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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rotella en bon journaliste s'appuie tout d'abord sur une documentation impressionnante. Une plongée dans le monde des migrants et des trafics en tout genre, corruption, magouilles politiques, violences sous sous-jacentes, portée par des personnages complexes, Sébastian Rotella signe un polar musclé, qu'on lâche à regret tant le rythme sans temps morts est drôlement mené. On tremble pour les destins de Valentino Pescatore, Léo Mendèz et Isabel Puntès, héros attachants dans cette « guerre » ou tout les coups sont permis. Ça lorgne du côté de Winslow du plus bel effet. Excellent.
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Un titre en anglais, un auteur français, une frontière aux accents espagnols…

Combien de fois je suis passé devant cette couverture si intrigante de « Triple Crossing » exposant à merveille cette ligne de séparation marquée par ces poteaux en bois et leurs zébrures dessinées par leurs ombres portées ?

Suscitant la curiosité, j'ai lorgné pendant des mois devant ce petit pavé de cinq cent pages écrit par Sébastien Rotella, un auteur français dont je n'avais jamais entendu parler et qui se permet tout de même d'écrire sur l'Amérique et le trafic de drogue. Gonflé le type, non ?

Et voilà qu'un jour de mai, j'ai l'occasion d'emprunter ce roman en même temps que « Nymphéas noirs » de Bussi. Cloches de Pâques passées, deux bonnes pioches tirées ?

« Triple Crossing » en main, je découvre dans sa biographie que Rotella est reporter résidant aux Etats-Unis, qu'il a reçu plusieurs prix pour ce premier roman écrit en 2011 et enfin que… ce livre a été traduit en français. Ce n'est pas « Sébastien » comme écrit dans Babélio mais Sebastian avec un A ! Triple buse…

Malgré tout, je ne vais pas me laisser abattre par ce roman américain qui requiert une certaine connaissance de … l'espagnol. Bienvenido a vostros !

Mais oui, bien sûr. A la frontalière entre les États-Unis et le Mexique, les migrants clandestins qui cherchent à franchir la ligne de barbelés sont Mexicanos, honduriens, vénézuéliens…

Et lorsqu'ils se font appréhender, Valentin Pescatore, agent de patrouille, prend son métier très à coeur. Natif d'Argentine, il converse dans la langue des migrants et se prend de compassion pour les plus désoeuvrés d'entre eux.
Mais, cette fois, Pescatore a pris surement trop à coeur son métier lorsqu'il il franchit la frontière pour poursuivre Pulpo, un passeur, dans les rues de Tijuana au Mexique.

Pris sur le fait, Valentin va devoir coopérer avec Isabel Puente, une responsable du FBI au corps de rêve, afin d'infiltrer la mafia mexicaine dirigée par les Ruiz Caballero…

Après une première partie difficile à digérer avec les très nombreux personnages rencontrés, l'immersion dans le monde de la mafia mexicaine et la collaboration avec le FBI s'avère le meilleur moment du récit.
Le dernier tiers du roman dans la zone de la « Triple Crossing » m'a laissé quelque peu sur ma faim malgré des rebondissements plutôt bien maîtrisés.

Pour relativiser mon avis, lorsque l'on a lu le chef d'oeuvre du genre de Don Winslow « La griffe du chien », la barre est sacrément haute, voire impossible à franchir. Et comme Rotella ne rime pas avec Lavinellie, le roman culte de Winslow l'emporte par ko, l'épilogue de «Triple Crossing » ne faisant pas le poids avec la fin éblouissante de plus de deux pages de « La griffe du chien ».

Même si je savais que le match était quasiment perdu d'avance, le roman de Rotella s'avère captivant et très bien documenté sur le monde souterrain du trafic de drogue mexicano-sud-américain. Pour atteindre les sommets du genre, bien que multilingue, Rotella necesita un dia de 26 horas. (1)

Note : 3,5 \5

(1) Equivalent d'avoir du pain sur la planche en argentin (avoir besoin d'une journée de 26 heures). En ce qui concerne ses aptitudes linguistiques, il faut dire que Rotella est né d'un père italien et d'une mère espagnole et qu'il vit actuellement en Californie.
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Bienvenue sur la Ligne, celle qui sépare le Mexique des États-Unis. Tout y est beau, calme et les clandestins qui tentent le passage sont accueillis par les agents de la patrouille frontalière américaine…

Bon, retour dans la réalité : non, ce n'est pas un endroit où il fait bon vivre et gare à ceux ou celles qui se font choper par les agents de la patrouille frontalière américaine !

