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sur 1576 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À l'heure où courriels et textos s'échangent pour un oui ou pour un non, les “Lettres à un jeune poète”, écrites sur la période 1903-1908, reflètent une authenticité rare.

Nos aïeux appréhendaient le temps qui passe différemment d'aujourd'hui, ainsi les échanges épistolaires étaient-ils tributaires des délais d'acheminement aléatoires de la malle-poste. Recevoir une missive était à l'époque un petit événement et pour peu que les nouvelles fussent bonnes on se plaisait à les lire encore et encore.
Les lettres de Rainer Maria Rilke furent à n'en pas douter, pour le jeune poète en herbe Franz Kappus, des moments de bonheur intense comparable peut-être à celui que ressent le récipiendaire d'une distinction suprême.
Pas encore trentenaire mais jouissant déjà d'une certaine notoriété, Rilke s'est pris d'affection pour ce jeune inconnu. Le mélancolique Kappus, doutant terriblement de lui-même au point de soumettre ses créations littéraires à l'appréciation de son illustre aîné, ne renvoie-t-il pas l'écrivain autrichien à ses vertes années, à la versatilité de ses propres états d'âme !

Ce recueil de dix lettres, paru pour la première fois en 1929, permet de mesurer l'intelligence et la sincérité avec lesquelles Rilke livre le fond de sa pensée sur l'intemporalité de l'art, sur le besoin permanent d'intériorité primordiale pour l'accomplissement de soi, sur l'extraordinaire pouvoir du verbe aimer...

Ces réflexions empreintes tout à la fois d'anticonformisme et d'universalité rencontrent aujourd'hui encore un vif succès. Gageons que les jeunes lecteurs, également, demeureront sensibles à ces écrits d'un autre temps !
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Peut-on imaginer plus louable manifestation de respect et d'amitié que celle que le poète Rainer Maria Rilke a offerte au jeune Franz Kappus ? En 1902, ce dernier, alors tout jeune élève de l'école militaire de Sankt Pölten, apprend par hasard que Rainer Maria Rilke a lui aussi fréquenté cette même institution une quinzaine d'années auparavant.
Le jeune homme n'a pas encore 20 ans, se tient au seuil de l'âge adulte, dans cette période charnière et difficile de la vie, où les doutes, les inquiétudes, les inclinations profondes et les interrogations sur l'avenir taraudent et corrodent l'esprit de mille petits tourments.
Il décide d'envoyer ses tentatives poétiques au célèbre poète dans l'espoir de solliciter son jugement sur la qualité de ses vers. Il y joint une lettre d'accompagnement où il se livre entièrement, révélant l'état de trouble, de solitude et d'incertitude dans lequel se débat sa conscience.

Quel écho dans sa propre existence Rilke trouva-t-il à la lecture de ces lignes l'incitant à répondre au courrier du jeune homme ? Sans doute fut-il touché par la grande sincérité avec laquelle ces lettres furent écrites ? Sans doute se souvint-il d'un temps pas si lointain où lui aussi subissait ce même égarement et ces choix douloureux qu'il faut effectuer et qui décident de toute votre existence ?
C'est ainsi que de 1903 à 1908, l'homme de lettres renommé entama une relation épistolière avec le jeune garçon inconnu Franz Kappus. Jamais les deux hommes ne se rencontrèrent autrement que par ces mots couchés sur le papier et que Franz Kappus, conscient de la beauté du geste autant que de la valeur littéraire des lettres du poète, décida de partager avec le grand public en les faisant publier à l'aube des années 1930.

