Conseillée par une amie, il me tardait de découvrir ce premier roman noir de la part d'
Antoine Renand.
Ce qui est certain c'est qu'en terme de « noir » j'ai été servi , cette histoire est intense si ce n'est terriblement violente.
L'Empathie est original par sa forme. L'histoire ne tourne pas seulement autour de l'enquête, elle est majoritairement agrémentée de nombreux flashbacks permettant de découvrir la psyché - et le passif - des différents personnages et surtout des flics de la brigade viols. Ces descriptions prennent donc une large place dans le récit. Pour ma part, j'ai trouvé ces facettes vraiment intéressantes et audacieuses.
Pourtant, l'auteur tombe parfois dans le « trop ». Les personnages souffrent trop, sont trop torturés même. Si c'était un des flics où le sort s'acharne pourquoi pas… mais malheureusement c'est le cas pour chacun d'eux. À force de douleurs, en tant que lectrice je suis devenue perplexe, on sombre dans l'impossible pour moi.
De nombreuses critiques ont déjà soulevé la surabondance de violence du livre… je lis beaucoup de polars en tout genre mais j'avoue que parfois c'était des pages et des pages de descriptions à l'ambiance suffocante. Encore une fois un peu dommage parce qu'on fini par perdre le côté addictif du roman avec toute cette haine.
Puis parlons de la fin… c'est souvent le souci avec les romans policiers si l'auteur n'arrive pas à conclure son récit, tout le reste perd de sa valeur… cela m'a semblé irréaliste au possible digne d'un blockbuster américain ou tout simplement du film SPLIT (une des dernières scènes évidemment - pour éviter les spoils).
Malgré ça, j'ai passé un bon moment et j'ai dévoré
l'Empathie. Les personnages au-delà de toutes leurs problématiques sont formidablement travaillés, ce qui est plutôt rare dans un policier.
Ce qui est magistral, c'est toute cette dualité que peut ressentir le lecteur envers le personnage principal : Anthony Rausch.
Un avis donc en demi-teinte pour ce roman même si je lirais probablement le tome 2 !