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sur 1493 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que dire encore après plus d'une centaine de critiques, presque 400 évaluations et un prix Arsène Lupin — 2018 ?

J'en suis arrivée à lire ce livre par un très heureux hasard. Je l'avais repéré sur babelio et je l'ai trouvé, par la suite, dans la boite à livres (qui sert aux désherbages réguliers ou aux abandons divers) de ma médiathèque. Quelle chance ! Je tenais, en effet, beaucoup à découvrir Aurel Timescu, ce personnage assez improbable et si véridique à la fois, qui m'a fait bien rire. C'est chose faite à présent et je dois dire que j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé la fin intéressante, mais comme je n'ai pas l'intention de dévoiler l'intrigue, je vous propose simplement une « compil » (liste non exhaustive) de citations (certaines déjà présentes sur le site) qui contribuent à réaliser le portrait du consul et qui ont donc, en principe, un lien avec la Roumanie dont je suis également originaire (l'indication de page fait référence à l'édition poche folio n° 6676). Je trouve qu'elles en disent long sur la perception de ce pays par un Français. Je trouve également préférable de le publier dans sous cette forme « rassemblée » plutôt qu'en citations éparses :

Son patronyme se termine en « -escu », ce qui est typiquement roumain :
* – Je suis M. Aurel Timescu, dit-il en prononçant son nom à la roumaine. (p. 49)

Sur l'accent :

* Le problème, comme toujours, c'était l'accent. Avec sa voix qui déraillait, ses « r » roulés et ses intonations de paysan du Danube, Aurel savait qu'il était difficile de se présenter à un inconnu au téléphone sous le titre « consul de France ». Cela sentait le canular et on lui avait plusieurs fois raccroché au nez. (p. 49)

Sur son enfance en Roumanie et la nostalgie qu'elle suscite, malgré les « rigueurs » du communisme  :

* Il pouvait par exemple rester des heures devant une photo de classe qui représentait son aïeul, le père de sa mère, qu'on appelait le rabbin Kahen, avec ses élèves à l'école juive de Timișoara. Aurel regardait chacun des enfants, qui devaient être morts maintenant ou très âgés, et il imaginait leur vie. Parfois, c'était sa grande famille paternelle, assemblée autour du prêtre pour une fête catholique, qu'il regardait. Son père était facteur, huitième enfant d'une fratrie de douze. Tous les ans, il se rendait à la campagne près de Brașov et se devait de participer au grand rassemblement familial qui se tenait à la fin de l'année. La plupart de ces visages de paysans étaient inconnus d'Aurel mais il ne se lassait pas de scruter leurs traits rudes. (p. 73)

* Il avait été élevé dans un pays désorganisé où il fallait faire la queue à tout propos. Ce qui était difficile pour lui c'était de conserver dignité et volonté dans de telles ambiances. Son premier réflexe dans la foule était de retrouver la soumission et la passivité que le monde communiste exigeait de ses sujets. (p. 80)

* La vie l'avait doté, par la force des choses, d'une résistance inépuisable face à des vexations bien plus humiliantes. La Roumanie de Ceaușescu, où il avait grandi, était à cet égard une école d'une exceptionnelle rigueur, qui armait à jamais contre la bêtise et le mépris.

* Aurel comprit qu'une seule expression était de mise : l'admiration. Il s'était exercé très tôt, sous la botte de Ceaușescu à cet exercice et savait composer le visage qui convenait. Étonnement, approbation, soumission et terreur devaient être nettement perceptibles par l'interlocuteur, en sorte que celui-ci pût être assuré d'un complet triomphe. 

Sur le régime liberticide de Nicolae Ceaușescu qui peut expliquer sa soif de justice :

* Il avait eu une image fugitive des geôles de Ceaușescu, où, triste privilège, il avait été retenu plusieurs fois et accusé de « conduites antisociales ». (p. 141)

* En même temps, il avait la perspective de bien s'amuser et d'accomplir un acte de justice. Tout ce qu'il aimait dans la vie, en somme. (p. 241)

Sur son « addiction » au tokay (p. 76) : c'est très drôle, car il s'agit en principe d'un vin réputé en Hongrie, pays avec lequel les Roumains entretiennent des relations similaires à celle entre la France et la Belgique. En même temps il faut reconnaître que les meilleurs cépages roumains sont des vins blancs. Par ailleurs, il y a un peu de sang magyar qui coule dans ses veines (cf. p. 98)