Dix lettres, dix réponses, dix superbes textes qui dépassent les seules considérations poétiques pour éclore sur des interrogations universelles et intemporelles comme la solitude, la création artistique, Dieu, la nature ou l'amour.
Et c'est un véritable bonheur de découvrir ces missives écrites par Rainer Maria Rilke avec toute la franchise et la bienveillance d'un guide spirituel attentif aux troubles et aux questionnements d'un être en quête d'identité et de sens.
La plume déliée, lyrique, sensible et compatissante du poète allemand, s'écoule avec la force d'une eau vive au gré des pensées et des méditations, se faisant le réceptacle de toute une jeunesse en proie aux incertitudes lors du ô combien difficile passage à l'âge adulte.
Conseiller, berger, accompagnateur, Rilke l'est tout entier dans ces lettres éblouissantes de profondeur et de chaleur amicale mais il est aussi l'homme qui, de part son statut de poète, a fait le choix d'une existence solitaire vouée à l'écriture et à la poésie.
En effet, pour l'écrivain allemand, il n'est pas d'expérience artistique authentique qui ne se manifeste autrement que dans la nécessité, la solitude, l'immersion au plus loin de son intériorité et l'attention portée à la nature.
Cependant, cette expérience artistique ne s'exprime nullement par la seule pratique d'un art. Elle s'inscrit selon lui, dans tous les aspects de la vie, pour peu que chaque chose soit vécue avec loyauté et rigueur, dans la compréhension d'un monde où s'embrassent le tangible et l'immatériel.

L'art est ainsi une manière de vivre ; le poète est celui qui puise son inspiration dans toutes les manifestations de la vie et de la nature, aussi infimes soient-elles. Sa perception, allant bien au-delà du commun des mortels, le désigne naturellement à une solitude qui ne doit pas être subie mais au contraire choisie et désirée quand bien même elle serait quelquefois douloureuse.
Solitaire à l'instar d'un Dieu créateur, le poète renferme en lui un univers par lequel l'acte de création jaillit après une longue germination.
Les deux courtes nouvelles qui suivent la correspondance de Rilke le conduisent à la genèse de la condition du poète, avec l'apparition des premières manifestations poétiques et l'évocation du surgissement de son inspiration.

Si ces lettres permirent à Franz Kappus de franchir le passage entre adolescence et âge adulte et de s'épanouir ailleurs que dans le domaine de la poésie et de l'écriture, les mots de Rilke vont toutefois bien au-delà d'une source d'apaisement et de réconfort.
Ils renferment une aura d'éternité et un caractère universel qui fait que chaque lecteur en quête de sens ou de beauté peut s'en imprégner, y puiser matière à réflexion et a même l'impression que ces mots pourraient ne n'adresser qu'à lui. C'est en partie cette universalité, cette réceptivité du poète allemand faisant fi des barrières du temps qui ont valu à « Lettres à un jeune poète » l'engouement d'un large lectorat.
Un livre tout en beauté et en profondeur …« plus on le lit et plus il semble qu'il contienne la totalité de la vie ».
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« Rien n'est moins capable d'atteindre une oeuvre de l'art que des propos critiques ». Bon c'est dit…on va tout de même essayer…

On entend souvent que l'expérience instruit plus sûrement que le conseil. Oui mais nous n'avons qu'une seule chance sur terre (d'où cette « insoutenable légèreté de l'être » découverte par autre praguois…).

Rainer Maria Rilke reçoit, au début du siècle dernier, les lettres d'un jeune aspirant poète, mais l'avis du maître praguois sur la poésie du disciple se révèle être un conseil beaucoup plus englobant et pénétrant.

Et les conseils, s'ils sont bien dispensés, à l'image de ceux de Rilke, sont un formidable accélérateur de vie et d'émancipation. Aurions-nous bien le temps de tout expérimenter, de tout tester ? Serions-nous où nous en sommes si nous n'avions jamais pris ou reçu conseil ?

Certes l'expérience du jeune poète validera ou corrigera les conseils prodigués par Rilke, mais le tuteur n'est là que pour redresser le tronc et s'assurer qu'il pousse droit vers la lumière, sans en passer par les affres des difformations. Les conseils du grand poète autrichien sont faits du même bois.

Peu importe que le jeune poète embrasse in fine une carrière plus commune, l'art sera sans doute plus proche de lui. Les réflexions de Rilke sur l'artiste et l'art, sur le paradoxe de l'artiste rappellent fortement le personnage de Wang-Fô de Marguerite Yourcenar, qui « aimait l'image des choses mais non les choses elles-mêmes ».
C'est-à-dire que l'artiste ouvre les yeux de ses concitoyens sur le monde sensible tout en évoluant souvent dans un monde déconnecté de la vie ou en considérant les gens comme des moyens au service de l'art et ainsi accusant un déficit d'empathie cuisant.
Rilke parle d'un « piège » et se réjouit de savoir que le jeune poète est entré « dans la vie active » comme nous dirions aujourd'hui et qu'il est « solitaire et courageux au milieu d'une dure réalité » car l'art est d'abord « une manière de vivre ».

