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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La force des nouvelles et de l'oeuvre même de Rilke c'est son acuité à voir ce que les autres ne perçoivent pas ou à appréhender des situations d'un point de vue qu'on n'aurait jamais envisagé.

De manière naturelle, simple mais d'une langue magnifiquement poétique, le poète autrichien nous fait voir ce qu'on a sous les yeux, ce qui littéralement crève les yeux, et qu'on n'a pourtant jamais vu.
Dans ces instantanés de vie qui se lisent comme on regarde une photo, Rainer détache le visible du secret des évidences.

Chaque nouvelle est habitée par des personnages qui regardent, impuissants, la vie les enfouir sous les rides.
On entend littéralement résonner une voix discordante, ironique, qui se bat à chaque phrase au nom de la vérité, contre l'élégance trompeuse, celle des mots et des sentiments.

Emile Ollivier a dit : La lecture est une félicité qui se mérite.
Das war's schon ! Lire Rilke c'est garantir sa petite part de bonheur !


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Rilke n'a que 18 ans lorsqu'il écrit le premier récit de ce petit recueil de onze nouvelles édité en 1897. Il a alors 22 ans. Mais, déjà, avec intelligence et finesse, son oeil saisit la noirceur des âmes, la médiocrité des esprits, l'absurdité de la vie et traque la présence sournoise de la mort qui rôde. Des histoires simples, sans prétention, d'un autre temps, présentées avec mélancolie et romantisme, teintées d'une pointe d'humour, où les faiblesses humaines, lâcheté, égoïsme, mesquinerie, ne sont jamais oubliées. Mais, le lecteur est séduit par la poésie des mots, la richesse des métaphores. C'est avec délicatesse et réalisme que l'auteur, de façon très personnelle, dépeint, la complexité des êtres, l'infini de leurs contradictions et capture avec acuité le frémissement d'un instant, d'un reflet, d'une ambiance, d'un objet, en les traitant comme des personnages.
«Le soleil du matin lorgna comme un petit enfant joueur à travers les reflets blancs des rideaux de tulle, saisit son rayon le plus long et le passa, comme une plume d'or, en premier lieu sur le bonnet de nuit blanc, puis sur le front humide de la vieille femme, où il trembla, tressaillit sans repos autour des yeux, de la bouche et du nez, jusqu'au moment où elle prit la susdite respiration et dirigea vers la fenêtre des yeux étonnés, rouges et craintifs.». je ne sais pas vous, mais moi, je suis charmé.
Ce petit recueil mérite d'être savouré avec lenteur, non pas pour l'intrigue des histoires qui sont, finalement, assez banales, mais pour la petite musique de la prose, un peu comme ces bonbons aux fruits qu'on laisse fondre doucement dans la bouche pour en apprécier toute la saveur.
PS : Ça marche aussi avec un chocolat Mon Chéri, des M&M's ou des berlingots de Carpentras. Cependant, attention, le nougat de Montélimar fond difficilement.
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Voici un livre à l'image des rencontres qui jalonnent notre existence, habitées parfois de bêtise humaine, d'âmes tourmentées, noires ou viciées. Des rencontres empreintes de vie et de mort, qui avancent sur le fil de la vie de chacune de nos existences.
Dans ces onze nouvelles, Rilke expose les vicissitudes de l'âme humaine, sa profondeur et l'ampleur de sa complexité. Et c'est peut-être toute l'acuité, toute la clairvoyance, qu'il met dans ses écrits qui font de ce recueil un petit bijou de littérature.

Écrites alors qu'il avait entre 18 et 22 ans, ces nouvelles mettent en lumière toute la finesse et l'intelligence de ce poète autrichien. Car, finalement, ce ne sont pas les histoires en elles-mêmes qui portent le véritable intérêt du livre, mais bel et bien l'incroyable poésie qui se dégage des mots de Rilke. Sous sa plume, un simple rayon de soleil se transforme en rivière d'or et de lumière et une vieille femme devient une des plus belles choses que vous puissiez lire en littérature. Ce recueil se déguste, comme on prend le temps de savourer un bon chocolat… sachant qu'à la fin du carré, on y retournera. Avec délectation.

C'est grâce à ce magnifique recueil que je découvre donc Rilke… que je ne manquerai pas de retrouver grâce à ses "Lettres à un jeune poète"
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Écrit fin XIXème, à l'âge de 22 ans, "Au fil de la vie" interpelle par une profondeur d'écriture peu commune mais qui, à l'heure actuelle, me paraît peut-être "hors temps". La plupart des classiques ont bien passé les siècles.
Quid de ce recueil ? Je dirais plutôt non mais à chacun de faire sa propre opinion.
Est-ce les sujets, les thèmes abordés ou encore les personnages ? Je ne sais pas. C'est une impression personnelle après avoir lu et relu récemment Balzac, Dostoïevski et d'autres classiques.
En tout cas, ici, il faut s'accrocher. Les nouvelles sont brèves. Tout est donc concentré et chaque mot semble important. Rien de superflu.
Par contre, ce n'est pas l'ode à la joie ! Loin de là. Côté mélancolie, on est servi. Dépressifs, prière de s'abstenir !

De nouveau, la 4ème de couverture est trompeuse et décrit que "Rilke nous fait rire de chacune de ces scènes. Il révèle le grotesque et la drôlerie des moments et des caractères les plus pathétiques."
Sans commentaire.




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