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sur 752 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Encore un roman de Léonor de Recondo où je constate qu'elle s'est très bien documentée.
Le thème étant assez compliqué à vivre socialement, se sentir différent du sexe qu'on a et arriver à faire comprendre à ses proches ce que l'on ressent et ce qu'on voudrait devenir est plus qu'un combat: un véritable défi à relever.
L'écriture est toujours aussi délicate, les expressions, les ressentis toujours exprimés en finesse car on est souvent confronté aux chocs, au mur de l'incompréhension pour en finir à faire fuir les autres. D'ailleurs, la personne ne peut forcément aller jusqu'à l'opération ce qui est très frustrant.
Le transgenre reste un état tout à fait connu mais tellement mal perçu dans notre société hermétique et intolérante.
En tout cas, je dirais que Léonor de Recondo est tout à fait proche de la réalité dans son livre, ce qui par conséquent en fait un très bon roman à la lecture.
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Sur un parking de supermarché, Mathilda se démaquille. A l'abri des regards, un coup de lingette sur le visage, le masque tombe et Laurent démarre. Il rentre chez lui comme s'il revenait d'un entraînement sportif, prend rapidement une petite douche et « bonjour tout le monde ! », s'assoit à table pour le dîner. Une soirée agréable entre sa femme et ses deux ados, une soirée de plus à cacher la vérité : Laurent se sent femme, Laurent veut changer de sexe.
C'était risqué de la part de Léonor de Récondo de se lancer dans un sujet dont on parle souvent ces temps-ci dans les journaux, à la télé et même au cinéma : on ne compte pas en effet les témoignages, souvent terribles d'ailleurs, de ces hommes qui se sentent femmes et de ces femmes qui se rêvent dans un corps d'homme. Risqué parce que sans un traitement un peu original, un point de vue un peu différent, on risquait de retomber dans du déjà vu, déjà lu, déjà entendu.
Hélas, c'est précisément ce que j'ai ressenti. Je dirais pour être honnête que j'ai passé un bon moment de lecture (je l'ai lu en une soirée) comme j'aurais regardé un bon téléfilm. Point cardinal est un roman agréable à lire mais qui ne m'a rien appris de nouveau sur le sujet, j'ai même, il faut bien le dire, parfois eu le sentiment que toutes les scènes attendues étaient là, que chacune d'entre elles relevait du cliché au détriment parfois de toute vraisemblance.
Une vraie déception donc.
Ce à quoi je m'attendais de la part de Léonor de Récondo ? Une analyse plus fouillée de la conscience des personnages, ici trop archétypiques, trop caricaturaux. J'imagine aisément que vivre une telle situation entraîne immanquablement l'impression d'être littéralement écartelé entre la nécessité de vivre en accord avec soi-même et la violence, l'espèce de raz de marée familial que va assurément provoquer l'aveu de ce que l'on est réellement.
Une vraie tragédie, une tempête sous un crâne.
Mais de cela, il n'en est rien ou presque : le portrait qui nous est fait de Laurent laisse suggérer qu'il ira jusqu'au bout - et c'est ce qu'il fait - quels que soient les dommages collatéraux comme on dit : il en a besoin, c'est sa vie, il a attendu assez longtemps.
Mais son fils de seize ans est détruit, totalement anéanti et sans vouloir trop en raconter, il finira par quitter la maison pour aller en pension. Et Laurent (devenu Lauren) retourne au restaurant avec sa femme (comme avant), et Laurent (Lauren) s'achète de jolis vêtements (sans se cacher et avec le sourire complice et bienveillant de la vendeuse), et Laurent (Lauren) poursuit son petit bout de chemin. Il est heureux, enfin !
Mais quid de l'inquiétude de ce père pour son fils absent ? Quid du déchirement du père et du fils (je me sentirais bien incapable d'aller faire un brin de shopping, sachant mon gamin au trente-sixième dessous, prêt à n'importe quel geste insensé!) ? Et évidemment, quid de ce que devient le gamin ? Laurent dit à un moment qu'il est un père avant d'être une femme. Ah bon ! Peut-être. En tout cas, ça ne se voit pas. Ou pas assez. Dommage.
Bien involontairement je pense, l'auteur ne donne finalement pas une image très positive de ce Laurent essentiellement occupé de sa petite personne.
J'imagine que la réalité est beaucoup plus complexe, qu'un homme ou une femme transexuel(le) est avant tout père ou mère et que le devenir de l'enfant a une place centrale lorsque l'on se demande si c'est oui ou non le moment de se révéler.
