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Terrible bande dessinée sur les violences conjugales, banalisées, comme intégrées par les deux partis, faisant partie du fonctionnement de ce couple. L'acceptation de la femme m'a dérangé, son absence de réaction m'a mise mal à l'aise. L'idéalisation de l'amour ne justifie pas tout, on attend son réveil tout au long de l'histoire.
C'est fort, très fort en émotion. Une sacrée gifle. La bande dessinée n'a rien d'un art mineur quand elle est composée avec ambition, elle peut décidément faire passer bien des sentiments.
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Cette critique n'est pas légère, douce et insouciante … En effet, je vais revenir sur une lecture marquante : … à la folie de Sylvain Ricard & James qui traite des violences conjugales. Publiée chez Futuropolis en 2009, c'est une bande dessinée qui parle d'un sujet malheureusement toujours d'actualité.

Une approche simple qui met dans l'ambiance
L'histoire, c'est celle d'un couple qui s'aime. L'homme tout comme la femme nous décrivent leur quotidien. Cette narration à deux voies permet une intimité plus grande avec les protagonistes. Elle offre également une forme de compréhension même si elle ne permet pas une acceptation des actes violents!
Alors voilà, encore jeunes étudiants, ces deux êtres tombent amoureux et se marient. Lui gagne si bien sa vie qu'elle n'a pas besoin de travailler. Femme au foyer, elle fait tout pour le confort de son mari jusqu'au jour où à cause du stress, à cause d'un geste maladroit de la part de cette femme, son mari la frappe pour mettre un terme à une dispute.
Ce geste, bref, sûrement pas prémédité va devenir une habitude. … à la folie nous fait vivre le quotidien d'une femme battue par son mari et qui l'accepte.

Une BD cruelle mais vraie !
Oui, nous pourrions juger : pourquoi cette femme ne fait rien avant, et pourquoi la mère donne ce genre de conseils ?
Mais face aux autres, face à son mari que l'on aime et qui a des excuses, serions nous forte ? Ne mettrions-nous pas autant de temps avant de sortir, si l'on sort de cette bulle … La femme aime sont mari au point de s'en vouloir à elle, de penser que c'est sa faute s'il la frappe.
Une BD qui montre que parler c'est aussi affronter des regards pas prêts à voir la vérité. La mère nous dévoile bien cette incompréhension, cette soumission de la femme qui est encore chose commune dans bien des cultures et dans bon nombre de familles.
Bien qu'ayant utilisé l'anthropomorphisme, James nous renvoie l'image de l'Homme tel qu'il est. C'est peut être même plus criant de vérité car on ne regarde plus l'animal dessiné mais les sentiments, les gestes et on voit l'horreur et la difficulté d'être dans cette situation. Ce n'est pas "une femme" ce sont toutes les femmes qui sont représentées sous ces traits !

Que peut-on ressentir face à ça ?

Malgré tout cela, on est pas dans la tristesse et dans la révolte durant cette lecture. On cherche à comprendre comment une femme et un homme en arrive là, sont-ils meilleurs, sont-ils pires ? Est-ce vraiment un cercle vicieux ?

Voilà une lecture qui ne laisse pas de marbre, qui révolte à la fin de la lecture et en même temps qui nous permet de comprendre bien des choses sur l'importance de la volonté personnelle et son influence sur nos actions.

J'espère que le sujet ne vous fera pas fuir et que vous tenterez cette lecture poignante.
Lien : http://chickon.fr/2014/04/03..
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Publié en 2009, "...à la folie" est un album signé par les français Sylvain Ricard (scénario) et James (illustration).

Ils se sont cherchés du regard durant leurs études avant de s'aimer follement et de se marier dans la foulée. Il travaille dur. Elle reste à la maison. Il gagne assez pour deux.
Tous les matins, elle se lève avant lui, prend garde de ne pas le réveiller, lui prépare son petit déjeuner et le taquine sur ses choix vestimentaires.
Malgré un quotidien réglé comme du papier à musique, une dispute finit par éclater.
Pour trois fois rien et pourtant, la première gifle part. La première d'une longue série.

