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EAN : 9782204056038
160 pages
Le Cerf (22/03/1997)
5/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A ce stade c'est le deuxième livre que je lis avec grand intérêt de cet auteur dominicain et théologien. le premier était : « Jésus, l'aujourd'hui de Dieu ». Cet auteur, aux phrases bien construites, apporte des réponses à un certain nombre de questions qu'on se pose. Ces livres sont des lectures très instructives.

Le Dieu de Jésus existe-t-il ? On peut en douter car sa présence nous semble faire défaut. Comment peut-on le connaître ? Comment se révèle-t-il ? de façon tonitruante et avec du pouvoir ? Jésus est-il venu pour libérer Israël du pouvoir romain ? C'est ce que pensaient et espérait les Juifs. L'existence de Dieu et ce qu'il attend de nous soulève des questions.

Le contenu du livre tourne autour d'une réflexion :
Les croyants ont la conviction qu'ils peuvent s'adresser à Dieu et qu'il les écoute. Ils sont même invités à ne jamais rompre cette communication, c'est pourquoi il leur est enjoint de prier constamment sans jamais se lasser.
On comprend que le silence de Dieu suscite l'incompréhension et est une épreuve, surtout quand survient une période difficile où l'aide de Dieu est particulièrement attendue. Les croyants sont enclins à reprocher à Dieu son mutisme ou son éloignement.

L'auteur nous parle dans le premier chapitre d'un Dieu qui se révèle à un peuple à travers les Ecritures ; (Ancien Testament).
Dieu respecte souverainement la liberté de ceux auxquels ils s'adressent. L'Ecriture permet au peuple qui lit les Saints Livres en communauté, de continuer à se nourrir, en d'autres temps et d'autres circonstances, de la Parole qui fit vivre ceux qui l'ont précédé.
Dieu manifeste sa présence dans la Parole au risque d'être ignoré, car cette Parole qui s'adresse à l'homme ne s'impose pas.

Le deuxième chapitre est intitulé : Dieu incognito. Il couvre la période de « vie cachée de jésus » ; Bethléem, Nazareth…

Chapitre 3 : le verbe sorti du silence couvre la vie publique de Jésus passion non comprise.
La première prédication de Jésus, c'est sa façon de vivre, son existence humaine Parole de Dieu. Jésus a une existence engagée, il prend position, suscite des confrontations car il bouscule les idées reçues et met en cause certaines structures sociales. Malgré cela, il ne cherche pas à prendre le pouvoir.

Chapitre 4 : L'heure des ténèbres couvre la passion de Jésus.
La discrétion de Dieu telle que Jésus l'éprouve au cours de sa passion : Dieu son père semble se taire.
Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Témoin du père, qui est Amour, il est venu aimer sans condition, et jusqu'à l'extrême. Or l'amour se propose, s'expose, mais jamais ne s'impose.

Chapitre 5 : La présence cachée du Ressuscité.
Après sa résurrection Jésus se manifeste aux siens à Jérusalem et en Galilée. S'il prend l'initiative de se montrer, il ne s'impose pas au regard : les disciples le reconnaissent librement par les yeux de la foi.
Jésus fait de Marie-Madeleine une missionnaire : « Va trouver mes frères et dis-leur…

Lors de son ascension, Jésus envoya l'Esprit Saint gage de présence encourageante sans laquelle les disciples se sentaient incapables de mener la mission qui leur était confiée. Les croyants sont le corps du Christ.

Le chapitre 6 et dernier chapitre aborde un monde sans Dieu, un dieu oublié, la prière pour se mettre en présence de Dieu.
Il est question également du réconfort des témoins. Dans les moments difficiles, nous avons besoin de la présence d'amis proches. A l'heure du doute, les croyants peuvent faire mémoire de frères et soeurs, chrétiens ou non, qui les ont précédés et dont la vie est généreuse ― donc évangélique ― donne foi en l'humanité et confère à la vie un sens et même une espérance.

Lecture enrichissante, qui permet de faire un pas de plus vers la prière pour certains, vers le partage communautaire des Ecritures, la compréhension de Dieu, savoir que l'homme est comme Jésus l'a été soumis à l'épreuve et que d'avoir des frères et soeurs de route, ne pas se sentir abandonné peut donner du sens à la vie.

L'idée centrale développée est le croyant dans l'apparente absence de Dieu.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le refus de Jésus de briguer ou d’accepter tout pouvoir s’exprime par sa volonté d’être le témoin d’un Dieu qui laisse les hommes libres et ne veux pas se substituer à eux dans l’accomplissement de leurs tâches. Une sentence rapportée par Luc, est à cet égard significative :

Du milieu de la foule, quelqu’un dit à Jésus : « Maître, dit à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui dit : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? »

Jésus ne veut pas régler les affaires humaines ni se, comporter en chef temporel, car il estime qu’il revient aux hommes de trouver leur propre chemin pour vivre entre eux selon l’Evangile qu’il annonce. L’une des raisons majeures de la discrétion de Dieu nous est ici confirmée : Dieu veut des hommes libres et responsables. Jésus, lui-même, si attentif à la volonté du père s’est manifesté comme une personne souverainement libre, ayant autorité et prenant des initiatives hardies.
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Les Psaumes sont remplis d’appels où des croyants expriment à Dieu leur incompréhension, parfois leur révolte, et le conjurent de leur parler et de les délivrer :

Combien de temps, Seigneur, vas-tu m’oublier, combien de temps, me cacher ton visage ?
Combien de temps aurai-je l’âme en peine et le cœur attristé chaque jour ?
Combien de te temps mon ennemi sera-t-il le plus fort ?
Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu. [Ps 12, 2-4].

De tout temps, les croyants ont éprouvé le silence de Dieu, et les saints ne furent pas épargnés.
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Dans les moments difficiles nous avons besoin de la présence d’amis proches. A l’heure du doute, les croyants peuvent alors faire mémoire de frères ou de sœurs, chrétiens ou non, qui les ont précédés et dont la vie généreuse ― donc évangélique ― donne foi en l’humanité et confère à la vie un sens et même une espérance. […].
Tous les croyants devraient avoir la chance de connaître des personnes qui, d’une façon ou d’une autre, pourront être pour eux des ambassadeurs de Dieu.
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Un autre visage de Dieu
Le dieu dont Jésus témoigne n’est plus menaçant. Jean-Baptiste annonçait un Dieu qui punit, Jésus, lui, manifeste un Dieu de compassion et miséricorde. […]. Jésus bouleverse les idées reçues. Il se veut le témoin non d’un Dieu qui exige, mais d’un Dieu qui propose ; non d’un Dieu lointain, accessible par le truchement de médiations complexes, telles la Loi ou les coûteux sacrifices du temple de Jérusalem, mais d’un Dieu qui s’invite ; non d’un Dieu qui condamne, mais d’un Dieu qui fait grâce, d’un Dieu qui aime et protège toute vie sortie de ses mains.
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Dieu crée l’homme pour qu’il soit le gérant de la création qui lui est confiée. Cela suppose que l’humanité ai confiance en elle-même et assume ses responsabilités sans attendre qu‘un sauveur face à sa place ce qu’elle doit accomplir. […].
La discrétion de Jésus, loin d’être un refus de s’engager, entend donc susciter l’action.
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