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sur 132 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pas mal du tout!!
« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie ». Baudelaire, la fenêtre.
Derrière la vitre de cette fenêtre, Adèle (ou Marianne), jeune femme anonyme, va vivre à travers une vie qu'elle va s'inventer. Elle va jouer le rôle de sa vie.
Elle endosse ainsi la fonction de petite amie de Mathéo, étudiant italien décédé au Bataclan le 13 novembre.
Elle va exister en tant que fausse victime parce que dans notre société il faut être quelqu'un.
Cette anti-héroïne usurpatrice sans identité, à la fois touchante et détestable, plongée dans cet état de confusion va vivre ses illusions, des vies rêvées et inventées grâce à une excellente construction du récit de la part de l'auteur.
Elle ne peut plus revenir en arrière. Elle n'a plus de repère. Plus d'identité propre.
Une belle découverte très bien menée.
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"You can fool all the people some of the time, and some of the people all the time, but you cannot fool all the people all the time."
Abraham Lincoln

« Elle voudrait lever la tête mais elle n'y arrive pas. »

Elle, c'est Adèle condamnée à douze mois de prison dont six avec sursis, au dernier jour de son procès.

Comment en est-elle arrivée là ?
Pour le savoir, il nous faut partir à rebours, remonter le temps, revenir à ce vendredi 13 novembre 2015.

Paris. Depuis sa fenêtre qu'elle ouvre chaque jour à la nuit tombée, elle épie ses voisins, se laissant aller à imaginer leur vie par-delà les fenêtres closes quand, soudain, le vacarme des sirènes se joint aux hurlements qui montent de la rue jusqu'à son appartement plongé dans le noir. La télévision, qu'elle allume, lui dit le drame qui s'est joué à quelques mètres de chez elle, à peine. Au matin, hébétée, elle voit se figer à l'écran un visage connu, celui de Matteo, étudiant italien et client du Cri du peuple, bar où elle travaillait avant que le patron, Jacques, ne décide de la congédier.

Adèle, c'est cette « recluse volontaire » de 25 ans, « dormant le jour, veillant la nuit ». Adèle, c'est cette fille sans histoire jusqu'à ce jour de « presque hiver » où elle décide de se donner une scène pour y créer le rôle de sa vie, celui de la petite amie de Matteo, une des victimes de l'attentat du Bataclan. Par un malsain tour de passe-passe, la mort du jeune homme devient le sauf-conduit de sa renaissance au monde.

« Elle a commencé à raconter une histoire, qui deviendrait rapidement son histoire, comblant des trous, ajoutant des liens pour que ça semble cohérent, sinon personne ne comprendrait. »

« Enfant triste qui n'avait trouvé sa place nullement », Adèle entre comme par effraction dans la famille de Matteo, profitant impudemment de leur désarroi.

La femme providentielle, c'est elle.

Ce roman, dont il serait faux d'écrire qu'il est sans surprise même si on connaît la fin, est celui d'une imposture forgée sous l'impulsion du moment par une jeune fille transparente, en mal de reconnaissance depuis l'enfance et désireuse de quitter l'ombre des coulisses pour les lumières de la scène.
Impulsion ?
Oui, de prime abord seulement. En effet, très vite, Adèle se révèle calculatrice, prudente, habitée par son rôle :

« Quand les parents se sont approchés, elle s'est levée et elle a fait ce qu'elle avait pensé être le plus naturel - mais qui pour elle n'était pas naturel du tout, premier acte d'une longue comédie, geste pensé avant que d'être senti, elle avait bien réfléchi à ce moment, décisif, tout se jouerait dans ces premières secondes. »

Ou, plus loin :

« la phase d'observation terminée, rideau levé, à elle de jouer, c'était son moment, son entrée en scène […] ce fut étonnamment facile, elle avait bien révisé, elle s'était entraînée. »

Ces allusions patentes à la mascarade qui se joue - je me risque à dire qu'elles auraient mérité plus de finesse - m'ont interdit toute empathie envers cette jeune femme. Comment Adèle a-t-elle pu tenir son rôle aussi parfaitement qu'elle a abusé un père, une mère, des associations d'aide aux victimes, des psychologues, avant d'être percée à jour ?

