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sur 736 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au massif des Écrins, un troupeau de brebis se fait attaquer violemment, en pleine nuit, par une louve. Plusieurs d'entre elles meurent sous ses dents. Gaspard, le vieux berger, suivi de près par son fidèle Max, tire. Abat les brebis trop blessées mais aussi la louve. Il retire la balle logée dans son corps et retourne à sa cabane. Non loin de là, un louveteau affamé n'a d'autre choix que de s'abreuver du sang encore chaud de sa mère. Un louveteau qui n'oubliera pas l'homme qui vient de la tuer...

Deuxième attaque de l'année. Cinquante bêtes. Des brebis et des agneaux recouverts de sang. Des hurlements de douleur. Gaspard, ce vieux berger rustre, taciturne et complètement isolé dans son chalet, avait-il réellement d'autre choix que d'abattre la louve qui venait s'en prendre à ses bêtes ? Pouvait-il la laisser se repaître de ses animaux ? L'on pressent, dès les premières pages, dès le regard du louveteau posé sur sa mère, qu'une confrontation est inéluctable. Et c'est bien à cela que nous conduit Jean-Marc Rochette. Mais d'une manière si subtile, si poétique que le chemin n'en est que plus émouvant, parfois éprouvant. L'auteur, sans être moralisateur, cherche à montrer la complexité des liens entre les animaux et l'homme et la place de l'homme dans l'environnement. Une fable fascinante, mystérieuse et emplie d'émotions. Graphiquement, le trait épais, presque charbonneux et imprécis, apporte rudesse et âpreté à ce récit. L'ambiance est tout à la fois sombre, de par des couleurs obscures, froide, de par ce blanc immaculé, et rayonnante, lorsque la vie renaît.
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Au début, j'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Je me disais : encore une histoire avec un loup qui décime les troupeaux et qu'il faut abattre ! Car au début, bien sûr il faut comprendre Gaspard, notre berger, vivant seul avec ses bêtes et ses souvenirs, son fils, soldat, mort au Mali et sa femme complètement déboussolée depuis. Quelle peut être sa réaction première face au loup, n'ayant pour bagages mémoriels que peine et douleur ? La mort, la vengeance, car tout est la faute du loup.
Puis petit à petit se dessine dans ces hautes montagnes un autre scénario entre l'homme et le loup qui se poursuivent sans relâche. Pas un attachement sentimental non, mais une cohésion avec la nature, avec la vie rude sur ces hauteurs enneigées et gelées, avec un état de survie permanent où chacun, homme comme animal, doit trouver en lui et autour de lui les ressources nécessaires pour arriver jusqu'à demain.
Au final, une très belle histoire de partage, dans un monde où chacun peut trouver sa place.
Un conte ? Peut-être.

Quant aux dessins, très peu colorisés, ils sont souvent faits de hachures nettes et précises et donnent aux reliefs le mordant nécessaire pour ressentir le vent glacé de l'hiver montagnard.

Une BD qui met à l'honneur la montagne dans toute sa rudesse, sa violence et sa beauté, un paysage peuplé de loups et d'hommes, un territoire à partager, la nature n'est pas la possession de l'homme.
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Quelque part dans le massif des Ecrins.
Fatigué de perdre ses brebis, Gaspard abat la louve, laissant un orphelin pas encore sevré. Le petit loup deviendra grand, et ne s'éloignera jamais du berger-chasseur qui a tué sa mère. Pour solde de tout compte ?

Le nature writing, j'évite, je pars vaincue d'avance - je vais assurément m'y ennuyer. A fortiori dans des montagnes en hiver. Le froid, je n'aime pas, le blanc à perte de vue, ça m'angoisse (vive la verdure ou l'océan !).
Par contre les histoires de loups dans les contes et légendes me fascinent, lorsqu'on ne sait pas très bien ce qui se cache derrière la bête (cf. les contes traditionnels, la Bête du Gévaudan, 'La bête' de Chabouté, 'L'homme à l'envers' de Vargas...).
Rien de tel ici, il s'agit bien de lutte entre un homme et un animal, comme dans le 'Vieil homme et la mer' d'Hemingway.
Une lutte qui dure, qui devient une obsession pour Gaspard - il n'abandonnera pas. Une lutte qui se redéfinit.

Un bel album. J'ai aimé les expressions du loup, et bien sûr la question de notre place d'humain dans un écosystème, qui doit se poser en terme de cohabitation et non plus de domination.

