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C'est une bible, un journal littéraire unique où les phrases en pointe sèche croquent toute une époque. Jules Renard parle de lui, des autres, du temps qui passe, de ses contemporains, avec une douce ironie, une tendre férocité. L'homme a le regard du peintre. Dérision, humour sont les palettes de cet auto-portrait unique. "Il y a des moments où tout réussit, il ne faut pas s'effrayer : ça passe !"
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Ayant souvent entendu encenser le journal de Jules Renard, c'est avec une anticipation joyeuse que je l'ai ouvert à l'année 1887 (le début.)
Ouf !
1ère page :
"Vous avez vos nerfs, madame, moi je n'en ai qu'un, mais il est de boeuf."
"La vertu des femmes, au contraire des lattes de boulanger, a d'autant moins de valeur qu'on y fait d'entailles."
"Aussi navrant que le "attendez que je mouille" d'une vierge."
"Une femme a l'importance d'un nid entre deux branches. "
2ème page :
"Meublée en arrière comme une jument de 1200 francs."
"Comme des ciseaux, la femme, avec ses cuisses qui s'ouvrent, coupe les gerbes de nos désirs."
"Appelons la femme un bel animal sans fourrure dont la peau est très recherchée."
3ème page ...
Non, je vais arrêter là et croire sur parole ceux qui crient ô merveille !
Car pour compenser tant de bêtise vulgaire, il faut en effet monter très haut et je ne doute pas qu'il le fasse (pourquoi remettre en cause l'avis unanime des lecteurs ?)
Seulement il arrive que les génies aient mauvaise haleine.
Certes il était un homme du 19 ème siècle et il était libre d'écrire ce qu'il voulait dans son journal. Comme je le suis d'en caler mon armoire, en attendant que passe ma déception.
J'avais beaucoup aimé Poil de Carotte : le talent ne devrait pas s'abaisser avec complaisance à la facilité hussardière. Une pochade en passant aurait suffi.
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Jules Renard n'aime pas les dentelles, c'est un paysan qui va droit au but.
Il montre avec un naturalisme la vie des paysans (homme de femmes), des bourgeois parisiens, des artistes qu'il cotoie, et se montre lui-même sans fard.

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« Et ce Journal qui me distrait, m'amuse et me stérilise! », ainsi paraphrasait Jules Renard sur ses écrits quotidiens. J'aime beaucoup la forme littéraire du Journal, surtout lorsque rédigé par un écrivain renommé qui a marqué son époque. Lorsque François Busnel de la Grande Librairie a remis sur le tapis celui de Jules Renard, je me suis empressée d'aller m'en chercher un exemplaire à la bibliothèque. L'édition empruntée comportait une préface, une chronologie de la vie de l'auteur ainsi qu'un index des illustres écrivains évoqués dans l'ouvrage. Sur une dizaine de jours, je me suis imprégnée des tourments de Jules Renard : soucis d'inspiration, ennuis familiaux, crises existentielles et craintes de n'être pas reconnu à sa juste valeur par ses contemporains et par la postérité. le Journal s'étale de 1887 (Renard a 24 ans) à 1910 (l'année de sa mort à 46 ans) et fait surgir la Belle Époque, les théâtres de Paris, les salons littéraires, les assemblées politiques enflammées et aussi la campagne natale de Renard (département de la Nièvre), dont il décrit si bien les fulgurances et les habitants. Par des phrases lapidaires, Renard nous livre aussi des portraits sans fard de ses collègues et amis écrivains, lesquels profitent de judicieuses notes de bas de page pour se rappeler à nos mémoires (la mienne étant particulièrement déficiente). Ses mots d'esprit amusent autant qu'ils surprennent (un peu de misogynie, un soupçon d'intolérance, une goutte d'antisémitisme, peut-on dire que c'était un homme de son temps? ). Les travers humains y sont disséqués minutieusement, lui-même ne s'épargne pas et écorche au passage sa famille et le monde des arts. « Un écrivain dont l'oeil était aussi aigu que les mots », Jules Renard s'est efforcé dans son oeuvre de « donner la plante de la réalité avec ses racines ». Et un échange récent avec MarjorieD m'a convaincue d'entreprendre la lecture de Poil de Carotte...
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un très touchant journal d'écrivain, où Jules Renard n'épargne personne, y compris lui-même!
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Jules Renard est très célèbre par son "Poil de Carotte". Mais il ne fait pas partie des poids lourds de la littérature française. Pourtant son "Journal" écrit entre 1887 et 1910 et paru après sa mort (après avoir été expurgé) a été classé parmi les « cent livres du XXème siècle ». Il faut dire que l'auteur était caractérisé par sa lucidité hors du commun. de plus, il connaissait bien le Tout Paris littéraire de son époque. Au fil des jours, il a écrit ainsi de très nombreuses notes, parfois courtes, parfois plus développées.
J'ai tenté de me plonger dans ce long, très long Journal. Mais j'ai été incapable d'en faire une lecture intégrale. J'ai lu quelques dizaines de pages par ci par là, pour voir si les sujets abordés à diverses périodes de la vie de Jules Renard pouvaient m'intéresser. En fait, il se réfère très souvent à des personnages dont j'ignorais tout ou presque tout - et cela m'a démotivé. J'ai abandonné assez vite. Mais je comprends que ce livre puisse être une source précieuse pour les historiens de la littérature et plus généralement pour les spécialistes des années autour de 1900.