Le seul qui soit humain, c'est Valentin Pescatore, jusqu'à ce qu'il franchisse la ligne et ne se retrouve du côté obscur de la Force.

Enfin, pas de son plein gré… Valentin va devoir coopérer avec Isabel Puente, une responsable du FBI qui va lui demander d'infiltrer la mafia mexicaine dirigée par les Ruiz Caballero… Ce sera facile, il est déjà infiltré !

Dans ce roman, l'auteur nous parlera des clandestins, qui, toutes les nuits, tentent la traversée de la frontière, des agents de la frontière qui les brutalisent, de la corruption au Mexique, aux États-Unis, des trafiquants, de la drogue…

Le tout est assez copieux, surtout qu'il y a de nombreux personnages et que le récit est émaillé de mots ou de phrases en espagnol, sans traduction. Alors oui, les insultes, on les comprend assez bien, mais il y a des phrases que je n'ai pas comprises.

Autre inconvénient, si les deux tiers du récit sont intéressants, le dernier tiers est plus ennuyeux, malgré quelques rebondissements supplémentaires, une fois nos narcos arrivés à la Triple Frontière (Paraguay, Brésil et Argentine).

Si les implications de personnes haut placées dans la corruption fait froid dans le dos, si leur implication dans les mafias locales, police mexicaine comprise, donne des sueurs froides, le bât blesse avec Junior Ruiz Caballero, le chef de cette mafia, qui est un branquignol au nez poudré non-stop (il ne sniffe pas du bicarbonate) et sans épaisseur. Il ne sait pas cheffer… On est loin d'Adan Barrera, le narco charismatique de "Cartel" (Don Winslow).

De plus, le final est un peu mou du genou… Si j'avais lu Triple Crossing avant la trilogie de Don Winslow, sans doute aurais-je été subjuguée, hélas, je l'ai lu après… La comparaison ne devrait pas avoir lieu, mais c'est difficile de ne pas faire le parallèle, vu les sujets traités : narcos, corruption, drogues, trafics,…

Malgré tout, Triple Crossing sera parfait pour celles et ceux qui voudraient entrer dans le monde des narcos, sans pour autant bouffer une trilogie ultra-violente.

Triple Crossing est un roman assez doux (tout est relatif, bien entendu), sorte de documentaire romancé qui ne voudrait pas être trop violent. À lire pour en savoir plus sur la corruption « mafia, police, politiques ».

PS : par contre, le résumé de roman, chez 10/18, est un peu… bancal !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ca commence dans les cahots d'une Jeep Wrangler de la Border Patrol. Sur ce secteur "chaud" de la frontière entre San Diego et Tijuana, sous les ordres d'un officier détraqué, Valentin Pescatore, flic à la police fontalière, doute du sens de son travail. Flics corrompus, passeurs, trafiquants croisent un chemin semé d'embûches, surtout quand Valentin est amené à passer à l' "otro lado", l'autre côté dans tous les sens du terme, avec une mission d'infiltré, qui le conduit sur une autre frontière, au coeur du continent, la Triple Frontière Brésil - Argentine - Paraguay, nouvelle zone grise de la mondialisation.

Univers ultra-violent et hyper-sécurisé (qui rappelle l'Afrique du Sud de Mike Nicol), la Frontière sue la peur et grouille de vie et de petits ... ou de très gros trafics. Ses différents acteurs, du chiffonnier à l'officier de la Frontalière en passant par les coyotes et leurs clandestins, ou par de plus gros poissons, s'agitent en tous sens.

