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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime les livres d'écrivains voyageurs. le travail d'écriture est là, le voyage aussi. L'auteur nous emmène sur les petites routes, nous fait grimper les sentiers. Nous passons les cols, traversons les villages, enjambons les rivières, prêtons l'oreille au bruissement des arbres. Des Dolomites, aux Apennins en passant par les Alpes, de Trieste à Nice, de la Ligure à la Calabre, les noms de villages, les petites phrases poétiques et enchantées chantent et tintent joyeusement à l'oreille du lecteur : Castelpizzuto (Châteaupointu) Buenalbergo ( Bonneauberge ) Rupecanina ( Rochecanine), Alpe de la luna.
Les rencontres sont nombreuses et fascinantes. Ainsi ce violoncelliste célèbre retourne jouer de son instrument, vieux de quatre siècles dans la forêt même dont est issu l'arbre qui a servi à sa fabrication.
« La moitié de la forêt joue, répète ces vibrations comme si elle les savait par coeur. Elle reconnaît la voix de son ancêtre. »
Et encore parmi tant d'autres, Ginetto qui se construit une église tout seul en récupérant des pierres médiévales d'une ancienne construction.
Les choix économiques, barrages hydro-électriques, tunnels, autoroutes, voies ferrées ont entamé la montagne, l'ont fragilisée et dégradé un environnement longtemps préservé. Cela n'empêche pas les amoureux de nature et de solitude de s'établir pour quelques temps, quelques années dans des villages isolés, de retrouver les gestes simples et ancestraux. Ils font parler les pierres et les chemins et nous révèlent les mémoires de ceux qui nous ont précédés : L'Italie des villages est une véritable mine lorsque les histoires singulières croisent la grande Histoire.
A bord de Merina, la fantasque Topolino , Paolo Rumiz nous offre un hymne à la lenteur et au vagabondage.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Arthaud pour cette belle découverte.
« Bel paese che il Santerno bagna, che parla tosco in terra di Romagna. » (Le beau pays que baigne le Santerno, qui parle le toscan en terre de Romagne.)

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Entrer dans cette légende c'est l'impression d'avoir effectué plusieurs longueurs, sans jamais en avoir eu l'expérience, mais probablement ressentir le même essoufflement – du moins cérébral tant il faut être vigilant dans sa tête pour ne pas rater les moult détails sur les parois des chapitres – et la même sensation de grandeur, de découverte, d'esthétique, une fois gravi les 560 pages. Ce qui reste, néanmoins, c'est cette avalanche migratoire de l'espace méditerranéen, du Fernand Braudel en capitaine de vaisseau montagnard.

De la Croatie à l'Italie, Paolo Rumiz nous entraîne sur un chemin de 8000 kilomètres en naviguant sur deux immenses chaines de montagnes européennes, les Alpes et ses huit pays hôtes, puis les Apennins qui traversent pratiquement toute l'Italie, couvrant plus de quinze régions de la péninsule. A pied, à vélo, en voiture mais pas à cheval, il traverse les massifs, longe les cols et, surtout, entre en communion avec non seulement la nature mais ceux qui la peuplent, animaux comme humains, humains qui en certains endroits deviennent presque une espèce en voie de disparition, les jeunes quittant ces hauteurs sauvages pour les villes où travail il y a.

Je vous fais grâce de tous les lieux cités, de tous les noms des monts et sommets qui peuplent cette Europe de roc et de granit pour vous plonger – ou plutôt grimper – à travers un périple qui éloigne du monde pour en retrouver un autre, celui des pierres qui façonnent les hommes même si ces derniers ont trop tendance à vouloir prendre le dessus. L'auteur voyageur ne fait pas que passer, il scrute, interroge et pose lui-même des petites pierres en forme de mots sur les errances d'une construction pharaonique qui n'élève que des pyramides à l'encontre de la sauvegarde de la nature, sans pour autant dénigrer la race humaine qui porte une mémoire collective. Car il va en rencontrer des « bibliothèques sur pattes » pour évoquer le passé, la résistance, les prouesses humaines face au dépouillement des conditions matérielles ; ces héros anonymes qui perpétuent une histoire au-delà des cimes. Si, hélas, la jeunesse est trop oubliée, le baroudeur montagnard n'omet pas de souligner le rôle indispensable des réfugiés qui apportent une main tendue pour s'occuper des anciens.

