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4,19

sur 1575 notes
Je m'attendais à autre chose, mais c'est de ma faute, je n'aurais pas dû commencer à lire cet auteur par ce titre. Ces lettres sont plaisantes, elles se veulent des conseils, même si Rilke prétend assez souvent ne pas en donner..Il parle de la création artistique avec beaucoup de finesse, de l'amour, là c'est déjà plus compliqué, sa pensée sur le sujet ne m'a pas convaincu mais c'est la sienne, quant à la solitude là je me suis un peu perdu alors qu'il semblait bien parti pour nous expliquer les vertus de la solitude...Quelques phrases fulgurantes fusent et nous éblouissent, c'est ce qu'il faut tout de même retenir de ses lettres...
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Il est des références, auxquelles vous vous référez, sans pour autant les connaître autrement que par une vague culture, une culture d'article de pages littéraires de magazines, d'émission littéraire, télévisée ou radiophonique, de quatrième de couverture, voire de couverture simplement.

Ce livre était dans la bibliothèque de mes parents, il y a toujours été, toujours à la même place. Je ne l'ai jamais lu mais je connaissais son titre, son auteur, et la couleur de sa couverture, comme tant d'autres des ouvrages de la maison où j'ai grandi.

Et puis, j'ai eu une biographie de Rainer Maria Rilke par une masse critique : Rilke, de Catherine Sauvat.
J'en sais donc un peu plus sur cet auteur.

Alors soudain, je me suis dit que c'était le moment. Moment de me décider à lire les lettres à un jeune poète. Mais môman, pôpa n'ont plus ce livre depuis leur déménagement et il ne fait pas partie de ceux que nous avons récupéré. Alors j'ai pensé à toi Marie-Laure dont la bibliothèque est richement fournie et qui ne pouvait pas manquer d'avoir ce classique, merci pour le prêt.

Donc j'ai lu les Lettres à un jeune poète.
Bon, je n'ai pas été transportée comme d'autres semblent l'avoir été, je n'ai pas su voir le génie de ces élucubrations sur la création artistique.
Car il en a indéniablement passé du temps, Rilke, à penser à tout cela, à tourner et retourner dans sa tête ses pensées sur l'origine d'une création artistique, cette envie, ce besoin même, qui doit être tout ce qui compte dans sa vie pour être vraiment un artiste.

Je retrouve, dans ces lettres, le caractère que m'a donné à voir la biographie de Catherine Sauvat à son sujet. Que de lettres commencent par des plaintes, des épanchements sur sa santé, fragile, son moral, vacillant. Par contre, quand Franz Kappus – dont nous n'avons pas les lettres – s'est apparemment plaint lui-même de difficultés, Rilke alors met de côté ses propres problèmes pour se tourner entièrement vers son correspondant.
On lit aussi les choix que Rilke a fait, choix de solitude, choix de l'amour véritable.
Mais il est éclairant de savoir que Rilke se sentait proche des êtres aimés en étant loin d'eux, que Rilke a vécu l'amour véritable, certes, mais plusieurs fois et avec plusieurs personnes, qu'il pouvait penser que seule l'écriture comptait dans sa vie peut-être parce que pour lui, il n'était pas contradictoire de ne pas s'occuper de son enfant – ou si peu – et de l'aimer quand même.

Bref, je ne me défais pas de l'image peu aimable que j'ai conçu de Rilke. Mais il a aussi une sincérité tout à fait touchante et qui rattrape beaucoup et c'est vrai que ces lettres nous montrent qu'il réussit à être seul, mais tourné vers les autres, le contraire de beaucoup de gens, beaucoup trop.

Certains pensent qu'il faut lire ce livre jeune, peut-être ai-je trop attendu, après tout…