La frontière a son jargon : "El otro lado", "AQM" (non-Mexicains), "TJ" (Tijuana), ses acteurs, son ambiance dans laquelle Sebastian Rotella nous plonge de manière vertigineuse. Au son des pales d'hélicoptère de surveillance et dans la lumière crue des puissants projecteurs de la Barrière, Rotella, ancien journaliste, brosse le portrait d'un théâtre de l'absurde qu'il connaît et maîtrise manifestement très bien, entre le désespoir des candidats migrants et l'absence de scrupule des gros durs de TJ ou d'ailleurs. Un monde effarant de corruption et de violence, mais sans esthétisation. Une bonne lecture, un roman qui se dévore pour amateurs du genre.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Nombre de livres se réclament du polar , peu en sont dignes . Cet opus s'impose comme l'une des bonnes surprises du style . le rythme ici est tendu , l'histoire prenante , avec un contexte politique bien exploité par un auteur particuliérement malin. Si la traduction avait était au niveau le plaisir aurait était encore plus grand . En l'etat c'est une trés bonne surprise pour les amateurs de vrais polars littéraires .
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Sebastian Rotella frappe un grand coup avec ce premier roman, grand reporter, spécialiste sur le terrorisme international, de crime organisé, de sécurité et d'immigration, il nous apporte son expérience dans cette histoire. La lecture est fluide, agréable, les chapitres sont longs et constructifs. Seul bémol à mon humble avis, le surplus de dialogues en langues locales, mélange de portugais et d'espagnol qui m'ont un peu déconcerté à la longue. Ce livre m'était annoncé comme un excellent thriller et je n'ai pas ressenti de suspens ou de rebondissements, comme on en attend dans ce genre de roman. Cette lecture m'a fait penser à un documentaire se voulant romancé.

Nous voyageons dans le monde de la corruption entre la police, la mafia, les politiques de tous bords jusque ses plus hauts représentants. Oui ! la corruption nous répugne. Oui ! le sort des migrants est scandaleux ! Mais nous sommes tellement habitués et aveuglés par ses destins, que rien ne nous étonne réellement au final.

L'histoire débute sur la ligne frontalière entre les États-Unis et le Mexique. L'agent de la patrouille frontalière Valentin Pescatore suite à une bévue de débutant aux abords de la frontière, va devoir collaborer avec le FBI et sa charmante représentante Isabel Puente et infiltrer la mafia de la famille Ruiz-Caballero. Des gangsters intouchables et avides de pouvoir agissant sous la protection de politiciens corrompus et manipulés. Au Mexique, un groupe d'unité anti-corruption, avec à sa tète, Léo Mendez fait de la résistance et sont bien décidé à stopper ses activités illégales, mais hélas, se retrouve trop souvent esseulées. L'issue finale se déroule sur la triple frontière qui sépare le Paraguay, le Brésil et l'Argentine. L'action est omniprésente et la description de l'infiltration de Pescatore au coeur de la mafia est des plus passionnantes. Les personnages sont nombreux et détaillés. On assiste aux règlements de comptes, trafiques d'armes, intimidations en tous genre sans la moindre impunité.

Bref, je conseille vivement ce roman, à lire pour en savoir plus sur la corruption entre la mafia, la police et les politiques aux abords des frontières d'Amérique latine, mais en aucun cas, sur le sort des migrants arrivant par milliers aux portes des États-Unis.
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Triple frontière : siège de l'O.M.U, Organisation des Mafias Unis, et autres affiliés...

"Triple crossing" est le premier roman de Sebastian Rotella. Il nous mène en Amérique du sud, au coeur de la mondialisation, celle du crime et de la corruption.

Chez les agents de la Frontalière, il y a un bon nombre de crapules, mais l'un d'entre eux se démarque plus que les autres, c'est Alreigh Garrison. Ce sale type, chef de patrouille, s'amuse à un petit jeu durant ses nuits de surveillance de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Il entrepose des clandestins dans une voiture, essayant de battre des records de remplissage. Mais une nuit, le divertissement est écourté par un Mexicain, Pulpo. Ce dernier profite d'une brouille entre agents pour délivrer les passagers illégaux. Dans la cohue, Valentin Pescatore, un agent, va partir à la poursuite du libérateur et le pourchasser jusqu'à chez lui, à Tijuana. Pour Valentin, une intrusion de ce genre au Mexique peut lui valoir d'innombrables ennuis, et elle ne passera pas inaperçue...

Isabel Puente, du bureau de l'inspection générale, va mettre son grappin sur Pescatore. Ce dernier, interrogé sur son escapade chez Pulpo, va tout nier en bloc malgré l'évidence des faits. Il faut dire que la sanction peut être lourde, entre incident diplomatique et ultra médiatisation, il pourrait finir en taule, ou pire, être extradé au Mexique. Mais Puente va lui faire une proposition contre l'abandon de toute poursuite judiciaire : faire tomber Alreigh Garrison, soupçonné de corruption. Elle souhaite obtenir des preuves en faisant de Pescatore un informateur. le dos au mur, celui-ci ne peut qu'accepter, d'autant plus qu'il n'a pas une réelle admiration pour son chef...

