« Félix où es-tu? » Au chevet de son père, Léonor imagine l'esprit de Félix s'échapper de la chambre d'hôpital et rejoindre
Ernest Hemingway pour une ultime conversation.
Alternant les confidences entre les deux hommes, dont les destinées se font écho, et la veillée à l'hôpital avec sa mère, dans l'antichambre de la mort,
Léonor de Récondo rend un magnifique hommage au père aimé. Par touches, elle dévoile sa vie d'homme libre, de son enfance en Espagne et en France après la guerre civile, à sa vie d'artiste peintre et sculpteur, ébranlée par la perte de trois enfants et plus tard la maladie. En faisant rejaillir le dialogue et les souvenirs de Félix, Léonor prend aussi une revanche sur la maladie d'Alzheimer qui habitait l'esprit de son père depuis quelques années. A l'aube de sa dernière nuit, les souvenirs, les rêves et le souffle de Félix s'effacent, car « On meurt, c'est tout, et on agrandit l'âme de ceux qui vous aime. On la dilate ».
A ce père qui lui avait sculpté un violon dans le bois le plus délicatement choisi, l'artiste violoniste offre une oeuvre littéraire, intime et onirique, d'une écriture pure et ciselée.
Son
Manifesto, « pour mourir libre, il faut vivre libre », est une ode à la création et à l'amour, qui aident à survivre à la mort des êtres chers.