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3,9

sur 3081 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je m'essaie rarement aux romans contemporains qui ont pour thème l'une des deux guerres, car bien trop souvent j'ai été déçue. Mais il arrive parfois que l'envie me prenne d'en tenter quelques uns en espérant tomber sur une histoire plaisante ou du moins réussie. Alors en trouvant le collier rouge j'ai décidé de me laisser tenter...et j'ai été heureuse de me rendre compte que j'avais bien fait !
Jean-Christophe Ruffin, que je n'avais jamais lu auparavant, à un talent indéniable pour nous plonger dans l'atmosphère d'après guerre et de la guerre elle même. J'ai été surprise de trouver une plume juste, une plume douce, presque poétique et surtout doté d'un réalisme remarquable. On sent que la guerre vient à peine de s'achever, on a presque l'impression que le roman a réellement été écrit à cette période. Mais surtout ce qui m'a frappé c'est la psychologie si finement développée, c'est précisément là où je suis souvent déçue mais force est de constater que Ruffin a admirablement maitrisé cet aspect dans son roman.
Et puis bien sur cette formidable histoire, ce huis-clos en plein-air entre un avocat, un ex poilu et un chien...une histoire mystérieuse qui tient le lecteur en haleine du début à la fin. Un récit d'amour, de fidélité, de blessures cachés, bref tout ce que la grande guerre a pu provoquer de conséquences sur tout ceux qui l'on traversé. Tout ce que j'aime.
Jean-Christophe Ruffin, en une centaine de pages à peine, a réussi un condensé d'une sensibilité et d'une justesse formidable. Un mini coup de coeur !
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Parfois le hasard met un livre entre vos mains et vous fait découvrir une œuvre forte et marquante. Celui de Jean-Christophe Rufin, de l'Académie française, est de ceux-là. Parcourant les premières lignes tandis que je m'apprêtais à le cataloguer, j'ai aussitôt été happée par l'histoire !

Tout commence par une atmosphère tangible, entre canicule et lassitude d'après-guerre, dans un petit village de campagne paisible. L'ambiance est méditative. D'ailleurs le juge Lantier, qui tient à se montrer le plus impartial possible, prend le temps de réfléchir à l'affaire lors de pauses à son hôtel ou pendant de longues balades en forêt où "l'irruption de la volonté humaine dans le chaos de la nature ressemble assez à la naissance de l'idée dans le magma des pensées confuses". Morlac l'intrigue : il est déterminé à se voir condamné et Lantier ne comprend pas pourquoi.

Car le point fort de ce récit historique, c'est qu'il se déroule comme une enquête, un mystère à percer. A la différence du juge, le lecteur ne sait pas quel outrage public le soldat a commis. Les séances de confession, complétées par l'interrogatoire des différents protagonistes (notamment Valentine, avec qui Morlac a eu un petit garçon) vont peu à peu éclairer le sens de ses actes. On se doute que le soldat a des revendications à faire remonter "aux gradés, aux hommes politiques (...) qui envoient les autres à la guerre (...) et aussi ceux qui croient à ces balivernes : l'héroïsme ! la bravoure ! le patriotisme !.." On sent ce fils d'agriculteur profondément marqué par les horreurs de la guerre, révolté aussi suite à ce qu'il a vécu au front d'Orient où on l'a envoyé combattre les Bulgares aux côtés des Russes. Malgré tout, l'acte qu'on lui reproche (dévoilé qu'à la fin) ne semble pas si outrageant, mais il est vrai qu'il faut le replacer dans le contexte de l'époque.

Cet acte concerne aussi son chien, et c'est le deuxième aspect original du roman. Surnommé Guillaume (en référence à l'empereur allemand), celui-ci a suivi son maître tout au long de la guerre, comme un véritable compagnon d'armes. Plus d'une fois blessé, il a d'ailleurs "l'allure d'un vieux guerrier". Pour autant Morlac semble indifférent à cet animal si dévoué, et même méprisant : "Il avait toutes les qualités qu'on attendait d'un soldat : loyal jusqu'à la mort, courageux, sans pitié pour les ennemis. (...) Et nous qui n'étions pas des chiens, on nous demandait la même chose. Les distinctions, médailles, citations, tout cela était fait pour récompenser des actes de bêtes"...

Enfin, l'histoire se teinte d'une intrigue amoureuse autour du personnage de Valentine, impliquée elle aussi, à sa manière, dans des idéologies politiques. Le tout donne un roman captivant, avec une écriture de qualité mais suffisamment simple et claire pour être lu dès le collège.
Lien : http://www.takalirsa.fr/le-c..
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Le collier rouge de Jean-Christophe Rufin est un roman très fort et poignant sur la guerre et nos valeurs humaines. le héros, Jacques Morlac, part à la guerre de 1914-18. Il est suivi fidèlement par un chien de race quelconque, Guillaume, qui va se révéler un compagnon loyal à toute épreuve. de retour de la guerre, Morlac va se retrouver en prison suite à un acte dont il devra répondre et le juge va essayer de comprendre les raisons de ce parjure. J'ai beaucoup aimé ce roman court qui se lit vite et facilement et qui est une véritable réflexion sur la guerre et la fidélité d'un chien pour son maître. C'est une belle histoire qui je pense me marquera pendant longtemps. Je recommande la lecture de ce livre vivement.
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L'histoire se passe après la première guerre, en août 1919, dans une petite ville du Berry.