Quant aux autres espèces terrestres, elles sont encore là, à circuler en se moquant des frontières tels les loups, ce fameux loup italien qui a jour devint français. Ours, renards, marmottes, tous ont leur place sur versants et alpages, mais plus ou moins bien accueillis. Pourtant, un peu d'ensauvagement, dans le bon sens du terme, permettrait peut-être de continuer à naviguer sur les crêtes de l'humanité.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Sous ce très beau titre en hendécasyllabe, le journaliste et écrivain-voyageur Paolo Rumiz, mitteleuropéen de Trieste, nous livre un périple de huit mille kilomètres tout au long des montagnes italiennes : des Alpes parcourues d'est (Istrie) en ouest (arrière-pays niçois), ainsi que des Apennins, de la Ligurie jusqu'au bout de la Calabre.
Peut-on concevoir une identité de l'Italie, pays aux si longues côtes maritimes, à travers ses reliefs uniquement ? C'est la gageure de la démarche. Et il s'avère que cette identité existe : c'est une identité de préservation et de résistance ; contre les plaines et vallées et leur productivisme et consumérisme, contre la bétonisation et les dégradations notamment hydrauliques qu'elle entraîne, contre les autoroutes, lignes ferroviaires à grande vitesse, centres commerciaux, et autres siphons du modèle économique dominant qui aspirent les ressources humaines et naturelles en désertifiant les montagnes, contre les politiques publiques qui mènent une guerre culturelle et économique, depuis les années 1950, visant à disqualifier, à saboter, à affamer l'agriculture et les élevages montagnards. Ces résistants, qui en vérité n'ont jamais cessé de l'être depuis les Ligures et les Samnites, jusqu'aux antifascistes, en passant par les fuyards protestants ou juifs de tous temps, ces brigands n'ont comme unique arme que leur obstination de montagnards, que la parcimonie de la vie la plus frugale qui soit, que la puissance de la mémoire de leurs contes, de leurs mythes, de leurs joutes poétiques ou des paroles de leurs chants, parfois inscrite jusque dans les toponymes et dans le génie des lieux qui renferment de nombreuses influences païennes. Ainsi les Apennins résonnent-ils encore partout des exploits d'Hannibal avec ses éléphants. Et bien sûr, en parlant de bêtes, l'on ne saurait négliger les sagas et les présences des ours et des loups.
Rumiz voyage en lenteur : souvent à vélo ou à pied dans les Alpes, à bord d'une Fiat Topolino de 1953 dans les Apennins. Il se sert comme viatique ou comme talisman d'une grande carte géographique littéralement recouverte d'une myriade de post-it contenant l'indication des lieux à voir et des personnes à y rencontrer : est-ce à dire que le voyage est parfaitement organisé, qu'aucune improvisation n'est admise ? Rien n'est moins sûr. Par contre, une fois déployé devant ses rencontres, ce parchemin de jeu de piste (partiellement reproduit dans les premières pages du livre) assure au voyageur un effet charmeur indéniable... Tout comme la voiture qui, elle aussi, est un instrument de captation de sympathie et de récits. Et voilà donc de quoi se compose l'ouvrage : plus que de paysages ou de descriptions, de réflexions ou d'états d'esprits du voyageur (qui peuvent parfois lasser pour peu qu'il soit immodeste, comme il arrive souvent...), il contient des traces narratives de la foultitude d'habitants anonymes ou célèbres que l'auteur a tout fait pour rencontrer, pour faire parler, pour écouter afin d'en distiller la mémoire, l'esprit, les ressentiments, les espoirs, les contes, les airs, les façons de parler (jusque dans les dialectes).