Sur la perception de la mort :

* Aurel, par sa culture, croyait à la présence des morts. Dans la campagne roumaine où il était né, les défunts étaient là, attentifs, protecteurs ou malfaisants. La plupart des rites paysans visaient à les neutraliser, à les apprivoiser, à les conjurer. Dans sa famille, du côté de sa mère, on n'avait que mépris pour ses pratiques magiques. Mais dans la branche paternelle, à la fois valaque et magyare, on ne plaisantait pas avec ces choses. Aussi Aurel était-il persuadé qu'après avoir regardé Mayères en photo ces derniers jours, c'était le défunt qui, aujourd'hui, l'avait regardé. (p. 98)

Sur la perception (idéalisme naïf ?) de la France et de l'Ouest (l'Occident) par un Roumain :

* En Roumanie, quand il était jeune et qu'il rêvait de la France, Aurel s'était fait une certaine idée de l'élégance française. Celle des femmes, bien sûr, mais aussi celle des hommes. Il en était resté sur ce point à des notions tirées de romans De Maupassant, corrigées par les films des années trente. Il comprenait que cannes, chapeaux ou épingles à cravate aient disparu. Mais il imaginait toujours les Français amateurs de costumes de belle coupe et de tissus riches. Ce qu'il avait découvert en arrivant l'avait consterné. Il ne s'était jamais tout à fait habitué aux pantalons tire-bouchonnés, aux couleurs mal assorties, aux chaussures jeunes accompagnant des costumes bleus et autres hérésies qu'il avait sous les yeux tous les jours. (p. 133)

* – Quand je suis arrivé en France, je rêvais de devenir policier. C'est idiot, me direz-vous. Peut-être, mais il faut comprendre que là-bas, en Roumanie communiste, les seuls films qui venaient d'Occident étaient des histoires d'aventuriers ou de flics. On était nourris à Belmondo et Delon. (p. 175)

* Quand il vivait en Roumanie, Aurel s'était habitué à ce mariage permanent de la respectabilité et du crime. Les dignitaires communistes avaient tous l'air de mériter Marx sans confession. Et pourtant, ils cachaient sous ce masque la corruption, le mensonge, la violence. En arrivant à l'Ouest, Aurel avait voulu croire qu'il avait rejoint une terre de vérité où les méchants ont l'air de méchants et où l'on peut faire confiance aux braves gens. Au fond de lui, il savait que c'était faux. Mais il voulait y croire. (p. 219-220)

Sur la manière dont il est arrivé en France, il est vrai que la Roumanie « vendait » ses ressortissants qui voulaient quitter le pays, surtout les Juifs.

Enfin, une dernière, intéressante :

* Quand il était arrivé à l'Ouest, Aurel avait été pris en main brièvement par la DST. Les services français voulaient lui faire espionner la diaspora romaine. (p. 266)
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C'est un beau suspens que nous offre ce suspendu de Conakry et Aurel Timescu est un employé consulaire aussi improbable que savoureux.

Mais en refermant ces 300 pages, le lecteur n'a pas beaucoup appris sur la Guinée, Conakry et ses habitants et savoir qui a appuyé sur la gâchette de l'arme à feu ne documente pas réellement sur les instigateurs de la pendaison.

Plaisant divertissement, à déguster avec une bouteille (au minimum) de Tokay, cet ouvrage assez superficiel et un peu caricatural, ne me semble pas le meilleur Rufin.