Le thème de la violence conjugale a déjà si souvent été abordé que j'avais l'impression d'en connaître (théoriquement) tous les rouages.
Or le sujet n'en finit pas de me révolter, me laissant toujours devant cette même interrogation : qu'aurais-je fait à la place de cette femme ?
N'ayant (heureusement) jamais connu pareille situation, la réponse me semble évidente.
Mais ce genre de chose est toujours plus facile à dire qu'à vivre.
Prenons cette femme, éperdument amoureuse d'un mari qui fait sa fierté et autour duquel elle a entièrement construit sa propre vie.
On ne lui connaît pas d'autre activité que de veiller à son bien-être. Quelques visites de sa mère ou de sa meilleure amie. Pas de quoi remplir un quotidien.
Au début, les coups sont visibles. Elle sait au fond d'elle qu'elle est une femme battue et que ce n'est pas normal. Sa mère lui conseille de relativiser et de mieux s'occuper de son mari. Une séparation ? Un divorce ? Ca passera avec le temps. Et puis le mariage c'est pour le meilleur et pour le pire.
De son côté, sa meilleure amie s'inquiète mais elle entre dans un mécanisme de défense, cherchant des excuses à cet homme dont elle apprend à anticiper les réactions pour mieux encaisser les coups.
Il a beaucoup de pression sur les épaules. Il vise une grosse promotion. Ca ira mieux après.
Lui est entièrement tourné vers son travail et son patron dont il s'apprête à prendre la relève. Il se décharge de sa frustration sur sa femme, tout en n'ayant absolument pas conscience de la gravité de la situation. Sa part du récit, égoïste, est d'ailleurs assez édifiante, bien qu'il prétende aimer sa femme.

La force de "...à la folie" réside justement dans ce double point de vue, mettant ainsi en lumière tout ce qui sépare le mari de sa femme. Chacun dans sa bulle si je puis dire.
Un aveuglement de part et d'autre. Alors que lui se fait encourager par son patron à ne pas se laisser marcher sur les pieds, elle entre dans une phase de déni avant de se laisser convaincre par sa meilleure amie de porter plainte contre son mari.
Mettra-t-elle fin à ce dangereux engrenage ?
Certains plans les montrant assis d'un bout à l'autre d'un canapé suggèrent une thérapie de couple.

J'ai eu un peu de mal au départ à apprécier le choix du zoomorphisme qui selon moi traduisait une certaine légèreté (on sait pourtant que ce procédé a fait ses preuves, notamment dans la série "Maus" de Spiegelman).
Or c'est justement cette apparente légèreté qui accentue toute la gravité du récit (hum...j'espère être claire là...).
Le discours est relayé par des illustrations sépias, sobres mais suffisamment explicites.
"...à la folie" nous montre que la violence conjugale ne se résume pas au nombre de coups portés mais participe aussi d'un processus d'enfermement psychologique.
Les victimes, bien souvent livrées à elles-mêmes, se laissent entraîner dans une terrible spirale de violence et de dépendance affective, au point d'en arriver à redéfinir leurs rapports de couple pour anticiper cette violence, au lieu d'y mettre fin.
Certaines parviennent à en sortir. Malheureusement pas toutes.
Un album à lire si le sujet vous intéresse.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Le scénario raconte la façon dont la violence peut s'installer dans un couple, la façon dont on trouve des excuses. La BD alterne les points de vue de l'homme et de la femme pendant une même situation. le titre "à la folie" interpelle, peut-on aimer au point d'accepter d'être maltraiter ? Les personnages sont dessinés en forme d'animaux humanoïdes, ceux qui les rends cyniques et laids. L'écriture dans les bulles est vraiment pas terrible, j'ai eu parfois du mal à tout décrypter, d'autant plus que tout est en noir et blanc, dommage !
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Une facture très sobre (noir et blanc) pour traiter du phénomène des violences conjugales sur un mode plutôt âpre, parfois très cru, et sans fioritures (ou presque, puisque l'auteur a choisi de représenter les personnages avec des têtes d'animaux).

