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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un roman de l'attente. le narrateur raconte les préparatifs et les repérages d'une tentative insensée, ubuesque, celle de la traversée du détroit d'Ormuz à la nage par un personnage mystérieux jusqu'au bout. Nagera-t-il, nagera-t-il pas, parviendra-t-il, sombrera-t-il ? En filigrane, il y a la guerre, partout, dans ce qui est la poudrière maritime de la planète, ce détroit contrôlé par l'Iran qui permet au pétrole de s'évacuer à coup de tankers géants vers le monde. Traverser cela à la nage, affronter les courants, les patrouilleurs, les destroyers, les Pasdaran, les ayatollahs, tout ça à la nage ? Insensé. Alors, le narrateur joue au narrateur: il est là pour planter le décor, pour faire vivre l'attente du dénouement. Par une écriture pointilleuse et méticuleuse, Jean Rolin narre l'impossible, l'irréel en le plantant dans le cadre de cette actualité poignante, celle du Golfe Persique. Il y a quelque chose du Rivage des Syrtes de Julien Gracq (peut-être le meilleur roman du XXème siècle, soit dit en passant) dans cette description lancinante et dans l'exaltation decette sensation d'attente. A lire pour qui aime la littérature. A déconseiller pour ceux qui aiment les histoires.
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Après les brumes islandaises, me voici avec les nuages de sable du détroit d'Ormuz.
Petite question. Savez-vous où si situe ce détroit ? Vaguement ? Comme moi ! Pour la bonne compréhension de ce nouveau Rolin, j'ai sorti la carte de géographie.

Je suis allée en Palestine avec Chrétiens . Je l'ai laissé cheminant sur les canaux de France avec Chemins d'eau ; dans ma pile, il est à Los Angeles, mais bon, je sentais une urgence à lire Ormuz.

J'ai pris une leçon de géopolitique. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse y avoir autant de bateaux dans le Golf Persique ; un tiers du pétrole mondial passe par le détroit d'Ormuz. le trafic est amplifié par la contrebande de produits divers et variés à destination de l'Iran. Quant aux riverains ce sont l'Irak, Iran, les Emirats et autres Sultanats.

Ici, le narrateur, sert de « nègre » à Wax, un aventurier, ornithologue (il sait distinguer des goélands de Hemprich des goélands à iris blanc), passionné de batailles navales « asymétriques », qui veut traverser le détroit. Il doit décrire précisément toutes les faces de sa prouesse, enfin, s'il y arrive, car dès les premières lignes du livre, Wax a disparu !

Le narrateur continuera son travail de précision en répertoriant tout ce qui se trouve le plus proche du détroit d'Ormuz, c'est noté dans le contrat que Wax lui a établi. Il doit donc noter « toutes les créatures et tous les objets, depuis les plus vastes, telles des installations portuaires ou une ligne de métro, jusqu'aux plus restreints, tels une cabine téléphonique ou ce crocodile australien, susceptibles d'être décrits, chacun dans sa catégorie, comme "le plus proche du détroit d'Ormuz". » Voici le coeur de ce roman et de l'écriture de Jean Rolin. Les descriptions précises sont toujours émaillées là d'une réplique cinglante, là d'un trait d'humour, là d'une précision historique... Les phrases, longues montrent son souci du détail. On sent un Jean Rolin à l'aise au bord du Golf Persique à nous parler de géopolitique, de commerce, de guerre, de contrebande, sans oublier les descriptions des animaux.

Ormuz n'est pas un livre qui se dévoile immédiatement avec ses parenthèses, ses tirets, de retours en arrière. Pourtant, c'est cela qui en fait le sel. le regard humain, ironique, minutieux de Jean Rolin, son amour des paysages, sa minutie ; j'ai aimé me perdre dans les pages de ce livre. J'aime l'écriture de Jean Rolin.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le narrateur est chargé d'écrire les exploits de Wax, un personnage énigmatique, plus très jeune, qui a le projet de traverser le détroit d'Ormuz à la nage. Ce détroit, c'est le point le plus "chaud" du globe, en effet c'est par lui que transite trente pour cent du pétrole mondial et c'est lui qui assure l'accès du golfe persique à la mer d'Arabie puis à l'océan indien à l'Irak, aux Emirats arabes unis, au Koweit, Qatar, Bahrein, Oman et à une partie de l'Iran. Autant dire que sa surveillance est toujours au maximum car son blocage aurait des conséquences dramatiques sur le plan mondial. Donc notre Wax va et vient dans ces contrées inhospitalières, nouant des contacts discrets, s'intéressant aux oiseaux, peaufinant son projet. Le narrateur, lui, part sur ses traces après sa disparition (c'est la première phrase du livre...) et explore ces lieux qui lui inspirent d'incessantes réflexions...


Je dois d'abord dire que j'étais sûre d'avoir déjà lu des livres de Jean Rolin (avant mon blog), Port-Soudan, L'invention du monde, tous tournant autour du récit de voyage sans vraiment en être. Mais le style d'Ormuz m'a mis la puce à l'oreille, je ne me souvenais pas de ce style très particulier... Renseignements pris, en fait ce sont les livres d'Olivier Rolin que j'avais lus. Et re-renseignement re-pris, ils sont frères ! Avouez que j'avais des excuses pour les associer !


Donc je reprends mes commentaires sur le style particulier de Jean Rolin, fait de descriptions méticuleuses, de digressions innombrables, d'apostrophes au lecteur et surtout d'un humour subtil qui allège le tout. Un peu interloquée au début, j'ai été aimantée par ces phrases à la longueur toute proustiennes et par ces divagations poétiques mais néanmoins très précises sur les lieux, les gens, les pétroliers,... Tout est prétexte au déploiement d'une écriture riche et originale et je pense que je poursuivrai la lecture de cet auteur et de son style jubilatoire où l'on prend plaisir à se perdre !
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Dans cet étonnant bouquin, on sait exactement où on se situe géographiquement, il ne manque aucun détail. Pour le reste, par contre, c'est moins clair. Je me suis demandé tout au long de cette lecture où l'auteur voulait m'emmener, j'étais perdue mais je n'ai pas pu décrocher. J'ai navigué au hasard entre les sous-marins, les pétroliers, les porte-avions, entourée d'animaux inconnus, dans des endroits lointains et j'ai aimé ça.

La quatrième de couverture m'avait attirée ; l'histoire d'un type, "Wax, un personnage aux contours indécis", qui "a formé malgré" le danger, "le projet de traverser" le détroit d'Ormuz "à la nage". Y parviendra-t-il, avec l'aide du narrateur et en dépit de difficultés innombrables, ou bien va-t-il plutôt se noyer dans le détroit, pour finir ?"

Lire ce livre n'est pas une aventure facile. le genre de roman qui ne fait pas rêver, et pourtant tellement bien écrit, hyper réaliste, d'une précision folle, qu'il m'a captivée.

http://levoyagedelola.wordpress.com/
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J.Rolin est un écrivain voyageur, son livre est un déroulé d'histoires, de faits, de rencontres, de beautés et de salissures, tel que le voyageur avide d'espace découvre quand il avance là ou le Top Ten ne met jamais les pieds. Un bon Atlas ou Google earth sont les outils nécessaires pour le suivre, c'est toujours curieux et atypique. le fil rouge a peu d'importance, ce Wax qui veut traverser le détroit D'Ormuz à la nage est un petit grain de folie, sympathique tout au plus, c'est le style et le rythme de sa narration qui nous ouvre des horizons, et nous invite à une séquence grand large.
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