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Jean - Christophe Rufin est un auteur qui possède " une belle plume " , compte de nombreux ouvrages de grande qualité à son actif , et son lectorat fidèle , dont je fais partie , a pu se montrer surpris de le voir se lancer sur un chemin méconnu de son talent , le genre policier ....Envie de se faire plaisir , de changer d'orientation , je ne sais ,mais le voilà qui nous fait rencontrer un curieux personnage ,Aurel Timescu , Consul de France à Conakry en Guinée.
Un sacré bonhomme , roumain naturalisé français , au look improbable , amateur plus que raison de vin blanc , et ...placardisé dans la chaleur africaine....Voilà posé le début d'une intrigue qui va lui permettre de montrer des qualités de policier insoupçonnées.....
L'affaire :Jacques Mayéres , dont le bateau est à l'ancre dans la marina depuis six mois est assassiné . Bon , dans un polar , s'il n'y a pas de mort , hein , ça fait defaut quand même. .Alors , lui , il avait beaucoup d'argent , fréquentait une jeune femme qui , elle- même avait un copain ....Bon , ça fait un peu désordre mais ...ça n'explique pas le fait que son cadavre ait été hissé au sommet du mât principal du bateau ...Curieux....
Ce que je ne vous ai pas dit , c'est que " Aurel est hardi ", rien ne lui fait peur...enfin sauf les femmes , peut-être .... L'absence d'un responsable fait que ....Le voilà donc parti , ce personnage , sorte de Colombo franco - roumain , à la recherche de la vérité....
Pour être juste , il y a sans doute mieux en matière d'intrigue mais , franchement , on passe un très bon moment en compagnie de ce personnage un peu déjanté mais particulièrement imprévisible et bougrement intelligent .
Alors que je sortais de lectures " plutôt éprouvantes" , j'ai vraiment trouvé une bouffée d'oxygène avec ce polar bien construit et bien écrit . Si Rufin a abordé " un autre genre " , il n'a pas ,pour autant perdu les qualités d'écriture qui sont les siennes.Un vrai grand moment de détente et de plaisir .
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La Guinée peut paraitre un paradis pour certains, et particulièrement sa capitale, Conakry, grâce à la mer, au ciel bleu, au soleil, au farniente…
Assez bien de voiliers s'arrêtent dans la marina, et pour le moment, il y en a 4, dont celui de Jacques Mayères. Mais ce Jacques Mayères, on ne l'envie pas, car ce matin, il est retrouvé suspendu par un pied au mât.

Le Consul de France, ancien roumain au look improbable, Aurel Timescu, aime s'occuper des affaires criminelles, alors qu'il n'y est pas spécialement autorisé. Il profite donc de l'absence du Consul général pour s'adonner à sa passion.
Nous voilà en train de le suivre, lui qui déteste la mer, le ciel bleu, le soleil et le farniente.
Il nous donne l'occasion de rencontrer tout ce petit monde autour de la marina, ainsi que de fréquenter les couloirs du consulat et de découvrir les manèges des uns et des autres, désirs de manipulations ou amitiés sincères. Quoi qu'il en soit, ce pauvre Aurel est souvent peu pris au sérieux. Son look de fou le dessert, évidemment. Et quand une femme, la soeur de la victime, débarque à Conakry, son coeur de Roumain romantique s'emballe, pour le plus grand bien de l'enquête.

J'ai franchement bien aimé accompagner ce petit Consul, pour l'atmosphère particulière qu'il traine comme un halo autour de lui. La psychologie n'est pas absente de ce petit polar, et finalement c'est ça le plus important. Aurel est timide et n'est jamais pris au sérieux, alors qu'il est très intelligent. Les gens ne se surveillent pas lorsqu'ils le côtoient, et c'est dommage pour eux…

Je ne suis pas, à vrai dire, restée suspendue aux mots de Rufin dans ce roman, mais j'ai trouvé ce livre fort plaisant quand même. Distrayant.
Il est vrai que la mer, le ciel bleu, le soleil y contribuent. Mais ça, je vous l'ai déjà dit, non ?
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Une enquête du Consul Aurel, un héros maintenant récurent de Jean-Christophe Rufin qui se laisse lire avec plaisir et dont l'envie de découvrir la fin demeure tout au long de l'intrigue. Ce n'est pas le livre que je préfère de cet auteur dont j'ai bien plus aimé d'autres titres, qui avaient fait de moi un lecteur assidu à chaque nouvel opus. Toutefois, son personnage m'a ramené à mes propres souvenirs roumains et aux moment très chaleureux que j'ai passés dans ce pays ; il a atténué la légère déception qui pointait en achevant la dernière page.
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Il est sympa ce Rufin. En Guinée je fréquente Aurel Timescu. D'origine roumaine et avec cet air de ne pas y toucher il est Consul de France. C'est un fin limier et contrairement à ce qui vient d'être dit, il est plutôt aguerri et touche à tout. Son étrangeté me plait beaucoup. Il est mal habillé, mal coiffé, voire mal chaussé mais c'est ce désaccord de mise qui m'intrigue et me donne à connaître un homme sensible et attachant. Il enquête sur le meurtre d'un gentil comme lui, qui lui aussi enquêtait pour des raisons toutes personnelles sur un certain trafic. Mayères, le mort se retrouve suspendu au mas de son voilier et nous allons découvrir pourquoi grâce à la perspicacité d'Aurel qui nous compose là son opéra.
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Un livre de Jean-Christophe Rufin, ça ne se refuse pas !

