AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 1520 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1908, quelque part en province, Anselme de Boisvaillant, notaire, a épousé en secondes noces, Victoire, jeune fille de bonne famille depuis cinq ans déjà.

Le couple n'a toujours pas d'enfants au grand dam d'Anselme qui n'a pas connu son père, mort pendant la guerre de 1870, et qui rêve de léguer son nom et son étude notariale à son fils.

Victoire, de son côté, subit ce mariage arrangé, et les assauts conjugaux répétés et infructueux de son mari qui lui laissent un sentiment de dégout.

Céleste est la petite bonne du couple qui emploie également une gouvernante et son mari. Agée de 17 ans, elle a quitté la campagne pour rejoindre la demeure des Boisvaillant.

Anselme règne en maître en sa demeure, il n'hésite pas à user de son droit de cuissage et Céleste subit elle aussi ses assauts brutaux et tombe enceinte. Victoire voit là une bonne raison de chasser son mari de son lit et d'avoir un enfant sans les inconvénients d'une grossesse.

Aussitôt né, le garçon, prénommé Adrien, est enlevé à sa mère mais il dépérit. Victoire n'a manifestement pas l'instinct maternel et ne sait comment s'en occuper. Une nuit, alors que toute la maisonnée dort, Céleste, récupère son fils pour l'allaiter dans sa petite chambre. Victoire les rejoint aussitôt et une intimité s'installe nuit après nuit entre les deux femmes.

Victoire fait donc un mariage de raison, comme la majorité des jeunes filles de bonne famille de cette époque. Son mari est amoureux d'elle et se montre généreux, il la gâte et ne sait pas quoi faire pour la rendre heureuse. Hélas pour lui, Victoire ne l'aime pas et ne cache pas sa répulsion à chaque coït, ce qui le pousse à trousser la bonne, qui elle, n'en demande pas tant !

Léonor de Récondo aurait pu s'arrêter là et faire de son histoire, une histoire tristement banale et bourgeoise mais heureusement pour nous, elle préfère nous conter l'émancipation féminine à travers Victoire et Céleste. Leur affranchissement par le corps, la mode, la sexualité et l'amour car il est beaucoup question d'amour dans ce roman comme vous vous en doutez.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          100
Dès les premières lignes j'ai été emporté dans ce roman qui retrace principalement les portraits de deux jeunes femmes du début du XXème siècle, dans la France provinciale.
La première, Céleste, est la jeune bonne chez un couple de la petite bourgeoisie de province, qui subit les assauts de son patron, notaire, et se retrouve enceinte.
La deuxième, Victoire, est la maitresse de maison, femme du notaire, mariée par sa mère à ce notaire.
L'une avec cette grossesse va permettre à l'autre, stérile, de devenir mère mais va aussi lui permettre de découvrir un sentiment qui lui est inconnu : l'amour. Amour pour un enfant, mais aussi sentiment amoureux...... qui va lier les deux jeunes femmes.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui décrit la condition féminine à tous les niveaux de la Société, les secrets de famille et l'éveil à la sensualité des héroïnes. Une fois commencé on ne le lâche pas (enfin pour ma part).....