Les liaisons chronologiques entre les diverses époques de cette histoire de couple banal sont originales : des vignettes montrent le binôme assis sur un divan, face au lecteur et s'adressant à lui, alors que le conjoint pourtant installé juste à ses côtés n'entend pas ce que l'autre lui reproche.
J'y ai vu pour ma part un détournement d'un procédé déjà utilisé dans la comédie romantique "Quand Harry rencontre Sally", sauf qu'ici, ce dispositif n'a pas recours aux ressorts humoristiques dont il s'inspire (une façon d'illustrer un stade d'incommunicabilité pour ce couple qui s'est pourtant marié par amour ?...).

Une BD à ne pas lire les jours de blues.
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Un homme et une femme sont assis sur un canapé. Ils racontent, chacun à leur tour, leur vie de couple. Ils se rencontre à a fac et se marient assez rapidement. La femme ne travaille pas car le mari à une bonne situation. le seul rôle de l'épouse est de le réveiller le matin, lui préparer son petit-déjeuner, ses diners et d'entretenir l'appartement. En échange, elle a une vie en apparence tranquille et confortable. Sauf que, un jour, son mari lui donne une gifle…
J'ai beaucoup aimé cette bande-dessinée qui nous montre comment un couple peut plonger dans la violence conjugale, tout doucement, sans vraiment que l'on ne s'en rende compte. Je trouve que les personnages sont réalistes et je me suis facilement identifiée à eux. L'auteur ne porte pas de jugement, il se contente de nous montrer comment un couple ordinaire peut basculer dans la violence. Grâce à cette bande-dessiné, j'ai un peu mieux saisi l'attitude des femmes battues dont je ne comprenais pas le comportement. Autant j'ai plus ou moins admis la passivité de l'héroïne, autant j'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de sa mère qui préfère que sa fille souffre plutôt qu'elle ne demande le divorce. Tout ça à cause du qu'en-dira-t-on. Les personnages ne portent pas de prénom, comme pour accentuer le fait que cela peut arriver à tous le monde. Et je me suis posé plusieurs fois la question : et si cela m'arrivait, comment je réagirais ?
Les illustrations en noir et blanc donne un petit côté intemporel à l'histoire.
Lien : http://hellody.canalblog.com..
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Cet album de Sylvain Ricard et James n'est pas précisément une nouveauté, puisqu'il remonte à 2009.

Traitons de cet album en parallèle avec le dernier opus de Terreur graphique (Hypocondrie(s)), qui cause de la peur et de la maladie d'amour, d'une manière plus subtile que bien des philosophes modernes, puisqu'il introduit l'humour, puissant dissolvant de la morale.

En effet, on ne plaisante pas avec le couple aujourd'hui, bien que ce soit une des plus grandes sources du ridicule humain. le couple est devenu une religion cent fois plus contraignante que l'Eglise catholique romaine. Et, bien que cette institution nouvelle soit le produit dérivé du droit canonique de l'Eglise romaine, nul ne songe à s'en émanciper. La philosophie moderne vise le plus souvent la domestication de l'homme et l'encadrement de sa sexualité par l'Etat (comme la volonté de marier les gays l'indique).

On peut dire que la révolution sexuelle des années 70, qui coïncide avec la désindustrialisation, a été faite par des hommes égoïstes, pour des hommes égoïstes, avant d'être récupérée immédiatement par les femmes, tirant la couverture à elles. Une chose est sûre, et doublement illustrée par l'album de Terreur graphique et celui de Sylvain Ricard & James : l'homme et la femme ont de la liberté sexuelle une conception différente. J'en veux pour preuve la morale de F. Nietzsche, qui comporte un aspect de «libération sexuelle» virile et misogyne. Ce n'est certainement pas un hasard si on donne de la morale de Nietzsche une traduction émasculée aujourd'hui, en particulier dans les milieux populaires. M. Onfray appelle ça "gauchir Nietzsche": cela revient à vider complètement Nietzsche de son sens pour en faire une peau de lapin, adaptée aux moeurs libérales modernes, c'est-à-dire à l'un des trucs que Nietzsche vomit le plus.