Bientôt, Pescatore va prendre la route du Mexique, embarqué dans une cavale et en planque chez la "patrouille de la mort", les pires narcos de Tijuana. Puis il va atterir à la triple frontière, au Paraguay, où les truands tiennent le pavé et vivent dans une sorte d'autarcie très inquiétante, dépourvue de toute autorité étatique. Face à ce monde, nous avons quelques irréductibles justiciers qui essaient de combattre le crime, mais contre eux, il n'y a pas que les trafiquants. Ils trouvent sur leur chemin des policiers et des politiques corrompus qui freinent le périmètre de leurs actions. Et dans tout cela, Pescatore a perdu le contact avec Puente, il devient, par obligation, un homme de main de la "patrouille de la mort"...

Sebastian Rotella, grand reporter de métier, nous livre un roman passionnant, proche de la réalité et du terrain. L'immigration et le crime organisé sont les sujets principaux de cette fiction. Des thèmes qui sont la spécialité du reporter, et qui l'ont amené, en 2006, jusqu'à la finale du prix Pulitzer pour ses reportages. Il nous décrit l'étendue de la criminalité internationale et de la corruption. Une étendue qui donne des sueurs froides, tant par le mélange des genres liés (narcos, terroristes, hommes politiques, policiers...), que par l'impossibilité d'endiguer cette contagion, qui semble gagner du terrain chaque jour. Entre la dénonciation et la fiction, ce premier roman de Sebastian Rotella est sans conteste une réussite.
YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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Dans son roman Triple crossing, Sebastián Rotella raconte la frontière mexicano-étasunienne à travers le regard de Valentino Pescatore puis celui de Leo Mendéz.
Pescatore travaille pour la Frontalière, aux Etats-Unis, dans une équipe dirigée par Garrisson, archétype du policier corrompu et violent.
Mendéz, son négatif, dirige le groupe Diogène, basé au Mexique. C'est un ancien journaliste militant des droits de l'homme.
Tout les oppose. Chacun porte la voix de son camp dans des chapitres différenciés.
C'est l'agent étasunienne Puente qui va tisser le lien entre eux.
C'est également la frontière qui va les unir. La frontière, personnage principal de ce polar, ou plus précisément les frontières, qui attirent et rejettent, qui servent de ligne de passage, qui forment un mur ou qui deviennent poreuses pour les trafiquants de toutes sortes (de vies humaines, de drogues, d'armes).

Ce livre est passionnant parce qu'il donne à voir la frontière mexicano-étasunienne mais également la triple frontière avec le Paraguay (Ciudad del Este), l'Argentine (Puerto Iguazú) et le Brésil (Foz do Iguaçu).
Ce mélange de culture propre à la frontière se retrouve dans la langue des personnages. On passe de l'espagnol à l'anglais et on écoute la langue des chicanos. A la triple frontière, c'est le portuñol que l'on entend. La frontière recrée un nouvel espace géographique et linguistique autant qu'elle tue et élimine. Pour moi, ce mélange linguistique est un vrai plus du roman, une vraie curiosité. Toutes ces expressions particulières ne sont pas toutes traduites en français et c'est cela qui donne de la rondeur et de la véracité au texte.
Le récit est dense. L'écriture est presque photographique. Cela peut rendre la lecture un peu lente et l'intrigue pâtit parfois de la longueur des descriptions. Pour moi, les 100 dernières pages sont les plus convaincantes, parce que l'intrigue avance et rebondit de façon originale.

On notera les références à Gabriel García Márquez avec la citation de "L'automne du patriarche". On remarquera également le personnage de Facundo qui apparaît comme un clin d'oeil au roman éponyme de l'argentin Domingo Sarmiento. Ce roman a pour thème « Civilisation et barbarie » et résume fort bien ce que nous donne à lire Sebastián Rotella. Où est la civilisation ? Où est la barbarie lorsque l'on se situe à la frontière ?

Ce polar est convaincant parce qu'il crée une intrigue politico-policière dans un espace géographique incroyable.
A découvrir !
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A suivre
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