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S il y avait un seul livre que je garderai le jour où je quitterai cette terre, c est bien celui-ci. C est l écrivain qui vous décrit, vous détaille et vous explique à la fois l âme et le physique des hommes en une phrase. Et on a tout compris, on a tout saisi. l'essence même derrière quelques mots. Une plume qui scalpe. Une plume qui cisaille le moindre recoin des personnages avec très peu de moyens et un vocabulaire toujours juste, précis et renouvelé. Renard a le mot percutant et rien n échappe à sa sagacité. Il n a pas nous plus la jalousie et la petitesse des frères Goncourt. Lui-même ne s épargne pas. Il a l oeil inégalé d un artiste qui nous plonge dans son XIX s. bouillant qui décrypte sans equivoque les castes sociales de son époque, sa beauté et ses malheurs. Oui, c est ce livre que j emmènerai car il me permettra là-haut de ne pas m ennuyer, de me faire rire et surtout de me rappeler et de garder la nostalgie des qualités et des travers de l homme que je ne serai plus.
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Jules Renard, c'est bien sûr « Poil de carotte » et les « Histoires naturelles », mais pour ceux et celles qui s'intéressent à la littérature de plus près, le « Journal » qu'il composa de 1887 à 1910 a une importance inestimable : de par ses qualités intrinsèques d'écriture d'une part, où on retrouve l'esprit piquant et acéré de ses ouvrages, ainsi que la clarté lumineuse et l'humour caustique et bon enfant à la fois qui le caractérise, mais aussi par le tableau extrêmement vivant qu'il donne de la société (en particulier de la société culturelle) de son époque.
Et son époque, précisément c'est « La Belle époque ». Une époque d'une richesse inouïe en beaux esprits, en personnalités de premier ordre, inscrite dans un progrès technique et social qui renverse des siècles d'avancées de tortues, un monde où l'écrivain fait un double témoignage : sur lui-même et sur le monde qui l'entoure.
Sur lui-même, bien sûr. Parce qu'un journal, qu'il soit intime (sans autre destinataire que soi-même) ou destiné un jour à la publication, est avant tout une oeuvre personnelle, qui vient de soi et va à soi. C'est d'abord une confidence intime, avec peut-être (ce n'est pas toujours le cas) le souci de « laisser une trace », sur soi et sur les autres, en tous cas sur la perception qu'on en a eue.
Sur les autres également, le « diariste » (anglicisme : il n'existe pas en français un terme précis pour désigner le rédacteur d'un journal intime) fait aussi office de témoin (rarement objectif puisque étant à la fois juge et partie) d'un monde qui lui apporte tour à tour joies et tristesses, amours et haines, la vie, quoi.
Jules Renard nous apprend beaucoup de choses sur lui-même. Ses oeuvres précédentes, où l'autobiographie parfois devenait évidente, nous révélaient par leur style caractéristique les qualités et peut-être les défauts de l'homme. Jules Renard est un timide qui s'exprime mieux à l'écrit qu'à l'oral (j'en connais un autre). Il a des idées bien arrêtées sur tous les sujets : en politique, il est dreyfusard. Dans l'intimité, c'est un misogyne acharné. En littérature il a ses amis et ses têtes de turc.
Et comme nous tous, il est pétri de contradictions : anticlérical convaincu et militant, il confesse : « J'ai l'esprit clérical et un coeur de moine ». Sur les femmes, il déclare : « Je les aime toutes, je fais des folies pour elles » Sacha Guitry dira un peu comme lui (à peine un peu plus tard) : « Je suis contre les femmes. Tout contre. »
Enfin le « Journal » de Jules Renard est un objet littéraire : parce qu'il parle de littérature, bien sûr en invoquant les grands noms de l'époque (ils y passent à peu près tous, dans l'Edition Bouquins, un index judicieux vous permet de voir ce que l'ami Jules pensait d'eux, ça va du mordant au touchant) ; et sur le travail de l'écriture, où avec modestie et constance et grand effort de volonté il exprime sa façon de voir, en particulier la qualité première de son humour : l'ironie plus ou moins appuyée : « les ironistes, ces poètes scrupuleux, inquiets jusqu'à se déguiser » : tout Jules Renard est là : l'ironie, le scrupule (question d'honnêteté envers le lecteur) et cette inquiétude quasi métaphysique qui tient au ventre la plupart des (vrais) écrivains.
Il faut avoir lu le « Journal » de Jules Renard : il est très facile à lire, le style est celui qu'on connait, caustique, ironique et tout ce que vous voulez, mais familier et proche de vous, et puis c'est le ton de la confidence, vous n'êtes pas avec l'auteur Jules Renard, vous êtes avec l'ami Jules qui fait la causette avec vous, en buvant un pastis (ou une absinthe pour faire plus vrai).
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Jules Renard (1864-1910) a tenu son journal très régulièrement pendant les 22 dernières années de sa vie de 1887 à 1910. Il est mort à 46 ans.

Il m'est difficile, voire impossible, de lire ce gros volume au jour le jour, comme s'il s'agissait d'un roman alors je picore de temps en temps ici et là et je l'oublie le plus souvent sur son étagère.
C'est pourquoi, à l'occasion d'un rangement, je l' ai ressorti pour ne lire que ses notes anniversaires des débuts de printemps, écrites chaque fin du mois de mars.
En voici quelques-unes..
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Le "journal" est un style littéraire très risqué car il peux vite se révéler ennuyeux: Rien de tout ceci ici et ce journal nous fait revivre avec bonheur la fin du dix neuvième siècle et le début du vingtième et n'est jamais longuet: beaucoup d'anecdotes, de faits réels bien relatés bref une réussite peux etre le meilleur ouvrage de l'auteur en tout cas ne vraie decouverte et une belle lecture.
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