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3,48

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est la première fois que je lis un livre ayant reçu la récompense du Prix Interallié parce que jusqu'à présent, je me faisais une idée complètement fausse de ce prix : me disant : cela va être compliqué, je ne suis pas à la hauteur, je vais me perdre dans les événements relatés etc. bref autant de fausses idées que cet ouvrage a complètement démenti et grâce à lui, je crois que j'apporterai plus d'importance à d'autres (ceux des années précédentes, par exemple, pour voir ce qu'il en ressort). Comme quoi, déjà : premier point fort pour cet ouvrage qui a cassé tous mes préjugés qui n'avaient absolument pas lieu d'être et qui m'a redonné une bonne image (enfin presque de moi) sur le plan intellectuel.

Ici, nous nous retrouvons plongés dans l'Angleterre de la fin de années '70, en 1978 exactement, à l'époque où cette dernière connut une crise économique sans précédent. Alors que Candice, notre jeune héroïne se prépare à interpréter Richard III, célèbre pièce éponyme de William Shakespeare, l'entreprise Ford va mal, pour ne pas dire très mal et les emplois s'écroulent. Les grèves se multiplient, tous corps de métiers confondus mais la musique, elle, est bien et bien là comme le rappelle à juste titre l'auteur en chaque début de chapitre) ainsi que les arts avec la très belle interprétation de Richard III que l'auteur se plaît à décortiquer afin que les femmes qui font partie de la troupe puisse l'interpréter à sa juste valeur. Ce parallèle entre cette pièce shakespearienne et la politique est fort bien trouvée et admirablement mise en scène, se mêlant parfaitement à l'intrigue qui se joue "dans la vraie vie".

Puis, c'est l'apparition de la Margaret Thatcher, celle que l'on surnommait "la dame de fer" et s'il est vraie que j'en avait entendue parler, j(avoue que je ne connaissais jamais jusqu'à présent quel rôle elle avait réellement joué dans ce domaine politique dans lequel je ne m'y entends rien. Je ne m'en tiendrai pas seulement à ce seul et unique avis qui est bien trop résumé et exhaustif à mon goût et qui ne se fit qu'au point de vue d'une seule personne, qui plus est mise en scène de la sorte.

