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Brigitte Hébert (Traducteur)
EAN : 9782017160182
256 pages
Hachette Romans (31/08/2022)
3.89/5   81 notes
Résumé :
Donte, douze ans, aimerait parfois être invisible. Disparaître loin de son école. Loin d’Alan, le « Roi » du club d’escrime, qui le harcèle. Loin des professeurs et du directeur qui l’accusent en permanence, en raison de sa couleur de peau. Et ce, bien qu’il soit innocent. Après une énième accusation, Donte est embarqué par la police. Effrayé et apeuré, le jeune garçon ne sait plus vers qui se tourner. Même son frère Trey, plus clair de peau que lui, ne trouve pas l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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Je tiens à remercier les éditions Hachette pour l envoi de ce roman suite à l opération masse critique.

Ce roman parle de Donte, un adolescent noir, victime de racisme au sein de son établissement scolaire privé. Dès le départ, on est plongé dans son univers, dans sa réalité où un directeur d école, après l avoir reçu injustement dans son bureau, appelle la police pour l embarquer à la vue de tous. Son frère est blanc, ils ont pourtant le même sang et les mêmes parents, mais le métissage crée parfois des différences de couleur entre les enfants et c est ce qu il s est produit pour eux.

On suit sa découverte de l escrime, sport dont il tombe amoureux au départ pour les mauvaises raisons. En effet, Allan, un sale gosse prétentieux et hautain le rabaisse continuellement et il souhaite se venger de lui. Il se rendra donc chez un ancien champion olympique afin d être entraîné et de découvrir le maniement du fleuret.

Le livre est bien pour les adolescents, il est adapté, le style est fluide et rythmé, le vocabulaire adapté sans jamais tomber dans l argot où le familier comme dans certains romans qui traitent de ces thèmes. le mot racise apparaît à plusieurs reprises dans le roman, ce qui témoigne d un avancement dans notre société actuelle. le texte est agrémenté de dessins qui apportent une dimension ludique et originale à l objet livre en lui même. Il se lit très rapidement, en deux jours je l avais englouti.

J ai cependant trouvé l histoire un peu trop prévisible, car tous les plans (amoureux, sportifs, d inclusion) sont réussis à l à fin de l histoire et j ai un peu de mal avec les livres dont on connaît déjà la fin, parce que l on pressent que tout ira bien et mieux dans le meilleur des mondes.

Un bon roman jeunesse, à mettre dans les mains de
nos ados, car il aborde le racisme autrement que ce qui est habituellement tracé. On représente souvent les victimes de racisme comme des jeunes issus de milieux précaires, avec peu de moyens et peu d'instruction alors qu ici c est tout à fait le contraire. Les références sont fouillées et on voit que l auteure a voulu apporter un maximum d informations en innovant sur un thème pourtant déjà beaucoup travaillé, discuté et expliqué.


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Il est devenu important pour moi de lire, de temps à autre, des romans qui traite du racisme. Je privilégie des romans écrits par des personnes concernées, comme c'est le cas ici, afin que le sujet soit le plus proche de la réalité.

Dans cette histoire, nous allons suivre Donte, un garçon de douze ans récemment arrivé dans un nouveau collège privé. Il est mal vu par les autres élèves et par les professeurs, contrairement à son frère, Trey, qui parvient à se faire une place. La raison est simple : si Donte est noir, Trey a la peau plutôt claire - en raison du métissage avec une mère noire et un père blanc. Donte subit les préjugés racistes et, pour faire face à Alan, un élève qui le harcèle, il souhaite le battre sur son propre terrain : l'escrime...

J'étais ravie de pouvoir lire un tel livre et je remercie d'ailleurs les éditions Hachette qui me l'ont envoyé via une Masse Critique Babelio privilégiée. En effet, il me semble primordial de lire des ouvrages qui traitent du racisme (et pas forcément que des essais) afin d'y être sensibilisée. D'autant plus que cet ouvrage parle également du colorisme, c'est-à-dire dire de la différence de traitement entre personnes racisées lorsqu'une est plus foncée de peau que l'autre (comme Donte dans cette histoire). L'autrice permet également de mettre en avant que le racisme est toujours présent même lorsqu'il y a une réussite sociale. Ainsi, à bien des égards, nous pouvons considérer que Frère noir, noir de frère est un roman engagé dans la lutte contre le racisme.