Quant au fait de résoudre les problèmes en téléphonant à une radio pour raconter que son père est devenu une femme ou bien en écrivant un article pour le journal du collège comme le fait la fille de Laurent, cela ne me semble pas du tout crédible. C'est beau, ça fait très téléfilm bons sentiments/tout le monde s'aime/bonne nuit à tous/faites de beaux rêves mais rien de tout cela n'est plausible sauf au pays des Bisounours !
Non, je crois que le parcours des trans est beaucoup moins lisse, que les embûches sont hautes comme des montagnes et que le quotidien ressemble souvent à l'enfer : tout est silence, non-dit, torture morale, souffrance pur jus, détresse sans nom. Il suffit de lire ou d'écouter quelques témoignages : c'est du lourd. La jolie fin où tout le monde s'aime et tout le monde s'embrasse, non, je n'y crois pas. C'est sympa cet optimisme, ça fait chaud au coeur, ça rassure, on se dit que notre monde, il est beau, il est gentil mais est-ce la réalité ?
Car la vérité, je l'imagine aisément, est beaucoup plus sombre, beaucoup plus violente, elle porte le nom de deuil blanc, de honte, de culpabilité, de responsabilité, elle pose des questions d'identité, de repères et elle se heurte longuement voire à jamais à l'incompréhension, au désespoir voire à la haine avant que les choses ne s'apaisent (si elles s'apaisent un jour...) Bien sûr, il est question de tout cela dans le livre, je ne le nie pas, mais insuffisamment à mon sens ou de façon beaucoup trop superficielle : Laurent donne l'impression de surmonter finalement assez facilement tous les obstacles.
Par ailleurs, une autre question me taraude : la lingerie, le maquillage, les perruques, le parfum semblent tenir une place essentielle pour Laurent. Même si je sais que la transformation physique d'un trans est importante, je me demande si tout ce travestissement est nécessaire. Je m'interroge : est-on obligé de passer par là pour être femme ? La féminité se résume-t-elle à cela ? Finalement, suis-je femme moi qui ne porte ni talons hauts, ni soie, ni maquillage ? A-t-on besoin, pour se sentir femme, d'aimer danser en string rouge et en porte-jarretelles dans des boîtes de nuit ? Ou est-ce un cliché de plus ? (Et si c'était le cas, ce serait vraiment désolant!) Je me pose la question même si j'ai bien conscience que moi, en tant que femme, je n'ai précisément pas besoin de passer par ces symboles un peu outranciers. Mais, est-ce une nécessité pour un trans de passer par là ? Voilà le type de question que j'aurais aimé voir aborder dans le livre par exemple.
Évidemment, finir un roman sur une touche plus sombre, en s'inquiétant par exemple du devenir d'un adolescent dont on s'est plus ou moins débarrassé en le mettant en pension est moins léger, ça plombe un peu, c'est sûr, ça pèse même un peu lourd sur la conscience mais cela a au moins le mérite de poser les vraies questions sur un sujet que l'on connaît mal, ce qui permettrait éventuellement d'avoir un jour un point de vue plus juste et donc plus apaisé sur un thème encore tabou et sur lequel pèsent des clichés qui n'aident certainement pas à comprendre et donc à accepter. Et c'est bien dommage.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une famille classe moyenne, deux enfants, deux boulots stables, un couple classique. Sauf que Laurent rêve de devenir Lauren, au risque de faire basculer vie de famille, vie professionnelle, etc...
Je suis très partagée sur ce roman : d'un côté je reconnais l'audace du sujet, le mérite qu'il y a à le traiter sans voyeurisme, sans sensationnalisme ; mais d'un autre côté je trouve les personnages et leurs réactions bien trop superficiels pour être crédibles. Quelque chose m'a dérangée dans la forme (un texte plat, alors que j'avais un souvenir puissant de Amours, du même auteur), dans les réactions peu approfondies des personnages, comme si on restait toujours en surface.
Du coup je suis restée assez hermétique à cette histoire et me demande dans quelle mesure elle peut être crédible et apporter quelque chose à cette cause. le roman est un peu timoré et bizarre.
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La lecture de "Amours" le précédent roman de Léonor de Recondo m'avait enthousiasmé comme de nombreuses lectrices et lecteurs. Après des amours lesbiennes magnifiées par un texte délicatement ciselé, voici l'auteure s'attaquant à un sujet vraiment plus casse-gueule : le changement de sexe.