Un roman avec des personnages fictifs très attachants et réels qui m'ont un peu remis les idées en place et qui m'a fait un large rappel concernant ce qui s'est passé très proche de chez nous il n'y a même pas quarante ans et dont je ne savais que très peu de choses jusqu'à présent et cela, je ne peux que le déplorer. Je crois que je vais revoir un petit peu mes cours d'histoire à partir de ce qui s'est déroulé après guerre. Une lecture que je ne peux que vous recommander, même si j'ai rapidement cru comprendre que les avis étaient très mitigés. En ce qui me concerne, je l'ai totalement dévoré !
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Au rythme des titres des chansons en vogue en Angleterre en 1979, Thomas B. Reverdy nous plonge dans l'atmosphère trouble de ce pays, des Buzzcoks à Pink Floyd en passant par The Damned, The Clash, Marianne Faithfull, Joy Division, Sex Pistols et David Bowie, entre autres… C'est L'hiver du mécontentement et Candice, coursier à vélo afin de payer ses cours d'art dramatique, traverse cette période extrêmement délicate. Suivons-la.
Elle fait partie d'une troupe de filles formée pour jouer Richard III de Shakespeare. On les appelle les Shakespearettes et Candice joue le rôle de Richard III. Entre les répétitions et son travail dans les rues de Londres, elle ressent la situation politique internationale et surtout la crise en Grande-Bretagne où les ouvriers de l'usine Ford se sont mis en grève.
Le Parti Travailliste au pouvoir veut lâcher Callaghan, le Premier ministre, alors qu'une femme inconnue dévoile ses ambitions au sein du Parti Conservateur : « L'Angleterre est une petite vieille qui n'a plus la force de rien. L'Angleterre est sur le déclin. »
J'ai bien aimé la façon dont Thomas B. Reverdy plonge son lecteur dans la vie quotidienne du pays tout en nous faisant partager les doutes, les soucis de Candice, seule fille de son équipe de coursiers alors que les grèves paralysent doucement le Royaume-Uni.
Noël approche et la grève est encore populaire dans le pays mais le 3 janvier 1979, quand tout s'arrête à cause des transporteurs, c'est la grève totale. Il fait très froid. C'est l'hiver du mécontentement. Au même moment, on parle des boat-people, l'Urss s'enlise en Afghanistan, le Shah n'en a plus pour longtemps en Iran tandis que la France héberge un responsable religieux… La peur du communisme est à son comble et le pétrole risque de ne plus couler !
Très agréable à lire, ce livre permet soit de remettre en mémoire, soit de faire connaître ce début des années 1980 que l'auteur détaille dans un abécédaire à la mode Thatcher, liste édifiante dans laquelle je tiens à mettre en exergue le B de Bobby Sands, membre de l'IRA, député irlandais : « Il mourra au terme d'une grève de la faim de soixante-dix jours dans la prison de Maze où il est détenu comme prisonnier politique. Sa volonté, sa dignité, son agonie terrifiante seront partagées par des millions de gens, au-delà des frontières, sans que ne plie jamais la Dame de fer. ».
Fin observateur de la société et de son évolution, Thomas B. Reverdy parle justement de ce virage de fin 1979 qui conditionne toujours notre société actuelle, utilisant habilement Richard III de Shakespeare. En plus, il dissèque bien l'irrésistible ascension de Margaret Thatcher qui profite de la faillite et de l'incompétence des Travaillistes qui devraient s'occuper des plus faibles. C'est écrit avec sensibilité, précision, sans artifice et Candice est une personne très attachante qui se bat et ne se laisse pas faire.
Merci à Masse Critique de Babelio et à Flammarion pour m'avoir fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Dés le début je me suis retrouvé flottant à toute allure derrière le vélo de la livreuse Candice sillonnant Londres de 1979, murs de poubelles, punks et grévistes refusant la majoration limitée à 5% par le gouvernement travailliste alors que l'inflation atteint 16%. (limitation que finira par outrepasser Ford en accordant 17%)

C'est la montée de Thatcher, soutenue par une campagne ciblant les employées et les ouvrières, fustigeant les travaillistes qui tuent les emplois (alors que si elle réussit à relever l'économie, elle ne fit qu'enrichir les riches et ne diminua pas le nombre de chômeurs)

En parallèle, Candice nous livre ses réflexions sur Richard III, le rôle qu'elle joue dans sa petite troupe féminine. Et si le pouvoir n'était qu'une farce?