C'était chouette de lier le combat de Donte contre le racisme et ses harceleurs à l'apprentissage de l'escrime. Ce roman permet de parler de ce sport tout en étant engagé. Toutefois, c'est un livre qui s'adresse plutôt à des jeunes lecteur•rices : le dénouement est si attendu que je n'ai pas pu entrer pleinement dans l'histoire. C'est un roman intéressant parce qu'il parle du racisme et du colorisme mais je n'ai pas accroché plus que cela au style d'écriture.
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Donte et Trey sont frères et viennent d'intégrer une nouvelle école.
Si pour trey tout se passe bien, s'il s'est fait de nombreux amis, est populaire, ce n'est pas le cas de Donte.
Seul, accusé de tous les méfaits par les profs, la direction, harcelé par ses « camarades », il voudrait devenir invisible.
Invisible ? Quelle drôle d'idée !
Et bien pas si drôle que ça puisque Donte est noir, ce qui n'est pas le cas de son frère. Enfant d'un couple mixte, Trey a hérité des gênes de son père alors que Donte a hérité de ceux de sa mère.
Le jour où une nouvelle accusation injuste l'amène chez le directeur qui le fait embarquer par la police est une rupture.
Découvrant qu'un éducateur sportif du coin a été champion olympique d'escrime, sachant qu'Alan, le harceleur raciste qui l'a affublé du surnom « Frère noir, noir de frère » est champion d'escrime, Donte se lance le défi de devenir à son tour champion et d'humilier Alan sur son propre terrain.
Voici un roman jeunesse qui devrait trôner dans tous les CDI.
En effet, dans un style simple et agréable, il ne se contente d'aborder les problématiques racistes vécues par les Afro américains dont l'absurdité dans ce cas précis saute aux yeux, il prône aussi les valeurs du sport qui non seulement exige discipline, endurance, volonté, mais aussi solidarité.
J'ai apprécié également que soit évoqué la crainte des parents pour leurs enfants noirs qui peuvent être à tout instant victime de violence.
Un bémol cependant. La traduction du titre en français ne me semble pas pertinente. Je ne comprends pas le caractère insultant de la formule « Frère noir, noir de frère ». Personnellement ça m'échappe.

Enfin, je m'étonne que sur Babelio, on ne crédite Jewell Parker Rhodes que d'un roman. Elle en a écrit 7 dont « Dans l'ouragan » a été traduit en français et est disponible à L'école des loisirs.
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Donte a douze ans, c'est un petit garçon comme les autres, à une exception près : il a la peau noire. Une différence qui est constamment pointée du doigt par ses camarades et qui lui vaut d'être moqué, humilié, harcelé et très souvent injustement accusé de faits qu'il n'a pas commis. Donte est en particulier la cible d'Alan, un garçon blanc, chef de l'équipe d'escrime, qui passe son temps à le brimer et à le traiter de « Frère noir, noir de frère ». Car Donte est issu d'une famille biraciale, c'est-à-dire que sa mère a la peau noire, tandis que son père est blanc. Une différence qu'il subit au quotidien, avec son frère, Trey, qui a hérité de la blancheur de son père. Ce dernier est plutôt populaire à l'école, aimé, admiré, il essaie tant bien que mal de protéger son petit frère et de faire changer les mentalités… en vain. Jusqu'au jour où Donte est une nouvelle fois accusé d'un méfait infime, qui le renvoie dans le bureau du directeur, puis directement traîné par des officiers de police en cellule. Une honte indescriptible, d'autant que Donte est totalement innocent. le jeune homme va tenter de se venger de la meilleure des manières : en changeant les mentalités.