Une invite au voyage que ce livre, certes, mais aussi, à travers cet univers que ne représente ni n'est représenté par la télé berlusconisée, par le modèle économique et social qui ne l'est pas moins, un témoignage que l'utopie n'est peut-être pas un non-lieu, mais juste parfois un endroit qui se trouve derrière une côte un peu raide, au détour d'un chemin que n'indiquent plus les panneaux de signalisation routière ni les GPS, un lieu existant, au moins pour quelque temps encore...
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Paolo Rumiz, né en 1947 à Trieste, est un journaliste et écrivain voyageur italien. Envoyé spécial au journal Il Piccolo de Trieste, puis à la rédaction de la Repubblica, il couvre en 1986 les événements de la zone balkanique. Pendant la dissolution de la Yougoslavie, il suit en première ligne le conflit de la Croatie puis celui de Bosnie-Herzégovine. En novembre 2001 il est à Islamabad puis à Kaboul, pour couvrir l'attaque des Etats-Unis en Afghanistan. En tant qu'écrivain voyageur, Paolo Rumiz a parcouru de nombreux pays, notamment le long des frontières de la communauté européenne. La Légende des montagnes qui naviguent, est son nouvel ouvrage.
Un périple de huit mille kilomètres, de la baie de Kvarner en Croatie jusqu'au Capo Sud italien, Paolo Ruiz chevauche les deux grands ensembles montagneux de l'Europe, Alpes et Apennins, passant par les Balkans, la France, la Suisse et bien sûr l'Italie. Parti de la mer, il arrive à la mer. Un voyage qui s'étale entre 2003 et 2006, empruntant divers modes de locomotion mais on retiendra particulièrement sa voiture, une Fiat 500 (la Topolino).
Un récit particulièrement dense qu'on s'étonne de voir condenser dans si peu de pages finalement. L'écrivain aime les gens, tout son voyage n'est fait que de rencontres avec des personnages, quelques uns connus (comme Jörg Haider (1950-2008) le politique populiste autrichien) mais le plus souvent des inconnus extraordinaires, paysans, bergers, écrivains, artisans, vieillards… tous, porteurs d'une philosophie de vie et mémoire encore vivante du passé proche. Conséquence directe, si vous n'avez qu'un livre en main, celui-ci recèle mille histoires ébouriffantes et passionnantes.
Impossible de résumer la diversité des sujets abordés car l'auteur, cultivé, sait marier avec une facilité déconcertante, l'Histoire et les petites histoires locales, la géographie, l'écologie comme l'économie, la politique et les sciences sociales, la philosophie… que sais-je encore ? Il y a donc des reconstitutions historiques, des ours et des loups, Ötzi la fameuse momie décongelée, les migrants et les frontières disparues, des régions dépenaillées et d'autres où tout est réglé comme des horloges.
De ce long voyage, se dessine en creux, une Europe partagée : un vieux continent coincé entre la modernité qui se retranche derrière l'économie et son bras armé le commerce, et de l'autre cette Europe chargée de nostalgie et de bon sens, celle des traditions qui ne faisaient qu'un de l'homme et de la terre. le combat semble inégal mais n'interdit pas la résistance de certains.
Les premières pages m'ont paru un peu difficiles mais bien vite, l'écriture parfaite de Paolo Rumiz vous embarque (« dans un silence venteux de marmotte » superbe autant que mystérieux, non ?) dans un inoubliable périple.
Une lecture chaudement recommandée !
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J'ai lu ce livre après avoir modestement voyagé dans les Appenins, au coeur de cette belle Italie rurale, joviale ou austère et moins touristique que ne le sont d'autres endroits de la botte. J'ai retrouvé chez Paolo Rumiz certaines images de mon voyage et l'air vif des montagnes.

