Dans la première partie du roman, l'auteur prend le temps de nous présenter les personnages principaux en nous relatant, en alternance, deux récits parallèles, celui d'Ambre, jeune fille séquestrée par un homme rencontré sur Internet et celui d'Arthur, cinéaste dans le creux de la vague qui accepte un poste de modérateur pour un réseau social, Lifebook (toute ressemblance avec un réseau social existant n'étant absolument pas fortuite).
J'ai assisté aux sévices physiques et – surtout - moraux subis par Ambre, j'ai ressenti son désespoir avec l'impression de me trouver à ses côtés. Je me suis beaucoup attachée à cette gamine que les circonstances vont transformer sans parvenir à la briser.
Et j'ai découvert avec Arthur en quoi consistait le métier de modérateur sur les réseaux sociaux : contrôler et effacer au besoin des vidéos « signalées » par les internautes. Or visionner à longueur de journées des scènes d'une extrême violence finit par provoquer chez ces éboueurs de la toile des symptômes similaires à un syndrome post-traumatique.
Face à un tel déferlement d'horreur, chacun réagit à sa manière. Arthur ne choisira pas la voie la plus facile.
Les chemins d'Arthur et d'Ambre vont-ils se croiser ? Vont-ils s'en sortir ? Connaissant déjà un peu l'auteur, je savais que tout pouvait arriver, même – et surtout - le pire. J'ai donc eu beaucoup de mal à lâcher ce thriller aussi dérangeant qu'efficace avant d'arriver à la dernière page.
2021 sera l'année durant laquelle j'ai découvert un excellent auteur de thrillers bien noirs comme je les aime. Moins trash que «
L'Empathie » et encore plus prenant que «
Fermer les Yeux », «
S'adapter ou mourir », le dernier roman d'
Antoine Renand est, pour moi, le meilleur des trois.