Les danseurs étoiles parasitent ton ciel

Je vais le reconnaître, honteuse et confuse : j'ai abandonné. J'ai été incapable de rentrer dans cette histoire.

L'histoire en elle-même ne m'a absolument pas emportée. Et l'écriture m'a cantonnée au rang de lointaine spectatrice.

Niveau personnages, c'est la même histoire : impossible de s'attacher à qui que ce soit !

Peut-être que ce n'était pas un roman pour moi ... Sûrement même ! Avec un titre pareil, je m'imaginais de la poésie (un chouïa). Mais non ! Disons-le nous : je ne suis pas non plus une férue de danse.

Ce que j'ai apprécié malgré tout, c'est l'usage de ces anciens mots français encore utilisés au Québec tout comme sur mon île natale. Ce simple mot « charroyé » m'a mis du baume au coeur.

On lit ici l'histoire de Prunelle, une finissante de l'école de danse qui vit le premier été de sa vie sans danse… Pas de contrat professionnel, comme elle l'avait toujours rêvé, après l'obtention de ce diplôme si durement obtenu.
Cette lecture est fluide et intelligente, on aime la personnage même si elle met tellement de barrières dans toutes les relations de sa vie que même nous en tant que lecteur on peine à la découvrir; On ressent ses douleurs de danseuse assidue qui a un corps blessé à tout jamais; On se surprend même à se gratter au sang tant elle est piquée par la vermine dans son appartement de Hochelaga.
D'ailleurs, autant ce livre est l'histoire de Prunelle autant il met une magnifique lumière sur ce quartier de Montréal où la pauvreté, l'amitié tissée serré et l'entraide explose.
Prunelle va abdiquer en se cherchant une vraie job, obligée de payer son loyer pour ne pas devoir revenir chez sa mère qu'elle a quitté pour venir étudier à Montréal. Même avec aucune intention de se mêler à ses partenaires de travail au Dairy Queen, ni aux gens qui tiennent à l'aider, elle va se trouver malgré elle dans un cercle de relations, d'amis? (Le mots serait trop lourd pour elle)
Mais Javel s'impose à elle, l'exterminateur excentrique et militant autant pour l'anti-gentrification que l'écologie va l'aider comme seul les gens dans le besoin savent le faire.
Des hautes études et du travail acharné qui ne mènent pas aisément au succès. Un quartier accueillant, ouvert et accessible qui ne réussit pas à loger convenablement tous les gens dans le besoin. Des passions, des amitiés et de l'entraide qui ne suffisent pas à donner envie de rester dans ce bonheur.
C'est ce que l'auteure nous raconte en tricotant son récit de parallèles avec les étoiles de la danse et celles des constellations.
J'ai adoré voir Prunelle apprendre de la vie ce que l'école ne lui a pas appris : Devoir trouver sa voie!

Le commentaire de Lynda :

Bien honnêtement, je dois dire que je ne connaissais pas Jolène Ruest, et comme elle en est à son deuxième roman, elle m'aura donné le goût de lire son premier, c'est certain.
Avant toute chose, je dois dire que l'auteure a une plume bien particulière et bien à elle, je n'ai pas eu l'impression de reconnaître qui que se soit dans sa plume, donc une plume originale et personnelle.
L'histoire nous accroche, mais tout se passe graduellement, au début, je crois que l'on ne fait que lire, apprivoiser et surtout connaître les personnages, mais ce n'est pas très long, que l'on s'accroche à Prunelle, le personnage principal.
Prunelle sort de l'école de ballet, et bien naturellement son rêve et son but sera d'être recrutée par un grand ballet... Mais voilà que tout cela est reporté, et qu'elle se retrouve à travailler dans un Dairy Queen, disons que c'est un peu loin du but qu'elle s'était fixé, mais il faut bien manger et payer son loyer.
Prunelle, même si elle fait tout son possible pour repousser les gens, je ne crois pas qu'elle y arrivera avec vous, d'une certaine façon, elle est attachante. Les personnages qui gravitent autour d'elle sont uniques, que dire de Javel, cet exterminateur très original. Un gros clin d'oeil à ce quartier de Montréal, le quartier Hochelaga-Maisonneuve, typique à sa façon lui aussi, pour ceux et celles qui connaissent ce quartier, vous le reconnaîtrez facilement. Ayant terminé son cours de ballet, avec comme bagage ses ambitions et ses rêves, Prunelle se retrouve sur les bancs de l'école de la vie et elle y apprend plein de choses qui façonneront sa vie future.
L'auteure possède une plume très descriptive, à tel point que nous avons l'impression d'être avec elle en plein milieu du quartier, on se surprend à avoir des démangeaisons quand elle est envahie par les bibites, et qu'elle fera la connaissance de Javel.
J'ai passé un bon moment de lecture avec Jolène Ruest, des petits brins d'humour qui nous font sourire, malgré le sérieux de certaines situations, mais pourraient sembler cocasse, sans oublier les petites mentions sur les ballets et les ballerines célèbres.
Divertissante, l'empreinte du Québec, dans ses mots et une histoire qui nous accroche.
Je vous recommande cette lecture, et j'espère avoir le plaisir de lire cette auteure à nouveau, un de ces jours !


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