Même si celui-ci s'oubliera aussi vite qu'il a été lu, il apporte quelques heures de plaisir sans prétention, avec une escapade africaine dépaysante et un petit ton burlesque bien plaisant.

Nous voici donc entrainés dans les arcanes diplomatiques, par les souliers d'un fonctionnaire haut en couleurs, et en garde-robe inadaptée au climat caniculaire.
La carrière de Rufin lui a-t-il fait rencontrer des personnages aussi improbables que cet Aurel Timescu, natif de Roumanie et consul de France à Conakry ? L'hurluberlu est savoureux avec son physique ridicule, ses obsessions et ses marottes, son intelligence et sa clairvoyance décalée. Impossible de ne pas penser à l'inspecteur Colombo !

D'autant que le petit diplomate a raté une carrière dans la police. Il est donc trop heureux de se mettre sous la dent le sauvage assassinat d'un ressortissant français, et ceci dans le dos de sa hiérarchie qui l'a mis au placard depuis longtemps.

Le décor est posé : l'enquête n'a d'intérêt que pas la manière de la traiter, bien qu'elle mette en lumière la réalité de la Guinée, entre insécurité et trafics de drogues.

Un anti- héros bien attachant qui semble entamer une carrière de personnage récurrent dans une série policière, nouveauté dans la bibliographie de l'auteur.
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Quand l'un de mes auteurs préférés s'offre un divertissement littéraire, je le suis. de toute façon, au risque de me répéter, Jean-Christophe Rufin pourrait écrire le bottin, je le suivrais. L'une des raisons pour lesquelles j'apprécie sa prose est justement sa faculté à explorer différents genres, à passer du roman historique (L'Abyssin, le Grand Coeur...) au roman contemporain (Katiba, Check-point...) tout en s'offrant un détour par le roman d'anticipation (Globalia) et en se livrant avec beaucoup de talent à l'exercice de l'autobiographie (Un léopard sur le garrot). La richesse de son parcours, ses multiples vies et centres d'intérêt lui permettent de puiser une matière passionnante. Son talent de conteur fait le reste.

Le voici donc qui lorgne du côté du polar, se dote d'un héros récurrent (ou devrions nous dire d'un anti-héros) et annonce au moins trois aventures d'Aurel Timescu, Consul de France. Ceux qui connaissent un peu l'histoire de Jean-Christophe Rufin ne sont pas très étonnés de trouver cette référence à son expérience en tant que diplomate (il fut Ambassadeur de France au Sénégal il y a quelques années) ; mais comme il l'a expliqué lui-même lors d'une rencontre au Divan, devoir de réserve oblige, hors de question de livrer ses mémoires avant d'être sur son lit de mort. le personnage d'Aurel Timescu est assez éloigné de lui pour que "toute ressemblance avec des faits ou des personnages ayant existé..."

Bref. Parlons d'Aurel donc. Un drôle de spécimen. La risée du Consulat de France en Guinée où il occupe un placard, sans connexion internet et sans ligne téléphonique. Il a l'habitude Aurel, toujours envoyé dans des endroits si improbables que même sa femme n'a jamais voulu le suivre. Ils ont fini par divorcer même si c'est grâce à elle qu'il a obtenu la nationalité française, lui le réfugié politique roumain, racheté par sa famille au régime de Ceaucescu. Aurel n'aime pas le climat trop chaud de l'Afrique, peu adapté à sa garde-robe composée essentiellement de tweed. Amateur de Tokay, ancien pianiste de café-concert, il traîne également un accent haut en couleurs, tout en roulement de r. Habitué à faire profil bas, son intérêt est soudain éveillé par une macabre découverte, le cadavre d'un plaisancier suspendu au mât de son yacht dans la marina de Conakry. le Consul général étant en déplacement, Aurel s'empare de l'affaire sous couvert de gérer la relation avec la famille de ce ressortissant français. Et tout en gardant le rythme d'ingestion de ses bouteilles de vin blanc entreprend de retracer le parcours du mort, en prenant soin de ne froisser aucune susceptibilité.