Pour être tout à fait honnête, j'ai trouvé que Frère noir, noir de frère commençait mal. La scène où Donte, qui n'est encore qu'un enfant, à douze ans seulement, est emmené par la police sur un simple coup de téléphone du directeur d'établissement, est totalement invraisemblable. Je veux bien que les lois soient sans doute plus dures aux Etats-Unis, mais de là à accuser, sans preuve, aussi injustement, un petit bonhomme, sous prétexte de sa couleur de peau… je trouve ça insensé ! de plus, je n'ai pas saisi la subtilité qui résultait du titre du récit, également repris comme insulte à plusieurs reprises dans le corps du texte, « Frère noir, noir de frère ». Dans ma grande naïveté, je ne comprends pas où est le mal et je pense sincèrement que la traduction française a amoindrie la signification de cette expression. Heureusement, la suite du roman est plus crédible.

Jewell Parker Rhodes souhaite ajouter sa pierre à l'édifice pour faire changer les mentalités et la vision du monde sur les personnes de couleur noires. Elle le fait à travers le sport, qui prône de belles valeurs d'entraide, de solidarité, de fair-play, de cohésion, d'internationalisation… On sait que la discrimination est continuellement présente au quotidien, mais je pense qu'on ne peut pas imaginer à quel point elle peut impacter la vie des personnes directement concernées. Les comportements racistes, les jugements hâtifs, les inégalités et les injustices, sont autant d'éléments qui viennent perturber la vie des personnes de couleurs, et en particulier celle de Donte, douze ans seulement, pourtant élève brillant, intégré à une école prestigieuse et coûteuse.

J'ai quand même trouvé que certains passages s'étiraient en longueurs, avec de nombreuses répétitions, je pense notamment aux séances d'entraînement de Donte, Trey et les jumeaux, que je n'ai pas trouvé pertinents et qui m'ont passablement ennuyé. Mettre l'escrime en avant est quand même sympathique, c'est un sport complexe et complet, qui demande force, vigueur, stratégie, concentration et réflexion, et surtout qui change des sports habituellement mis en lumière.

Un roman jeunesse doté de belles valeurs, qui essaie de faire évoluer les mentalités et met en lumière un sport peu souvent évoqué dans les livres : l'escrime. Bien que l'histoire soit intéressante, la construction narrative ne m'a pas convaincue et manquait de crédibilité à mes yeux.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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2022. Un petit garçon de sept ans, en pleurs parce qu'un camarade l'avait bousculé, se fait menotté et embarqué par la police pour ne pas s'être calmé quand son professeur le lui a demandé, pour l'unique et "simple" raison qu'il est noir de peau (et que, « bien évidemment », cela le rend « dangereux » pour la communauté). Une scène tellement incongrue qu'on ne sait pas trop si on doit en rire ou en pleurer : on se dit que c'est forcément une caméra cachée, que cela ne peut pas être la réalité. Qu'un directeur d'école n'a pas appelé la police parce qu'un enfant refuse d'arrêter de pleurer. Que la police ne s'est pas effectivement déplacée pour arrêter ce pauvre gamin sanglotant. Et pourtant … pourtant c'est la vérité. Aujourd'hui encore, aux Etats-Unis, il suffit d'avoir la peau « trop sombre » pour être considéré dès le plus jeune âge comme un « délinquant en puissance », à envoyer au tribunal pour mineurs pour « troubles à l'ordre public » à chaque fois qu'un camarade de classe envoie son stylo sur un autre, car, « forcément », le coupable ne peut être que l'enfant racisé …


Cette réalité, aussi incroyable et effroyable soit-elle, Donte la connait bien : il la subit chaque jour. Dans son école privée, son frère Trey (qui a hérité de la blancheur de peau des ancêtres nordiques de leur père) est aimé de tous, élèves comme enseignants, tandis que lui, aussi noir que sa mère et sa famille africaine, est trainé dans le bureau du directeur à la moindre erreur dans son exercice de mathématiques ou au moindre éternuement lâché dans l'étage. Jour après jour, on lui balance des moqueries ou des injures à la figure, jusqu'au jour où il termine au poste de police. A douze ans. Parce que son casier, son propre casier, a été saccagé, ses livres déchirés. Parce que quelqu'un, quelque part dans l'établissement, a renversé sa chaise. Parce qu'il est le seul élève noir du collège. Parce qu'il a tiré des « mauvais » gènes à la loterie de sa conception. « Pourquoi n'es-tu pas plus comme ton frère ? », lui jette-t-on souvent à la figure (du moins pour ceux qui sont prêts à reconnaitre que Trey est effectivement son frère). Comme s'il avait choisi d'être lui … Donte donnerait n'importe quoi pour ne pas être lui. Jusqu'au jour où il rencontre « Coach », ancien champion olympique d'escrime reconverti en animateur de loisirs. Et si, finalement, être lui était justement ce dont il avait besoin pour faire changer les choses, en battant Alan le harceleur sur son propre terrain ?


