Sous le soleil de mes cheveux blonds

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L'une est brune, l'autre blonde. Elles sont inséparables et pourtant rien ne laissait entrevoir une telle amitié. Brigitte est secrète et froide, Brune est excentrique et hautaine. Mais comme on dit, les opposés s'attirent. Ensemble, elles vont vivre leur plus belle jeunesse. Les années s'envolent et Brigitte avec. Six ans que Brune n'a plus de nouvelles. Enceinte de son premier enfant, elle s'imagine que sa grande amie l'est aussi. Alors pendant ces quelques mois de grossesse elle déroule cette amitié et essaie de comprendre ce qui a causé cette absence.
« On peut lire en silence et écrire dans sa tête, partout, ce sont eux la liberté absolue. »

Les réseaux sociaux nous offrent souvent de jolies rencontres. Agathe fait partie de celles-là. Son blog Agathe The Book est un bijou de blogueur, tendresse et finesse en font une référence dans la blogosphère. Lorsqu'Agathe m'a proposé de lire son premier roman j'ai tout de suite accepté. Je dois vous avouer qu'il est resté dans ma PAL un petit temps, juste envie que la déferlante de retours passe et ne pas être influencée. Quelques jours de vacances à la mer en juin et je l'embarque. Quelle idée j'ai eu de le commencer sur l'autoroute (rassurez-vous je ne conduisais pas !) car je n'avais pas envie d'arrêter ma lecture. Agathe m'a embarquée dans ce roman d'amitié si forte et en même temps si destructrice, chaperonnée par la bande son de France Gall. Cette histoire sonnait comme un écho à la mienne avec les mots sincères d'Agathe pouvant être si proches de ma génération. Toutes ces premières fois, le corps, l'amour, le chagrin, la perte, la grossesse. Autant de sujets pour se construire et devenir femme.
Sous le soleil de mes cheveux blonds est un coup de coeur sans aucun doute et je l'ai su très vite en le lisant. Ne pas le lâcher, le dévorer et le refermer très émue de quitter ces femmes. Merci Agathe de m'avoir fait passer un agréable moment de lecture et une magnifique semaine de vacances en famille.

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Ce roman est pour moi une révélation. Celle d'un auteur au talent incontestable, qui a su me captiver de la première à la dernière page. En le refermant, je me suis interrogée sur la part de fiction et celle possible de vécu qu'il recouvrait. Agathe Ruga rend ses personnages Brune et Brigitte tellement tangibles et vivants, humains et imparfaits que le lecteur a l'impression qu'ils existent vraiment quelque part.

La narratrice, Brune, nous entraîne dans son récit. Enceinte de son 2ème enfant, la nuit, elle retrouve son amie de toujours dont l'absence lui pèse. Brigitte, à la fois solaire et cyclothymique, a disparu de sa vie du jour au lendemain sans donner d'explication après dix années d'amitié fusionnelle. Brune replonge dans les souvenirs du lycée, de sa rencontre avec Brigitte jusqu'à l'école de médecine où elles découvrent ensemble les plaisirs de la jeunesse et ses désillusions. Elles vivent des moments inoubliables, des premiers amours, des soirées entre filles, des fous rires, des « premières fois ». Elles partagent tout, même des vacances en Bretagne.

Brune tente de comprendre ce qui s'est joué pour faire le deuil de cette amitié perdue, qui lui était si chère.

Une épopée passionnante, qui nous parle de la Jeunesse qui s'autorise tout( on se croit éternel, Demain n'existe pas), où des jeunes filles deviennent femmes, d'amitié fusionnelle et de passion amoureuse. On revit ces moments de légèreté, d'euphorie où on se croit intouchable et où on brille de mille feux, sans limite, croquant la vie à pleines dents.

A. Ruga a su illustrer à la perfection la Jeunesse dans ce roman avec son lot de folie, de confiance et d'imprudence et l'amitié avec ses failles et ses plus beaux côtés. Les trahisons, les secrets aussi bien que les confessions que peuvent contenir une amitié.

La bande-son de France Gall accompagne le roman chapitre après chapitre en parfait adéquation avec le (con)texte ( « Poupée de cire », « Des gens bien élevés », Ella, elle l'a », « Ma déclaration« , « Viens je t'emmène »…) Un texte rythmé et un ravissement du début à la fin dont le lecteur ne voudra pas perdre une miette. Agathe Ruga est un auteur très prometteur et je vous le dis, courrez vite le lire!

