La critique de ce livre est écrite suite à un défi littéraire qui consiste à lire un pavé de minimum 500 pages.
C'est grâce à
Kevin Lecathelinais, le libraire derrière le compte instagram «lelibrairesecache », que j'ai découvert le livre.
J'apprécie l'humour du libraire lorsqu'il nous partage ses anecdotes avec des clients. Il nous a présenté « l'homme-dé » de
Luke Rhinehart comme un de ses romans préférés, l'un des rares à l'avoir fait rire. D'après lui, il s'agit d'un livre culte des années 70.
L'histoire est celle d'un psychiatre. Il a la trentaine, est marié, a deux enfants et son travail est estimé par ses collègues. Par contre, sa vie a beau être parfaite sur tous les plans, il s'ennuie. Un jour, il décide de jouer avec des dés pour faire des choix. Par exemple si les dés font deux, il mangera italien, si c'est trois, il mangera libanais, etc (exemples que j'ai totalement inventés). Puis, il va de plus en plus loin dans les choix qu'il laisse aux dés. Par exemple, il ira jusqu'à coucher avec une autre femme, mentir à la police, quitter sa femme et ses enfants, se faire passer pour d'autres personnes, adopter des états d'esprit, jouer des rôles, coucher avec un homme alors qu'il n'est pas homosexuel, etc. Tout ça parce que les Dés le lui ont ordonné. Ensuite, il va (ou tenter de) convertir son entourage avec ce qu'il appelle, la « thérapie des Dés » si je me rappelle bien (cette critique est écrite environ trois semaines après avoir terminé le livre). Il va également essayer d'utiliser cette thérapie avec ses patients et démontrer que celle-ci permet à
l'homme de détruire sa personnalité. Sur ce, je m'arrête là. Je dévoile peut-être un peu en donnant ces exemples, mais tout est beaucoup plus détaillé dans le roman qui est un pavé de 534 pages. Ces détails-là, je ne les fournis justement pas afin d'éviter de spoiler.
La première chose qui m'a frappé dans le livre est le style fort américanisé : le style comme les thèmes utilisés. J'ai eu le sentiment que ça parle du rêve américain. Ça m'a fait penser au film « American Beauty » réalisé par
Sam Mendes (2000). Pour le style américain, vous me direz peut-être que c'est normal puisque l'auteur du livre est américain. Cependant j'ai déjà lu des romans d'auteurs américains et je n'ai pas eu ce sentiment. Ceux-là parlent d'autre chose, c'est différent. J'ai aimé le film de
Sam Mendes et je considère que c'est un film culte. Aujourd'hui, je trouve que c'est un concept dépassé. J'en ai entendu parler, j'ai compris ce que c'est et ça me paraît suffisant. Mais je n'oublie pas que le livre a été publié dans les années 70 donc c'était d'époque. Lire ce livre en 2022 n'est peut-être pas adapté pour la trentenaire que je suis actuellement. Bref, j'ai eu beaucoup de mal à avancer dans le livre.
Pourtant, le sujet principal du livre est intéressant et déconcentrant. J'ai un ami que je connais depuis longtemps. Lorsque nous avions 17 ans, je me souviens avoir hésité pour un choix que je devais faire, je lui en ai parlé et il m'a dit « lance un dé, ça t'aidera à te décider ». Il m'a également conseillé d'utiliser une pièce de monnaie et de faire un « pile ou face » pour prendre une décision. J'étais effarée par cette façon de faire car c'est le hasard qui allait me dire quoi faire. Je considérais et considère encore aujourd'hui que c'était (c'est) une façon de se dédouaner de toute responsabilité. En lisant le livre, j'avoue avoir eu quelques sueurs froides mais c'est justement cela qui fait que le livre est captivant. Je me suis renseignée sur l'auteur. Apparemment il a rencontré sa femme grâce aux dés. C'est un thème qui nous touche, qui nous fait réfléchir et qui nous fait remuer à l'intérieur. Pourquoi ne pas laisser des dés choisir à notre place, certes… Mais personnellement je ne le ferai pas avec des choix importants à effectuer.
Quant à l'humour dans le livre, je l'ai perçu, mais j'avoue ne pas avoir suffisamment été sensible à celui-là. Ce qui ne veut pas dire que le livre est mauvais, je comprends que certains l'aient trouvé hilarant.
Pour conclure, je suis clairement sortie de ma zone de confort en lisant ce livre jusqu'au bout malgré ses défauts.