Pour résumer et conclure, ces jolis mots de Baptiste Morizot (en postface) : « Un récit initiatique silencieux, dans lequel un homme occidental se libère des mythes belliqueux dont il a hérité, pour passer à des relations de respect mutuel et de réciprocité. » ♥
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Tout démarre avec une louve, tuée à l'intérieur du parc (dans le massif des Écrins, Alpes françaises) par Gaspard le berger, laissant un louveteau blanc orphelin. Ce dernier a grandi et tient à venger sa mère. S'en suivent une sorte de duel, puis de pacte entre ce majestueux loup blanc et le berger.

C'est un joli roman graphique, dans lequel il y a très peu à lire mais beaucoup à observer. Les traits et contours épais donnent le ton, c'est sombre malgré le blanc à perte de vue, en corrélation avec l'humeur de Gaspard. Les protagonistes sont rendus très expressifs, le loup surtout (très très beau quand il est représenté de face).

Le peu de texte est suffisant, puisque les dessins parlent d'eux-mêmes : paysages blancs abrupts, nuits glaciales et avalanches donnent ce qu'il faut en termes de dangers et sensations fortes. La rivalité entre l'homme et le loup est également bien retransmise.

Une belle histoire qui démontre que la nature sauvage a elle aussi des droits, que l'homme ne peut pas toujours avoir le dernier mot, qu'il y a toujours moyen de partager son "territoire". Une histoire pleine de hargne et de colère au début, qui se voit remplacée par une histoire pleine de sensibilité et de compassion sur la fin.

(Je déplore juste les scènes de chasse, certaines représentées tel un loisir et non comme une nécessité.)
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Ce récit est-il plausible ?

Gaspard est berger dans Les Ecrins. Une loup attaque son troupeau de moutons. Gaspard fulmine, prend son fusil et le tue. Il prend la précaution de récupérer la balle. Il laisse un louveteau qui n'est pas sevré orphelin. L'hiver arrive, les bêtes sont vendues. Gaspard chasse le chamois. Il tue ensuite une biche. Il laisse sur place les abats ce qui fait l'affaire du louveteau trop petit pour chasser. Pour Gaspard, le louveteau qui se nourri est une opportunité pour le tirer. Il y renonce. Il est trop petit. Que veut-il dire ? Que l'animal ne constitue pas encore une menace pour ses brebis et agneaux ?

Le beau temps est de retour. La nature se remet à vivre. Gaspard et son chien balade le troupeau à l'estive.

Des gardes s'adressent à Gaspard et lui parle du loup tué dans la réserve où le loup est protéger. Gaspard prend les gardes de haut, les invective, n'est pas prudent dans ses propos. Il a but. Nous ne savons pas qui l'a tué, disent les gardes. Nous n'avons pas retrouvé la balle.

Un loup et une louve arrivent dans Les Ecrins. le louveteau a un an et défend son territoire. Un combat s'engage entre mâles. le louveteau sort vainqueur. La femelle s'approche en position de soumission. Elle fait allégeance. Elle est repoussée. Ce n'est pas le moment de former un nouveau clan. le temps s'écoule et rebascule en saison d'hiver. le loup est invisible. de vallée en escarpement rocheux enneigés, Gaspard son fusil en bandoulière va à sa recherche. Il fait moins quarante degré la nuit.

Jean-Marc Rochette dépeint un homme courageux, téméraire, qui brave des dangers extrêmes. Il connait la montagne. Il a habité à Grenoble. Comme alpiniste il a fait beaucoup de montagnes. Suite à un accident, il est devenu scénariste, peintre, dessinateur.

Des questions sous-tendent le récit. A qui le territoire ? Au loup ou au berger avec son troupeau. La place repose-t-elle sur le principe de la loi du plus fort ? Y a-t-il une façon de procéder pour que loups, berger et moutons puissent vivre en coexistence.

Gaspard était-il raisonnable à faire tout ce qu'il a fait ? Ce texte traduit-il la réalité de ce que vivent les loups ? Mon analyse avait tendance à se construire sur ce que j'avais appris des loups lors d'une conférence donnée par un spécialiste.

Les images traduisent bien, le froid, la nuit, les menaces, le danger, la loi du plus fort…

Le loup est un chainon de la prédation dans l'écosystème.