« Viens, je t'emmène

Où illusion devient réalité

Viens, je t'emmène

derrière le miroir de l'autre côté… »

France GALL, 1997

« Je n'suis qu'une poupée de cire
Qu'une poupée de son
Sous le soleil de mes cheveux blonds
Poupée de cire, poupée de son
Mais un jour je vivrai mes chansons
Poupée de cire, poupée de son
Sans craindre la chaleur des garçons
Poupée de cire, poupée de son ! »

SERGE GAINSBOURG
pour France Gall, 1965

« Tu n'es jamais revenue

ta voix tremble dans ma mémoire

comme la lune dans un seau d'eau. »

CHRISTIAN BOBIN


Mais je dois l'avouer
Je l'ai regretté depuis ce jour-là
Plus jamais ils n'ont téléphoné
Mais quelle idée de rester fâchés
Entre gens bien nés
Entre gens bien nés
Entre gens bien élevés !

HUBERT GIRAUD,
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Ce livre m'a bizarrement enthousiasmée.

Enthousiasmée ?

D'abord parce que l'écriture de l'auteure embarque complètement dans son histoire. Elle écrit sans censure et sans tabou : elle partage, elle nous donne accès à son monde intérieur et aux coulisses de sa pensée. Elle écrit tous ses sentiments, toutes ses contradictions, ses rêves et ses peurs, et on passe quelques heures, nous aussi, dans la peau d'une brune qui a vécu sous le soleil des cheveux blonds d'une amie qui s'est éloignée, mais reste sa plus belle histoire d'amitié.

Ensuite parce qu'il y a une bande son. J'adore les livres qui ont une bande son, et là, c'est France Gall. Voilà une chanteuse que nous avons tous forcément en tête, même sans le vouloir, « Vieeeeens, je t'emmène... », « Ma déclaration »... ces chansons ponctuent le texte, font un écho à la blondeur de l'héroïne du titre, et on se dit que dans ce livre comme dans la vie, il y a une chanson de France Gall pour chaque instant. De quoi être perpétuellement de bonne humeur !

Bizarrement ?

Eh oui, parce que je ne l'ai pas lu sans quelques bémols, qui m'ont obligée à me mettre face à une question : qu'est-on prêt à pardonner à une auteure dont le style, le talent à embarquer dans une histoire d'amour, et la capacité d'introspection sont aussi frappants ? Est-on prêt à lui pardonner quelques clichés et un soupçon de conformisme quand on comprend que son but ultime, avant l'écriture, c'est d'abord trouver l'homme de sa vie et faire des enfants avec lui ?

Eh bien oui. Quand l'écriture est celle d'Agathe Ruga, la forme prime sur le fond. Peu importe l'histoire, elle nous y embarque et en la lisant, nous vivons nous aussi une enthousiasmante histoire d'amour et d'amitié. Pour paraphraser un humoriste célèbre qui ambitionnait de faire rire en lisant le bottin, j'ai l'impression qu'Agathe Ruga peut donner le sentiment d'avoir traversé le vent de la passion en racontant ce qui est finalement la banale histoire d'une famille recomposée comme les autres. C'est peut-être encore plus fort que de donner ce même sentiment exceptionnel en racontant une histoire déjà exceptionnelle en elle-même...

Voilà une auteure vraiment très prometteuse !

Ce livre c'est…

LES FILLES DE L'ÉTÉ
Brune et Brigitte. Deux amies, deux âmes soeurs fusionnelles. Inséparables du temps de l'adolescence, leur relation s'étiole à l'aube de l'âge adulte. Brigitte rompt le lien, le brise, le piétine. Sans aucune explication. Brune décide un jour de prendre la parole et s'adresse ici à Brigitte avec le "tu" de la confidence.

UNE DÉCLARATION
D'amour et d'amitié. C'est un coeur qui déborde. Un coeur trop vite rempli, trop tôt délaissé. C'est une confession. Un pacte d'amitié non respecté. C'est un ventre qui s'arrondit dans lequel la vie prend forme. C'est un rêve de petite fille, un rêve d'adulte. le rêve d'écrire. L'envie, le manque, la déception.