Laurent, marié avec Solange son amour de jeunesse , deux enfants adolescents, cadre dans une entreprise d'éolienne, a de plus en plus de mal à cacher la personne qu'il sait être réellement au fond de lui : une femme. Depuis quelques temps, habillé en créature un peu idéale, il fréquente secrètement le Zanzi, bar où se retrouvent d'autres transgenres comme lui. Mais l'absence de son épouse et de ses enfants pendant trois jours seront le point de départ d'une révélation qui, on peut s'en douter, bouleversera sa vie, celles de ses proches et de ses collègues de bureau.
De plus en plus traité au cinéma comme en littérature, la notion de genre et surtout la difficulté à être autre que ce que la nature a donné, demeure un sujet encore tabou ou tout du moins très délicat. L'homosexualité a encore du mal à passer, alors la transsexualité... on n'ose pas imaginer ! C'est sans doute avec une volonté toute pédagogique que Léonor de Recondo semble avoir conçu son roman, comme un petit plaidoyer sur la tolérance et la différence, sur l'acceptation de soi. L'entreprise est généreuse mais, à mes yeux, ratée. Cela s'appelle "Point cardinal" mais " le changement de sexe pour les nuls" aurait été plus approprié ou même "Oui-Oui devient une fille". A vouloir donner à son histoire un caractère tolérant, simple et à la portée du premier venu ( il faut convaincre le lectorat le plus large), le roman s'enfonce dans une sorte de sitcom improbable, presque gnangnan, en tous les cas trop belle pour être crédible. On a l'impression que le syndrome Laëtitia Colombani a encore frappé ! le style vise la simplicité, la phrase n'est pas en reste. On rajoute quelques jolis clichés pour faire avancer l'action et une profondeur psychologique de téléfilm de deuxième partie de soirée sur la TNT sans aucune réelle mise en perspective. Tout coule de source dans cette histoire parce que voyez-vous, tant que l'amour circule, tout va bien. On prend des hormones, puis on file en Belgique se faire opérer et hop Laurent devient Lauren et elle peut ainsi enfiler des culottes de soie sans avoir à aplatir son sexe. ( là encore, un homme qui se sait femme, c'est enfiler quelques attributs assez connotés comme de beaux et longs cheveux blonds, des robes moulantes et des sous-vêtements en soie, comme si la féminité se réduisait à ces stéréotypes...)
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Rien de transcendant, la transexualité, le parcours d'un père de famille vers sa vie de femme. Mais le thème a déjà été traité dans des emissions télévisées donc, sans surprise, pas d'emotion forte ni de psychologie, du factuel sans plus, simple et court heureusement. Ordinaire pour moi.
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Laurent est une femme : ce roman attachant nous fait vivre toutes les étapes de sa transformation et des effets sur son environnement familial, initialement idéal. Ce sujet, de la transexualité, intéressant mais très délicat à traiter, donne lieu à beaucoup d'invraisemblances, dans les réactions des personnages de la famille : une femme et une fille trop facilement compréhensives, un fils à la réaction explosive assez caricaturale.
L'écriture sans originalité, rend la lecture très aisée, mais ne parvient pas à toucher, à travers une expérience potentiellement explosive pour le personnage principale et ses proches. Un scénario pour un téléfilm consensuel.
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Au départ, je pensais ne pas chroniquer ce roman, parce qu'il ne m'a pas autant plu que ce à quoi je m'attendais. Mais après tout, pourquoi ne pas donner mon point de vue quand même?

Certains de mes reproches se sont atténués à la fin, parce que l'auteur donne une explication qui me satisfait. Je trouvais que Laurent était excessif lorsqu'il se travestissait en Mathilda, même s je comprenais confusément que cela venait justement du fait qu'il ne pouvait être une femme physiquement: lorsqu'on n'a pas quelque chose qu'on souhaite ardemment, on en fait forcément trop. Laurent lui-même le reconnaît plus tard. J'ai aussi râlé que le personnage principal s'attache aux signes de féminité selon la société, caricaturant la femme. La femme se maquille, porte des dessous en dentelle, des robes, des chaussures à talons, a les cheveux longs... Je me disais que s'il était une femme moralement, il n'était pas obligé de souhaiter avoir absolument tout cela. Ce reproche est normal venant de moi qui n'aime pas les clichés, et qui, en plus, dédaigne la plupart de ces soi-disant signes de féminité. Tout en râlant, je comprenais que là aussi, le personnage en faisait trop parce qu'il ne pouvait avoir tout cela.
[...]
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Une autrice et un livre recommandés par quelqu'un sinon je ne l'aurais pas lu au vu du sujet. Vite lu mais le sujet est traité sans grande originalité et par moments certains passages frôlent et même atteignent le ridicule.Beaucoup de clichés, des réactions de l'entourage prévisibles. Des témoignages sur ce sujet sont beaucoup plus intéressants...
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