Lien : http://mumudanslebocage.word..
Commenter  J’apprécie          100
Une très belle histoire (quoique improbable à partir de la deuxième moitié du livre) dans laquelle l'auteure, à la plume musicale, nous fait partager l'amour entre 3 personnes : Anselme, notaire, Victoire, l'épouse bourgeoise et stérile et Céleste, la jeune et jolie bonne. Céleste subit les assauts de son maître, tombe enceinte. A cette nouvelle, Victoire demande à garder l'enfant et Anselme se réjouit d'être père. Céleste n'a guère d'autre choix que de supporter la situation. Toutefois, Victoire sera attirer par Céleste et celles-ci découvriront (enfin !) et ensemble les plaisirs du sexe. La fin ne peut être que tragique dans une situation aussi délicate. Très beau roman.
Commenter  J’apprécie          100
De Léonor de Récondo, j'avais beaucoup aimé Pietra viva. Cet hiver, je l'avais entendue évoquer son dernier ouvrage à La grande librairie et m'étais promis de lire Amours à la première occasion. Je n'ai pas été déçue : toujours autant de sensibilité, de poésie, de finesse tant dans le propos que dans le style. le point de départ de l'histoire est un peu convenu, j'entends par là qu'il n'est pas vraiment original : Céleste, petite bonne servant chez les Boisvaillant, est régulièrement troussée par Monsieur Anselme. Elle a très tôt appris le silence et la soumission et, lorsqu'elle tente d'évoquer le sujet avec Huguette, qui sert la famille depuis la naissance d'Anselme, celle-ci l'enjoint à se taire.
Victoire Boisvaillant, née Champfleuri (tout un programme, ces deux noms !), l'épouse d'Anselme s'ennuie mortellement. Mariée par ses parents, peu au fait du rôle de maîtresse de maison, elle éprouve quelque affection pour son mari mais redoute « l'enchevêtrement immonde ». Piètre amant, Anselme n'aura pas réussi à faire découvrir à Victoire les plaisirs charnels, dont le ventre reste vide au grand désespoir de son entourage.
Ce n'est pas le cas de Céleste qui va s'apercevoir, au bout de quelques mois, qu'elle porte l'enfant de Monsieur. Là encore, l'histoire offre peu de surprise : la domestique « engrossée » (c'est un bien vilain terme mais qui sied plutôt à la situation) par les bons soins du maître, c'est une antienne. La réaction de Victoire, en revanche, constitue le tournant du roman. Visiblement stérile, la jeune femme prend rapidement la décision que cet enfant sera sien et, fermement, rallie toute la maisonnée à ce projet.
Cet enfant à naître va créer entre Céleste et sa maîtresse une relation qui va évoluer de façon inattendue… Que de délicatesse, de sensualité, d'intensité dans la narration. Les deux femmes vont apprendre à s'aimer, à se découvrir dans leur féminité, à partager autour du nourrisson une véritable initiation au corps de l'autre. Alors que tout les sépare, elles vivent une communauté de destin : celle des femmes dont on attend qu'elles obéissent et qu'elles se soumettent.
Amours au pluriel, parce que découverte de la passion mais aussi de la maternité pour Céleste et Victoire, dont les prénoms sont au diapason de leur être. Deux formes d'amour qui les conduit à prendre des décisions, à s'affranchir des codes sociaux, à se libérer du carcan familial.
Une jolie réussite, un roman qui se lit d'une traite, qui nous emplit d'odeurs et de musique – dans le format que j'apprécie vraiment beaucoup de Sabine Wespieser Editeur.
Commenter  J’apprécie          100
je découvre cette auteure et je suis tout simplement ravi et retourné complètement...tant son talent est immense, un intelligence littéraire dévoilée avec une grande délicatesse...Un moment de pure grâce. J'avoue que pour un homme un tel roman ne peut que le faire grandir, lui ouvrir l'esprit et l'intelligence à comprendre ou bien à explorer davantage ce que peut être le coeur d'une femme même s'il restera toujours profond et presque sans fonds...
Commenter  J’apprécie          100
Livre lu d'une traite. On se laisse emporter par le récit même si dès le début , dès la première phrase on a l'impression d'un déjà vu, d'un déjà lu. D'un coup l'intrigue prend une autre tournure, un côté totalement inattendu et on se laisse emporter par cette passion dévorante, par cette découverte des corps qui s'ouvrent au plaisir. On se demande jusqu'où cette relation interdite va mener les 2 femmes. L'homme, le mari est relegué au second plan, il n 'existe qu'à travers ses pulsions qui le poussent vers la bonne tout en désirant sa femme. Nous sommes bien dans la petite bourgeoisie du siècle dernier tant de fois décrite par d'illustres auteurs. C'est toujours le même ennui qui est décrit chez ces bourgeoises qui n'ont plus aucun but dans la vie, une fois qu'elles sont mariées. Il n'y a plus rien à attendre, à espérer.
Commenter  J’apprécie          100
Une maison cossue du Cher, en 1908. Un jeune couple, ses serviteurs. Lui, Anselme de Boisvaillant, est notaire, notable. Elle, Victoire, mariée depuis cinq ans, s'ennuie. Anselme satisfait ses pulsions sexuelles en violant Céleste, la jeune bonne, comme cela se pratiquait sans gêne à l'époque. Céleste, tombe enceinte, cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans son couffin. Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Victoire et Céleste vont peu à peu faire l'apprentissage de ce que les conventions sociales tiennent à distance : leur corps, le plaisir. Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’une passion qui balayera tout.

Le classicisme de ce roman rappelle Flaubert et Balzac. Cette histoire d'amour entre deux femmes est portée par la plume gracile de l'auteur qui tout en finesse et sensibilité décrit les émotions, l'éveil des sens et les désirs intimes. Léonor de Récondo peint avec justesse les travers de la bourgeoisie bien pensante et les interdits de l'Eglise . Deux portraits délicats de femmes , un roman troublant qui nous transporte jusqu'au final bouleversant.
Commenter  J’apprécie          100
1908, dans un village de province, Victoire est l'épouse d'Anselme. Issus de bonnes familles catholiques, on attend d'eux un héritier qui ne vient pas...
Jusqu'au jour où Céleste, la bonne de la famille découvre qu'elle est enceinte. le couple décide d'élever l'enfant.
Une naissance qui engendrera une passion soudaine et interdite.
Un très beau roman intime et sensuel servi par une écriture fine et concise.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai bien aimé la description de ce milieu bourgeois du début du 20ème siècle tellement juste. Les mariages arrangés dans le seul but de perdurer la lignée familiale du mari, cette façon d'agir et de penser, que ce soit du côté des bourgeois ou du côté des domestiques.
Chacun est prisonnier de sa classe et surtout chacun est très réaliste sur sa propre condition et sur celle de l'autre , sur ses attentes vis à vis de sa condition et sur les aspirations possibles ou pas de sa condition.
Les relations entre maître et domestique sont décrites comme si tout cela était inné et donc parfaitement normal. L'enfant de la bonne, engrossee par Monsieur et élevé par Monsieur et Madame, car Madame ne peut pas avoir d'enfant, c'est normal .... ce qui l'est un peu moins c'est l'histoire d'amour qui se profile (une très belle parenthèse dans ces milieux tellement formatés ) , mais hélas la fin du livre ramène chacun a sa propre condition, la seule possible à cette époque.
Une lecture et un style très agréables.
Commenter  J’apprécie          90
Amours est un roman étonnant. Il contraste par un style contemporain adapté à un genre littéraire qui aurait pu être qualifié « classique ». Cette dualité est saisissante, surprenante mais elle fonctionne à merveille. L'intime est magnifié, avec finesse et pudeur. L'écriture est sensible.
Quel moment de lecture délectable ! C'est pur, frais, précis, harmonieux, plaisant…
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (2720) Voir plus



Quiz Voir plus

Amours : Léonor de Récondo

En quelle année se passe l'histoire ?

1542
2000
1947
1908

5 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Amours de Léonor de RecondoCréer un quiz sur ce livre

{* *}