UNE TRANCHE DE VIE
Ce livre c'est avoir la vingtaine. C'est rechercher la passion, les frissons. Faire face aux désillusions. C'est foutre le camp. Envoyer tout promener. Se rabibocher. Goûter à l'interdit puis rebrousser chemin. Y retourner quand même parce qu'ailleurs c'est meilleur.

C'est avoir 25 ans. C'est se mettre à nu, s'exposer, se débrouiller, se démerder. S'affranchir des parents pour devenir grand. Ôter cette pellicule de douceur qui fait office de protection. Vivre au grand jour. S'assumer, merder.

C'est avoir 30 ans, ralentir, prendre le temps. Se retourner, ressasser, évaluer les dégâts avant de tourner la tête vers l'avant. C'est trouver enfin la réponse à ses questions. Apercevoir un but, un horizon. Savoir à côté de qui marcher. Savoir sans qui on fera le chemin. Ceux qu'on laisse sur le côté, qui n'ont plus rien à nous apporter ou qui nous ont abandonné. Savoir pour qui, pour quoi. C'est accoucher d'un émouvant bébé de papier.

Avez-vous déjà vécu ces amitiés féminines si intenses que nous avons parfois l'impression qu'elles ont plus de poids qu'une histoire de couple ? Ces amitiés si prenantes, qui en deviennent parfois étouffantes, voire toxiques ? Et surtout ces amitiés, si belles, mais qui se brisent du jour au lendemain ? Sans que nous ne comprenions réellement la raison. Ghostée avant même de savoir ce que ce terme veut dire... 

Confidence pour confidence, installez-vous en terrasse, servez-vous un verre et écouter Agathe nous rapporter l'histoire de Brune et Brigitte. Brune, l'héroïne (double fictionnel d'Agathe), à la fois bonne élève, extravertie et fantasque, rencontre sur les bancs du lycée, Brigitte, la blonde de bonne famille, mystérieuse et si lunatique. Les contraires s'attirent, les deux font la paire et deviennent comme des soeurs. Soeurs qui partageront tout : études, soirées alcoolisées, histoires de couple, découverte de la sexualité, passage à l'âge adulte, secrets, déceptions, joies et tristesses.

Au-delà de l'amitié, devenir femme est un sujet central du roman, sans pudeur parfois, avec modernité tout le temps. C'est aussi un roman d'apprentissage pour Brune qui se cherche, fait parfois des erreurs, en paie le prix fort, recommence. Jeune fille, femme,  amie, compagne, mère, elle joue tous les rôles et tente de faire une place à ses vrais désirs et ses passions. Brigitte est témoin de tout ce cheminement. Les sentiments sont là mais leurs différences se fracassent parfois contre leur chemin de vie. L'issue sera décevante, on le sait.

Les histoires de milieux sociaux et surtout les hommes y sont pour beaucoup. Ah les hommes... Agathe en parle très bien, avec leurs charmes, leurs failles, leurs virilités, leurs côtés fils-à-maman. Les relations amoureuses sont omniprésentes dans le livre. Et c'est pourquoi on a l'impression d'être face au monologue d'une très bonne amie qui nous raconterait sa vie. Ayant à peu près l'âge d'Agathe, je me suis tout à fait reconnue dans ce livre, dans ses références (sauf que je ne suis pas très France Gall !) et j'ai passé un excellent moment. J'ai noté de nombreuses phrases et je me suis souvent dit "ah tiens pareil pour moi !".

J'ai réfléchi à ma propre vision de l'amitié, et à celles perdues. J'ai revécu mes premières années d'indépendance. J'ai été emportée par sa plume, directe, moderne et crue. Car il n'y a pas de faux-semblants entre copines. J'ai dévoré ce livre comme si j'y lisais ma propre vie. Et j'ai adoré la fureur de vivre qui s'en dégage, l'envie de ne pas être juste ce qu'on attend de nous...
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Agathe,

Je n'aperçois ta personnalité qu'à travers les chroniques que tu postes et les commentaires que nous échangeons et j'apprécie énormément ce que tu dégages à travers la petite fenêtre de ton blog. Tes avis lectures, sont, pour moi, une source d'inspiration, car je me retrouve beaucoup dans ce que tu lis. Je te tire mon chapeau pour la création du Prix des blogueurs, qui nous donne enfin une vraie légitimité ainsi que pour la publication de ton livre. C'est une réussite que j'applaudis car enfin une blogueuse écrit et publie de la littérature contemporaine.

