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Le sein est un petit roman de Philip Roth qui m'était inconnu jusqu'à présent. le titre est assez équivoque, comme l'image en première couverture. Pourtant, je ne m'attendais pas à une approche kafkaïenne. A l'instar de la métamorphose du célèbre auteur tchèque, un homme se transforme... non pas en insecte mais en une partie de l'anatomie féminine, le sein !
La description de son état était est très détaillée au début est très étonnante (un sein qui parle !) et les interactions avec son entourage est assez... comique (?). David Kepesh se pose des questions sur son identité, la réalité de ce fait, ce qu'il se passe autour de lui... il a l'impression de perdre la tête. L'aspect sexuel est aussi bien présent car comme il est désormais un membre sensible de l'anatomie féminine, il devient lui-même, très sensible aux effleurements et autres câlins des personnes de sexe féminin...
Un livre très curieux mais qui fait réfléchir sur son identité !
J'ai encore Portnoy et son complese sur mes étagères, à lire prochainement.
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Le professeur de littérature comparée David Kepesh s'est étrangement et brutalement métamorphosé en une énorme glande mammaire !
Nul ne sait comment cet événement pour le moins insolite a bien pu se produire, mais le fait est là...David est un sein !
Aveugle, sans membre, il arrive toutefois à communiquer du bout de son téton....
Malgré la situation, aussi dramatique que grotesque, David Kepesh, à l'instar d'un héros kafkaïen, tente désespérément de conserver son identité.

Ce court récit surréaliste alternant entre farce et tragédie, dévoile, sous le comique de situation, l'angoisse de la question d'identité.
Philip Roth, au style plus débridé et scabreux que jamais, nous montre toute l'ampleur du drame d'un homme réduit à l'état de sein et qui passe par toutes les étapes successives de la révolte, de l'illusion et de la résignation pour conserver sa propre part d'identité.
La préface de Théodore Solotaroff apporte un éclairage très intéressant à cet apologue complètement déjanté que l'on lit entre rire et apitoiement pour ce pauvre Kepesh.
Savoureux...
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Est il sein d'esprit ? Englouti par le désir ? Métamorphose ou malédiction ? Sexualité et création sont intimement lié, à la vie comme à la mort, du premier jour jusqu'à la nuit, à en devenir fou. Psychanalyse au hamac..., le sein emblème nourricier, matriciel, fontaine souterraine. Ce qui le nourrit le dévore, mais que recèle donc ce sein ?
« Alors j'ai fait le saut.Au de-là de la sublimation, j'ai fait que le mot est devenu chair.J'ai été plus kafkaïen que Kafka.Il ne pouvait qu'imaginer un homme transformé en cancrelat.Alors que moi, regardez ce que j'ai fait » !
Enseveli dans le sein de sa création, Philip Roth nous offre le livre de sa dévoration.
Un totem et des tabous revisités par un grand maître de la littérature américaine.

Astrid Shriqui Garain
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Tout petit ouvrage qui dormait depuis longtemps dans ma bibliothèque et que j'ai lu à l'occasion du décès de Roth.
Etonnant et amusant, inspirant et révulsant.
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Parfois quand un écrivain est mort, des fouineurs, des ayant-droit, des éditeurs, des chercheurs d'or découvrent un nouveau texte, inédit. Et boum merveille des merveilles, on l'édite à grands coups de publicité.
Mais bien souvent, le texte qui n'est pas apparu en son temps l'était pour de fort bonnes raisons : il est mauvais ! L'auteur n'en était pas content et ne voulait pas le mettre en avant. Il est donc bien souvent irrespectueux de le faire en son absence.
Mais mais mais me direz-vous, ce Sein a été publié du vivant de son auteur, et certains l'ont même encensé.
Oui, c'est vrai. Mais pour moi cet heureusement court roman aurait mérité de rester perdu dans un tiroir, et je ne vois pas en quoi Philip Roth peut s'enorgueillir de ce texte.

Autre possible : ce texte aurait aussi sans doute mieux passé pour moi avec le procédé du livre trouvé dans un autre livre majeur. Une grande parenthèse ou digression que j'aurais alors pu trouver fortiche. Mais ce n'est pas le cas.

Bref, vite lu et vite oublié. Roth a fait beaucoup mieux.
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Défi solidaire 2024

"Quelle est la catastrophe qui n'a pas son côté humoristique ?" La catastrophe en question, c'est un homme, David Kepesh (dont la suite des aventures est narrée dans un cycle) professeur de littérature à l'université, qui se transforme inopinément en sein. Au secours, un sein qui parle ! à l'hôpital, il traverse plusieurs phases, dont une où il est persuadé d'être "simplement" fou. C'est donc l'histoire d'un sein qui parle (c'est aussi le narrateur) et qui est certain d'être fou, et le docteur cherche à le convaincre qu'il est sain d'esprit : on apprécie l'ironie.

