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EAN : 9782021182903
302 pages
Seuil (19/02/2015)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Après vingt-six ans de brouille, Murilo, un journaliste sportif qui a connu son heure de gloire dans le Rio des années 60, convoque son fils Neto à des rendez-vous de pêche ponctués par le visionnage des grands moments du football. Vouant une véritable haine à ce père tyrannique, Neto attend une demande de pardon et une explication sur la disparition de sa mère, Elvira. Mais Murilo se contente de lui remettre un manuscrit où il est question d'un joueur de football v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un roman captivant ! Enorme coup de coeur pour Dribble.

Qui es-tu Neto ?
« Qui tu es, toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? Ferme-la, Ecureuil fou. »
« Ah, Tiziu. Qu'est-ce que je vais faire de toi ? »

Le narrateur, Neto, et son père, Murilo, se livrent une bataille sismique depuis plus de quarante ans, d'une naissance à une mort annoncée et dont l'apogée se situe autour d'un petit étang entouré de pierres.

C'est un magnifique roman qui retrace une partie de l'histoire du Brésil avant, pendant et après la dictature au travers de la vie de chacun de ces deux hommes, histoire politique, sociale et footbalistique.

Cet auteur réussi un roman percutant qui touche à tout avec brio et met en lumière la culture profonde du Brésil, culture populaire, livresque, et l'importance de ce réalisme magique qui donne une puissance au récit. J'ai beaucoup appris avec régal, notamment grâce aux renvois qui m'ont permis de saisir finement ce que Sérgio Rodrigues voulait faire partager. Grand merci aux traducteurs pour cette aide 😊

La construction même de l'histoire est subtile, sans jamais perdre le lecteur, l'auteur nous plonge avec maestria dans une syncopée familiale, personnelle aussi à chaque protagoniste, pour former un tout magnifique et dramatique.

J'ajoute que les personnages secondaires sont complexes, l'auteur arrive à nous immerger dans d'autres temps, diverses vies sociales grâce à la résonance de tous ces protagonistes. Chapeau bas.

Et d'un coup, je relis les citations mises en exergue au tout début du roman… Splendide !

« le temps bifurque perpétuellement vers d'innombrables
futurs. Dans l'un d'eux je suis votre ennemi. »
Jorge Luis Borges,
« le jardin aux sentiers qui bifurquent »
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Tout le monde le sait : au Brésil, le football est une religion. Son histoire, ses destins fabuleux (Pelé) ou brisés (Peralvo) sont au coeur de Dribble, un roman à contrepieds déstabilisateurs de Sérgio Rodrigues. Plus qu'une toile de fond, le fútbol régit les relations, complexes, entre un père, célèbre chroniqueur sportif, et un fils, qui n'a jamais trouvé sa place dans la société, alors que le premier est sur le point de mourir. Les deux sont bien obligés de se rapprocher avec au dessus d'eux l'ombre de la mère, suicidée bien des années plus tôt. le livre est à son meilleur quand il décrit les séances vidéo que le père inflige au fils pour lui raconter les hauts faits de son sport et par la même occasion l'histoire de son pays, en particulier la dictature militaire. le football brésilien catalyse et exacerbe tous les particularismes de la société avec ses différentes strates et un racisme qui se manifeste avec virulence. Fait de ruptures de tons et d'intrigues incessantes, Dribble peut sembler parfois confus dans sa luxuriance narrative alors que son style, lui, reste classique et agréable à lire. Sérgio Rodrigues use de l'art de la feinte jusqu'à un dénouement totalement imprévisible entre l'attaquant (le père) et le défenseur (le fils). Nul doute qu'une bonne connaissance de l'histoire contemporaine brésilienne et des hérauts de son sport favori aide grandement à saisir toutes les nuances et les références de ce roman foisonnant.




Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Une livre sur le football, voilà qui était alléchant. Ce livre je l'ai gagné, grâce à une participation à Vendredi Lecture, et j'ai été heureuse de recevoir ce roman ayant pour thème un sport que j'aime beaucoup. Malheureusement au fil des mots, j'ai été déçue par ce que je lisais. Bien sûr cela parle de football et pas de n'importe lequel ! Un des meilleur football de notre petite planète : le brésilien et en plus celui des année 70 avec l'avènement d'un des plus grand joueur de l'histoire foot : Pelé.
En fait il y a 3 histoire dans ce roman, celle de Murilo, celle de Neto et celle du fooball. Les histoires de Murilo et Neto s'entrecroisent mais j'ai eu beaucoup de mal à voir où était le lien qu'il y avait entre ces 2 histoires et celle du football. Il y a de temps en temps une comparaison qui a du sens mais à part ça je n'ai pas accroché. le football est là pour donner une note explicative mais c'était un peu trop compliqué pour mon esprit, les liaisons ne se sont pas faites. C'est dommage car le résultat aurait pu être plus agréable si les références footbalistiques n'avaient pas été aussi nombreuses.
Par contre les relations père - fils racontées tantôt par l'un tantôt par l'autre sont très bien écrites et fortes en sentiments. Quant à la fin elle tout simplement... surprenante ! Je ne m'attendais pas du tout à ce dénouement.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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Sergio Rodrigues "Dribble"
Le livre ne m'a pas déplu globalement, mais je trouve que celui-ci est trop désordonné.
A mon avis l'histoire part dans tout les sens.
Mais j'aime que l'auteur revienne sur l'histoire du football brésilien et 'l'incorpore dans l'une des relations les plus complexes après celle de la femme, la relation entre père et fils.
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critiques presse (1)
Lexpress
27 avril 2015
Visite après visite, de parties de pêche en visionnages de matchs, l'intrigue se noue, les métaphores se déploient, sous la plume habile de Sergio Rodrigues, talentueux journaliste.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Et soudain la cloche de l’église sonnait l’Ave Maria, c’était la fin du match, plusieurs joueurs venaient échouer au bar, mais Peralvo ne les accompagnait jamais. Il disparaissait dans la poussière rouge parmi ceux qui se dispersaient avec leurs longues ombres à travers les rues de terre. Alors le Zé allumait l’ampoule suspendue à un fil jaune au toit de zinc et les hommes, qui une fois de plus se rendaient compte qu’ils étaient soûls, tristes figures abandonnées au bord d’une autre nuit, restaient longtemps silencieux, avec Cascatinha et Inhana à la radio, dans une chaleur que l’obscurité ne faisait pas baisser. Ils ruminaient une conclusion implacable : la vie était une fumisterie devant laquelle il n’y avait rien à faire, sinon s’enfiler encore une cachaça et repousser le plus longtemps possible l’heure du retour à la maison. Merequendu, bourbier, berceau et tombe, Merequendu, va te faire foutre. Toute la connerie de l’espérance humaine.
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La prose réaliste anglo-saxonne correspondant à un jeu avec peu de coups de pied, tout en angles droits et en vitesse, pour arriver à la ligne de fond et croiser le ballon afin que d'implacables spécialistes des coups de tête le plantent dans les filets. Toujours la même manière, toujours efficace, au moins jusqu'à ce que ça devienne prévisible et facile à bloquer. Hammett et Hemingway, attaquants de la sélection de langue anglaise. Et ensuite le football qui allait gagner le monde, explorer un océan de styles alternatifs qui répondaient à la sévérité de cette économie de moyens. Et c'est là qu'entre dans la danse la prose poético-picaresque de Garrincha, qui filtrait la réalité avec des gags de cinéma muet. Et voilà qu'apparaissent les étranges raccourcis épistémologiques de Cruyff. Le modernisme style arche du Palacio da Alvorada dans les coups de pied de Gérson, le réalisme magique de Maradona. Le monologue intérieur sinueux de Di Stefano, l'expressionnisme d'un Puskas ou d'un Heleno, le quasi-dandysme nabokovien de stylistes comme Didi, Falcao et Zidane.
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Sur le décor d'un pays en pleine dictature, galvanisé par la troisième victoire de la Coupe du Monde au Mexique, la silhouette de Murilo était celle d'un géant. Ses petits livres de la série *Qui est-ce ?* avaient un tirage à six chiffres, et, avec la bénédiction de ministère de l'Education et de la Culture du général Médici, ils avaient été adoptés dans toues les écoles du Brésil. Rebondissant au cœur d'un flipper de chroniques, de conférences, de tables rondes à la radio et à la télé, le charisme du personnages faisait le reste.
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Ils passaient des nuits blanches en musique, ils bavardaient jusqu'à ce que l'aube entre dans l'appartement de la place Santos Dumont - de toute sa vie, jamais il n'effleurerait de si près l'idée d'éternité. Il compensait l'absence de sommeil en somnolant le matin suivant dans la salle où il avait cours, activité qui n'était pas inscrite parmi les matières du cursus mais en laquelle les étudiants de l'Eco avaient une longue tradition d'excellence.
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"Plus de quatre-vingt dix pour cent du public n'avait accès au football qu'à travers la radio, et à la radio n'importe quel match de troisième catégorie disputé mollement entre des joueurs bedonnants se transformait en un combat plein de cris et de fureur. Toutes les cinq minutes les narrateurs faisaient accomplir à une andouille minable un exploit digne des dieux de l'Olympe. Bien entendu, ce déphasage entre les mots et les actes n'était pas viable à long terme, il ne pouvait pas se poursuivre indéfiniment. Et comme on ne pouvait pas obliger la narration radiophonique à rester sobre, il n'y avait plus qu'une chose à faire : transformer la réalité. Voilà comment le football brésilien est devenu ce qu'il est aujourd'hui : en grande partie à cause de l'effort surhumain que les joueurs ont eu à accomplir pour se maintenir à la hauteur des mensonges que débitaient les journalistes de la radio.
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