Pour toutes ces raisons, j'appréhendais d'entrer dans ton univers littéraire. Mais ce sentiment s'est estompé dès la lecture des premières lignes. Un charme à la fois très contemporain couplé à une nostalgie adolescente se dégage de ton texte. C'est cette nostalgie, ce petit goût amer du passé que l'on voudrait revivre, qui m'a tant plus dans tes mots. Cette amitié si puissante que le temps va finir par étioler m'a profondément touchée. Je me suis retrouvée dans la spirale infernale des fêtes, dans cette période si à part de nos vies, à la fois éternelle mais finalement si courte. Je me suis vue moi-même, cigarette aux lèvres et verres à la main, vouloir changer le monde sur mes talons hauts. J'ai ressentie le désarroi de Brune face à l'absence de son amie de toujours, qui a eu un étrange écho douloureux en moi.

Merci pour toutes ces sensations.

Je te souhaite de tout coeur de continuer à écrire, tu as du talent et il faut le partager…
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"The initials, the initials, the initials BB..."

BB comme Brigitte et Brune. Brigitte c'est la blonde, quant à Brune elle porte bien son prénom. Au lycée, elles ont scellé le pacte de l'amitié pour la vie. Une amitié fusionnelle, passionnelle, qui vire obsessionnelle et qui est faite de complicité, de jalousie et de trahisons. Elle durera 10 ans. Puis subitement, elle prend fin. Six ans plus tard, Brune essaie d'en comprendre la raison. C'est elle qui raconte l'histoire. En alternant passé et présent, elle revient sur le ciment qui les a soudées dans les années lycée, puis sur les montagnes russes des années fac. le tout est porté par une plume juste superbe, belle, douce, passionnée, envoûtante,sur un air musical de France Gall. Je me suis régalée à la lire.
L'histoire m'a rappelé "l'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante (dans un autre style). Dans ces intrigues, je m'interroge toujours sur ce qui relève du réel et ce qui appartient à la fiction.

Un mot sur le livre en lui-même : je trouve la couverture magnifique, en adéquation avec l'intrigue et le ton. Et de par la qualité du papier et la police d'écriture choisie, il est très agréable à avoir en main et à parcourir.

Bref, un premier roman vraiment réussi et plaisant à lire.

A travers ce roman, on entre dans le personnage de Brune, trentenaire et enceinte. Elle se souvient de son amitié quasi fusionnelle d'avec Brigitte, son opposé, de l'adolescence au début d'adulte. Une amitié qui a pris fin sans que Brune ne parvienne à décrypter la raison de leur séparation. Alors elle lui parle et se souviens tout au long de ce roman à la deuxième personne du singulier.
Ce livre est d'une incroyable justesse dans les mots, dans la véracité des sentiments, dans cette incroyable compréhension de l'amitié entre femme.
On peut aimer milles hommes, on peut avoir plein d'enfants, une amitié entre femmes, reste et ne s'oublie pas. L'auteure l'a parfaitement démontrée.
Il y a une vraie danse des mots dans ce livre.
C'est un premier roman, apparemment...Apparemment, car c'est un livre très abouti. Respect à l'auteure.

Il y a Brigitte la blonde, délicate, réfléchie et conformiste ; il y a Brune... La brune au look street wear flashy, intelligente, instruite, fêtarde parfois effrontée.

Elles se rencontrent à 16 ans, en classe de 1ère. Cette année scolaire leur permet de devenir proches et une incroyable amitié va naître. Au fil des années, elles vont découvrir ensemble les soirées arrosées et enfumées... La féminité... Les 1ers émois... Elles imaginent leurs vies de femmes. En jeunes insouciantes, elles font le pacte de ne jamais se séparer.

Mais un été tout bascule, Brigitte met un terme à leur amitié. Brune sent une agressivité à son égard sans en connaître les raisons. Cette cassure brutale laisse un grand vide dans le coeur de Brune et vient la hanter alors qu'elle attend son 2ème enfant 10 ans plus tard. Manque, Vide Obession, Raison, Brune replonge dans ses souvenirs...

D'une écriture moderne et sans tabou @agathe.the.book nous émeut et nous démontre que même en amitié, l'amour est l'envers de la haine.

J'ai adoré les notes de musique qui accompagnent la lecture de ce roman et bien Évidemment il est à ajouter à votre PAL !