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Ode à la montagne et à la nature, c'est l'histoire d'un berger dans le massif des Écrins, une rencontre avec un loup, une histoire de vengeance, de haine entre l'homme et l'animal. C'est un thème classique, on retrouve la trame de “L'ours” de Jean-Jacques Annaud. J'ai beaucoup aimé le traitement graphique totalement en harmonie avec le sujet, je connaissais Rochette pour la série “Le Transperceneige”, ici on le sent à son aise, dans un récit plus intimiste, avec un personnage un peu sauvage. Son travail au pinceau est d'une efficacité expressionniste, dure, violent et d'une grande justesse. L'isolement est superbement rendu, il y a une belle ambiance, j'ai été totalement embarqué par cette histoire, simple mais belle.
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L'histoire se déroule dans les Alpes , dans le Parc national des Écrins, un berger va perdre des brebis, attaquées par une louve. le berger chasse la louve et la tue. Elle laisse un louveteau, qui va s'abreuver de son sang pour survivre.
Gaspard, le berger est très solitaire, isolé dans son chalet, mis à part le facteur qui lui rend visite.
Notre louveteau va bien grandir et ne porte pas les hommes dans son coeur et un en particulier.
Dans ce livre, les dessins mettent en valeur la nature, les montagnes et les animaux, ce que j'ai beaucoup aimé. Cet album est également poétique comme une fable.
J'adore la montagne, et là l'auteur m'a régalé et donné envie de lire ses autres livres.
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Nous voilà de nouveau dans le Massif des Écrins  et de l'Oisans avec Jean Marc Rochette. Comme dans Ailefroide, altitude 3954, Jean Marc Rochette met la montagne au centre de son histoire. Ailefroide, altitude 3954, était un récit initiatique sur ces montagnes de l'Oisans que chérit Rochette. de même le loup est un récit initiatique, épique où l'homme affronte la bête. Mais est il si simple de désigner l'homme et la bête. Qui est le plus féroce et le plus retors ?
Au fil de la Bd nos certitudes s'affaissent. La bataille que se livre Gaspard, le berger , et le loup nous entraîne dans des réflexions profondes sur la survie, l'archaïsme, la coexistence.
 Cela devient oppressant, étourdissant et le dessin de Rochette magnifie l'histoire.
La montagne omniprésente apporte au combat de l'homme et de l'animal une force extraordinaire.
L'utilisation du bleu presque noir ,associé au blanc gris de la neige et de la montagne conforte cette vision mythique des sommets.
Enfin que dire des regards de Gaspard ou du loup. le trait est pour ainsi dire abstrait et pourtant que de vie, d'humanité dans ces regards .
Enfin quel plaisir de retrouver les lieux , les noms , les couleurs de ce Massif des Écrins qu'il m'arrive de parcourir l'été au cours de randonnées.
Sans oublier le clin d'oeil à  Gaspard de la Meije au travers du berger.
En conclusion une Bd qui prend de la hauteur dans toutes les sens du terme.
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Y a-t-il assez de la place pour les bergers et pour le loup dans le massif des Ecrins ? Le berger Gaspard pense que non et en tire les conséquences, avec son fusil, du moins quand il en a l'occasion. En effet, l'animal est intelligent et a vite appris à se méfier de l'homme.

Un combat s'engage entre Gaspard et un loup blanc, et l'on ne sait qui de l'homme ou de l'animal vaincra l'autre.

L'histoire prend des allures de fable, mais qu'importe la crédibilité.
C'est sur la place de l'homme sur terre que nous invite à réfléchir l'auteur, ainsi que l'explique merveilleusement bien en postface Baptiste Morizot (maître de conférences en philosophie à l'Université d'Aix-Marseille, spécialisé sur les relations entre l'humain et le reste du vivant).

Un bel ouvrage.
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Un berger retranché des hommes dans sa montagne, le massif des écrins.
Un combat entre homme et loup va se jouer sur plusieurs saisons sur fond de rivalité de territoire et est guidé par un esprit de vendetta pour l'un et de curiosité et intelligence pour l'autre.
Cette nature sauvage est magnifiée sous les traits de Rochette, dessins flous sans précisions et couleurs pastels donnant un rythme, une temporalité saisonnière ou du jour passant.
Bel ouvrage, joli récit révélant bien la rudesse de ces endroits où peu d'Hommes décident d'en éprouver l'hostilité.
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