La construction non linéaire choisie pour donner à lire cette mystification est celle d'un roman polyphonique, qui alterne chapitres écrits à la 3e personne mettant en scène – le mot est juste - Adèle, et dépositions à la 1re personne faisant entendre la voix de Francesca, la mère de Matteo, éperdue de douleur, instinctivement méfiante mais qui ne pourra pas empêcher le « pillage organisé » du deuil, ou encore celle de Saïd, psychologue qu'Adèle n'aura aucun mal à berner, ce qui, je trouve, ne manque pas de sel, là où d'autres lecteurs seront peut-être amenés à penser que tout cela n'est pas très cohérent. Dans une moindre mesure, tous ceux qui ont croisé Adèle à cette époque-là (Jacques, le patron du bar, Thomas, aux Beaux-Arts où Matteo étudiait) prennent la parole pour raconter comment ils ont été floués. De simples pions sur le « terrain de jeu » d'Adèle.

L'écriture de Constance Rivière est aussi travaillée que les affabulations, les souvenirs falsifiés d'Adèle qui s'empare sans vergogne d'un drame national pour rider l'étale de son quotidien. Grandie dans l'absence d'une mère, auprès d'un père volontiers conteur, toujours entre deux départs, Adèle a ce besoin impérieux de (s')inventer la stabilité d'une famille, de (se) raconter une vie, fût-elle construite sur les sables mouvants du mensonge :

« Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidée à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? »

Tout porterait à un certain degré d'empathie... mais voilà, je n'ai jamais réussi à ressentir autre chose qu'une colère sourde, une rage latente pour cette « usurpatrice, menteuse, voleuse ». Les toutes premières pages ne cachent rien de sa difficulté à demander ce pardon qui libèrera bien tardivement le flot de ses larmes.

Pourquoi lui faudrait-il présenter des excuses pour, enfin, avoir pu exister ?

Puisque le dénouement nous est connu, l'intérêt de ce premier roman tient dans l'élaboration patiente d'une imposture et son dévoilement. "Une fille sans histoire" est écrit à bonne distance, ce qui le rend d'autant plus glaçant.

