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3,68

sur 812 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Echoue ! Perd ! Sois mauvais ! Joue, risque ose...
Pose tes options
jette les dés.
Tout le reste est du bla bla
Le dé-cide a ta place
et te déculpabilise
Pour démultiplier ta personnalité
te libérer de ta morale
Inscris toi à la dé-thérapie
de Luke, un fabuleux psychiatre qui vit chaque jour sa vie aux dés....

l'homme-dé de Luke Rhinehart est un livre culte qui a fait fureur dans les années 70.
Luke psychiatre renommé s'ennuie ferme dans ses thérapies et met au point
à la suite d'une partie de poker enfumée et alcoolisée
une théorie dé-mente
Jouer sa vie aux dés.
Avant de prendre une décision
il s'en remet à l'aléatoire, au hasard des dés
Et ainsi démultiplie ses possibilités par six
une sorte de roulette russe
ou l'une des options peut tout changer...
Le dé-roule pour le meilleur (de très bons coups...souvent sexuels) et le pire (ça peut faire très mal...)
le hasard de la chute du dé rend l' itinéraire pour le moins chaotique
Trés dé-janté, le héros Luke expérimente grâce aux dés toutes sortes d' expériences et de fantasmes dé-niasants dé-viants, dé-flagrants.
Bien que l'histoire valle un six
J'ai un peu dé-chanté
Le style clinique m'a souvent dé-routé et dé-boussolé
Une dé-couverte... psychédélique.
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Le docteur Rhinehart, un psychanalyste new-yorkais jusque-là sans histoires, s’ennuie ferme, tant dans sa vie professionnelle que personnelle. Marié à Lillian et père de deux enfants, cet homme de 32 ans ne supporte plus la banalité du quotidien et se laisse aller à la dérive en attendant qu’un miracle se produise… Jusqu’au jour où, sur un coup de tête, il se met au défi d’aller violer la femme de son meilleur ami et collègue si le dé s’arrête sur le chiffre un…


Dès lors commence pour Luke Rhinehart le début de la Dé-vie. Les dés sont pour lui un moyen de concrétiser ses fantasmes les plus fous, de donner libre cours à son imagination et à sa folie. Sur un simple lancer de dés, il peut devenir quelqu’un d’autre, éprouver des émotions plus intenses, repousser sans cesse ses limites. Pionnier d’une nouvelle philosophie de vie, qu’il élève quasiment au rang de religion, l’ancien psychanalyste, devenu dé-vot va alors tenter de convertir un maximum de gens à son culte du Hasard, sans se soucier des dérives que ces pratiques pourraient engendrer…


Publié en 1971, « L’homme-dé » est devenu un roman culte de la littérature américaine. Prônant une philosophie de vie pour le moins subversive, l’auteur, de son vrai nom Georges Powers Cockcroft, s’est inspiré de son propre vécu et de ses théories personnelles pour créer le personnage de Luke Rhinehart. Pour lui, la société actuelle avec ses règles, ses codes et ses principes étriqués, détruit l’homme à petit feu et lui retire une large part de sa liberté de pensée et d’action. Afin de retrouver cette dernière, l’homme doit donc se libérer de la contrainte du regard et du jugement des autres et remettre ses décisions, quelles qu’elles soient, au Hasard. L’identité individuelle est alors considérée comme un fardeau et doit s’effacer pour laisser place aux multiples facettes de la personnalité humaine… Forcément, avec de telles idées, il faut s’attendre à tout, au meilleur comme au pire ! C’est donc ce monde, régit par la loi des Dés, que nous décrit l’auteur dans ce roman époustouflant, délicieusement dérangeant, où l’imprévisible règne en maître, prêt à nous surprendre et à pousser toujours plus loin les limites de notre tolérance. Un texte où règnent la folie et la schizophrénie et où tout devient possible… Alors, prêts à devenir les prochains Dé-tudiants ?


