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sur 115 notes
"De quoi a-t-on le plus peur ? de ses fantômes ou de ses fantasmes ?". N'essayez pas de répondre, ni de trouver des réponses au fil des pages... au contraire, c'est bien la question qui est intéressante. Et le voyage auquel nous convie Emmanuel Régniez est si captivant que ce premier roman se dévore littéralement. On adore se perdre dans les pièces de cette maison, se laisser submerger par l'ambiance étrange qui s'en dégage, se demander sans cesse dans quel monde on est. Rêve ? Réalité ? Fantômes ou fantasmes ?

Notre Château, c'est ainsi qu'Octave et Vera ont baptisé leur demeure. Frère et soeur, ils y vivent reclus depuis le décès accidentel de leurs parents, vingt ans auparavant. Vera ne sort jamais, Octave se rend chaque jeudi à la librairie du centre-ville. Ces deux-là vivent comme un couple excluant toute intervention extérieure. Depuis vingt ans, leur maison leur sert de cocon et leur routine les préserve de toute surprise. Jusqu'à ce jour où Octave, lors de sa sortie hebdomadaire aperçoit sa soeur dans un bus. Sa soeur qui ne sort jamais et ne prend jamais le bus. Sa soeur qui lui confirme lorsqu'il rentre, qu'elle n'est pas sortie et n'a pas pris le bus. Soudain, le doute surgit au sein de ce couple... Jeu ? Rêve ? Fantasme ? Ami lecteur, une fois ferré par cette histoire, impossible de lâcher ce livre qui, même une fois refermé te trottera longtemps dans la tête, titillant tes neurones pour tenter de trouver une explication logique.

Qui sont vraiment Octave et Vera ? Quelle est l'influence des livres, leurs seuls compagnons au point peut-être de distordre le réel ?

"Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée. Ma soeur et moi sommes hantés par les livres (...)"

Ce livre est un régal, un de ceux qui provoquent des tas de réactions chez son lecteur. Un de ceux que l'on a envie de relire tout de suite de peur de ne pas avoir été assez attentif à l'importance de certains mots. le style contribue à assurer l'envoûtement du lecteur déjà bien captivé par l'intrigue et l'atmosphère étrange qui se dégage de ce singulier huis-clos.
Magistral !

Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Impossible pour les amateurs du genre de ne pas comparer ce livre à celui de S.Jackson"Nous avons toujours vécu au château", j'ai même eu un peu peur d'un plagiat pur et simple mais non!
Ce livre a une existence bien à lui, un chant qui lui appartient, une musique obsédante et pourtant il est court, très court mais il a la force d'un grand livre, la voix d'octave vous obsède longtemps. Un mélange réussit entre conte gothique, Cortazar et récit Kafkaïen. Leur Château devient un labyrinthe sans issue, nous y entrons sans l'espoir d'une issue mais avons nous réellement l'envie d'en sortir. Leur Château devient Notre.
"Notre monde est contenu dans Notre Bibliothèque. Notre monde est notre bibliothèque."
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Une ambiance bien soulignée par les photos à la fin du livre , et par la suggestion de musique en première page. On se laisse bien embarquer par le récit,sans savoir où cela mène...
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Incroyable édifice néo-gothique, au service de l'obsession délétère comme des inquiétudes et vertiges intimes.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/02/07/note-de-lecture-bis-notre-chateau-emmanuel-regniez/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Un bon roman gothique contemporain? C'est possible, sans indication de lieu où de genre, la campagne qui sommeille en chacun de nous trouvera son écho. Si Emmanuel Régniez ne réinvente pas narrativement parlant le genre du huis clos avec fratrie étrange, il a un sacré style (sauf si vous allergique aux répétitions, là ce sera compliqué...). Ce roman se lit d'une traite avec douceur et étrangeté.
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Classique et obsédant, la terreur attirante de «Notre Château».

«Je m'appelle Octave. Ma soeur s'appelle Vera. Nous vivons ensemble, dans la même maison, que nous appelons : Notre Château. Nous ne fréquentons personne, nous ne parlons à personne et vivons tous les deux, rien que tous les deux, dans Notre Château

Depuis le décès accidentel de leurs parents vingt ans auparavant, qui avaient hérité de cette demeure avec l'interdiction étrange de la vendre, de la louer ou même de l'habiter, Vera et Octave vivent reclus, dans cette maison sans photos ni miroirs, où le temps semble s'écouler autrement, une maison si grande et si belle qu'ils l'appellent «Notre Château».

Seul Octave en sort chaque jeudi pour aller en ville acheter des livres, puisqu'ils consacrent tous les deux leur vie à la lecture, dans cette pièce du Château considérée avec autant d'amour et de solennité que la maison entière, leur Bibliothèque, ouverture sur le monde de ces deux solitaires.

Octave et Vera n'annotent pas leurs livres, ne cornent pas les pages, mais ils recopient leurs passages préférés dans des fiches, qui forment le grand roman de leurs lectures, reflet de la forme du précédent livre d'Emmanuel Régniez, «L'ABC du gothique», paru en 2013 au Quartanier.

«Notre Bibliothèque est notre bien le plus important.»

Octave raconte le déraillement de leur routine étrange, quand la réalité se fissure soudain, que doutes et menaces s'accumulent entre eux, à partir de ce 31 mars à 14h32, lorsqu'il aperçoit sa soeur, qui pourtant ne quitte jamais le Château, circulant en ville dans le bus n°39. L'instant fatal où ce domaine hors du temps se raccroche au réel, à cet événement d'une inquiétante précision. Une succession de faits inexplicables, failles minuscules et «fantômes» qui ressurgissent, installent une inquiétude fondamentale qui perturbe l'union du frère et de la soeur, dans leur bulle hors du temps.

«C'est à 11h03, le samedi 2 avril, que l'on a sonné à la porte de Notre Château.
C'était extraordinaire. Cela n'arrive jamais. On ne sonne pas chez nous. On ne sonne jamais à la porte de Notre Château

Emmanuel Régniez installe, en seulement quelques phrases finement calibrées, une ambiance hypnotique et inquiétante, et manie avec maîtrise son récit, entre fantastique et dérive vers la folie d'un narrateur peu fiable, marqué par les contes cruels, les fantasmes et les peurs d'enfances, dans ce «Château» habité des échos des maîtres fondateurs et d'une grande et belle bibliothèque du fantastique, dans laquelle Henry James ou Edgar Allan Poe côtoient certaines des «Chambres inquiètes» de Lisa Tuttle, un roman traversé aussi de souvenirs cinématographiques, et où la terreur progresse, d'une manière étrangement détachée, vers une conclusion inexorable.

"Je fais encore des cauchemars", et j'en ferai encore.

Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/11/07/note-de-lecture-notre-chateau-emmanuel-regniez/

Dès sa parution le 21 janvier prochain aux éditions le Tripode, vous pourrez acheter ce roman chez Charybde, ici :
http://www.charybde.fr/
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