Donte a douze ans, c'est un petit garçon comme les autres, à une exception près : il a la peau noire. Une différence qui est constamment pointée du doigt par ses camarades et qui lui vaut d'être moqué, humilié, harcelé et très souvent injustement accusé de faits qu'il n'a pas commis. Donte est en particulier la cible d'Alan, un garçon blanc, chef de l'équipe d'escrime, qui passe son temps à le brimer et à le traiter de «
Frère noir, noir de frère ». Car Donte est issu d'une famille biraciale, c'est-à-dire que sa mère a la peau noire, tandis que son père est blanc. Une différence qu'il subit au quotidien, avec son frère, Trey, qui a hérité de la blancheur de son père. Ce dernier est plutôt populaire à l'école, aimé, admiré, il essaie tant bien que mal de protéger son petit frère et de faire changer les mentalités… en vain. Jusqu'au jour où Donte est une nouvelle fois accusé d'un méfait infime, qui le renvoie dans le bureau du directeur, puis directement traîné par des officiers de police en cellule. Une honte indescriptible, d'autant que Donte est totalement innocent. le jeune homme va tenter de se venger de la meilleure des manières : en changeant les mentalités.
Pour être tout à fait honnête, j'ai trouvé que
Frère noir, noir de frère commençait mal. La scène où Donte, qui n'est encore qu'un enfant, à douze ans seulement, est emmené par la police sur un simple coup de téléphone du directeur d'établissement, est totalement invraisemblable. Je veux bien que les lois soient sans doute plus dures aux Etats-Unis, mais de là à accuser, sans preuve, aussi injustement, un petit bonhomme, sous prétexte de sa couleur de peau… je trouve ça insensé ! de plus, je n'ai pas saisi la subtilité qui résultait du titre du récit, également repris comme insulte à plusieurs reprises dans le corps du texte, «
Frère noir, noir de frère ». Dans ma grande naïveté, je ne comprends pas où est le mal et je pense sincèrement que la traduction française a amoindrie la signification de cette expression. Heureusement, la suite du roman est plus crédible.
Jewell Parker Rhodes souhaite ajouter sa pierre à l'édifice pour faire changer les mentalités et la vision du monde sur les personnes de couleur noires. Elle le fait à travers le sport, qui prône de belles valeurs d'entraide, de solidarité, de fair-play, de cohésion, d'internationalisation… On sait que la discrimination est continuellement présente au quotidien, mais je pense qu'on ne peut pas imaginer à quel point elle peut impacter la vie des personnes directement concernées. Les comportements racistes, les jugements hâtifs, les inégalités et les injustices, sont autant d'éléments qui viennent perturber la vie des personnes de couleurs, et en particulier celle de Donte, douze ans seulement, pourtant élève brillant, intégré à une école prestigieuse et coûteuse.
J'ai quand même trouvé que certains passages s'étiraient en longueurs, avec de nombreuses répétitions, je pense notamment aux séances d'entraînement de Donte, Trey et les jumeaux, que je n'ai pas trouvé pertinents et qui m'ont passablement ennuyé. Mettre l'escrime en avant est quand même sympathique, c'est un sport complexe et complet, qui demande force, vigueur, stratégie, concentration et réflexion, et surtout qui change des sports habituellement mis en lumière.
Un roman jeunesse doté de belles valeurs, qui essaie de faire évoluer les mentalités et met en lumière un sport peu souvent évoqué dans les livres : l'escrime. Bien que l'histoire soit intéressante, la construction narrative ne m'a pas convaincue et manquait de crédibilité à mes yeux.
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