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Difficile de rester indifférent à un tel remue-méninges!
Les trois mots clés qui me font craquer : psychiatre juif new-yorkais étant énoncés, pas besoin de dés pour tenter la lecture. On est cependant bien loin d'irvin Yalom ou de John Katzenbach, qui font effet d'enfants de choeur en comparaison.
Luke Rhinehart, psychanalyste, marié, deux enfants ronronne dans sa vie : il manque des épices, du piment, quelque chose qui le sorte de cette gangue d'une histoire banale et prévisible. Pas pour la gloire, juste pour voir. Partant du principe que notre histoire personnelle, le fondement de notre personnalité se sont construit par un élagage progressif de notre potentiel pour laisser survivre un moi étriqué, comme un costume étroit aux entournures, Luke cherche un moyen de s'échapper de ce carcan et s'en remet au hasard, contrôlé par un instrument neutre : un dé. Il s'agit à chaque question de formuler plusieurs dé-cisions et d'accomplir sans état d'âme l'option retenue. Bien entendu, les options préliminaires sont le fait du joueur, mais dans cette incertitude digne d'une roulette russe, les hypothèses les plus osées et subversives font partie des alternatives. Comme celle d'aller violer la voisine du dessous, ou de conduire trente-huit malades de l'hôpital psychiatrique à Broadway pour voir la comédie musicale Hair, après avoir imité la signature du médecin-chef….
Outre le fait que notre thérapeute retrouve goût à la vie, il construit à partir de sa propre expérimentation une véritable théorie , une conception de l'âme humaine, et qui dit âme dit religion. C'est sans doute un des aspects les plus drôles du roman : prières, culte dé-dié, vénération.
Redevenant de temps à autre (en fonction de…vous devinez quoi!) un scientifique cohérent, Luke monte une étude expérimentale pour étayer ses hypothèses : et pourtant ses pairs rejettent ses travaux et le bannissent, malgré la rigueur interne de l'étude…est-ce parce qu'il est impliqué en tant que sujet? ou plutôt que la morale est bafouée jusqu'à l'impensable?

Il n'empêche que l'engouement gagne la population, tel une maladie contagieuse, par simple oui-dire. On n'ose penser à l'influence des réseaux sociaux s'ils avaient existé à cette époque…

Dé-janté, foisonnant, truculent, carrément pornographique, l'auteur serait-il le fils caché de Rabelais qui aurait croisé Sade sur son chemin. On passe du rire au dégoût en un seul jet de dés, tout en cogitant intensément, et comme le dit un collègue et néanmoins ami de Luke, le pire c'est que le raisonnement tient la route du fait d'une logique interne, d'un strict point de vu théorique : l'avènement d'un ego construit de toute pièce par le hasard ne pourrait-il conduire à un épanouissement total? C'est socialement que le bât blesse.

Sacré personnage que ce narrateur, qui porte le nom de l'auteur, pour entrainer le lecteur sur la fausse-piste d'une autobiographie. Fou ou génie, saint homme ou truand de bas étage, simple addict d'un jeu de hasard basique ou subtil théoricien d'une conception révolutionnaire de la psyché, il est tout cela à la fois.

Les droits ont été acquis pour une adaptation filmée, qui n'a pas vu le jour. Jack Nicholson était partant et on l'imagine très bien dans ce rôle.