Pour l'écrivain autrichien c'est une constante que les métiers sont « sclérosés n'ayant plus aucun lien avec la vie (…) pleins d'exigences, d'hostilité à l'égard de l'individu, imbibés en quelque sorte par la haine de ceux qui se sont résignés, dans une rancoeur muette, à la sécheresse du devoir. »

« Recherchez la profondeur des choses : l'ironie n'y descend jamais ». Ainsi, l'essentiel n'est pas de craindre telle ou telle voie professionnelle a priori mais de savoir de quel bois nous sommes fait, ne nous laissons pas envahir par l'angoisse ou la peur mais questionnons nos incertitudes, exigeons « des arguments » de sorte que : « Et votre doute peut devenir une qualité si vous l'éduquez ».

« Nous devons accepter notre existence aussi loin qu'elle puisse aller (…) c'est là au fond le seul courage que l'on exige de nous » cette résilience, cette confiance en ses capacités, cette désillusion salvatrice il faut la découvrir en soi, mais comment partir à la rencontre de soi ? Pour l'auteur pragois « ce qui est nécessaire se résume à ceci : solitude, grande solitude intérieure. Rentrer en soi-même et ne rencontrer personne pendant des heures – voilà ce à quoi il faut pouvoir parvenir. Être solitaire comme on était solitaire enfant. »

Lamartine disait que la poésie était la forme du langage la plus directe. C'est celle qui touche au Coeur, celle qui parle à Dieu, celle qui comprend la Terre. Dès lors plus de question à se poser sur le lien qui unit la poésie et la vie dans la correspondance de Rilke.

Désormais je crois, les lettres du jeune poète sont publiées, nous ôtant l'illusoire apanage, trop longtemps concédé, d'être les destinataires privilégiés des mots du maître en poésie.
Car nous aimerions tous recevoir une lettre de Rainer Maria Rilke, que nous soyons poètes ou non d'ailleurs... guettez le facteur sait-on jamais !

Qu'en pensez-vous ?
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Je n'avais jamais lu Rilke mais je connaissais sa relation particulière avec la belle Lou Andréas-Salomé. Ce sont ici les mots d'un poète qu'on découvre. Rilke traite de plusieurs sujets comme l'amour, la création, la solitude tout en répondant à Franz Kappus, un jeune homme âgé de vingt ans qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. L'auteur des lettres veut transmettre sa passion pour l'Art, il parle du sculpteur Rodin mais aussi de l'auteur Jacobsen. Les mots de Rilke nous touchent, nous transpercent et nous bouleversent. Ce petit ouvrage nous permet d'approfondir notre rapport à l'Art, l'auteur se place en véritable maître. Ce petit livre est précieux, il faut le transmettre que ce soit pour enrichir une culture littéraire ou pour le plaisir des mots. L'auteur nous offre un guide pour la vie grâce à des lettres inspirantes et profondes. Rilke est considéré comme l'un des plus grands poètes allemands du XIXe siècle et je comprends totalement pourquoi.
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Ces lettres sont à lire encore de nos jours, en priorité par ceux qui ne s'autorisent pas à écrire ou par ceux qui n'osent pas envoyer leur manuscrit à des éditeurs. Rilke se dresse face aux détracteurs des productions artistiques que sont les autres… et soi-même. Il faut y croire et persévérer. Au fond, le seul juge de la production naissante incombe à son maître. La critique n'est que littérature au sens bas du terme.
Véritable plaidoyer qui définit ce qu'est l'acte d'écrire, Les Lettres à un Jeune Poète n'omettent pas de souligner que la passion ne doit pas céder face aux loups, et aux spectres minant le for intérieur des auteurs.
Pris de stupeur en refermant l'ouvrage, je me suis posé les questions suivantes (brûlantes et grimaçantes) : combien d'oeuvres n'auront jamais été publiées en restant dans les tiroirs de leurs auteurs découragés, accablés ou abattus ? Combien de chefs-d'oeuvre déchirés, jetés dans l'oubli ?
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J'ai lu ce livre que j'avais déjà, et curieusement jamais lu, alors que je le connais depuis longtemps. Je l'ai récemment acheté à une amie qui a étudié la langue allemande : j'avais fait attention à prendre la nouvelle version avec les lettres de Kappus ; mais quand je me le suis racheté, j'ai pris la version qui ne comporte que les lettres de Rilke.
J'ai eu envie de lire ce livre, car ce poète allemand était un peu le maître à penser d'Etty Hillesum, il lui donnait de l'espoir durant la guerre puis en déportation, avec toutes ses oeuvres d'ailleurs, pas seulement les Lettres.