Sylvain Ricard, comme Terreur graphique, souligne intelligemment le paradoxe du couple moderne, à savoir que c'est ce qui le provoque et le justifie qui le détruit. Exactement comme le couple traditionnel auparavant. Tout se transforme, rien ne change, au niveau du coït, et de toute la poésie mystique qui va avec.

Quand Terreur graphique traite de la «maladie d'amour», et de la position de faiblesse qui est celle de l'homme amoureux au sein du couple, étreint par sa femme comme l'enfant par sa mère, ainsi que de la manière d'exorciser cette passion, Ricard et James, eux, évoquent le tableau clinique inverse du couple où la femme pâtit, du fait de la violence de son conjoint et de l'étalage de sa puissance physique.

La situation de violence conjugale, a contrario de la maladie d'amour précédente, mobilise les autorités morales de ce pays, dont on peut déduire qu'elles agissent de façon désordonnée et inefficace (c'est la caractéristique des autorités morales), car la maladie d'amour n'est pas moins grave et explosive, bien que totalement négligée, voire excitée à travers la littérature la plus débile ou la circonstance atténuante du "crime passionnel". C'est typique de la société moderne de négliger la violence psychologique, de faire comme si elle n'existait pas, et de ponctuer d'un point d'interrogation hypocrite les tueries sur les campus américains. On n'a pas vu venir ces violences, précisément parce qu'elles signifient l'éclatement au grand jour d'une oppression occultée ; il n'y sera pas remédié, en raison de l'usage de cette violence psychologique pour faire régner l'ordre social.

On pouvait craindre, sur le sujet de la violence conjugale, la moraline habituelle des grandes prêtresses du féminisme (parfois de sexe masculin), dont on apprend ensuite qu'elles écrivent des romans porno-chics pour payer leurs loyers (quand elles ne sont pas entretenues directement par leur père ou leur conjoint). "A la Folie" se situe sur un plan supérieur à celui de la morale ou de la religion ; le plan de l'observation.

C'est une bonne idée de la part de Ricard, à la manière d'Esope, de peindre les protaganistes du couple qu'il décrit comme des animaux (des chiens). C'est l'inquiétude pour la cellule familiale qui explique que l'épouse retarde le moment de porter plainte pour coups, blessures et viols. Et tout l'amour pour son conjoint brutal se résume, de son point de vue, le seul valable, à lui trouver des excuses et lui pardonner facilement. Si elle ne lui trouvait pas d'excuses, cela impliquerait aussi qu'elle ne l'aime pas. Nul ne comprend que la femme battue aime son mari, alors que c'est pour elle une des preuves de son amour.

Le cercle est parfait, comportant sa part de douleur et sa part de plaisir égales. En exergue, un poème d'Etienne Ricard : (…) Les coups à la volée/Ensemble font hurler/Nos désirs – A la volée/La gifle nuptiale/Frappe de son battoir/Le destin des amants. le cercle est bel et bien érotique ou vital. Des couples plus chics ou plus âgés, afin de mieux se préserver, prennent parfois la voie de la simulation érotique sado-masochiste... mais cela revient au même, le rapport de force est conservé. Les adultes peuvent jouer au sexe, comme les enfants jouent à la guerre, avec le même sérieux.

