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3,68

sur 814 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
George Powers Cockcroft, né en 1932 à Albany dans l'État de New York, est un écrivain américain écrivant sous le pseudonyme de Luke Rhinehart. Eduqué dans une académie militaire, il débute comme professeur de littérature américaine à Long Island. Dans les années 1960, il part avec sa femme vivre au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique du sud puis à Majorque en Espagne. C'est sur cette île, alors qu'il avait débuté l'écriture de L'Homme-dé depuis quatre ans, que Cockcroft rencontre l'éditeur anglais Mike Franklyn qui l'incite à terminer son livre qu'il publie en 1971.
Luke Rhinehart est psychiatre. Marié, deux enfants, la trentaine, résidant à New York, plutôt bien estimé de ses collègues et aimé de sa famille, même s'il n'est pas un père modèle, un concours de circonstances va l'amener à radicaliser son mode de vie. Un beau jour, il décide que désormais ses actes et donc son existence, seront dictés par les dés. La vie est souvent ennuyeuse parce que l'Homme n'est pas libre. Tous nos faits et gestes, nos actes, sont induits par le poids de notre culture, de notre environnement et des convenances, rien n'est donc réellement librement choisi. Pour être totalement libre, il ne faut plus choisir, il faut laisser le hasard décider pour nous. A partir de ce théorème de base, Luke va jouer sa vie aux dés : à chaque fois qu'il devra décider d'une action à entreprendre, il imaginera une possibilité différente par face du dé et c'est celle qui l'emportera après lancer, qu'il appliquera obligatoirement.
Aussi étrange que cela paraisse quand on a lu le livre, il s'agit d'un roman semi-autobiographique l'écrivain ayant testé cette manière de vivre ! Et c'est ainsi que débute le roman, Luke Rhinehart, le narrateur, rédigeant son autobiographie. le bouquin est très drôle et nous ramène dans cette Amérique des années de la contre-culture, les mouvements hippies, les Black Panthers, l'apologie de la liberté totale. Et c'est bien de cela dont il est question dans cet ouvrage, comment parvenir à la liberté individuelle absolue, comment nous libérer des carcans de l'Establishment ou de la Machine (vous vous souvenez de ces termes, qu'on employait alors ?), comment nous affranchir des convenances sociales castratrices, comment parvenir à la libération sexuelle. Et du sexe, il y en a ! Débridé, 1969 année érotique, le chapitre 28 m'a rappelé - très vieux souvenir - le Candy de Terry Southern et Mason Hoffenberg. Pour les références je citerai aussi le Vol au-dessus d'un nid de coucous de Ken Kesey quand une bande de malades s'évaderont d'un hôpital psychiatrique.
Tout est complètement loufoque ici, car si le postulat de base pris avec modération est une option intellectuellement intéressante, réponse inadaptée à une question compréhensible, la démesure la rend carrément subversive puisqu'elle s'attaque aux piliers de notre société. L'auteur ne se privant pas d'en rajouter dans la surenchère et les plus de cinq cents pages du bouquin en témoignent. le sexe donc, l'humour « avec toute la discipline universitaire et l'érudition approfondie qui fait le renom des gens de Harvard, Fred avait fait son chemin dans la culotte non négligeable de Mlle Welsh ; peu lui importait, apparemment, que d'autres chercheurs eussent déjà exploité ce sujet. »
J'ai souvent ri à la lecture de ce roman et j'ai adoré me replonger dans cette époque où la recherche de la liberté flirtait avec la permissivité (popularisée en France avec le magazine Actuel). Pas très éloigné d'un Tom Robbins pour la dinguerie, c'est bien écrit, d'une encre très certainement séchée d'un morceau de buvard…
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Un psychanalyste américain, arrivé à l'apogée de son évolution personnelle et professionnelle, réalise brusquement qu'il se fait "chier comme un rat mort".
Un soir, par jeu et désoeuvrement, il tranche entre deux options d'un coup de dé.
C'est la révélation : l'ére de l'homme-dé a commencé.

le but ? déconstruire sa personnalité et s'en remettre au hasard pour échapper au diktat social.

Une réflexion souvent intéressante sur le libre arbitre, les codes sociaux et la psyché.
Un mélange insolite, cocasse, déjanté, fumeux et scabreux.

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J'ai découvert ce livre grâce à Jeanne, stagiaire dans une médiathèque qui animait un atelier d'écriture ayant pour thème le hasard : elle nous avait alors conseillé la lecture de ce livre. Après avoir repoussé à plus tard cette lecture, je m'y suis mise et viens de terminer ce gros roman (520 pages) avec un certain soulagement.

J'ai trouvé l'entrée en matière un peu longue et ennuyeuse mais j'ai pensé par la suite que c'était un début nécessaire pour découvrir de quoi avait l'air la vie banale de Luke Rhinehart (le personne central de l'histoire et pseudonyme de l'auteur) avant qu'il ne se lance dans la Dé-vie.