J'ai été admirative de la pensée de Rilke effectivement, et on voit se dessiner dans ces lettres une belle âme : bien qu'il ait une mauvaise santé, et voyage souvent pour essayer de trouver la paix intérieure, il prenait soin de répondre aux lettres du jeune homme, de lui donner des conseils qui l'aident à vivre et à endosser cette responsabilité d'être créateur. Il lui arrive aussi de décrire dans un passage bouleversant les eaux vives de Rome, les escaliers et les jardins, la nuit étoilée au-dessus de la ville, c'est magique, il a les mots.

Il est beaucoup question, dans ces dix lettres, de solitude assumée, de relation à la poésie, qu'on doit laisser arriver en travaillant sur soi, en se tenant prêt, mais qu'on ne peut forcer. L'auteur conseille fortement de s'inspirer de sa propre vie, ses propres sentiments, et d'y mettre la plus grande sincérité. Je sais que Rilke souffrait profondément lui-même de périodes sans inspiration, parfois pendant plusieurs mois ou années. Je ne connais pas Kappus, mais il semble que leur correspondance se soit peu à peu terminée, car celui-ci ne s'est pas détaché de la vie active, militaire, puis sociale, pour ne se consacrer qu'à écrire. Il a eu une petite réussite mondaine mais n'a pas été un grand auteur.

Si j'avais seulement lu les Lettres, j'aurais sans doute mis une note un peu plus élevée, car elles sont touchantes et vraies, mais les textes autour m'ont moins plu, j'ai trouvé son oeuvre un peu froide, distante, les textes font réfléchir mais ne m'ont pas touchée. Il faudrait que je découvre plus sur ses livres, mais ce ne sera pas dans mes priorités, plutôt si je retombe dessus par hasard.
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C'est en 1903 que Franz Xaver Kappus, alors jeune élève officier de l'École militaire impériale austro-hongroise, entreprend d'écrire à Rainer Maria Rilke pour lui demander conseil et lui confier ses doutes sur le travail d'écriture. Sans se connaître l'un et l'autre, les deux hommes vont entretenir une correspondance irrégulière mais qui durera cinq ans.

Au nombre de dix, les «Lettres à un jeune poète» sont en fait les réponses que Rainer Maria Rilke adressa à son jeune correspondant. Tout au long de celles-ci, avec une bienveillance et une sincérité édifiantes, Rilke confie que rien ne naît du travail du poète en dehors de la difficulté et du travail, que d'eux seuls peut éclore une réponse poétique aux trompeuses évidences, à une vision figée des choses. Difficulté d'être à soi, d'être dans la solitude, de se défaire des normes, d'assumer cet écart envers le conformisme ambiant sont tout ce que Rainer Maria Rilke va enseigner au jeune Franz Xaver Kappus.

