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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bon, déjà, vous pouvez oublier le titre.
Aucun rapport entre ce qui se passe dans le roman et les intrigues cosmiques d'un Lovecraft.
Nous ne sommes pas dans un hommage à la Derleth ou dans un pastiche.
En fait aucun rapport du tout avec Lovecraft... Je trouve d'ailleurs le titre très mal choisi, ça fait un peu opportuniste qui veut surfer sur la vague Lovecraft alors que ça n'a vraiment rien à voir.
Quand l'auteur parle de Lovecraft Country, il parle surtout de la perception des Noirs aux USA.
Et c'est le thème principal du roman.
Nous sommes en 1954 et il ne fait pas bon du tout être Noir aux USA, même dans le nord du pays.
Grâce à une série de petites histoires plutôt indépendantes (et de niveaux très variables...), basées sur le fantastique et la magie, (mais reliées par un fil commun qui se dénoue à la fin), l'auteur nous présente les difficultés énormes de vivre Noir aux USA à cette époque.
Je peux même dire que j'ai pris une claque sur ce sujet car même si on peut lire des articles sur le sujet (ou voir des films comme Missisippi Burning, qui se passe 10 ans plus tard, ce qui peut changer la donne), moi qui ne suis pas un expert, je n'avais pas réalisé à quel point cela pouvait être dur encore en 1954. On ne parle pas juste de racisme mais d'un racisme qui va jusqu'au meurtre, et au meurtre facile et "institutionnalisé".
Et on parle de personnes racistes qui ayant 15-20 ans en 1954 sont encore potentiellement en vie aujourd'hui et ont pu inculquer leur idées à leurs enfants et petits enfants. Cela permet de relativiser ce qui se passe aux USA aujourd'hui avec Black Matters par exemple.
Ca m'a fait du bien de me remettre en tête l'échelle de temps du ségrégationnisme aux USA, et ça fait aussi assez peur.

J'ai trouvé les personnages attachants et j'ai pris plaisir à suivre leurs histoires.
Le livre ne révolutionne rien sur le coté Fantastique, on a des pouvoirs magiques issus du langage d'Adam, des fantômes encore très bien conservés, des machines bizarres, rien de transcendant ou d'original. Et des intrigues de magiciens qui entraînent dans leur sillage une famille afro-américaine.
Et de toute façon le fantastique n'est pas le but de l'auteur, son but était clairement de montrer la vie des Noirs de l'époque dans un style de roman qui ne traite pas de ces sujets d'habitude.
Cela apporte parfois un peu de légèreté (ou de changement de cadre) et, avec un humour un peu présent et léger, ça permet dans doute de mieux faire passer les messages.
Ce n'est pas un grand roman, un must read, mais ce n'était pas désagréable et l'auteur a réussi son but, montrer à des gens qui ne vont pas lire des romans historiques ou journalistiques sur le sujet (comme moi), comment c'était il n'y a pas si longtemps dans la "plus grande démocratie du monde"...
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Scooby-Doo chez les racistes.

Lovecraft Country (2016) fait parti des livres qui veulent dénoncer le racisme (en mettant une ptite baffe à Lovecraft au passage) à travers un récit fantastique, au même titre que La Ballade de Black Tom de Victor LaValle (2016) ou La Quête onirique de Vellit Boe de Kij Johnson (2016...aussi).
Autant le dire de suite, je trouve le titre sacrément opportuniste, pour ne pas dire vilement marketing. Hormis quelques clins d'oeil (une partie de l'aventure se déroule à Ardham, *wink wink*), on ne peut pas dire qu'on retrouve l'atmosphère ou l'horreur des récits cthulhuesques. Pas de Grands Anciens ou d'indicible à l'horizon, le titre est clairement un appât à gogos auquel j'ai mordu. Un livre titré Racism Country se serait surement moins bien vendu.

L'histoire est découpé en plusieurs nouvelles qui se déroulent toutes à la même époque et qui partagent un fil rouge tout au long du livre. Les héros font partie d'une famille noir américaine, confrontée au racisme et à la ségrégation de l'Amérique des années 50. Atticus, ex-soldat, part à la recherche de son père, disparu en faisant des recherches sur son arbre généalogique trop mystérieux...

