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4,21

sur 736 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ahoooouuuuu ! Ahhooouuuuuu !
C'était un plaisir de me fondre à nouveau dans ce décor blanc immaculé des montagnes en compagnie de Jean-Marc Rochette.
J'ai retrouvé dans cette histoire celle de Et vous passerez comme des vents fous, sauf qu'ici c'est le loup qui prend la place de l'ours.
Gaspard est un vieux berger qui vit en ermite dans la montagne avec son chien. Il s'enferme dans la solitude, tout particulièrement après la mort de son fils militaire au Mali.
Alors, quand un louveteau blanc apparait dans le paysage, né d'une magnifique louve abattue quelques mois plus tôt en plein parc régional par Gaspard, ce dernier va s'enferrer dans une lutte à mort contre l'animal et son propre désespoir.
Une lutte qui va l'emmener très loin, au bout de lui-même et des à-pics rocheux.
Un conte noir mêlé au sang dans lequel le sombre l'emporte malgré la blancheur des glaces et des neiges. Conte qui donne à réfléchir sur la relation homme-animal sauvage, au coeur d'une lutte ancestrale pour les territoires.
Cet album aborde les relations complexes engendrées par ce retour à leur habitat naturel de prédateurs longtemps disparus des paysages avec lesquels les jeunes bergers (peu nombreux) doivent composer, dans l'espoir d'une cohabitation pacifiée plutôt qu'un affrontement sanguinaire.
Cependant, si la condition difficile des bergers, dont les aides financières de l'Etat ne compensent pas la perte d'un troupeau mené tout entier dans l'abîme par un animal déchainé est bien décrite, j'ai été moins séduite par cet ouvrage que par La dernière reine.
Dans ce récit pourtant simple, (ce qui n'est pas un problème en soi, mais là peut-être un peu trop simple à mon goût), il y a plusieurs incohérences ; Gaspard fait preuve d'une force de vie surhumaine pour un homme de son âge, à lui les iron-man pour vétérans ! Je me suis demandé s'il n'allait pas se transformer en godzilla armé de fulguropoings.
Par ailleurs, je n'ai pas bien compris si Gaspard vivait seul ou non puisqu'il est dit à plusieurs reprises qu'il est seul, mais aussi que sa femme a sombré dans une forte dépression au décès de leur fils, sans qu'elle n'apparaisse jamais dans le roman graphique, là n'est pas l'essentiel me direz-vous à juste titre, mais mon petit esprit cartésien a tiqué : bon alors, il est seul ou il n'est pas seul ? il faudrait savoir...
Même si le coup de crayon qui tranche à vif reste agréable, il ne m'a pas portée aux sommets cette fois comme La dernière reine l'avait fait. Ce Loup reste une belle aventure en montagne, vous pouvez enfiler raquettes et crampons !
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Sentiments mitigés après la lecture de cet album qui traite d'un sujet très controversé dans nos campagnes.

Le loup a t-il encore sa place dans notre univers obsédé par le besoin de toujours plus de sécurité?
La montagne reste un espace où le danger demeure bien présent: intempéries, avalanches, éboulements de rochers, glaciers menaçants, relief vertical, isolement et rudesse du climat en font un milieu peu favorable à l'activité humaine. Autrefois, peu de monde s'aventurait au-delà des alpages, en dehors des chasseurs de chamois et des cristalliers.

La présence des loups, venus par le sud des Alpes depuis 1992, d'Italie et d'Europe de l'Est, est une nouvelle menace pour les éleveurs et les bergers.
On le sait depuis nos premières Fables: les loups ont un goût prononcé pour les moutons, pauvres victimes immolées sur l'autel de la biodiversité.
Haro, donc, sur ce fauve qui met en péril notre quiétude et réveille les terreurs ancestrales. C'est donc sans hésitation que le berger va flinguer son ennemi héréditaire, en l'occurrence une louve, qui laisse un petit louveteau orphelin.

Jusque là, vous me suivez. Ensuite, le fait divers bascule dans le conte philosophique vaguement ésotérique.
En effet, notre louveteau pas encore sevré va survivre en trouvant sa pitance au milieu des vautours, et se transformer en vengeur impitoyable au cours de la deuxième partie. Car il en veut au méchant berger qui a tué sa môman.
Pour relativiser l'attitude radicale du berger, qui tire aussi sur les chamois, on le voit vider son gibier et déposer en offrande les viscères de l'animal tué, sorte de tribut versé en dédommagement à la Nature. Comme par hasard, c'est notre louveteau qui profite du festin.