Challenge Pavés 2015-2016

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Parce qu'il étouffe dans le train-train quotidien, le psychiatre Luke Rhinehart a recours un soir à un lancer de dé pour s'offrir la possibilité d'assouvir un désir transgressif à savoir le viol de sa voisine. A partir de cette expérience initiatique, le récit raconte les différentes étapes qui vont mener peu à peu le protagoniste à une soumission totale aux dés. Au début, ceux-ci déterminent des aspects relativement anodins de la vie comme le choix d'un livre ou d'un endroit où boire un verre. Des options à priori indésirables sont ensuite introduites pour ne pas se cantonner à des expériences agréables. Et l'homme-dé en arrive à considérer la méthode des dés comme un moyen de façonner un homme nouveau, que ce soit lui-même ou ses patients, un moyen de libérer l'être humain de ses névroses et de ses tensions néfastes. Selon le résultat obtenu par les dés, Luke Rhinehart se métamorphose en de multiples personnages aux personnalités et aux comportements différents jusqu'à en devenir complètement incohérent et absurde.
Il finit en dévot totalement soumis à la religion du dé et du hasard. Il la théorise et cherche à convertir de nouveaux adeptes. Comme dans toute religion, certains deviennent à leur tour des pratiquants convaincus. D'autres en restent au stade de sympathisants qui appliquent les préceptes de manière plus ou moins rigoureuse. Face à son entêtement à soumettre tous les aspects de sa vie aux dés et au hasard, le psychiatre est ‘excommunié' par ses pairs. Cela ne réfrène pas le héros qui pousse sa démarche à son paroxysme en jouant aux dés la décision de commettre un meurtre avant que son absence de tout jugement moral ne lui soit finalement fatale.
Ce roman vaut moins pour ses qualités purement littéraires que pour les nombreuses questions d'ordre philosophique qu'il soulève. Ce livre est généralement considéré comme un manifeste subversif écrit par un apôtre de la contre-culture des années 60 et du début des années 70. Il reflète en effet les idées représentatives de l'époque : libération sous toutes ses formes, expression non bridée du désir... Le passage dans lequel Luke et son patient Eric tentent de dynamiter l'institution psychiatrique m'a fait penser au ‘Vol au-dessus d'un nid de coucou' écrit par Ken Kesey, précurseur du mouvement hippie et de l'usage du LSD au début des années 60. Néanmoins je trouve que Cockcroft (le vrai nom de l'auteur du livre) reste finalement lucide sur le caractère utopique de la démarche et sur les illusions que renferme une démarche soi-disant aussi radicalement émancipatrice.
Le roman pose de nombreuses questions autour des notions du Moi, de la transformation de l'individu, de l'identité, des rôles attribués à chacun dans la société, des déterminismes sociaux et de la possibilité de s'en échapper. Est-il possible de se transformer radicalement ? Est-ce même souhaitable ? Dans quelle mesure peut-on agir en dehors des normes ? Dans quelle mesure le désordre voire l'incohérence sont-elles souhaitables ? Dans quelle mesure peut-on accepter les déviances ? Comme un descendant du roman de Gide ‘Les caves du Vatican' où Lofcadio commet un meurtre gratuit, le roman pose la question de la liberté.
Bien qu'emblématique de son époque, ce roman se rattache à la tradition américaine, sur plusieurs aspects : la religiosité intrinsèque de la société américaine (l'épisode où le dé ‘demande' de tuer quelqu'un est un écho à l'épisode biblique du sacrifice d'Isaac par Abraham), la méfiance vis-à-vis de la société vue comme une source de corruption (telle que l'exprime Thoreau par exemple), ou encore le dépassement des frontières considérée comme une oeuvre individuelle ou communautaire. Mais ce roman fait écho aussi à d'autres mouvements ou cultures et cela en fait sa richesse : j'ai pensé aux happenings dadaïstes, au futurisme et de façon générale au modernisme du début du XXème siècle, tournés vers l'avenir pour faire table rase du passé, aux idées de Krishnamurti lui aussi désireux de transformer radicalement l'individu.
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C'est dans "Il est avantageux d'avoir où aller" d'Emmanuel Carrere que j'ai découvert ce roman (culte) des seventies. Mais s'il est avantageux d'avoir où aller, l'homme-dé s'en fout lui, il préfère confier les rênes de son destin au hasard d'un dé. Enfin, hasard est peut-être un bien grand mot, ne serait-ce que par le choix des 6 options données à sa vie. Essayez vous verrez, on ne choisit pas forcément n'importe quoi, et ce sont ces choix qui parlent le plus.

Vous l'aurez compris, l'homme-dé s'en remet aux caprices aléatoires d'un cube, et décline une (in)certaine philosophie de la destinée.
Il aurait pu s'appeler Dédé (^^), il s'appelle Luke. Psychiatre dérivant sur les pentes sablonneuses d'une lassitude aux allures dépressives, sa vie bascule un soir de poker, où demeuré seul face à une dame de pique recouvrant un dé, il décide de violer la femme de son collègue/ami/voisin si l'as est retourné. Bingo, l'as est retourné... « Une fois remonté dans ma salle de séjour, je contemplai l'as du dé à découvert. Je me grattai les couilles et secouai la tête avec une hébétude incrédule. ». C'est le début d'une dérive hallucinée.

Sarcastique, déjanté, subversif, poilant s'il est pris pour ce qu'il est, un roman, l'homme-dé explore la multiplicité de l'âme humaine, et défie le précepte selon lequel tout homme accompli devrait avoir une ligne de conduite fiable et cohérente, selon un moi unique.
Ici le concept du moi se défeuille inlassablement au rythme des 521 pages du pavé, qui vaut le détour, à mon humble avis.
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Le narrateur est psychiatre, à New-York
Il est jeune (32 ans), marié, deux enfants de 25 et 20 kilos, un brin dépressif (il alterne entre euphorie, idées de viol et de meurtre ou encore de suicide) . Madame ne travaille pas et cela n'a pas l'air de trop fonctionner dans le couple. Côté professionnel, il s'entend moyennement avec son associé (jalousie réciproque ?). Un jour de déprime, il joue ses futures actions aux dés : 1- je reste chez moi, 2-je vais violer la voisine (et femme de son confrère psychiatre) etc...
Puis cela devient une spirale infernale et il ne peut plus RIEN faire sans laisser les «choix» aux dés.