Chaque nouvelle se penche sur un des personnages. Ça parle des "lois jim crow" le tout enrobé dans une aventure surnaturelle. La partie non-fictive traitant des détails de la ségrégation (comme le green book ou le marché de l'immobilier) est intéressante, rien à dire là dessus. On sent que l'auteur veut nous instruire sur ces pratiques sordides et méconnues.
Par contre la partie "fantastique" est quand même beaucoup trop légère, dans le ton comme dans le contenu.

Fantômes, magiciens, passages secrets dans le musée d'histoire naturelle, livres en langue inconnue, manoir hanté, majordome étrange, sorcières, personnages jamais surpris et qui prennent tout à la rigolade....oui ça m'a fait penser dès la fin de la 1ere nouvelle aux épisodes de Scooby-Doo et cette image m'est resté gravée jusqu'à la fin. Je m'attendais à tout moment à ce que le grand méchant retire son masque pour que l'on découvre que c'était en réalité le vieux propriétaire du théâtre.

Je n'ai jamais réussi à y trouver le sérieux, le côté dramatique ou horrifique que ça aurait mérité (et qui semblait plus ou moins promis par la 4eme de couv). Beaucoup de poncifs sont accumulés, et les personnages sont trop peu creusés. Certaines nouvelles sont plus sympas que d'autres (le remake de Jekyll & Hyde, celle avec les portails sur la plage (coucou la tour sombre !)), mais au final on est quand même plus près du roman de gare que de l'incontournable.

La série télé arrive sous peu. Peut-être que remaniée par un autre auteur cela pourrait donner quelque chose de bien, mais en l'état, j'en doute.
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🌜 Lovecraft Country - Matt Ruff 🌛
Traduction : Laurent Philibert-Caillat @pressesdelacite

Nous sommes en 1954 à Chicago lorsque Montrose, le père d'Atticus disparait soudainement. Il serait parti avec un blanc ayant des informations sur la mystérieuse famille de sa défunte femme, à Ardham dans le Massachusetts. Atticus, son oncle George grand amateur de science-fiction et Letitia une amie d'enfance, vont prendre la route pour le retrouver et vont devoir affronter les dangers liés au racisme et à la ségrégation en chemin. Mais arrivés à destination, de plus grands périls les attendent, ils retrouvent Montrose enchaîné dans une cave et sont menacés par une loge de philosophes naturels (des sorciers qui jouent avec les règles de la Nature) qui veulent se servir d'Atticus pour une de leurs expériences...
En lisant le titre et le résumé de l'éditeur (pas celui au dessus 😉) je m'attendais à lire un roman d'horreur, qui mêlerait l'horreur historique de la ségrégation et l'horreur fantastique du monde de HP Lovecraft... La partie fantastique du livre n'a rien de bien angoissante ou d'inquiétante et relève de la littérature young adult, voire jeunesse avec des dialogues et une intrigue simples mais rythmés. La partie sur la condition des Noirs aux États-Unis dans les années 50 est la plus importante et la plus intéressante. Les personnages subissent le mépris, la suspicion, la violence et l'injustice du racisme et des lois Jim Crow. Ainsi George édite un guide qui permet aux noirs de voyager plus sereinement aux États-Unis en recensant les commerces, les stations-service, les restaurants et les autres établissements qui ne discriminent pas les afro-américains, leurs évitant ainsi bien des problèmes. On apprend d'ailleurs dans les remerciements à la fin du livre qu'un tel guide a réellement existé , édité par Victor H Green jusqu'en 1964 sous le nom de Negro Motorist Green Book.
Mais vous l'aurez compris j'attendais plus de ce livre qui reste tout de même une lecture divertissante et parfois instructive.
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Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est de faire cohabiter une histoire se passant en pleine ségrégation, dont les héros sont tous noirs, et le nom de Lovecraft. Ceux qui connaissent un peu cet auteur ne sont pas sans savoir que ce dernier, à son époque, a tenu des propos ouvertement racistes. Même si je connais peu Lovecraft, il y a quelques références dans cette oeuvre à son univers mais vraiment peu.

