J'ai lu "
L'empathie" d'
Antoine Renand et j'ai un avis plus que mitigé. Je ne peux pas dire que c'était une grosse déception, puisque je n'avais pas vraiment d'attente particulière. Avec un livre coup de coeur pour tout le monde, je me méfie toujours.
Je ne suis pas non plus de nature à descendre un livre. J'avoue qu'il a des qualités, je pourrais même les dire et taire ce qui m'a déplu. Certes, j'en ai lu bien pire et je n'ai rien dit, alors pourquoi parler de celui-ci ? Parce qu'il faut bien commencer !
Plus sérieusement, parce que j'ai ce livre en travers de ma gorge. Il aurait pu être génial, s'il n'avait pas été noyé dans une intrigue trop facile, trop cliché et avec beaucoup trop d'invraisemblances. Je pense que ce qui triture mes intestins (oui, les intestins) est que tout ce qui m'a fait lever les yeux au ciel a semblé normal à tout le monde.
Bien sûr, chacun ses goûts. Mais du moment où un violeur en série surgit, augmente sa cadence d'attaque… et s'arrête comme par magie dès que le flic héros (avec qui le violeur joue cache-cache) est démis de son enquête, ça me fait sortir mon carnet à clichés. Soit. Mais quand on y ajoute des facilités, comme l'enquête qui se résout comme par magie avec un facile "3 ans plus tard et après beaucoup de recherches" (wow, un polar sans enquête…), un service de protection d'un Ministre qui ne sert pas à grand chose, un super méchant qui mettrait KO n'importe quel super héros Marvel et qui sait tout comme par magie, des fenêtres qui s'ouvrent au 34ème étage... et j'en passe. Je ne dirai pas plus car je spoilerai. Pourtant je n'ai jamais été pour le réalisme absolu, je suis même favorable à un peu de "fantaisie", mais quand c'en est trop, je frôle l'indigestion.
Vous l'aurrez compris, je n'ai pas aimé ce livre car j'ai eu l'impression de lire 2 romans: un thriller sans saveur, quasi-scénario d'un blockbuster Hollywoodien ; et d'un autre côté un beau roman intimiste avec des portraits des personnages, presque comme un recueil de nouvelles autour du viol et des relations familiales, qui expliquent le passé des protagonistes.
Cette coupure artificielle, dans le contexte du thriller survitaminé présenté lors des premières pages, m'a donné l'impression d'apporter des longueurs inutiles (comme le passé d'un personnage que de toute façon va crever rapidement ou tout un passage ennuyeux sur le Festival de Cannes).
Toutefois, ces passages sont très bien écrits et donnent de la profondeur aux personnages (autrement, ils semblaient plutôt creux et clichés). Limite rien qu'avec ces portraits, c'était une belle lecture. Mais c'est le mariage de ces 2 styles opposés qui m'a laissée perplexe et m'a empêché de voir au delà. Bien sûr, après une bonne tisane à la camomille, on peut fondre pour la remise en cause et le sacrifice du héros. Dommage, trop tard !
Quoiqu'il en soit, s'il vous intrigue, lisez-le et faites-vous votre propre avis. Mais par pitié, ne dites pas qu'après l'avoir lu vous n'oserez plus dormir avec les fenêtres ouvertes ! Sinon, cela voudrait dire que vous ne l'avez pas vraiment lu ou pas compris et je comprendrai pourquoi personne n'a vu les incohérences.