Cet étrange oeuvre évoque bien sûr la Métamorphose de Kafka (où le héros Gregor, qui n'est pas le narrateur, se transforme en insecte : je l'ai lu à quinze ans). Cela dit, sa clef littéraire est dévoilée plus tard à la toute fin, un poème de Maria Rilke, que je ne connais que de nom, et encore c'est parce qu'une bibliothèque parisienne le porte . Cette farce tragique est elle, comme elle serait chez Buzzati dont je lis le K pour le défi solidaire, une exercice/jeu littéraire ? Ce n'est pas vraiment mon impression. le roman sortant de l'ordinaire, il m'est difficile de l'évaluer, même si j'en reconnais l'aspect comique et obscène (mentionnés sur le quatrième de couverture). L'écriture de Roth est en effet pleine d'humour et j'ai pris plaisir à la lire.

Il est question d'un sein masculin et plein de libido et de désir. Etrangement, je pense qu'on en "apprend" davantage sur la psyché masculine que féminine (à supposer qu'il y ait deux psychés distinctes : je pense que non, mais c'est un autre débat). Et puisqu'on parle de rôles de genre : certains passages m'ont paru un peu sexistes, notamment lorsqu'il est question de l'infirmière, "vieille" (cinquante-six ans), et "grosse". Certes, l'oeuvre date de 1972.

La fin du livre est belle le rebondissement est que le narrateur s'adresse en fait à un auditoire dans le cadre d'une conférence : cet élément de contexte arrive d'un coup et l'effet de surprise est bien là, pour moi en tout cas . le livre a vocation à être bref, et il l'est. le monologue, sans me bouleverser, m'a bien plu; modulo le passage sexiste. A vrai dire, j'avais commencé "j'ai épousé un communiste", du même auteur et avais abandonné très vite, et j'ai rencontré cette fine tranche de livre en bibli, inopinément, nez à nez.

Je conclurais par le début du livre : un incipit très bien trouvé, qui à partir d'une magnifique rose, d'une rose horrible et d'une rose ordinaire, fait comprendre que tout peut être extraordinaire, mais que tout de même il y a des choses plus extraordinaires que d'autres. Oui oui, monsieur le sein qui parle.
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Un critique américain a noté que Philip Roth pouvait être considéré comme très, très chanceux d'être décédé en 2018, juste avant MeToo. Roth s'est fait un nom en écrivant des histoires semi-autobiographiques sur des hommes aux prises avec leur libido et leurs traumatismes psychologiques, et il a ainsi obtenu un succès incroyable. Largement considérée comme l'un des meilleurs écrivains américains modernes, la fiction de Roth peut sembler datée aujourd'hui en termes de politique sexuelle.
Mais rien ne peut préparer les non-initiés au court roman de Roth de 1972 le sein. le livre commence mal, avec ce que l'on peut considérer comme une des pires lignes d'ouverture : "Ça a commencé bizarrement" une phrase la moins convaincante jamais écrite - et ça empire à partir de là.
C'est l'histoire d'un homme qui se transforme mystérieusement en sein féminin. C'est ça. C'est l'histoire. Roth essaie de rendre cela sérieux avec des rappels explicites à la fois à La Métamorphose de Franz Kafka (dans lequel un homme se réveille mystérieusement transformé en un cafard géant) et de le Nez de NikolaiGogol (dans lequel un homme se réveille pour trouver que son nez s'est mystérieusement détachée). Et Roth lui-même pensait que le sein était ... féministe, malgré le fait que c'est une histoire centrée sur un homme dont la principale réaction à la transformation en sein est la façon dont il va avoir des relations sexuelles avec les femmes dans sa vie en utilisant le mamelon....
Lien : http://holophernes.over-blog..
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oui, oui, le roman a surement une dimension hautement philosophique et intellectuelle ! oui, surement ... mais bon ! sa lecture m'a ennuyé à mourir tant tout m'a paru dénué de sens ou du moins totalement inaccessible à mon entendement . Pour moi, pas la moindre trace d'humour. Un pur exercice littéraire hallucinatoire ou délirant mais sans le moindre intérêt ! J'ai dû passer à côté de quelque chose de très voire trop profond sans doute !
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Comment un hypochondriaque passe d'un érythème pénien à la transformation en un sein... voilà le miracle de la littérature à la sauce Kafka.

Le narrateur (professeur de littérature) est-il devenu fou? Est-ce plutôt un surréalisme à la Kafka? Nous ne l'apprendrons pas durant ce court roman que je considère comme une farce.

Cela se lit vite et avec plaisir. Il est probable que Roth ait désiré mettre un sens philosophique à travers ce livre mais je ne suis sûr de l'avoir compris! Obsession masculine sur les seins? Appréhender le regard de l'autre? Un repli sur soi délivré de quasi tout du monde extérieur?
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Kafka en plus bandant.
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