Le titre du roman est vraiment opportuniste car il prend le lecteur à contre pied. On s'attend à lire un roman ancré dans l'univers de Lovecraft alors que pas du tout. C'est un ouvrage qui s'attaque à une période de l'histoire américaine assez difficile et qui dans le climat actuel trouve de nouvelles résonances. L'auteur nous montre les manifestations du racisme à travers les lois « Jim Crow », qui sont à l'origine de la ségrégation raciale, les violences policières, la discrimination à l'embauche, l'accès à la propriété, les couples mixtes, l'esclavage, etc.

Point de chapitres dans ce roman mais une histoire différente à chaque fois, que va vivre un ou plusieurs de nos protagonistes. J'avoue que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire avec ce découpage car je ne voyais pas de véritable fin se profiler. Alors il y a bien un fil rouge qui relie chacune de ces histoires mais il est très mince. Ce livre, au final, aurait pu être un recueil de nouvelles et d'ailleurs j'aurais préférer car j'aurais su à quoi m'attendre.

L'auteur nous alerte vraiment sur ce qu'est le racisme et en gros, il nous fait passer le message qu'entre hier et aujourd'hui, des choses ont certes changé mais que le racisme est bel et bien toujours présent et qu'on tend à revenir à cette période sombre. Que ce soit envers la communauté noire ou toute autre communauté d'ailleurs. On l'a vu au début de la pandémie avec le racisme envers la communauté asiatique et on la voit toujours sur la communauté gay qui est toujours persécuté à travers le monde.

Pour rendre ce roman intéressant sans en faire un livre d'Histoire, Matt Ruff nous plonge dans un style fantastique et nous offre un bel hommage aux romans classiques fantastiques et de science-fictions. Vous ne serez donc pas surpris de rencontrer des sorciers, des créatures monstrueuses et effrayants, des fantômes et même une machine qui vous transporte d'une planète à une autre.

Au final, je reste toujours indécis sur mon ressenti après la lecture de ce roman. Cela fait un an que je l'ai lu (oui je suis très en retard dans mes chroniques) et je n'arrive toujours pas à dire si j'ai aimé ou non. Disons qu'il m'a pris au dépourvu sur ce qu'il allait raconté et que j'ai été un peu déçu. Après il reste intéressant à lire car bien documenté sur la ségrégation et on ne peut qu'être chamboulé par ce que la communauté noire a subi et subi encore aujourd'hui, mais il ne m'a pas transcendé. D'ailleurs, je me souviens m'être dit à la fin de ma lecture : « mouais, bof ». Mais comme je le dis toujours, cela reste mon avis et je vous invite quand même à le lire pour vous faire votre opinion.


Lien : https://bennybooks.fr/2021/1..
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C'est en passant par hasard devant à la librairie que j'ai pris la liberté de le prendre.
J'ai été très surprise par son contenu, ne m'attendant pas du tout à une telle histoire.

Voir des personnages noirs dans un récit de science-fiction apporte une certaine fraîcheur au genre. Cela est encore plus inédit quand on sait que l'auteur fait figurer le récit dans les années 50 aux Etats-Unis.

J'ai aimé la construction de l'histoire et plusieurs petits récits ayant un fil conducteur mais traitant d'une aventure différente. Je trouve dommage que l'auteur n'ait pas pris plus de temps pour traiter l'occulte dans son histoire.
Les esprits et monstres présents apparaissent avec très peu de détails finalement.
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Sympatique "pulp" (un roman de gare quoi, rien de très profond), ce livre est un enchaînement de chapitres tous tournant autour d'un membre différent d'une même famille à qui il arrive des aventures étranges et/ou extraordinaires.
Le tout tournant également autour d'un mystérieux "M. Braithwhite" toujours plus ou moins lié à leurs péripéties pour une raison ou pour une autre.

