Une pièce à lire! Et si possible à voir car l'écriture de
José Rivera est très scénique, il donne tous les détails de mise en scène qu'il aimerait voir, notamment les jeux de lumières.
On a droit à une pièce dense, critique du monde de consommation, du capitalisme, de la dégradation des relations humaines, de la montée de la haine de l'autre, de l'étranger, du pauvre, de celui qui n'incarne pas assez la réussite.
Une pièce fantastique (voire délirante), apocalyptique où tout se dégrade, se délite au fil du temps. Dès le départ, la couleur est annoncée par l'ange, qui délaisse ses protégés.
Marisol qui vient d'être sauvée d'une agression voit pourtant le lendemain un article sur sa mort dans la journal. Difficile alors de savoir s'il s'agit d'une vision de l'enfer qui se précise ou simplement d'un monde sans Dieu et sans ange gardien, à la dérive, où l'argent et le nazisme sont l'image de la perte des personnages. le temps et l'espace n'existent plus. Seulement la peur d'être agressé, de mourir, et la quête désespérée de
Marisol pour retrouver son amie June.
Une pièce qui aborde aussi en filigrane la question de la hiérarchie sociale et de l'intégration par
Marisol, portoricaine (comme l'auteur...), qui continue de vivre au Bronx alors qu'elle semble avoir réussi professionnellement.