Si l'on redescend au niveau de la santé ou de la morale publique (que cette BD évite soigneusement d'aborder), on verra d'ailleurs qu'il n'y a rien de pire que l'enseignement de l'amour courtois, c'est-à-dire la croyance dans la possibilité d'un couple égalitaire ou d'un amour unisexe, satisfaisant la femme et l'homme de la même façon. C'est l'assurance de transformer les gosses qui gobent cette utopie en tyrans domestiques, ou bien en hypocondriaques, voire en pervers manipulateurs hypocrites, sans doute la pire espèce des trois, car celle qui impose la violence psychologique.

Personne n'est innocent, pas même les femmes, pourrait-on conclure à la lecture de cet album. La folie sociale et ses débordements résultent d'une complicité entre l'homme et la femme : s'il y a un point où les sexes opposés s'accordent, c'est sur l'idée de s'affronter. Ce constat peut paraître banal : il ne l'est qu'à condition de reconnaître que toutes les utopies socialistes impliquent de nier cette évidence que l'homme et la femme sont nés pour s'entretuer, et non pour s'entraider comme les apôtres du mariage nous disent. le mariage gay est beaucoup moins explosif... en même temps qu'il est totalement inutile sur le plan social, en principe. Cela permet de comprendre pourquoi, à défaut d'être parfaitement heureux dans l'antiquité, on n'y faisait pas tout pour être malheureux, comme dans le monde moderne, qui marche sur la tête.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Un couple raconte, chacun à son tour, comment ils se sont connus, aimés, mariés puis comment leur relation est tombée dans la violence pour l'un et la terreur pour l'autre...

Au début, on se croirait dans le film "Quand Harry rencontre Sally", les tourtereaux roucoulent, ils racontent leur histoire tout à tour, mais comme s'ils ne s'entendaient pas mutuellement. Au moment des premières gifles, leurs récits commencent à se dissocier, lui continuant à penser que son couple va bien, elle s'enfermant dans un déni de plus en plus important, à mesure que les coups pleuvent et laissent des marques visibles. Banale histoire de violence conjugale, certes, mais on voit bien dans cette bande-dessinée monochrome les points de vue de tous les protagonistes : l'homme, la femme, la mère de cette dernière qui ne veut pas faire de vagues et prône une soumission à peine voilée, l'amie qui conseille à la femme de ne pas se laisser faire et de porter plainte, le patron de l'homme qui appuie ce dernier au moment de rendre des comptes à la justice. Je ne peux pas dire que ces points de vue multiples me surprennent mais l'assemblage du tout est très cohérent et montre bien la grande perversité de cette violence toute particulière... Excellent travail !
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(...)
« Convenu ». C'est un peu ce que je me suis dit en sortant de cet album. Je m'attendais effectivement à un traitement plus original des violences conjugales. Mais si la manière de faire est différente, j'ai déjà entendu ce discours-là. Une fois encore, encore, mon regard critique est influencé par le fait que je travaille dans le Social. Étant sensibilisée à ce sujet, j'attendais certainement que les auteurs frappent les esprits à l'aide d'un traitement narratif plus mordant mais surtout, j'en attendais une réflexion constructive. Rien de tout cela ici. La violence s'étale tout au long de l'album. Si les scènes de violences sont suggérées, leurs conséquences physiques le sont moins mais c'est à la partie graphique qu'on doit leur présence (James ne cache pas les stigmates sur le corps de la jeune femme). Sans surprise, Sylvain Ricard s'attarde donc sur l'aspect psychologique de ce mécanisme. Mais l'utilisation de personnages stéréotypés conduit à un dénouement prévisible. La présence de quelques soubresauts narratifs m'a longtemps laissé croire qu'enfin, le récit pouvait conclure de manière innovante. Mais les représentations sur ce sujet ont la peau dure. Si cet ouvrage est une fenêtre ouverte sur le quotidien de milliers de femmes battues en France, il n'apporte rien de nouveau quant à la manière de traiter le sujet en bande dessinée. le seul ouvrage qui a retenu mon attention sur cette question est En chemin elle rencontre. Les autres titres nous font tourner en rond.
(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari.

C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème.

Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle.

Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
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