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Tore Rørbæk (Autre)Mikkel Sommer (Autre)
EAN : 9782849533789
112 pages
La Boîte à Bulles (04/11/2020)
3.33/5   12 notes
Résumé :
En août 2014, L'État islamique s'empare de la région montagneuse de Shingal, dans le nord-ouest de l'Irak, où il perpétue un véritable massacreà l'encontre du peuple yézidi. Asmail, son frère Mazlum et leur famille sont des leurs. Comme nombre d'autres Yézidis, ils vont devoir fuir vers ce refuge ancestral que constituent les montagnes de Shingal et lutter pour la survie de leur peuple...
Si la crise humanitaire qui a découlé de cette tragédie est relativemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une curieuse bande dessinée à mi-chemin entre le documentaire et la fiction, et qui se veut un témoignage de la résistance yézidie face à Daesh en août 2014.
L'action se déroule dans les monts Shingal (Sinjar en arabe), au Nord-Ouest de l'Irak, dans un territoire dont la responsabilité entre régime irakien et région autonome kurde n'est pas très claire. L'existence des Yézidis vient elle aussi compliquer la géopolitique de la région, ces derniers étant de langue kurde et souvent apparentés à l'ethnie kurde, mais dont la religion est le yézidisme, un monothéisme d'origine iranienne.

Début août 2014, les peshmergas, qui avaient juré de protéger les Yézidis au péril de leur vie, semblent disparaître dans la nature, laissant la communauté yézidie organiser tant bien que mal leur défense dans les montagnes, face à Daesh. Les moins rapides sont décapités pour les hommes, réduites en esclavage et systématiquement violées pour les femmes. Ceux qui sont parvenus à rejoindre les montagnes y souffrent de la soif, de la faim, et leur espoirs de survie s'amenuisent au fur et à mesure que le siège se prolonge.

Une aide leur parvient finalement, celle des YPG et du PKK, les unités combattantes kurdes de Syrie et de Turquie, qui parviennent à leur assurer un couloir pour s'enfuir en Syrie et échapper à Daesh, sauvant quelques 200 000 personnes d'un massacre déjà bien entamé, et défini par certains comme un véritable génocide.

Loin d'être une lecture plaisante, Shingal est cependant extrêmement intéressante pour en apprendre plus sur les Yézidis d'Irak et s'attrister devant leur sort, qui a finalement été peu documenté jusque-là (j'entends par là une reconstitution minutieuse des faits, des batailles menées en août et des forces en présence...ou statiques plus loin). C'est désormais chose (bien) faite avec cette bande dessinée, dont j'ai également beaucoup apprécié le dossier venant s'ajouter à la fiction, et qui explicite la démarche de l'auteur lors de l'écriture du récit. Une agréable surprise !
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Je suis toujours preneur de récit et de témoignages via le roman graphique ou la BD historique sur ce qui s'est passé dans le monde et que l'on ignore faute de projecteur basé sur l'actualité.

Il est question d'un massacre à grande échelle perpétré par l'Etat islamique en 2014 sur un peuple vivant sur les bords des monts Shingal dans le nord de l'Irak. Cela serait le lieu où l'arche de Noé se serait échoué d'après certaines légendes.

On va faire connaissance avec les Yézidis qui ne sont ni chrétien, ni musulman et qui ont une croyance bien à eux : un archange qui se serait transformé en paon. Pas de textes sacrés mais une tradition orale qui se transmet depuis des millénaires de génération en génération.

Moi, je suis pour la préservation des peuples et des cultures et non pour leur extermination au nom d'une religion ou d'un pouvoir hégémonique. Bref, cela le mérite d'être clair et je tiens à le souligner pour ne laisser aucune place au doute.

Visiblement, la cause de leur malheur en août 2014 serait que des milliers de soldats kurdes, les Peshmergas qui avaient juré de protéger les lieux se sont enfuis devant l'avancée des forces de l'état islamique. Fort heureusement, des milliers de Yézidis réussiront à s'enfuir grâce aux montagnes et à un corridor tenu grâce à une milice kurde de Syrie. La réalité est souvent assez complexe. L'auteur ne tombe pas dans la facilité de l'explication.