Premier roman lu pour la session automne 2019 des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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Lorsque l'équipe des 68 premières fois a décidé de m'envoyer comme première lecture Une fille sans histoire pour ma participation à cette nouvelle aventure de lecture, elle ne pouvait pas s'imaginer à quel point je serais happée par ce premier roman. Parfois des romans ont un écho tout particulier dans notre vie et ce roman est l'un de ceux-là.
Les premières pages d'Une fille sans histoire m'ont replongée il y a quatre ans au coeur d'une nuit qui a bouleversé ma vie. le roman de Constance Rivière a comme point de départ la nuit de l'attentat du Bataclan et attentats aux terrasses, la nuit du 13 novembre 2015. Cette soirée là, je n'étais pas au Bataclan mais à quelques mètres de la terrasse de la Belle Equipe… j'ai entendu les tirs, j'ai vu les gens courir pour fuir les scènes de mort, j'ai entendu les cris, les pleurs, les mots terribles « n'y allez pas, il y a des morts », j'ai vu la détresse des gens qui venaient de perdre sous leurs yeux leurs amis, leurs amours… j'ai couru moi aussi pour me mettre à l'abri et j'ai entendu les rues de Paris se vider des bruits des noctambules pour laisser la place aux sirènes des pompiers, des policiers, des ambulances… Alors ce roman en choisissant comme point de départ cette nuit terrible est pour moi marquant.
Ici point de récit des attentats, ils sont évoqués en creux d'une histoire qui me rappelle un fait divers autour de ce 13 novembre 2015 : une jeune femme s'était fait passer pour une des victimes du Bataclan afin de toucher une indemnisation avant que l'escroquerie ne soit découverte.
Dans le roman de Constance Rivière, on retrouve cette falsification du réel à travers le personnage énigmatique d'Adèle :
« 13 novembre 2015. Comme tous les soirs, Adèle est assise seule chez elle, inventant les vies qui se déroulent derrière les fenêtres fermées, de l'autre côté de la cour. Quand soudain, en cette nuit de presqu'hiver, elle entend des cris et des sirènes qui montent de la rue, envahissant son salon, cognant contre ses murs. La peur la saisit, elle ne sait plus où elle est, peu à peu elle dérive. Au petit matin apparaît à la télévision l'image de Matteo, un étudiant porté disparu, un visage qu'elle aimait observer dans le bar où elle travaillait. Sans y avoir réfléchi, elle décide de partir à sa recherche, elle devient sa petite amie. Dans le chaos des survivants, Adèle invente une histoire qu'elle enrichira au fil des jours, jouant le personnage qu'on attend d'elle. Les autres la regardent, frappés par son étrangeté, mais ils ne peuvent pas imaginer qu'on veuille usurper la pire des douleurs. » (présentation de l'éditeur Stock)
Adèle est un fantôme dans sa propre vie. Jeune fille abandonnée, seule, dont le passé reste mystérieux, Adèle se crée une histoire qui lui donne de l'épaisseur, du sens, qui l'enveloppe de vie alors qu'elle se sert de la mort pour vivre. Ce personnage est dérangeant, à la fois antipathique par ce mensonge qu'elle tisse et en même tant suscitant une sorte de compassion inexplicable. Sa solitude, son mystère, sa douleur d'être seule peuvent toucher le lecteur comme elle touche le personnage de Saïd et paradoxalement elle irrite, elle énerve par son culot à mentir à tous, ouvertement, persuadée que son mensonge, sa fiction, est devenu réalité.
Le roman est subtilement construit. Ici pas de mystère, on sait dès les premières lignes qu'Adèle sera condamnée pour cette supercherie, cette arnaque. Mais Constance Rivière par l'alternance entre le récit d'Adèle et les récits de Francesca, la mère de Matteo, Saïd ou le patron du bar, permet au lecteur de remonter le mécanisme du mensonge, de donner un double éclairage sur ce glissement de la réalité à la fiction et de la fiction à la réalité.
« Elle revivait dans ce drame, racontant encore et encore l'histoire dans laquelle elle s'était installée, pour que les mots lui donnent le poids de la réalité qui lui manquait » (Une fille sans histoire)
Le mensonge est la chair d'Adèle, son souffle. Et moi il m'a happée, dérangée et intriguée. J'ai aimé l'écriture de Constance Rivière, le sujet qu'elle a choisi : cette frontière mince entre réalité et fiction. Elle évoque aussi subtilement les maux de notre société : l'abandon, la solitude, le besoin d'être aimé et reconnu.
« Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? » (Une fille sans histoire)
En résumé : une entrée prenante dans l'aventure des 68 premières fois.
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Quand les mensonges deviennent plus forts que la réalité ou le roman d'une imposture. Et si le malheur des autres permettaient de se construire une identité afin d'échapper à la morosité du quotidien ? Et si, être à la place d'une autre apportait enfin le sentiment d'exister ? Mais, la vraie vie rattrape cette femme qui se glisse dans la peau d'une autre et veut être victime afin qu'on parle d'elle, afin que quelque chose lui soit donné ou rendu. Un roman glaçant.
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J'aime beaucoup les romans inspirés d'un fait divers, et celui-ci est intéressant. Constance Rivière s'inspire librement des différents cas de personnes qui suite aux attentats du Bataclan ont prétendu s'y trouver. Son roman est une analyse psychologique qui s'interroge sur les motivations du personnage, autres que financières. On est proche de la folie et en même temps je ne peux pas m'empêcher d'avoir de l'empathie pour cette jeune femme qui a toujours été ignorée. Finalement, elle est bien une victime elle aussi. J'ai quand même eu l'impression parfois que c'était un peu gros, mais peut-être que dans la débâcle, la capacité d'analyse est fortement réduite?
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Traumatisée. C'est ainsi que je pourrais me définir au lendemain des attentats du 13 Novembre. Comme chacun des français. Cette soirée restera à jamais gravée dans ma mémoire, même si épargnée dans un sens. Il m'a longtemps été difficile de sortir de chez moi sans criantes, de prendre les transports sans inquiétudes. L'impression de vivre en apnée permanente. D'être dépossédée des possibles qu'offrent la vie. Par la peur de vivre tout simplement. 
Puis le temps fit son oeuvre et pansa comme il pût les maux de l'âme. Mais je crois que mon subconscient n'a rien oublié. C'est seulement lors de mes premières pages de lecture que je compris sur quels faits l'intrigue était basée. Et ce n'est pas faute d'avoir lu, enfin d'avoir cru lire, le quatrième de couverture de prime abord. A sa relecture, je découvrais un tout autre roman qui s'offrait à moi. le déni a eu la part belle quelques instants.