Au premier abord, il faut bien le reconnaitre, c'est une histoire tout ce qu'il y a de plus classique, pour ne pas dire de plus banale : des histoires de gosses harcelés qui se découvrent une passion et surtout un talent naturel pour un sport et qui prend sa revanche en surpassant tous ses harceleurs, il y en a pléthore. A croire que tous les gamins mis à l'écart sont forcément des petits génies du sport qui s'ignorent : je ne nie pas qu'il y en a sans doute, mais en faire une telle généralité est loin d'être une bonne idée selon moi. A la fois parce que cela manque de réalisme … et parce que ça peut finir par représenter une pression et une « déception » supplémentaire pour tous ces gamins harcelés « normaux » qui ne trouvent jamais cette espèce de révélation quasi-mystique de leur « super pouvoir », et qui sombrent donc un peu plus dans la dévalorisation d'eux-mêmes. de plus, il faut bien l'avouer, il y a quelque chose de particulièrement improbable dans le fait que Donte rencontre pile au bon moment au bon endroit un ancien athlète qui accepte de l'entrainer sans même le connaitre : c'est une « surprenante » et formidable coïncidence, vous ne trouvez pas ? Et en plus, il y a une jolie fille tout aussi douée que lui dans le même club, c'est vraiment incroyable ! Question originalité et complexité de l'intrigue, on repassera ….


Mais cela ne m'a pas empêché de passer un très agréable moment de lecture, et d'apprécier ce petit roman bourré de bonnes valeurs. Il ne se contente ainsi pas de valoriser le respect et l'égalité ou encore la lutte contre les injustices et les discriminations, il appelle aussi et surtout à l'estime et à l'amour de soi-même, à la persévérance, à la reconnaissance de nos forces et à l'indulgence envers nos limites et nos fautes passées. Comment voulez-vous être tolérant avec les autres si vous ne l'êtes pas avant tout avec vous-mêmes ? Comment voulez-vous être bienveillant envers les autres ni vous ne l'êtes pas en premier lieu avec vous-mêmes ? Cela peut sembler « évident » pour ceux qui se sentent bien dans leur peau et leur tête, mais pour ceux qui sont plus fragiles, c'est loin d'être aussi facile : cela demande un immense effort pour changer de perspective, de vision. J'ai sans aucun doute plus apprécié encore la relation entre Donte et Trey : qu'ils sont beaux, ces deux frères, inséparables, toujours là l'un pour l'autre, chacun se faisant le reflet et la béquille de l'autre, chacun sachant s'effacer devant la réussite de l'autre sans aucune trace de jalousie ou de compétition. J'ai également beaucoup aimé le fait que, finalement, la revanche, la vengeance, ne soit plus le seul vrai objectif de Donte : celui qu'il cherche à vaincre n'est pas seulement Alan ou l'Injustice, c'est avant tout lui-même. C'est avant tout à lui-même qu'il a besoin de prouver quelque chose, et c'est bien en cela qu'il est vainqueur, parce qu'il a su dépasser la simple soif de revanche ou de victoire.


