Il avait été révolté par le spectacle accablant d'une clique de nabots veules, grossiers et fanatiques, d'une révoltante bestialité ...
La guerre n'avais rien d'abstrait; elle broyait des individus, des hommes, des femmes, des enfants. Une guerre illégitime n 'est rien d'autre qu'un crime contre l'espérance.
Je suis libérale dans le sens classique du terme. Je crois à la liberté de pensée ainsi qu'à celle des corps...
La guerre avait marqué au fer rouge le destin politique de Benito Mussolini depuis le jour où cet opportuniste avait fait volte-face en prônant l'entrée en guerre de l'Italie au côtés e la France et de l'Angleterre en 1915, alors que le Parti socialiste auquel il appartenait prêchait la non-intervention.
Il avait une voix grave, bien modulée, dépouillée des accents stridents qu'il employait pour s'adresser aux foules. Son visage, d'une grande mobilité, ne dissimulait aucune de ses émotions.
Une erreur politique majeure qui ne fera que pousser Mussolini dans les bras du chancelier Hitler. La SDN est un ramassis de vieilles femmes à la botte des Français et des Britanniques. D'ailleurs, votre propre pays n'a même jamais daigné y entrer. Bien pratique pour les compagnies pétrolières américaines, n'est-ce pas ? Standard Oil n'a pas cessé de vendre du pétrole à crédit à l'Italie. Vous adorez donner des leçons au monde entier mais vous ne perdez jamais de vue votre portefeuille.
Le fascisme avait possédé une ardeur envoûtante, une exaltation baroque à laquelle la mort n'était pas étrangère, se disait Umberto. Il lui arrivait encore de regretter ces élans de fierté et d'enthousiasme qui l'avaient transporté dans sa jeunesse. De ce tourbillon d'entrain et de démesure ne restait aujourd'hui qu'une forme d'hébétude, de nausée indistincte, celle d'un homme embarqué qui n'a pas le pied marin.
Aucun homme digne ce nom ne peut refuser de suivre la mère de ses enfants lorsque celle-ci lui indique le chemin de la vérité et de la vie.
Ciano haussa les épaules.
"Ils sont tous d'un ennui mortel, je te l'accorde. Göring est prétentieux et vulgaire, Goebbels infâme, et Ribbentrop d'une bêtise stupéfiante."
Il lui fallait fuir cette ambiance d'espionnite, de vengeance, de délectation morbide, et retrouver les jeunes soldats espagnols, souvent des gamins illettrés, souriants, généreux, pleins d'humour.
A voir leurs visages creusés par la faim, leur fierté insouciante, elle maudissait certains des scribouillards qui se servaient d'eux pour leur propre gloire, tout autant que les commissaires soviétiques pour qui ces innocents n'étaient, au fond, que des pions.