L'occasion est belle pour l'auteur de donner un aperçu de la subtilité de la gestion des relations diplomatiques entre les différents intervenants, sur un continent dont il a eu l'occasion de goûter les coutumes. Mais le personnage d'Aurel est une vraie trouvaille. Doté d'une réelle empathie et d'une sensibilité à fleur de peau, lesté d'un passé qui lui a permis de faire connaissance avec les méthodes particulières d'un régime dictatorial, il se révèle d'une passionnante complexité et d'une imprévisibilité totale. Tout en faisant preuve d'une acuité supérieure à la moyenne quant à l'appréhension de la nature humaine. Si la progression dans l'enquête et l'élucidation du crime se suivent avec intérêt, c'est vraiment Aurel qui emporte le morceau. Il intrigue, surprend, émeut... et donne sacrément envie de le retrouver dans de prochaines aventures.

Le deuxième volet est déjà écrit, le troisième est en cours. On peut prendre cette série comme un divertissement, ce qu'elle est et ce que revendique l'auteur, mais un divertissement qui bénéficie de l'oeil exercé de Jean-Christophe Rufin et trouve une cohérence intéressante au sein d'une oeuvre qui exprime une certaine vision du monde et fait la part belle aux "rêveurs qui agissent" comme les désigne leur créateur.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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J'avais déjà lu de Jean-Christophe Ruffin, Katiba, un roman d'espionnage palpitant situé entre Paris et les groupes d'AQMI au Sahel, et l'enjeu d'un attentat à déjouer. Agents doubles, belle espionne, haute technologie pour observer les scorpions du désert depuis l'espace, tension bien ménagée jusqu'à la fin, j'avais adoré.

Là, c'est une toute autre ambiance qui nous attend, plutôt « Hercule Poirot », légère, acide et parfois drôle, ça change des sombres brumes scandinaves.

Avec le suspendu de Conakry, l'auteur nous livre un polar diplomatique, milieu qu'il connaît très bien, avec son original enquêteur improvisé. Aurel Timescu, est consul de France à Conakry. Son origine roumaine, et son look improbable suscitent moqueries et relégations dans des tâches subalternes ...trop bizarre pour être pris au sérieux, et pourtant, cet amateur de Mozart et de Tokay est tenace, observateur et patient.

Les consuls sont en principe les anges gardiens de tous les ressortissants qui ont perdu leur passeport ou se retrouvent sans un sou, ou même en prison, au bout du monde...

Aurel, lui, va devenir l'ange gardien qui va s'employer à résoudre l'affaire du meurtre de la Marina . Il faut bien s'occuper quand on est placardisé, qu'on rêvait d'être policier, qu'on s'est pris d'affection pour la très jolie soeur de la victime, qu'on veut pour elle la vérité des faits, que le Consul général est absent, laissant le champ libre...

Chemin faisant , notre auteur nous dépeint tout un monde baroque encore englué dans des représentations colonialistes sur l'Afrique, surtout après quelques verres dans ces innombrables fêtes qui meublent leur quotidien.

Notre anti héros est attachant, l'enquête bien menée , le style agréable, c'était un bon moment de lecture.





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Certes ce roman a moins de puissance que, par exemple, Rouge Brésil ou le collier rouge, mais j'ai passé un moment divertissant, plaisant en compagnie d'Aurel Timescu, et malgré son physique et son look vestimentaire singulier , j' ai trouvé un certain charme à cet homme en souffrance, grand amateur de Tokay (Louis XIV savait aussi apprécier ce nectar, sûrement avec plus de modération ) il est émouvant, et recèle des talents cachés qui se révèlent au fil des pages. Je ne manquerai pas un nouveau rendez-vous avec lui, puisque JCh. Rufin envisage lui confier d'autres missions.
Par petites touches incisives, Ruffin nous dépeint l'ambiance africaine , nous révèle les caractères des personnages, avec beaucoup de réalisme et de vérité.
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