En bref, vous l'aurez bien compris : même si ce roman ne sort pas forcément des sentiers battus, même s'il reprend une intrigue déjà maintes et maintes fois exploitée par des dizaines et des dizaines de livres, films et séries, il n'en reste pas moins un récit puissant et bouleversant, qui tire d'une certaine façon sa force de sa simplicité et de sa « banalité ». Il pointe du doigt sans sourciller une vérité qu'on aimerait bien garder bien cachée, car nous sommes si fier de notre « société inclusive et égalitaire », parce que c'est bien plus facile de se convaincre que ça y est, le combat est terminé, qu'on est désormais des gens bien civilisés … Et c'est justement parce qu'on estime que « c'est fini » que les injustices continuent à gagner du terrain, que le mépris continue à être la norme et que ce sont toujours les mêmes qui souffrent, souvent en silence, parce que le petit gamin de l'introduction vous le dira bien : quand on est différent, même pleurer peut devenir un crime. Passible d'arrestation. de condamnation. Même souffrir fait de vous un criminel. Comme diraient les anciens : dans quel monde de fou vivons-nous ?
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critiques presse (1)
CNLJ
24 avril 2023
Dans ce court roman qui aborde le racisme, le colorisme et autres discriminations, notamment dans le sport (ici l'escrime), l'intrigue est extrêmement ramassée en quelques scènes et construite autour de dialogues justes et touchants. Cette brièveté rend le propos encore plus saisissant et puissant.
Lire la critique sur le site : CNLJ
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Je commande une soupe miso,des crevettes tempura et des makis aux faux crabes, mais cuits.je pense que la nourriture doit être cuite, sinon ce n'est pas comestible . Papa , maman et Trey mangent du poisson cru : thon , maquereau de saumon épicé . Coach mange de l'uni , il prononce " ou-ni " ca a l'air spongieux , avec des bosses d'une couleur entre l'orangé et le marron.
- j'en ai mangé il y a très longtemps , quand j'étais au Japon pour une rencontre internationale . Nos hôtes insistaient pour qu'on y goûte ... Cela me rappelle des souvenirs . Je n'ai jamais vue coach aussi tendu . On dirait qu'il aime passer du temps avec ma famille
Citation choisie par Arwen.
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C'est vrai. Aujourd'hui, tu m'as fait penser à moi ... pourtant, c'était bien toi. Quand je vois ta faculté de concentration, ta joie de combattre, je n'ai aucun doute : tu es né pour l'escrime. Coach est fébrile, radieux, fou. Il rayonne, me tapote la main. Je sens la chaleur qu'il dégage, le lien qui est tissé entre nous. Coach sait ce que j'ai dans la tête (mais je le dis quand même.).
- Je veux faire de l'escrime. Je veux être le meilleur.