C'est un exercice délicat auquel s'est livré Constance Rivière avec Une Fille sans Histoire. Elle se livre à l'examen clinique d'une imposture, celle d'une femme, Adèle, qui ne vit qu'à travers la douleur d'autrui. Qui puise sa substance dans ces vies qui ne lui appartiennent pas. "13 novembre 2015. Comme tous les soirs, Adèle est assise seule chez elle, inventant les vies qui se déroulent derrière les fenêtres fermées, de l'autre côté de la cour. Quand soudain, en cette nuit de presqu'hiver, elle entend des cris et des sirènes qui montent de la rue, envahissant son salon, cognant contre ses murs. La peur la saisit, elle ne sait plus où elle est, peu à peu elle dérive. Au petit matin apparaît à la télévision l'image de Matteo, un étudiant porté disparu, un visage qu'elle aimait observer dans le bar où elle travaillait. Sans y avoir réfléchi, elle décide de partir à sa recherche, elle devient sa petite amie. Dans le chaos des survivants, Adèle invente une histoire qu'elle enrichira au fil des jours, jouant le personnage qu'on attend d'elle. Les autres la regardent, frappés par son étrangeté, mais ils ne peuvent pas imaginer qu'on veuille usurper la pire des douleurs."
Adèle donc. Adèle, qui n'est personne dans sa vie. Marianne de naissance, Adèle de substitution. Et ce, depuis son enfance. Remplaçante d'une soeur morte née évoquée brièvement. Une vie seule avec son père qui lui comptait des histoires, en lieu de lui faire faire vivre une vie. Sa vie. Adèle qui ne vit qu'à travers les projections qu'elle se fait des autres, et des sentiments, des attentions qui peuvent les animer. Un drame lui fera franchir le pas de vivre cette vie fantasmée. le décès d'un jeune homme qu'elle ne connaissait qu'à peine. Les liens factices tissés a posteriori. La peine, la détresse, la colère, volées illégitimement à ceux qui en souffraient vraiment. La douleur des autres comme moteur et faire valoir. de la transparence à la postérité, par l'illégitimité.
La narration est intéressante, en ce qu'elle intercale des témoignages à la première personne, en subjectif, de qui est Adèle. A un point de vue omniscient, cristallisé sur la perception de cette dernière.Une mise en abîme d'une descente en enfer. Individuelle, mais surtout collective.
Quand j'ai réalisé le sujet d'Une Fille sans Histoire j'ai failli arrêté ma lecture. Mais ma curiosité l'a emportée. J'ai découvert une plume pudique et harmonieuse, celle de Constance Rivière, qui a su couvrir un sujet sensible et traumatique.
Bonne lecture à vous !