Franchement j'ai passé un agréable moment à lire ces aventures. Certaines sont inégales, mais toutes sont légères. J'ai préféré l'excursion d'Atticus à celle d'Hyppolyta par exemple, et les péripéties de Letitia et de Ruby à celle d'Horace ou de Montrose. Mais bon c'est une question de goût.
D'ailleurs la bigoterie de Letitia m'a porté sur les nerfs, globalement ils sont tous bigots, façon évangélistes, c'est très américano-américain je trouve, et fatigant (pour un lecteur athée ou agnostique en tout cas).

Petit bémol sur le titre "Lovecraft country" qui reprend celui du premier chapitre mais qui n'a pas grand chose à voir avec Lovecraft, et au final, ça fait assez raccoleur. Certes, on sent une vague inspiration... La ville d'Ardham peuplée de consanguins, les rituels maçonnico-technologique... Oui, il y a un vague quelque chose. Mais ici, point d'indicible, et peu de mystère. Il y aura toujours une explication... Et de toute façon, dès le 2ème chapitre, on s'éloigne de l'inspiration lovecraftienne. Peut-être que ces autres chapitres s'inspirent de Burrough (John Carter y est cité à de nombreuses reprises), on sent des sources d'inspiration diverses, mais que je n'ai pas reconnu, faute d'avoir tout lu.
Ami fan de Lovecraft, ne t'attend pas à marcher dans les pas du maître de Providence en tout cas.

Cela dit, peu importe : c'est plutôt sympa, léger, ça se lit vite, alors pas d'hésitation à avoir ! Vous passerez un moment agréable.

J'ai été un peu déçu par la toute fin de l'histoire. le happy end est décevant. J'espérais aussi autre chose pour Braithwhite qui ne m'était pas si désagréable que ça, et qui aurait mérité mieux...
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Sympatique "pulp" (un roman de gare quoi, rien de très profond), ce livre est un enchaînement de chapitres tous tournant autour d'un membre différent d'une même famille à qui il arrive des aventures étranges et/ou extraordinaires.
Le tout tournant également autour d'un mystérieux "M. Braithwhite" toujours plus ou moins lié à leurs péripéties pour une raison ou pour une autre.

Franchement j'ai passé un agréable moment à lire ces aventures. Certaines sont inégales, mais toutes sont légères. J'ai préféré l'excursion d'Atticus à celle d'Hyppolyta par exemple, et les péripéties de Letitia et de Ruby à celle d'Horace ou de Montrose. Mais bon c'est une question de goût.
D'ailleurs la bigoterie de Letitia m'a porté sur les nerfs, globalement ils sont tous bigots, façon évangélistes, c'est très américano-américain je trouve, et fatigant (pour un lecteur athée ou agnostique en tout cas).

Petit bémol sur le titre "Lovecraft country" qui reprend celui du premier chapitre mais qui n'a pas grand chose à voir avec Lovecraft, et au final, ça fait assez raccoleur. Certes, on sent une vague inpisration... La ville d'Ardham peuplée de consanguins, les rituels maçonnico-technologique... Oui, il y a un vague quelque chose. Mais ici, point d'indicible, et peu de mystère. Il y aura toujours une explication... Et de toute façon, dès le 2ème chapitre, on s'éloigne de l'inspiration lovecraftienne. Peut-être que ces autres chapitres s'inspirent de Burrough (John Carter y est cité à de nombreuses reprises), on sent des sources d'inspiration diverses, mais que je n'ai pas reconnu, faute d'avoir tout lu.
Ami fan de Lovecraft, ne t'attend pas à marcher dans les pas du maître de Providence en tout cas.

Cela dit, peu importe : c'est plutôt sympa, léger, ça se lit vite, alors pas d'hésitation à avoir ! Vous passerez un moment agréable.

J'ai été un peu déçu par la toute fin de l'histoire. le happy end est décevant. J'espérais aussi autre chose pour Braithwhite qui ne m'était pas si désagréable que ça, et qui aurait mérité mieux...
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