L'année suivante, le louveteau, déjà devenu adulte (!) se paye le luxe de devenir chef de meute en éliminant le mâle alpha. Il peut ensuite assouvir sa vengeance en attaquant le troupeau du berger assassin et en envoyant les moutons se précipiter en bas d'un ravin. Fichtre! le berger se fâche tout rouge! Il aura la peau de ce loup-là! (aucune allusion à l'ex président brésilien)
Hurlant sa colère et sa rancune, notre berger se prépare pour le 3è acte de cette tragédie: la poursuite infernale dans la montagne, qui le conduira à la limite de ses forces, au bord de la folie.....

Je ne vais pas spoiler la fin de l'histoire, il faut laisser un peu de suspense. Car les péripéties ne manquent pas.

Pour conclure, je dirais que les invraisemblances du récit m'ont un peu gênée. L'auteur semble désireux de nous initier au monde de la montagne, mais ça reste un peu folklorique. Il ne prend pas parti entre protection de la vie sauvage ou protection de l'activité pastorale. Un peu Normand, le gars.
Le texte de Baptiste Morizot, en fin d'album, essaie de clarifier les choses, notamment le côté symbolique du récit.

Concernant les dessins et l'ambiance du récit, je dois avouer que je n'ai pas ressenti de grands frissons esthétiques. Pas de lyrisme ou de paysages bucoliques, on est pris dans une atmosphère de guerre et de mort, de sang et de haine. Rien à voir avec le Génie des Alpages ou Heïdi, c'est plutôt un western tragique à la Howard Hawks.

La prochaine fois, nous parlerons des trois Petits Cochons.
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Je ne répéterai pas ce qui a été dit par Junie dans une critique précédente qui résume assez bien mon impression: trop d'invraisemblance pour me séduire complètement. Il reste que cette BD met en évidence la contradiction entre les lois destructrices de l'activité humaine et celles de la nature dite sauvage que l'homme aimerait, dans le meilleur des cas, préserver. C'est bien mis en scène dans le personnage du berger qui du même souffle tue la louve et nourrit son petit pour mieux le poursuivre quand ce dernier devient dangereux pour son troupeau.
Bref, ça se lit bien mais les prétentions philosophiques ne m'ont pas convaincue d'avoir à faire au chef-d'oeuvre que d'aucuns y reconnaissent.
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Un histoire d'homme à loup ou plutôt une fable. Cette histoire fait penser au veille homme et la mer, une chasse jusqu'à la limite des corps, jusqu'au renoncement, jusqu'au respect du chasseur et de la proie.
Belle BD qui mets en valeur la haute montagne, les Ecrins et le loup bien sûr.
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Le Loup. Un animal emblématique de nos contes et légendes, souvent diabolisé et considéré comme un antagoniste de l'Homme. S'inspirant de cette actualité récurrente narrant les conflits entre les loups et les bergers dans nos montagnes, Rochette nous raconte la rivalité d'un vieil homme face à un jeune loup. S'engage un bras de fer entre les deux êtres vivants qui rappelle celui, plus maritime, du « Vieil Homme et la Mer » d'Hemingway.


La lecture de cette bande dessinée ne m'a pas plus emballée que cela. J'ai trouvé cette histoire, son texte et son propos bien trop convenus et simple. La simplicité n'est pas un défaut en soit lorsqu'elle permet de véhiculer les émotions attendues. Et pour moi, de ce côté-ci, c'est le néant. Cette BD est aussi froide que le climat hivernal s'abattant sur le Massif des Ecrins. Un sentiment renforcé par la dureté du dessin qui, là aussi, ne m'a pas charmé.


J'ai pourtant apprécié la vision anthropomorphique que pose le berger sur le loup, cette légère direction fantastique et philosophique prise par le récit. Celle-ci est d'ailleurs parfaitement expliquée dans la sublime postface de l'universitaire Baptiste Morizot.


Je ne partage pas l'engouement quasi-général pour cette BD qui ne laissera assurément pas un souvenir impérissable. J'aime être surpris, bouleversé, bousculé ou poussé à une quelconque réflexion en lisant un livre et je n'ai rien trouvé de cela avec celui de Rochette.
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