Mes impressions sont assez mitigées, contrastées, alors que je viens de terminer cette histoire. J'ai apprécié l'idée originale consistant à jouer au hasard (aux dés !) les plus banales comme les plus importantes actions de la vie (et plus largement que les actions, les traits de personnalité, appétences, relations, TOUT !). J'ai été particulièrement admirative de constater à quel point le concept avait été poussé loin, jusque dans les moindres détails, et sur un nombre aussi important de pages !

J'ai été impressionnée par la créativité, l'inventivité, l'imagination couchées sur le papier. Et j'ai trouvé très intéressant (et également assez angoissant !) de voir à quel point les personnages, à commencer par Luke Rhinehart, pouvaient sombrer dans le chaos, comme ils pouvaient pousser loin la désintégration de leur identité, de leurs habitudes, de leur vie d'avant en s'en remettant complètement aux décisions du Dé.

J'ai néanmoins trouvé le récit trop long et parfois ennuyeux, manquant de rythme, au point que j'ai plusieurs fois failli arrêter ma lecture et passer à autre chose. Mais j'étais curieuse de voir comment tout cela se terminerait (forcément mal, pensais-je, même si c'est une question de point de vue !).

J'ai parfois été gênée par certaines scènes et évocations assez glauques, par des descriptions sexuelles violentes pas forcément nécessaires et plutôt malsaines à mon goût même si, compte tenu du sujet du livre, on ne pouvait s'attendre à quoi que ce soit de "sain". C'est finalement plutôt l'impact (psychologique ?) des pratiques dictées par le dé (mais n'oublions pas que le dé choisit entre différentes options émanant toutes du lanceur de dés, c'est un élément essentiel) qui m'ont mise mal à l'aise. Bien sûr, tout cela n'est que fiction, mais j'ai imaginé un instant ce que pourrait devenir la société si certains choisissaient de s'adonner à la Dé-vie.

Je salue la créativité dans l'invention dé-mots (et la traduction qui n'a pas dû être simple, avec tous les jeux de mots !), c'est un aspect qui m'a beaucoup plu !

Le roman a été publié en 1971 et cela se ressent dans le texte, je trouve, notamment une fréquente référence au communisme, au Vietnam. Mais sinon je trouve qu'il n'a pas trop mal vieilli !

Je conseillerais cette lecture à un public averti, n'ayant pas peur de se confronter à des images parfois choquantes voire déstabilisantes. Une lecture qui ne devrait pas laisser indifférent !
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Je ne vais certainement pas reprendre le fil du roman et le réexpliquer j'en serais bien incapable tant ce livre est particulier, par contre je vais parler un peu de ce que j'ai ressenti lors de la lecture. Je vais donc faire le tour de mes émotions.

Il y'a des moments, lors desquels j'ai rit mais vraiment rit ! Puis des moments où j'ai été abasourdie, complément atterrée. Choquée, outrée, complètement déstabilisée. Parfois j'ai eu du mal à comprendre où tout ça nous menait, mais parfois j'ai parfaitement compris pourquoi je lisais ce livre.

bref ça a été compliqué mais intéressant.
Un roman qui transgresse beaucoup de choses, qui bouscule pas mal aussi.

un OVNI

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Une longue lecture, j'ai cru ne jamais pouvoir arriver jusqu'à la dernière ligne...
L'idée du dé est excellente, et l'auteur va jusqu'au bout de son concept.
C'est bien écrit, c'est drôle, c'est original.
Mais c'est aussi très répétitif, voir ennuyant.
Tous se passe dans les dernières 150 pages, dommage pour un roman qui en fait 500.
Néanmoins, quelques idées avancées dans ce livre m'ont saisies, et vont me faire réfléchir pendant très longtemps.
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J'avais aimé « Invasion » l'ultime livre de Luke Rhinehart (disparu en 2020) mais j'ai été déçu par celui-ci (son premier de 1971) . Certes il s'y livre à un joyeux dézingage de la psychanalyse et l'idée de base - un homme jouant sa vie aux dés en soumettant chacun de ses actes à un tirage au sort- était séduisante . En résulte une multitude de situations incongrues , souvent amusantes , très souvent aussi scabreuses . Cependant ,l'insistance un peu lourde sur des scènes de sexe plutôt complaisantes, et surtout la surabondance de discussions entre « psy » sur des théories « psy » m'ont rendu la lecture pénible (Je n'ai supporté qu'un quart d'heure d' « En thérapie ») . le récit s'étire sur plus de 500 pages et aurait , à mon goût, supporté aisément une réduction de moitié.
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Et si on jouait notre vie aux dés ?
Dressez une liste de possibilités, lancez les dés, et vivez une aventure nouvelle.
Voilà ce que le psychiatre Luke Rhinehart décide de faire. Sa vie monotone l'ennuie profondément. Un soir il décidé que si le dé tombe sur le chiffre un, il descend violer sa voisine.
Accrochez-vous car des décisions absurdes il y'en aura tout le long du roman.