Lien : http://lesjolismotsdeclem.co..
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Adèle habite près du Bataclan quand se produisent les attentats du 13 novembre 2015. Recluse chez elle, elle ferme la fenêtre et vit les événements à travers son écran de télévision. Elle voit parmi les victimes, Matteo, un jeune homme qui fréquentait le café où elle était serveuse avant d'être renvoyée pour avoir fouillé dans la veste de… Matteo. le lendemain, elle se précipite vers le centre d'aide aux victimes et se fait passer pour la petite amie de Matteo. Saïd, psychologue de la Croix Rouge et Francesca, la mère de Matteo racontent leur version de l'histoire…
Inspiré d'histoires vraies, plusieurs personnes ayant été reconnues comme fausses victimes du Bataclan, par escroquerie ou besoin de prendre la lumière, le roman de Constance Rivière réussit à nous intéresser grâce à la multiplication des points de vue, la personnalité opaque du personnage d'Adèle prise dans un engrenage dont il est difficile de s'en défaire et la tension dramatique que maintient l'auteure tout au long du récit.
Partenariat Netgalley.
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C'est l'histoire de Angèle, une jeune fille au passé encombrant, en mal d'identité, invisible aux yeux du monde, et qui suite aux attentats du Bataclan, va chercher à exister aux yeux du monde en se faisant porte parole des victimes et notamment en s'inventant comme la fiancée d'un jeune homme qu'elle a rencontré lorsqu' elle était serveuse et qui est décédé dans ces attentats.
Une histoire surprenante et émouvante a bien des niveaux.
Dans la détresse de la mère du jeune homme (matteo) et du mutisme du père.
Dans la souffrance de saïd, le bénévole de l'aide aux victimes.
Et dans la souffrance silencieuse et insidieuse de cette jeune fille qui aurait besoin de comprendre son histoire pour la vivre.
Un livre extrêmement court et poignant, dont on aimerai connaître la suite, et dont on se demande quelle est la part de réalité.
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Une fille sans histoire se démontre être un roman réussi, à la fois sensible et brutal car nous mettant face à des contradictions, des appropriations qui nous hantent toutes et tous. Constance Rivière maîtrise indéniablement son récit et évoque de nombreuses thématiques clés inhérentes aux faits dont il est question (que ce soit le stress post-traumatique, la gestion de l'après).
Lien : https://unpalaisdepapier.ove..
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Adèle est une fille sans histoire depuis son plus jeune âge. Elle n'existe pour personne. Alors comme pour s'inventer une vie elle observe les gens et s'accapare la leur. Novembre 2015, l'attentat du Bataclan est dans tous les esprits et au lendemain de cette tragédie, Adèle recherche son ami, Mattéo, probablement mort. de là, elle invente une histoire, la sienne, la leur, celle que les autres veulent entendre.
« Avec l'attentat et la mort de Mattéo, elle se découvrait une nouvelle raison d'être. Elle revivait dans ce drame, racontant encore et encore l'histoire dans laquelle elle s'était installée, pour que les mots lui donnent le poids de réalité qui lui manquait. » « C'était le rôle de sa vie, et tout le monde lui était reconnaissant de le tenir si bien. »

J'étais sur la réserve en lisant le sujet du roman, peur de tomber sur un personnage haïssable car il s'agit tout de même de l'attentat du Bataclan. Et bien non ! Adèle est une fille paumée, que la vie n'a pas gâtée, transparente. Sans personnalité depuis tellement d'années qu'elle vit cet évènement comme un électrochoc. Celui qui va lui permettre d'exister, d'être quelqu'un et d'avoir sa propre histoire. L'autrice aurait très bien pu utiliser un autre fait pour traiter ce problème notable. Mais pourquoi se priver d'une détresse nationale pour en faire un joli premier roman. J'ai été bluffée par le réalisme de ce texte. Est-il inspiré de faits réels ? Tout est possible avec l'Homme. Je n'irai pas jusqu'à dire que l'attentat est insignifiant car c'est l'élément moteur mais le roman est basé sur l'humain dans sa construction aux autres. Une réflexion intéressante.

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/09/08/37621028.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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