'est tout ce que nous pouvons faire, nous autres ! Garder la tête haute pour faire croire qu'on n'a pas honte.»
Pourtant la grossesse de Céleste va ouvrir une porte dans l'existence terne et corsetée de la femme d'Anselme, Victoire, le vent de l'amour, de la sensualité, des désirs, va secouer les rigides convenances qui régissaient sa vie.

Sans être un grand livre, ça se lit vite et bien, le rythme donné par les brefs
chapitres qu'on enchaîne avec plaisir est bon. Mais c'est peut-être un peu trop propre, le sujet aurait mérité une écriture plus troublante, plus de prise de risque, plus de souffle. Léonor de Récondo fait brûler ses corsets à son personnage, mais le style de l'écrivain reste très sage, sans rien qui déborde, un peu comme la maison de Victoire aux «ardoises trop bien alignées».
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J'ai découvert Leonor de Recondo par ce roman. Je l'ai lu quasiment d'une traite, l'écriture est vraiment précise, les mots choisis avec soin, le découpage des chapitres très juste. On a vraiment l'impression que les personnages nous confient leur ressenti de manière détaillée mais sans que ce le soit trop. J'ai beaucoup aimé les passages sur la découverte de son propre corps, de l'amour, la "naissance" de Celeste et Victoire qui existent enfin grâce à l'autre. J'ai moins adhéré à la fin de Céleste. Elle est plutôt plausible mais j'ai eu du mal à l'accepter, sans doute car elle m'a attristée
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Il ne fait pas bon être bonne en 1908 chez des notables du Cher ou d'ailleurs, en l'occurrence chez Anselme et Victoire de Boisvaillant, respectivement notaire et oisive. Céleste en fait la cruelle expérience. A 17 ans, ses journées commencent au lever du soleil, s'achèvent à son coucher, et la nuit, Anselme, maître des lieux, la chevauche, la transforme en monture, confondant sa chevelure avec une crinière. Lorsque Céleste est enceinte des viols ancillaires de son patron, elle risque de perdre sa réputation et son travail, ostracisée comme fille-mère d'un bâtard. Cette situation est gravissime au début du XXème siècle clérical et misogyne. Victoire, à qui répugne la sexualité conjugale, qu'elle nomme l'enchevêtrement immonde, décide d'adopter l'enfant à naître avant que le roman prenne un tour surprenant. Je ne trahis pas le suspense, largement éventé dans la quatrième de couverture.


J'ai beaucoup apprécié la première partie du roman, chronique historique, sociale, témoignage de ce que vivaient les jeunes filles mal-nées et de surcroît campagnardes, placées dès leur plus jeune âge, obligées d'accepter une forme d'esclavage chez des patrons tout-puissants qui les soumettaient à tous leurs caprices, les autorisant seulement à se rendre à la messe le dimanche. Mon intérêt s'est émoussé ensuite. Que les deux femmes se rapprochent m'est apparu irréaliste et vaudevillesque dans le contexte du début du XXème siècle où la barrière des classes sociales était infranchissable, quel que soit l'excellent motif. Mon intérêt s'est effondré lorsque j'ai atteint l'épilogue, harlequinesque.


Malgré ces remarques sur l'assemblage des personnages et des faits, je tiens à saluer le style lumineux de Léonor de Récondo, tout en nuances, tout en légèreté, tout en élégance. Des phrases, des mots choisis pour faire entendre au lecteur une petite musique agréable et lancinante. Malgré ce que j'ai ressenti comme quelques (petites) imperfections, l'auteure dresse le portrait émouvant de deux femmes, de condition opposée, qui cherchent ensemble, à faire exploser les corsets qui les empêchent de respirer et d'être libres.
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Début du XIX ème siècle dans le Cher. La vie bourgeoise d’un couple entouré de ses domestiques. le travail pour lui, la lassitude pour elle. Aucune passion. Monsieur recherchera le plaisir physique auprès d’une domestique. Et puis ... c𠆞st la « révélation ».

Un récit précis et finement écrit; une introspection éclairée et audacieuse dans un monde pourtant corseté du début du XIX ème siècle.
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Amours tire sa force par la psychologie de ses personnages. Céleste et Victoire sont des femmes issues de milieux opposées mais qui subissent ensemble la solitude, les conventions de leurs époques et l'indifférence de leurs proches. L'une trouvera refuge dans la religion, l'autre dans la pratique du piano. Mais ce qui les unira plus profondément sera l'Amour. Cet amour est pluriel, il s'illustre d'abord par un amour maternelle puis charnelle. Leur relation bien que belle et touchante est impossible. L'histoire prend la tournure d'une tragédie grecque qui ne peut que bouleverser le lecteur. On s'éprend de ces deux femmes, qui découvrent leur féminité ensemble. Elles vont s'aimer, connaitre un bonheur partagé certes éphémère mais qui marqueront à jamais leur existence.
En bref, je vous conseille cette oeuvre pour sa beauté et sa sensibilité. Vous n'avez plus qu'à succombez à sa sensuelle mélancolie...
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très beau
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L'intrigue se situe en 1908, dans la demeure d'un riche notaire, Anselme de Boisvaillant.
Comme dans beaucoup de maisons de l'époque, les bourgeois ont des serviteurs.
Et comme dans beaucoup de maisons ces derniers sont souvent maltraités.
C'est le cas ici de Céleste, une jeune bonne de 17 ans, violée par le maître de maison.
Alors que la pauvre femme tombe enceinte, les masques tombent.

J'ai beaucoup aimé ce court roman intimiste. L'écriture de Léonor de Récondo fait mouche, elle fait preuve à la fois d'un lyrisme charmant et d'une concision qui épure le style et offre une expérience de lecture des plus agréable.

L'auteure dresse le portrait sans concession d'un milieu bourgeois rural des plus pervers, où les apparences et la religion font loi au détriment des valeurs morales les plus élémentaires.
Les personnages féminins sont les premières victimes de cet engrenage culturel délétère. Qu'il s'agisse de Victoire, la femme du notaire, mariée par l'entremise de ses parents, malheureuse en ménage et qui désespère de ne pas répondre aux attentes de sa famille en ne parvenant pas à devenir mère ou Céleste, jeune bonne qui n'a jamais connu d'amour maternel et dont le statut social la pousse au silence et à la soumission ( ce personnage m'a rappelé Rose de Né d'aucune femme de Franck Bouysse ).

A l'instant où ces deux femmes découvrent l'amour maternel et se découvrent capables d'aimer, leur désir explose.
Les scènes érotiques sont magnifiques et ces femmes s'épanouissent enfin, ensemble.
L'apparition soudaine de leur attirance m'a d'abord laissé perplexe puis j'ai trouvé que l'auteure avait offert au lecteur cette révélation soudaine de façon volontaire, pour que le choc soit aussi fort que le bouleversement de ces deux femmes.

Petit bémol, j'ai été un peu déçue par la fin, trop classique à mon goût.

Amours est en conclusion un roman subtile, intense et engagé. Une oeuvre à découvrir assurément.
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