Je ressors décoiffé et ébloui par la prose de Reverdy (qui ne m'avait par contre pas impressionné dans 'Les évaporés')
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Le roman se passe en Angleterre pendant la crise politique et social durant l'hiver 1978-79, entre les grève qui paralyse le pays, le chômage en forte augmentation, l'inflation qui met les plus pauvres dans une très grande précarité, nous rencontrons Candice, jeune londonienne de 20 ans qui travaille la journée comme coursière à vélo et comédienne le soir dans une troupe semi-professionnelle, elle doit interpréter Richard III, ce roi assoiffé de pouvoir.
Et c'est lors d'une répétition qu'elle rencontre une inconnue tout aussi assoiffée de pouvoir que son personnage dont nous suivons l'ascension et qui deviendra une habile manipulatrice des médias mais aussi de la foule et qui n'est autre que la Dame de fer, Magaret Thatcher.
Avec ce roman bien documenté l'auteur nous restitue l'atmosphère et l'air du temps de cette époque pas si lointaine.
Un roman que je n'ai pas lâché, j'ai beaucoup aimé cette fresque politique très bien décrite par l'auteur, en fait je l'ai dévoré ce roman.
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Une très belle découverte grâce à la Masse critique Babelio.
En 1978-1979, l'Angleterre connaît une vague de grèves qui paralysent le pays. Le gouvernement travailliste peine à les contenir. Candice, issue d'un milieu populaire déniche un job de coursier à vélo (profitant des grèves de la poste) pour payer ses études tout en jouant le rôle de l'ambitieux et peu scrupuleux roi Richard III de Shakespeare dans une troupe composée exclusivement de femmes. Le titre fait référence à un extrait de la pièce et à ces grèves précédant l'arrivée d'une autre femme de pouvoir : Margaret Thatcher. le tout sur des rythmes musicaux avec références à des tubes de l'époque.
L'auteur insiste sur la fin d'une époque post soixante huit, la fin d'une époque de plein emploi, d'une certaine insouciance, la fin aussi de la conscience ouvrière. Une autre débute : celle de la flexibilité, du chômage, du libéralisme, de l'individualisme qui laisse nombre de ses concitoyens sur le côté. Candice se veut libre mais paie aussi sa liberté, sa rébellion par la solitude.
Elle rencontre James, un musicien peu armé pour ce nouveau monde sans pitié.
Des références directes à notre époque.
Un roman très sensible qui évoque la politique, le pouvoir, le théâtre, le couple, la classe ouvrière, la paupérisation, les exclus, les vaincus de la mondialisation avec une idée force : cet hiver est une date charnière, un basculement vers une autre époque.
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C'est l'histoire de Candice, une jeune apprentie comédienne par ailleurs livreuse à vélo pour joindre les deux bouts. C'est l'histoire de Richard, roi maudit, figure écrasante du théâtre shaskespearien. C'est aussi l'histoire de Magaret, la fille d'un épicier qui prend des cours de diction pour gommer son accent des faubourgs dans sa conquête du pouvoir. C'est surtout l'histoire d'un basculement.
« Now is the winter of our discontement » du grand Will claque en miroir du cynique slogan de Tchatcher « Aujourd'hui, fini de rêver » posé en ouverture du roman. Entre ces deux citations, tout est dit, ou presque.
L'hiver du mécontentement en question se situe entre 1978 et 1979. L'Angleterre chavire. de monstrueuses grèves paralysent le pays. L'ancien monde disparait au profit d'une société sans piété, du chacun pour soi, de la réussite matérielle pour quelques-uns, de la précarité pour la majorité.
Composé d'une trentaine de chapitres secs et nerveux portant tous le titre d'une chanson emblématique de l'époque, « l'hiver du mécontentement » raconte comme rarement la lutte entre deux modèles économiques et politiques, les tensions qui peuvent coexister au sein d'une même classe sociale ou encore d'un même genre. Il établit également, en sous texte, les liens puissants bien qu'invisibles entre les personnages emblématiques du passé et le citoyen d'aujourd'hui. Sans s'en rendre compte, le poids de l'histoire et de la culture infusent malgré tout, malgré nous, jusqu'à modeler certains comportements. Positivement ou négativement. D'un lyrisme à l'os, ce roman politique a la grande qualité de s'attacher plus aux individus qu'aux dogmes pour mieux nous en faire ressentir la violence. Face à elle, l'énergie et la vitalité de son héroïne pulsent comme une flamme de révolte et d'espérance.
Il faut aussi répéter à l'envie que ce texte s'appuie sur une bande son aussi impeccable qu'incisive.
