Mazette quel livre !
Alors moi j'ai ri pratiquement tout le roman.
Elle est sacrément douée Reza pour les situations ridicules, les petites mesquineries, et le gros rire gras de
théâtre (
théâtre dont, il me semble, elle connaît, étant auteure de pièces également, ce qui ne m'étonne pas...).
Et c'est là que les gens n'ont pas compris (car quelle agressivité dans certaines critiques !!) c'est que c'est du
théâtre, de la comédie, des grosses ficelles certes (mais n'exagérons pas tout de même, l'humour de Reza peut être très fin et délicat aussi), c'est qu'il faut prendre ce roman au 12e degré au moins, sinon on prend tout pleine figure, et là, oui, ce n'est pas drôle. Ça peut même devenir agressif.
Je n'ai jamais eu, à aucun moment, des difficultés à lire ce livre, malgré mes origines et une grande partie de ma famille non revenue des camps de concentration.
J'avoue, j'ai passé un sacré bon moment avec cet ouvrage.
Après, peut-on rire de tout ?
La scène d'Auschwitz est, disons-le tout de go, mémorable, mais pas si drôle que ça finalement, car la famille de
Serge et lui-même sont moqués mine de rien, et ils se disputent à longueur de visite ; alors oui, on sourit, mais rire.....
Par contre, j'ai ri aux larmes pendant la narration de la visite de
Serge Au Vieux Campeur pour s'acheter des chaussures de marche. La scène de la grue à l'anniversaire d'un gamin est savoureuse également.
Tout tourne autour du personnage de
Serge, qui condense à lui seul tout le malheur du monde. Je l'ai appréhendé plutôt comme un symbole, un concentré à lui seul des Juifs, de la névrose juive, de l'humour juif (si, si) et de la crudité jusqu'à l'excès.
Je l'ai bien aimé
Serge. Il m'a émue.
On ne peut résumer ce livre, il faut le lire, mais pas au 1er degré sinon c'est illisible.
Bref, un livre qui ne se prend pas au sérieux, quoi qu'on en dise.
Riez, riez brave gens, et pas de prise de tête.
Ps : je suis bien d'accord avec certains, Bacri aurait été un
Serge mémorable...