Un juge militaire se présente à la prison afin d'auditionner l'unique prisonnier du lieu : Jacques Morlac.

Ce Morlac a apparemment commis un acte grave envers la Nation, alors qu'il était considéré jusque-là comme un héros, décoré de la Légion d'Honneur.

L'autre pièce importante dans cette affaire est un chien. Un grand chien en piteux état qui attend son maitre, Morlac, sur la place, en face de la prison. Il attend là, en aboyant nuit et jour, jusqu'à l'épuisement.

Et puis il y a Valentine, l'autre pièce importante dans le dénouement de cette histoire.

Le roman est très court, puisqu'il ne fait que 162 pages, mais il a une profondeur que je qualifierais de philosophique.

Au fil des pages s'installe un dialogue entre le juge et Morlac. le premier tente de comprendre pourquoi le prisonnier a commis cet acte déshonorant, il semble vouloir sincèrement l'aider, pour en finir, tourner la page. le second reste campé sur ses positions, il assume ce qu'il a fait et veut être condamné.

Et le chien dans tout ça ? Et Valentine ?

On comprend le pourquoi du comment bien plus tard dans le récit. Entre temps Morlac remonte le fil de ses souvenirs, et c'est là l'occasion pour le lecteur de prendre conscience de certains aspects de cette sale guerre, comme toutes les guerres du reste, et de tempérer son jugement, à l'image du juge militaire…

Le collier rouge est un roman sur la fidélité et l'amour, envers et contre tout, mais aussi sur la fraternité et le désir universel de paix. (Sauf pour les dirigeants belliqueux, qui eux n'ont pas à servir de chair à canon).

La plupart des jeunes hommes qui ont été envoyés à la guerre l'ont été contre leur gré, ne sachant même pas pour quoi ils devaient se battre, ni même s'ils en avaient envie.

Une génération a été sacrifiée, et les enfants nés pendant et juste après cette première guerre ont servi de chair à canon pour la deuxième guerre.

La géopolitique a la main mise sur le Monde, depuis toujours. Les peuples sont manipulés par les dirigeants qui leur insufflent quelques valeurs bien ancrées comme le patriotisme, l'amour de la Patrie et l'honneur. Ou bien, dans d'autres circonstances, agitent le spectre de la mort, de l'insécurité afin de les contrôler avec la peur. Et cela justifie toutes les décisions, toutes les mesures, même les plus absurdes.
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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Une bien belle histoire que celle de ce poilu qui au retour de la guerre commet un acte susceptible de lui retirer son statut de héros.

Bien belle histoire celle de ce chien fidèle et loyal envers un soldat qui ne se rend pas compte de sa chance.

Bien belle histoire que ce juge militaire qui cherche l humanité et l origine des faits avant tout verdict.

Quel beau roman sur une période pourtant difficile de l histoire de France.

Quel bel hommage à son ami et au grand-père- poilu- que M. RUFIN écrit là.

Bonne lecture
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"Le collier rouge", Jean-Christophe Rufin, 2014, Gallimard

Sur la place du village, un chien aboie sans discontinuer, nuit et jour. Son maitre est retenu prisonnier dans la caserne du village.

L'officier Lantier, chargé d'enquêter sur l'affaire, n'aspire qu'à régler cette histoire au plus vite: la guerre la plus meurtrière vient de se terminer, notre détenu est un héros décoré en 17 et condamner un tel homme en 19 pour "ça" lui parait inconcevable.
De simples excuses suffiraient et Morlac serait libre. Mais non… rien à faire… Morlac maintient la justesse de son acte: il ne s'excusera pas.
Qu'a-t-il fait? pourquoi le chien a-t-il tant d'importance? quelle est la place de Valentine? où est la clé du drame?

Jean-Christophe Rufin raconte une histoire simple, sur la loyauté, la fidélité et l'amour. Il dévoile ses personnages pas à pas, subtilement, des personnages tendrement humains, liés par un chien presque plus humain qu'eux, criant de contraste face à la déshumanisation de cette guerre qu'il est bon de ne jamais oublier.

L'énigme se dénoue brillamment, l'écriture se savoure et on en redemande.

Monsieur Rufin est décidemment un grand auteur. Ça fait du bien!
Lien : https://carpentersracontent...
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Nous sommes en 1919.
Il fait une chaleur suffocante. Rien ne bouge.
Jacques Morlac est enfermé dans un cachot.
Le juge Lantier doit tenter de comprendre quel geste déraisonné risque de mener Jacques Morlac à une condamnation. Etrange face à face.
Un chien, au collier rouge, ne cesse d'aboyer devant la prison.