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Poétique et inquiétant sont les deux qualificatifs qui me viennent spontanément à l'esprit pour décrire ce roman que j'ai adoré. le narrateur arrive à dégager une telle poésie de cette période sombre de l'histoire du Royaume-Uni (fin des années 70) ! Il passe en revue les soubresauts politiques, décrit une future Première Ministre qui attend son tour, comme un fauve sûr de lui tire partie des erreurs de sa proie, mais n'oublie pas la petite histoire, celle de Candice qui roule à vélo éperdument dans les rues de Londres pour porter ses courriers et qui se charge, elle toute seule, de représenter toute la société anglaise de l'époque. Non vraiment, quelque chose d'indéfinissable m'a emporté dans ce livre et j'en conseille vivement la lecture. Petit plus encore : la bande-son ! Tous les chapitres portent le nom d'une chanson anglaise des années 70 et cela me permet de compléter ma culture musicale peu développée.
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Très beau livre lorsqu'on réussit à entrer dans le cadre : l'Angleterre pendant l'hiver 1978/1979 au moment où ont eu lieu de très importantes grèves qui bloquèrent le pays. Pourtant, le parti travailliste était au pouvoir mais le Labour a alors montré ses limites. Ce qui a eu pour conséquence l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher.
L'auteur raconte cette période par le personnage de Candice, jeune fille qui semble presque passer à côté des événements. le récit est ponctué par la musique des groupes de l'époque.
J'avoue avoir complètement oublié cet hiver du mécontentement qui m'a été pourtant totalement contemporain. Merci à Thomas B.Reverdy de m'avoir rafraîchi la mémoire avec une écriture accessible et de haute tenue.
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Que pensez-vous d'un voyage dans l'Angleterre de la fin des années 70 ? La crise économique et sociale, la menace de l'installation d'un Thatcherisme implacable. Et surtout sa jeunesse, à travers le mouvement punk, entre révolte et désenchantement. Thomas B Reverdy nous convie à ce voyage à travers son héroïne Candice. Je viens de finir ce roman et j'ai adoré. J'ai trouvé un certain charme à sa façon de peindre une période certes, pas très gaie, mais sans jamais tomber dans un style sombre, ni plombé. Simplement par petites touches quasiment poétiques, vivantes et bien documentées accompagnées d'une "bande son" suggérée dans les titres des chapitres. de l'art de se plonger dans une époque...
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Reverdy thomas B, l'hiver du mécontentement, Flammarion.
Ce titre est un poème, un opéra rock, dont l'auteur, metteur en scène habile, gère les paroles et la musique.
L'ouverture, c'est Candice sur son vélo, ce coursier ailé qui délivre des messages urgents en gueulant des passages du Richard III de Shakespeare, la pièce dont elle interprètera le rôle titre, au sein d'une troupe exclusivement féminine, dans sa vie « hors des petits boulots ».
Sur la route, le chant du vélo contre les tas d'ordures et les rats, car l'Angleterre de 1978 est en grève, un thème qui se conjugue dans tous les secteurs, transports, usines, services, c'est la CRISE.
Les actes et les airs principaux se déroulent sur plusieurs portées : les activités précaires - de Candice, jeune fille de 20 ans, en délicatesse avec une famille instable où l'échec et les disputes sont données quotidiennes, - de Jones, pianiste quadragénaire, viré du boulot, qui jazze en des caves labyrinthiques, variétés modernes des taudis de la guerre.
L'Angleterre est un bateau à la dérive, elle prend eau de toutes parts : les syndicats et le parti travailliste sont à la peine, en mal de crédibilité, objets de moqueries partagées : c'est la convergence des …. railleries, « La crise, quelle crise ? », au service de l'ascension de la Tatcher, qui, coïncidence, répète son rôle avec les comédiens du Shakespeare Theater.
Les relations internationales, un réseau en parfait chaos, forment un macrocosme similaire à la scène londonienne - avec ses chômeurs oisifs et des retraités impuissants à combattre les rats.
Dans cet univers où l'ascension au pouvoir des conservateurs bronzés aux colloques internationaux, avatars du Roi Richard qui recherchera un cheval dans la débâcle, la dérision et le désespoir trouvent leurs voix dans les groupes de rocks, et bientôt dans l'esthétique No Future des punks, le destin de joy division et de Sid Vicious.
Le discours de Reverdy parcourt en brefs chapitres ce chaos général qu'il chante dans une langue violente et dense, avec reprises obsédantes, « ça ne marche pas »("it doesn't work") en fin de paragraphes-couplets, avec jeux de mots, « Labour is not working ». Vision dérisoire d'une Angleterre qui n' en a pas fini avec ses problèmes, et dont l'hiver de 1978, hiver du mécontentement, pourrait bien devenir avec le Brexit, la pièce classique, à l'image de « Richard III ».
J'ai adoré ce livre avec une bande son, morceaux cités en exergue de chaque chapitre, refrains caustiques, et reprises ironiques, au service d'une langue violente et percutante, celle du désespoir qui a l'insolence de chanter au bord du gouffre.
Merci à Flammarion de m'avoir envoyé ce « roman » via Babelio.
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