Lien : https://chargedame.wordpress..
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"Lettres à un jeune poète", que je viens de découvrir sur le tard, est de ces classiques qui me font douter de ma capacité d'accéder à la littérature et de ma propre sensibilité littéraire !
Car bien qu'impressionnée par la sophistication de la plume, par la maturité du propos de Rilke qui n'a pourtant que 28 ans sur la solitude, sur l'amour véritable, sur la création artistique, bien que vivement interpelée par son injection à "vivre les questions" plutôt que chercher les réponses, je dois avouer être un peu déçue par ce que j'y ai trouvé.
Peut-être en attendais-je trop au vu de l'idée que j'avais de ce texte (une sorte de bible de vie d'une sagesse profonde et mélancolique). Ou peut-être suis-je trop âgée?
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Si ces Lettres à un jeune poète - écrites par un aîné à son "cadet" - évoquent le rapport intime à la création poétique, elles peuvent cependant être lues dans une perspective plus universelle et s'appliquent à toutes les authentiques créations artistiques. D'où peut-être le succès du livre depuis des décennies.
Rilke conçoit la création dans une perspective existentielle. Créer relève de l'introspection : « Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ? »
Ecrire ne relève pas de l'envie mais de la nécessité : « Une oeuvre d'art est bonne quand elle est née d'une nécessité. C'est la nature de son origine qui la juge. »
Ces Lettres expriment ainsi un douloureux idéal que quelques élus atteignent, mais à quel prix ! Ceci est une autre histoire…
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Dans ces quelques lettres, fruits des échanges entre Franz Xaver Kappus et Rainer Maria Rilke, on découvre davantage sur ce poète peu connu en France.
On puise ainsi, au fil de la lecture, des éléments permettant de mieux comprendre et de mieux cerner cet auteur.
Chacune des lettres nous parle de poésie et de poètes, nous livre la sensibilité de Rainer Maria Rilke et nous éclaire sur sa conception de la solitude, ou de l'amour qu'il évoque dans une lettre magnifique.
Court ouvrage très intéressant et inspirant.
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C'est simplement beau.... ce petit ouvrage se lit à la fois comme un roman épistolaire et un recueil de poésie, comme un guide spirituel et un traité esthétique. En version bilingue les germanistes pourront apprécier toute l'ampleur de la verve du poète, les autres se régaleront aussi...
La sagesse du poète se déroule ici avec humilité et bienveillance : " Développez vous tranquillement et sobrement en obéissant à votre propre évolution ; vous ne pourrez davantage la perturber qu'en tournant vos regards vers l'extérieur, et en attendant des réponses à des questions auxquelles sans doute seul votre sentiment le plus intime est, à l'heure la plus silencieuse, en mesure de répondre."
Il y a des livres inclassables et celui-ci en fait partie.
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Deux parties dans ce recueil.
D'abord, un jeune poète adresse ses premiers travaux et demande à Rilke de lui donner quelques conseils. Celui-ci lui repond en retour. Il en ressort de belles phrases, ce qui a fait le succès de ces "Lettres" (finalement, surtout la première et l'avant dernière, seules régulièrement citées d'ailleurs). Néanmoins, si les mots sont jolis et quelques phrases franchement bien tournées, le style pompeux et donneur de leçon m'a quand même plutôt éloigné de la belle intention première. Et si je devais pousser la caricature je dirais même que ça ressemble fort à une escroquerie intellectuelle. Parce que, quels conseils il lui donne en lui disant dix fois la même litanie : soyez patient, ne soyez pas gourmand de succès, tout arrive à point à qui sait attendre ! Et seul, l'attente ! Et notre auteur l'avoue lui-même : il n'est peut-être pas le mieux placé pour être de bon conseil. Pour ces textes, je pensais tomber à la renverse (peut-être trop de souhaits sur une lecture vendue à l'avance) de laquelle je ressors déçu, pas partial du coup, pour confirmer que c'est beau parce que tout le monde le dit ! Tant pis.
Les autres lettres, à d'autres, sont plus intéressantes parce que plus variées. On y découvre Rodin, Cézanne, leur acharnement et sacrifice au travail. On y retrouve d'ailleurs ce double leitmotiv des premières lettres : la solitude du créateur et la vie de bohème, indispensables pour être un artiste, un vrai. L'Art nécessitant l'indigence et/ou la souffrance même (sujet de philo ?)...
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Dix lettres et un cours complet de philosophie pour le même prix.
Cet échange épistolaire, à forte densité intellectuelle, constitue une véritable leçon de vie.
Qu'est-ce que la création, où puise-t-elle ses ressources, comment en reconnaître la pureté et la nécessité. Qu'est que la sexualité véritable, où doit-elle nous emporter, qu'elle énergie mobilise-telle ?
Pourquoi nos vies devraient se nourrir de merveilleux et se régler sur notre totale indépendance de pensées et d'actions vis à vis des normes contraignantes du monde.
Où se niche Dieu et pourquoi le silence et surtout la patience sont ferments de vie et non de mort.
On découvre ici avec stupéfaction l'étonnante maturité d'un homme de moins de 30 ans, très certainement nourri de philosophie orientale et de psychanalyse.
Oui, ces lettres devraient être étudiées en classe mais à une époque où on insulte des auteurs, parfois décédés, sur les réseaux sociaux pour la complexité supposée de leur pensée, Rilke a-t-il encore sa place dans les lycées ?
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C'est une recommandation d'Amélie Nothomb lors d'une de ses conférences, visionnée sur youtube, qui m'a incitée à découvrir cette oeuvre et je lui en suis reconnaissant. En effet, cette correspondance avec un de ses admirateurs est porteuse de sagesse. Elle développe des thèmes existentiels et donne le point de vue de l'auteur sur la poésie, l'amour, la solitude et la mort, essentiellement.
J'ai pris beaucoup de notes en la lisant et cela m'a aidé à comprendre où se trouve la source et le but de toute oeuvre artistique.
À lire au moins une fois dans sa vie.
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« de tous ceux-là, aucun n'a peut-être mené une existence plus silencieuse, plus mystérieuse et invisible que Rilke [...] Rilke était difficile à atteindre. Il n'avait pas de maison, pas d'adresse où on eût pu l'aller quérir, pas de foyer, pas de demeure permanente, pas d'emploi. Toujours il était en route à travers le monde, et personne, pas même lui, ne savait d'avance de quel côté il tournerait ses pas. Par son âme sensible et impressionnable à l'excès, toute décision arrêtée, tout projet et toute annonce était déjà une charge. »
— le Monde d'hier. Paris, la ville de l'éternelle jeunesse, Stefan Zweig
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