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Citations sur A la lisière du temps - Le voyage d'automne (56)

L’Écoute-Silence
pour Suzanne Flot


Écouter ce que dit le vent quand il ne dit plus rien
mais reprend souffle et se souvient
d’avoir été si haletant après sa course
sa course de vent qui court après le vent

Que dit le vent quand il se tait ?
Que dit le silence du vent ?
Écouter ce que dit la pluie
quand un instant elle fait halte
et cesse l’espace de trois mesures
de tambouriner ses doigts d’eau
sur le toit et sur les carreaux
Que dit la pluie quand elle se tait ?
Que dit le silence de la pluie ?

Écouter ce que dit la mésange nonnette
quand elle suspend ses roulades
et que son chant dans le matin clair
reste en filigrane dans l’air
Que dit l’oiseau quand il se tait ?
Que dit le silence de la mésange ?

Le silence dit que le silence
écoute couler la source du chant
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Qui rêve à qui ?


Si je dors longtemps à l’ombre
du grand saule droit au bord de l’étang
le rêve de l’arbre entrera dans mon rêve
Mon corps feuillu frémira pour chasser
un pic-vert en train de marteler mon écorce
pendant que je retourne à l’école
en tablier noir afin d’apprendre à lire
et que la maîtresse ressemble à l’infirmière
dont je ne vois que les yeux
derrière le masque bleu
Est-ce le saule qui se rêve écolier dans la classe enfantine ?
Est-ce moi qui me fais tronc branches feuilles agitées ?
Ou bien la vie vivante qui mélange nos rêves ?
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Nous deux quelquefois un

Nous deux
quelquefois un
Les deux doigts de la flamme
Deux c'est ton ombre et moi
Un c'est rire ensemble
Ma transparente et mon ombreuse
voix lisse et nue à marée basse
une frange d'eau qui chuchote
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DEHORS DEDANS

Quand je ferme les yeux je vois des points brillants
un pan de ciel en moi et ses milliers d'étoiles
Si je rouvre les yeux par une nuit très claire
je fais partie du ciel qui fait partie de moi
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Je n'étais plus sous garantie depuis longtemps
Mais la chatte indifférente est parfaitement belle
et ne fait pas de différence
entre les enfants et moi
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Les temps légers


Cette année-là
le ciel devenait bleu pour un rien
le soleil jamais ne demandait l’heure
et nous avions tous les jours rendez-vous à quatre heures
avec une mésange noire extrêmement légère

Dire merci au rire était coutumier
La brise appelait la clématite par son nom
Personne ne se pressait et le ruisseau lui-même
ne courait pas plus vite que la libellule

Cette année-là
la terre te voulait du bien
C’est vieux tout ça
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Le jardin perdu


Il est venu un jardin cette nuit
qui n’avait plus d’adresse
Un peu triste il tenait poliment
ses racines à la main
Pourriez-vous me donner
un jardin où j’aurais
le droit d’être jardin?
Il faudrait arroser mes laitues
et un mur ayant bu beaucoup de soleil
pour mûrir mes poires en espalier
Deux carrés pour mes asperges
et les plates-bandes de fraisiers
Si vous aviez la bonté
de mettre aussi un vieux figuier
pour donner de l’ombre
et beaucoup d’arbres fruitiers
pour les saisons de confitures
N’oubliez pas un puits profond
et un jet d’eau à volonté
C’est une vie qui n’est pas une vie
que d’être un jardin égaré
qui n’existe qu’en souvenir
et ne sait plus où fleurir
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L’amitié de Wang Wei


Un saule pleureur sur le bord
du Lac de la brise de Mai
dans le parc du Midi à Pékin
et l’oiseau blanc dont je ne sais pas le nom
qui se penche dans les rizières du Kuantung
sur le dos d’un buffle d’eau
au frais dans la boue

Ils ont fait le voyage pour venir me dire
ce matin dans l’entre-sommeil
et journée

« Le but secret du voyageur
est d’ignorer où il va»
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Banalités


Il y a toujours quelque part une étendue de jour
le travail du soleil ne s’arrête jamais
Il y a toujours quelque part un oiseau qui chante
et son chant fait chanter un autre oiseau plus loin

Il y a toujours quelque part un enfant qui naît
La vie invente la vie sans se laisser décourager
Il y a toujours quelque part un vivant qui meurt
Etcetera etcetera Ainsi de suite Etcetera

C’est comme ça depuis l’origine Et ce sera pareil
jusqu’à la fin La plus grande banalité
Si pourtant je n’arrive pas tout à fait à m’y faire
si je m’étonne encore eh bien c’est que c’est mon affaire
ce manège incessant qui me verra cesser
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Encore un jour où je t'attends où je m'accrois et me découvre au gré de l'hôte intermittent et des portes que ferme et ouvre le temps en moi, passant le temps
Encore un jour encore un ciel
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