Le narrateur est Luke Rhinehart et l'auteur aussi, ce qui rend la lecture étrange : où commence le roman ? où commence la fiction ?
Luke Rhinehart (l'auteur ou le personnage? ) sont parfois drôles parfois lugubres et inquiétants. Comme par exemple quand il initie son fils de 7 ans aux dés ! Pauvre môme : faire ça à un môme !
Pour les adultes qu'il essaie « d'initier » aux « dés » , cela ne m'a pas gêné , chacun a son libre arbitre une fois adule (ou croit l'avoir) mais pas les enfants !

Hormis ce passage qui m'a un peu gênée, j'avoue être admirative du style de l'auteur : c'est fou ce qu'un petit mot comme dé peut modifier des mots : Luke dé-vit (dé-vie) , prends des dé-cisions, invoque Dé à la place de Dieu dans certaines phrases ...des filles o-dé-o-dé s'effeuillent....

Il y a une séance de psychanalyse entre Luke et Jacob son associé qui m'a beaucoup fait rire (où comment les associations de mots font dire n'importe quoi sous couvert d'un pseudo « réalité » psychanalytique). Dans une autre scène, Luke est déclaré « guéri » alors que le lecteur sait déjà quelle énormité Luke s'apprête à faire.

Ce livre est paru au tout début des années 1970 et il y a en toile de fonds les blacks panthers, Nixon , la guerre du Vietnam, la libération sexuelle ...

Un livre a la fois dé-sopilant et dé-structuré ...
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Il y avait déjà plusieurs années que l'homme-dé faisait partie de ma liste de livres à lire, je ne sais pour quelle raison obscure j'hésitais à l'entreprendre. Puis le hasard (tiens, tiens!) a fait qu'il a croisé de nouveau ma route et je n'ai pu me retenir plus avant. J'ai donc plongé dans cette lecture qui m'avait plus d'une fois été recommandée (merci à celles et ceux qui ont insisté).

Quel livre étrange! le personnage principal porte le même nom que l'auteur s'est donné comme pseudonyme, ce serait ainsi un roman en partie autobiographique. On dirait peut-être maintenant une autofiction. Luke Rhinehart, le personnage, est psychanalyste. Il se sent piégé dans sa vie, piégé dans le rôle qu'il doit y jouer, piégé par la trame de son récit et l'avenir que lui impose l'image qu'il projette comme celle que les autres lui assignent. À la recherche de ses autres personnalités, des autres avenues de son parcours, des voies de traverse, des espaces insoupçonnées, il confie quelques-unes de ses décisions au Hasard et une Voie Royale s'ouvre à lui. Voilà la façon d'exprimer chacune des infinies facettes d'un itinéraire sans tracé, d'un parcours aléatoire, d'une vie ouverte.

Puis, une nouvelle philosophie naît de ce dé. Rhinehart essaime et propage sa façon d'être en imaginant des dé-thérapies pour ses amis comme pour ses patients. Des dé-centres, ces institutions qui transforment les gens en personnes de hasard, sont établis. Seul le Hasard peut dé-terminer jusqu'où se propagera cette manière d'être, ces existences aléatoires, ces personnes-dés.

Livre culte dans les années 70, l'homme-dé n'a rien perdu de sa verve iconoclaste. Quel que soit le résultat du dé, on embarque et on se laisse mener toujours plus loin dans la dé-mesure.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Un drôle de roman : à la fois très particulier et hilarant, enfin du moins pour moi qui aime l'humour un peu trash, un peu absurde. Et intelligent avec ça, plein de réflexions sur la psychologie, la psychanalyse et plus fondamentalement sur la nature humaine et notre besoin d'être quelqu'un, de stable et cohérent de surcroît (et ça vous l'aurez compris, c'est tout sauf moi ).

