Je n'ai pas été totalement conquise par ce roman dont l'intrigue a pour cadre Istanbul, la merveilleuse.
Sans doute le contexte y est-il pour beaucoup.
Theresa Révay choisi en effet de nous relater la période chahutée d'après-guerre, de 1918 à 1922.
Le konak de Selim Bey est réquisitionné par l'armée française pour y loger un de ses officiers.
Afin de ne pas être obligé de quitter les lieux et de s'installer à demeure dans le yali d'été sur les rives du Bosphore, il laisse la jouissance du selamlik, le quartier des hommes, au commandant Gardelle et sa famille et s'installe avec les siens dans la haremlik, quartier des femmes sur lequel règne presqu'en sultane, sa mère Gulbahar.
On assiste alors au long effondrement de l'empire ottoman et à l'occupation d'Istanbul par les puissances alliées.
Leyla Hanim, jeune épouse de Selim Bey, s'engage dans la lutte contre l'occupant encouragée par son frère Orhan et malgré la position de son mari, secrétaire du sultan.
C'est dans les montagnes d'Anatolie, siège de la résistance, qu'elle vivra intensément un amour alors considéré comme interdit.
L'effondrement de l'empire n'est pas que politique ou géographique mais également culturel.
Les coutumes ancestrales sont mises à mal par une influence grandissante de l'Occident et c'est tout une population qui se déchire.
J'ai appris beaucoup sur les forces en présence pendant la Grande Guerre et les conséquences de l'armistice sur l'Orient.
À tort ou à raison, je reste une fervente admiratrice des fastes du sultanat et même si je suis consciente que l'image qu'on se fait de la vie au harem est faussée, l'exotisme qui en émane continue à me faire rêver.
Ce roman est donc un peu trop factuel pour mon esprit "Mille et une nuits" mais il peut intéresser les lecteurs et lectrices plus "terre-à-terre".