Absurdité de la guerre mais aussi héroîsme, orgueil, loyauté, courage, fidélité, font partie des thèmes abordés dans ce récit.
Un livre lu avec passion.
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Un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée, aboie sans arrêt devant la caserne déserte d'une sous-préfecture du Bas-Berry où Jacques Morlac est détenu prisonnier. Un homme est chargé de sa surveillance. Nous sommes en 1919 et ce prisonnier militaire doit être interrogé par le Chef d'escadron Hugues Lantier du Grez, juge chargé de son dossier.
Comme il nous en a donné l'habitude, Jean-Christophe Rufin livre un nouveau roman très bien écrit et plein d'enseignements. La Première guerre mondiale est terminée mais « Personne ne pouvait avoir vécu cette guerre et croire encore que l'individu avait une quelconque valeur. »
L'auteur apporte un éclairage très intéressant sur le Front d'Orient, à partir de Salonique, des batailles oubliées ou méprisées. Morlac y était et Lantier n'hésite pas à parler des « planqués » en Orient… Là-bas, notre homme a même été décoré de la Légion d'Honneur pour un acte de bravoure exceptionnel, en 1917.
Au fil des pages, tout est dit sur les différents ressentis des soldats : « Pour l'homme des villes, l'arrière, c'était le plaisir, le confort, la lâcheté, en somme. Pour celui des campagnes, l'arrière, c'était la terre, le travail, un autre combat. »
Profitant de rares permissions, avant de partir pour l'Orient, Morlac, grâce à Valentine, a pu lire Proudhon, Marx, Kropotkine et d'autres auteurs encore qui lui ont ouvert les yeux et donné envie de fraterniser avec l'ennemi bulgare, inspiré par la révolution russe. Son chien qui l'a suivi là-bas, ne peut pas comprendre cela : « Il était loyal, jusqu'à la mort, courageux, sans pitié envers les ennemis. »
Au travers de leurs discussions, Morlac révèle le fond de sa pensée à Lantier : « La seule victoire qui vaille est celle qu'il faut gagner contre la guerre et contre les capitalistes qui l'ont voulue. » Allant au bout de ses idées, le prisonnier refuse tout compromis mais l'amour de Valentine aura raison d'une logique implacable et bornée. Pour l'auteur, les décorations récompensent la part animale des hommes alors que la fraternisation aurait justement redonné priorité à notre humanité.
Jean-Christophe Rufin a situé "Le collier rouge" près de Bourges, sa ville natale où il a vécu plusieurs années. Son roman précédent, "Le Grand Coeur" , se passait aussi en partie dans sa région d'origine puisqu'il retrace la vie mouvementée de Jacques Coeur.



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C'est un livre dont j'avais beaucoup entendu parler, et je dois dire que j'ai été enchanté par cette lecture.
C'est un court roman tiré d'une histoire vraie.
C'est une histoire magnifique sur le fidélité envers ses amis, mais aussi des animaux qui partagent notre vie. Mais ce roman dénonce aussi la bêtise de la guerre, car l'histoire se déroule en 1919. Il parle aussi d'orgueil et de malentendu. Mais cette histoire est pleine d'humanité.
Bref, si vous n'avez pas lu ce livre ou vu le film, je ne peux que vous le conseiller.
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Il est bien rare que j'éclate en sanglots à la lecture d'un roman … c'est pourtant ce qui m'est arrivé en refermant ce court livre, tellement l'émotion de cette histoire, vraie à l'origine, m'a saisie.
Nous sommes en août 1919 , dans une petite ville du Berry, par cet été de canicule. Un bâtiment provisoirement converti en prison militaire abrite un seul et unique prisonnier, gardé par son geôlier. Devant la prison, son chien l'attend, depuis qu'il a été enfermé, le jour du 14 juillet. Et, sans trêve, jour et nuit, ce chien tout couturé, maigre à faire peur, aboie. Jusqu'à en tomber d'inanition.
Jacques Morlac est revenu sain et sauf de la Grande Guerre. C'est un héros, décoré. Il a défendu la Nation mais, en même temps, il la vomissait. Son juge militaire, Hugues Lantier du Grez, va tenter d'analyser les raisons profondes du geste fou qui a conduit ce soldat à risquer une grave condamnation.
Car l'ambiance n'est plus aux accents guerriers. Les principes vacillent. Trop d'hommes ont été fauchés dans leur prime jeunesse. On a besoin de tous les bras pour reconstruire. Ce sera l'oeuvre du commandant : comprendre, convaincre malgré lui l'homme qu'il interroge, de son erreur. Car ce livre, qui ferait une magnifique pièce de théâtre, est fondé sur l'apparence des choses, la distorsion, la fausse appréciation, l'orgueil, le malentendu, la solitude.
Et le personnage central de cette histoire, c'est Guillaume, le chien. Ce chien qui a accompagné Jacques Morlac jusque sur le front de l'Armée d'Orient, dans la tranchée, avec les Russes et contre les Bulgares. Ce chien courageux, loyal et fidèle, comme le chien Jacquot qui a reçu la Croix de Guerre en 1918 et dont la photographie figure sur le bandeau de présentation du livre.
Un court ouvrage, certes, mais écrit avec la simplicité de la grâce. Une sorte de conte, un hommage aussi. Une merveille finement ciselée qui se lit trop vite !


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