Le pitch de départ est très intéressant, pourtant je n'ai pas réussi à accrocher. Ce qui est réussi est le côté addictif de ce mode de vie, qui se transforme au fil des pages en religion. Une société entière va se créer autour des dés et du hasard. Et si la vie ce n'était pas se conformer à une personnalité mais à en adopter plusieurs ? A sortir de sa zone de confort ? J'ai trouvé la réflexion originale et très bien réfléchie.
Néanmoins je n'ai pas du tout réussi à m'attacher aux personnages. La plupart ont des réactions totalement insensées. C'est loufoque, parfois trop gros pour être vrai. le roman est truffé de scènes de sexe puisque le personnage principal joue beaucoup aux dés sur ce niveau là.
Du coup j'ai un envie très mitigé. Je dois dire que l'idée tient du génie mais la forme et les sentiments que dégagent ce livre m'ont laissée de marbre.
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Livre, des années 70, recommandé par un ami que je viens de terminer peu de temps après la mort, le 6 novembre, de Luke Rhinehart, George Cockcroft de son vrai nom. Est-ce un hasard ?

Je suis mitigé à la fermeture de ce livre. Tout commence bien et la mise en place du concept de l'homme-dé est intéressante puis j'ai l'impression de m'ennuyer car les situations se répètent. Les dernières pages sont bien plus captivantes.
Luke Rhinehart propose un récit provocateur et drôle. le mode de vie proposé par l'homme-dé fait réfléchir sur nos prises de décision qui sont souvent orientées et brident notre libre arbitre.

L'idée du dé est excellente mais sommes nous prêts à un tel changement ?
Je me questionnerai, en pensant à l'homme-dé, lorsqu'il me faudra faire un choix mais ne sortirai pas un dé pour prendre ma décision.
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Le personnage principal, Luke Rhinehart -pour ne pas le confondre avec l'auteur je l'appellerai Luke- est un jeune psychiatre new-yorkais. Marié, père de deux enfants, il vit une vie bourgeoise et s'ennuie ferme. Après une soirée bien arrosée il remarque une carte à jouer qui recouvre un dé. Si c'est la face 1 du dé qui est sur le dessus, se dit-il, j'irai violer la voisine. Il se trouve que la voisine a également participé à la soirée et qu'elle est tout à fait consentante. S'en suit une agréable partie de jambes en l'air. A partir de cet événement fondateur Luke va livrer son sort aux dés, au début de façon limitée puis de pus en plus intense. Il met au point une dé-thérapie qu'il propose à ses patients et enfin crée une nouvelle religion.

Vous aussi vous voulez pratiquer la dé-vie ? Listez six de vos fantasmes ou envies les plus secrètes, jetez le dé et réalisez ce qui correspond au numéro tiré. Vous pourrez alors vous dire que ce n'est pas vous qui avez choisi, que vous étiez obligé. Il arrive aussi à Luke d'endosser des personnalités multiples et successives en laissant le dé décider qui il sera pour les prochaines 24 heures, 1 heure ou même 10 minutes. L'idée est de tuer le moi, responsable de l'ennui, par la pratique de cette sorte de schizophrénie volontaire. Une fois le moi détruit, l'individu est libre. Quand on quitte femme et enfants sur un coup de dé pour aller vivre dans les bas-fonds new-yorkais, la vie est tout de suite moins monotone. Luke va également expérimenter à peu près tout ce qui est possible en matière de sexe.

Je me suis posée beaucoup de questions à la lecture de ce roman. Luke Rhinehart -l'écrivain- propose-t-il son personnage comme un modèle à suivre ? Pendant longtemps ça n'a pas été clair pour moi d'autant plus que je lis dans la nécro du Monde que des lecteurs se sont inspirés de la méthode Rhinehart et qu'il lui arrivait lui-même de jouer certaines de ses décisions aux dés. J'en arrive finalement à la conclusion -mais sans en être sûre à 100 %- qu'il s'agit pour l'auteur de s'amuser et de se moquer de la société de consommation. Il me semble qu'il y a une critique de l'éducation des enfants, de la psychanalyse, de l'internement psychiatrique, des religions, ce qui est intéressant. Signe de l'époque sans doute, ce qui n'est pas du tout remis en question c'est la domination patriarcale. Si les dés proposent à Luke de s'occuper de ses enfants à l'occasion il s'agit de jouer avec eux, sûrement pas de prendre en charge les tâches ménagères. Un des grands fantasmes de Luke étant de violer des femmes les dés vont lui permettre de le réaliser. Cela se passe d'ailleurs sans difficultés car elles n'attendent que ça. La seule qui refuse le fait comprendre de façon ferme -avant de changer d'avis. Conclusion : les femmes qui se font violer sont consentantes sinon un bon coup de genou dans les couilles et l'agresseur est hors d'état de nuire. C'est clairement un ouvrage sexiste -et homophobe, ça va souvent ensemble- et ces aspects m'ont déplu. Sinon ça se laisse lire, même s'il y a quelques longueurs, et ça vaut aussi comme témoignage de son temps.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Roman étonnant, très marqué par la culture seventies mais qui pose de façon originale la question de notre liberté (illusoire ?) de choix.
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