Le héros, Luke, lui décide de détruire sa personnalité (cause de tous les maux à son avis) et confie au Dé le soin de prendre toutes les décisions de sa vie jusqu'au rôle qu'il doit jouer à chaque instant. Résultats : situations cocasses, interrogations sur son état de santé mentale, création d'une véritable thérapie-école avec ses adeptes et ses opposants…

Il est difficile de lire ce livre sans être soi-même tenté par le jet de Dé. Alors, on essaye sur de petites décisions, on s'amuse, juste un peu car la personnalité est bien trop présente pour accepter d'obéir au Dé. Je me suis tout de même amusée à réaliser ce bas-relief en soumettant toutes les options au Dé (« hauteur » de chaque carré, encadrement…) et ce fut amusant de constater que comme le décrit si bien l'auteur, une part de moi résistait (« oh non pas encore, MOI je n'aurais pas fait comme ça ») alors qu'une autre se sentait libérée de n'avoir rien à décider…

Cela dit, rien ne vous oblige à soumettre toutes vos décisions au Dé, par contre, je ne peux que vous conseiller ce « drôle » de roman !
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Curieux livre, paru au début des années 70, encensé il y a peu par Francois Busnel et Emmanuel Carrere. Passées les 30 premières pages (un peu absconses), on s'amuse de la façon dont les dés imposent leurs choix au narrateur. L'ensemble forme un roman très original, très inventif, où l'on pourra regretter peut-être que les choix évoqués plus haut oriente un peu trop systématiquement le personnage vers des expériences sexuelles dé-bridées... À dé-couvrir en tout cas !
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l'homme-dé (The Diceman)

Votre vie est conditionnée par la dé-cision du dé…Ainsi va la vie.

Désormais, je ne regarderai plus un dé comme un objet de petite taille avec sa forme cubique et ses chiffres allant de 1 à 6…Depuis la lecture de ce roman culte de la littérature américaine, je me laisse à penser qu'en fait le hasard existe et ce qui le représente est un dé. Il suffirait juste d'en avoir un dans sa poche et le faire dé-rouler (j'ai hésité à m'en acheter un ce week-end les amis…)

l'homme-dé est un manuel de subversion dans lequel on laisse sa vie guidée par la dé-cision du dé…
A travers ce roman, notre futur dé-héros Luke Rhinehart, psychiatre New-yorkais mène à la base une vie paisible et morne. Après une soirée bien arrosée, il repère un dé sur la moquette (pourtant bien masqué par la carte Dame de pique) puis le lance et agit selon son ordre..
Si c'est un 1….je frappe à sa porte…
Si c'est entre 2 et 6 : je me brosse les dents, double aspirine contre la gueule de bois, et je vais me coucher
Le dé décide du 1…Et depuis, notre psychiatre freudien est tellement stimulé par cette méthode, qu'il consulte désormais le dé avant chaque dé-cision. La première comme il l'a toujours fait (ses habitudes) et les cinq autres se démarquent progressivement. Sa vie est réorganisée (ou dé-organisée si on préfère !) ainsi. C'est la procédure mais aussi le grand chamboulement à tous les niveaux.

Je ne dirais pas Dé-licieux comme livre. Bien salace et sans limites, c'est un livre Dé-janté, Dé-connant, Dé-lirant. Sa magie est d'arriver à dé-chiffrer des thèmes bien complexes sur la personnalité, les rapports sociaux et conventionnels, la religion aussi.
Une critique de la psychanalyse et de son échec. Les méthodes préconisées pour donner et renforcer le sentiment du « moi unitaire », celui de l'ennui et de la frustration. Alors que le dé fait naitre le désir de jouer plusieurs rôles, de ne pas être un seul mais plusieurs personnalités en un seul moi dans une société multivalente.

Ce roman laisse à penser sur notre personnalité et comment on mène notre vie en fonction de nos habitudes, croyances et de la « dictature sociale ». Il soulève des questions psychologiques très profonde du « moi ».
Je ne pense pas être prêt à mener une vie de DiceLife mais je commencerais peut-être par sélectionner 6 romans et laisser le dé choisir lequel lire ou ne pas lire…

Enfin je finis par un texte de l'auteur en plein milieu du roman :

« Et vous, Lecteur, cher ami et confrère en bouffonnerie, vous, mon Lecteur, oui, vous, mon doux zéro, vous êtes l'homme-dé. Ayant lu de mon livre tout ce qui précède, vous êtes voué à porter gravé éternellement au fer rouge dans votre âme le moi que j'ai dépeint. J'ai engendré en vous une puce qui va vous gratter éternellement. Oh, mon Lecteur, vous n'auriez jamais dû me laisser naître. »


Challenge Pavé 2019
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