Cet ouvrage a le mérite de nous apprendre davantage sur un génocide méconnu du XXI ème siècle.
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[Je remercie les éditions La Boîte à bulles pour l'envoi de cette BD]
Je reste mitigé à l'issue de la lecture de cette bande dessinée. le propos permet de mettre en lumière ce que la communauté des Yézidis a vécu au moment de l'invasion de leur territoire par l'État islamique, et plus largement de découvrir ce peuple et une partie de sa culture et de son histoire. C'est intéressant, documenté, comme l'explique d'ailleurs la postface plus riche en informations que le récit principal, mais cela ne suffit pas à faire une bonne BD. L'approche hésite entre le documentaire et la fiction. Est-ce un docu-fiction ? Non, car la dimension documentaire ne prend jamais le pas sur le récit, et beaucoup d'éléments restent seulement survolés, ne permettant pas d'appréhender pleinement les choses. Est-ce alors une fiction documentée ? Pas complètement non plus à mes yeux, car j'ai eu du mal à m'attacher au personnages, qui ne sont pas assez fouillés, et à des scènes qui s'enchaînent pour coller aux faits historiques mais qui ne suffisent pas à faire un scénario fluide. Restent un dessin et des couleurs plutôt agréables, aussi bien au niveau des personnages que des paysages.
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Singal. Singal est la honte des peshmergas qui ont abandonné, la honte de l'humanité qui a laissé faire en toute impunité. Les Kurdes de confession Yézidi ont été tués, massacrés, violés, kidnappés et vendus comme esclaves par les chiens de Daesch. Qui les a aidés? Qui les a secouru? Lancer quelques vivres par delà les montagnes n'est pas une aide mais, à ce niveau d'horreur, une insulte, une humiliation, une offense à la dignité humaine. Et s'il n'y avait pas les Kurdes du YPG/PKK pour ouvrir un corridor et sauver des civils....?

La lâcheté des peshmergas qui ont fui et abandonné les Yezidis à leur sort est une ignominie impardonnable. Elle est une abomination humaine, une infamie qui donne sens au ressentiment éprouvé par certains membres de la communauté yezidie qui refusent, en effet, de se reconnaître comme Kurdes. Pourquoi le feraient-ils quand ils sont lâchement abandonnés par ceux-là même qui s'engageaient à les protéger au nom de la solidarité entre Kurdes? Kurdes, les Yezidis le sont. Ils parlent la langue mais ne pratiquent pas la religion dominante qui est l'Islam sunnite. Ils ont souffert, ont été rejetés, forcés à la conversion par leurs compatriotes musulmans. Ils ont refusé et refusent toujours. Ils refusent tant qu'ils rejettent aussi leur identité kurde pourtant établie. La guerre des confession est un drame aux mille conséquences. Et qui peut leur en vouloir? Surtout après un tel drame? Singal est une honte. Et les Kurdes de confession Yézidi méritent notre pardon. Ils méritent qu'on courbe l'échine devant leur front noble et haut.

Cette BD raconte leur drame. Mais malheureusement, il lui manque une âme. Je trouve, en effet, qu'elle est très pauvre en contenu alors qu'il y aurait mille choses à dire, mille choses à raconter. C'est tout de même à conseiller.
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Je n'avais pas connaissance de ce génocide perpétré contre les Yézidis en aout 2014, c'est désormais chose faite grâce à cet album.
Les Yézidis vivent au pieds des monts Shingal au nord ouest de l'Irak.
Au début du mois d'août 2014, ils sont attaqués par l'Etat Islamique après que les Peshmergas, qui avaient juré de les protéger jusqu'à la mort, aient dû fuir face à la domination de Daesh.
C'est aux côtés d'Asmaïl et de sa famille que nous découvrons ce terrible épisode de l'Histoire yézidie. Forcés de trouver refuge dans la montagne, ceux qui ne meurent pas de faim ou de soif sont massacré ou encore réduits à l'esclavage sexuel.
Même si le récit de ce génocide est succinct, cela m'a donné envie de me documenter pour en apprendre d'avantage sur le sujet et c'est aussi ce que j'attend des mes lectures.
L'illustration est quant à elle très belle.
Une agréable découverte pour moi que cette bande dessinée.
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critiques presse (1)
ActuaBD
20 novembre 2020
La tragédie yézidie racontée par un duo danois, dans un récit glaçant et prenant. Un travail de mémoire qui est aussi un album à la construction solide.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ils ont essayé 74 fois de nous massacrer. Mais nous sommes toujours là. Nous sommes toujours un peuple.
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Tout au long de l'Histoire, nous, les Yézidis, avons été persécutés à soixante-treize reprises. Ce génocide constitue le soixante quatorzième.
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