Citation choisie par Barack Obama

p. 179-180
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Un dernier mot
Lors de mes recherches pour Ghost Boys, j'ai appris que les élèves racisés, en école primaire ou issus du secondaire, étaient souvent et injustement exclus, arrêtés par la police et, dans de nombreux cas, inculpés. Une fois qu'un jeune est arrêté, même pour une infraction mineure, la probabilité de se retrouver piégé par la justice double s'il est non-diplômé. (...)
Certaines histoires vécues par des enfants racisés sont ahurissantes, comme ce collégien qui recevait normalement une brique de lait avec son déjeuner gratuit et qui a été menotté et accusé de vol ; ou cet enfant de sept ans, qui pleurait parce qu'on l'avait bousculé et qui a été menotté et arrêté pour ne pas s'être calmé quand on le lui a demandé. Cela ne fait aucun doute, ces deux élèves ont subi un traumatisme mental et émotionnel.
Dans Frère noir, noir de frère, je me suis sentie obligée d'explorer à la fois le racisme et le colorisme (la discrimination fondée sur les variations d'intensité de la couleur de peau) ciblant deux frères biraciaux. En présence de deux frères génétiquement apparentés, les camarades de classe vont préférer le plus blanc des deux. Ce préjugé est renforcé par les standards hollywoodiens, les médias, l'historique culturel qui privilégient les peaux blanches, les peaux plus claires au sein d'un même groupe ethnique, au détriment des tons foncés de peau. Pourtant, les catégories noire/blanche sont un mensonge.
L'artiste Angelica Dass, dans son projet Humanae (...), a classé plus de quatre mille tons de peau et démontré à quel point il est impossible de réduire l'humanité à des opposés binaires, c'est-à-dire noirs ou blancs.
Ma grand-mère m'a appris que chacun de nous est une « cassolette de sang-mêlé » et que la diversité des apparences (la couleur de peau, des cheveux, des yeux) doit être célébrée. Chaque être est humain et porte un héritage ethnique qui résulte de ses origines et des déplacements de ses ancêtres.
Mes deux enfants biraciaux, l'un à la peau claire, l'autre la peau plus foncée, ont vécu des expériences très différentes en grandissant aux États-Unis. La couleur de peau ne devrait pas déterminer la facilité avec laquelle un enfant est pleinement adopté par la société, alors que l'autre est victime de racisme. Comme Donte et Trey dans Frère noir, noir de frère, les enfants devraient être traités sur un pied d'égalité, sans que l'un jouisse de privilège en raison de sa couleur de peau.
Éliminer le racisme semble une bataille sans fin, mais je garde espoir qu'elle puisse être gagnée. Des progrès ont été accomplis, la jeunesse du monde osera des pas de plus en plus audacieux vers l'équité. Les poèmes, raps, histoires et essais que les élèves m'ont envoyés me rappellent que les jeunes sont des vecteurs de témoignages et qu'ils défendent la justice sociale.
Maintenant, pourquoi l'escrime? Il y a plus de trente-cinq ans, j'ai lu dans un article du Smithsonian que l'auteur français Alexandre Dumas était d'ascendance africaine. Pendant des décennies, Hollywood a fait interpréter les personnages de Dumas par des acteurs blancs. Cette vision biaisée, vue dans les films, lue dans les livres, a ancré dans l'esprit des Américains que l'escrime était réservée aux blancs. (En 2019, la société de production britannique Neon Ink a commencé à travailler sur une adaptation télévisée du Comte de Monte-Cristo avec un acteur noir dans le rôle principal).
Plus tard, en lisant Dumas, le comte noir : Gloire, révolution, trahison, l'histoire du vrai comte de Monte-Cristo de Tom Reiss, j'ai découvert que le père d'Alexandre Dumas était fils d'un esclave noir et d'une aristocrate française. Thomas Dumas devint un célèbre général de l'armée napoléonienne et inspira la plupart des héros de son fils.
À combien d'enfants racisés a-t-on empêché de rêver de l'escrime à cause d'une représentation littéraire et médiatique blanche ?
Le plus étonnant est que l'équipe d'escrime olympique américaine de 2016 comptait plusieurs escrimeurs afro-américains (...) ainsi que des escrimeurs d'origine asiatique. (...).
Ben Bratton, triple champion all-American d'escrime, premier Afro-Américain est le plus jeune à remporter une médaille d'or aux championnats du monde par équipes, m'a indiqué la Fondation Peter Westbrook. Celle-ci a formé de nombreux jeunes qui ont excellé dans les compétitions d'escrime universitaires, nationales et internationales.
Ben, épéiste, enseigne à la Fondation Peter Westbrook de New York. Le regarder avec ses collègues des jeux Olympiques enseigner à une centaine de garçons et filles racisés le samedi matin était passionnant.
Je crois qu'Alexandre Dumas aurait félicité Peter Westbrook pour son œuvre. Je recommande fortement de lire les mémoires de Peter Westbrook (écrit avec Tej Hazarika), Harnessing Anger: The Inner Discipline of Athletic Excellence.
Jewell Parker Rhodes
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- En sport, c'est toujours moi qu'on siffle pour des fautes que je n'ai pas commises. Mais jamais personne ne se fait siffler quand je suis victime d'une faute.
Mes mains se serrent, se desserrent.
- Tout le monde me harcèle. Les profs. Les élèves. Je suis poursuivi par des murmures, des cris. On dirait toujours que quelqu'un a quelque chose de mal à me dire : "Tu t'habilles comme une racaille." "Tes dreadlocks sont moches." Les filles se moquent de moi, me montrent du doigt. "Pourquoi tu ne peux pas être comme ton frère ?" "Il arrive à te trouver dans le noir ?" C'est blessant.
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Je déteste, déteste, cette école. Je déteste que notre famille ait emménagé ici. Je déteste la façon dont les gens me traitent ici.
Un murmure monte, puis un rugissement plaintif.
- Je déteste être moi.
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Frère noir, noir de frère

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