La lecture des «Lettres à un jeune poète» a été une révélation pour moi. Je l'ai commencée sans pouvoir m'en défaire jusqu'à la fin. Empreintes d'un lyrisme et d'une sincérité vraiment touchante, elles sont une réflexion précieuse sur l'art de l'écriture, sur l'imaginaire poétique et tout ce qu'il suppose pour son auteur.
Je conseille vivement la lecture de ce recueil, une oeuvre incontournable.
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Ces lettres à un jeune poète m'attendaient bien sagement . Elles ont patienté beaucoup, trop longtemps peut-être ?Pas sur , Rainer-Maria Rilke prône la patience en toutes choses, j'ai donc sans doute ouvert ce recueil au moment adéquat.
Dix lettres, dix réponses au courrier de Franz Xaver Kappus un jeune poète avide de conseils. Dix lettres dans lesquelles Rilke s'exprime sur la création littéraire, sur la vie de l'homme qui se doit d'être seul et solitaire face au monde afin de pouvoir se trouver, sur l'amour, sur l'humain l'homme la femme telle qu'elle est amenée à devenir. Emotion, ressenti personnel .. Rilke dénie l'utilité des mots de la critique "qui n'aboutissent qu'à des malentendus plus ou moins heureux". Dix lettres écrites entre février 1903 et Noël 1908, dix lettres que Monsieur Kappus fera publier en Juin 1929 après la mort de Rilke.
Quel dommage que Mr Bernard Grasset ait jugé opportun de commenter ces textes ...je n'ai pas résisté , la tentation était trop grande je n' ai pas lu sa prose!
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On sait peut-être que l'oeuvre épistolaire de Rainer Maria Rilke atteint des proportions monumentales, et dépasse en quantité toutes les proses et tous les poèmes qu'il a pu écrire. C'est qu'en Rilke l'ami, le correspondant attentif, ne sont pas dissociables du poète. Rilke n'est pas un solitaire, mais un être de communication et de partage. Aussi, le recueil de lettres à un jeune poète détaché de l'ensemble de sa correspondance a-t-il un intérêt particulier : il ne connaît pas son correspondant qui ne lui donne à lire que ses lettres et ses poèmes, mais par la grâce de la lettre, il lui parle aussi bien de lui-même, que du métier de poète, ou si l'on veut, de la vocation poétique. Il l'inscrit au plus profond du secret des êtres, fidèle à une tradition née du romantisme dans laquelle être poète est d'abord un état, une élection, plus qu'une activité littéraire. Il a de belles pages sur ce thème.
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"Lettres à un jeune poète" est un court roman épistolaire dans lequel un jeune élève de l'école militaire Wiener Neustadt en Autriche entretient une correspondance avec le poète Rainer Maria Rilke entre 1902 et 1908.

Il s'appelle Franz Xaver Kappus. Il a une vingtaine d'années et aime lire la poésie. Il apprend par hasard que R.M. Rilke a été élève dans la même école militaire que lui il y a quelques années. Mais, étant de santé fragile, il a arrêté ses études militaires au bout de quatre années pour se consacrer à la littérature auprès de sa famille à Prague.

Kappus, jeune poète également, lui écrit une lettre pour solliciter son aide.

Contre toute attente, Rilke répond à cette lettre.

C'est alors le début d'une correspondance qui dure jusqu'en 1908.

"Je résolus dans l'heure d'envoyer mes tentatives poétiques à Rainer Maria Rilke et de solliciter son jugement. Je n'avais pas encore vingt ans et j'étais sur le point d'embrasser un métier que je ressentais comme exactement contraire à mes inclinations ; si j'espérais quelque compréhension c'était précisément de la part de quelqu'un comme le poète qui avait signé le livre "Mir zu Feier". Et sans que je l'ai vraiment préméditée, une lettre finit par accompagner mes vers ; je m'y livrais sans réserve, comme jamais je ne l'avais fait auparavant, et comme jamais non plus, par la suite à qui que ce soit d'autre."

J'ai beaucoup aimé découvrir l'auteur à travers ce texte empreint de douceur et de bienveillance. On y trouve les dix lettres que se sont envoyées les deux poètes au cours de ces années mais aussi deux textes intitulés "Le poète" et "Le jeune poète".

On y parle de solitude, d'amour, d'art, de littérature, d'inspiration et de sensibilité.

J'ai particulièrement aimé cette version bilingue en allemand et français dans la collection Poésie/Gallimard avec laquelle j'ai essayé de lire quelques passages en allemand.

Un très bon moment de lecture le temps d'un après-midi au soleil avec la plume de Rilke.
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