La plume de Rumiz est à l'image d'autres récits d'explorateurs : vivace, lyrique et parfois prétentieuse. Il faut croire que plus on accumule les km plus on s'éloigne du menu fretin.

L'imaginaire que notre fiatophile déploie sur sa carte sent le fromage et le vin fort, les parallèles bibliques, les souvenirs de batailles, le paganisme, les immensités minérales, les herbes sauvages, l'air marin et les rides du bon peuple qui subsiste encore ça et là, un peu comme des elfes oubliés. Alors c'est parfois agaçant et au bout du 3e noble vieillard comparé à Abraham j'ai soupiré (et j'ai cherché les femmes). J'ai souri aussi devant cette débauche de patrimoine : cette Italie là est peut-être plus rugueuse, mais elle n'est pas moins fantasmée que celle des touristes qui, eux, la traversent en ligne droite. Paolo Rumiz est donc plus folkloriste qu'ethnologue, plus nostalgique qu'historien, plus moraliste que géographe.

Mais bon, la Toppolino est pleine de charme et au fil des pages, ce livre nous gratifie d'une plume riche, généreuse, poétique et habitée par de bien belles images (tel le monstre tellurique qui creuse les projets tunneliers de ses compatriotes). Certains de ces tableaux happent les yeux et le coeur si bien qu'en protestant quand même un peu, j'ai repris ma place sur le cuir du fauteuil passager et me voilà rendue au bout du voyage. Un livre à déguster petit à petit sous peine d'indigestion... un peu comme une plâtrée de caccio e pepe !
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Les Alpes ont de tout temps inspiré la Littérature, de par sa diversité, son Histoire et tout ce qu'elle a vu passer pendant des millénaires. C'est cela que semble vouloir montrer Paolo Rumiz dans son oeuvre "La légende des montagnes qui naviguent". Derrière ce titre poétique, qui me donnait beaucoup envie de lire l'oeuvre, on y découvre donc des histoires, des témoignages, des expériences : des vies. Mais au delà de ça, cette oeuvre bien écrite est un véritable appel au voyage, et démontre parfaitement ce pouvoir de la littérature à vous transporter sans bouger de votre canapé ou votre lit. C'est donc au travers de l'Europe du Sud que le chemin s'ouvre, avec en son pic l'Italie, magnifiquement décryptée par l'auteur au travers de caractères forts. Psychologue, sociologue, photographe ; Paolo Rumiz endosse de nombreuses casquettes à la perfection, pour une oeuvre de très bonne qualité. Je la conseille donc véritablement, car elle mêle énormément de choses de manière pourtant très fluide.
Merci Babelio et les éditions Arthaud pour cette découverte, pour ce moment-échappatoire.
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Une envie de découvrir les Alpes et les Apennins en quelques jours ? Paolo Rumiz emmène le lecteur sur les routes. Par son style d'écriture, c'est comme si on y était. Dans ce récit de voyage, il n'y a certes rien d'extraordinaire mais une succession d'anecdotes riches d'informations : la description de paysages qui donne à voir la diversité de la géographie italienne, des rencontres avec des personnes détaillant la culture d'un territoire et des échanges, sur Otzi, sur les loups, sur la mythologie ou l'automobile. Une lecture agréable qui donne envie de partir sur les routes.
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La ligne droite est le plus triste chemin pour aller d'un point à un autre dit un proverbe oriental. En route donc pour un labyrinthe sinusoïdal !

Paolo Rumiz, écrivain, journaliste et voyageur italien, a recueilli dans ce volumineux carnet de notes ses impressions au cours d'un peu plus de trois années (2003-2006) de randonnées dans les Alpes et les Apennins.

La première impression de lecture est que ce pavé est destiné essentiellement aux Italiens, et plus particulièrement ceux de la région de Trieste. Mais, au fur et à mesure des pérégrinations, on réalise que nous sommes là dans une partie de l'Europe qui, loin des centres d'agitation industrielle, conserve des traditions de respect de la nature et de conscience aiguë d'être à un carrefour non seulement de la géographie (Alpes, Balkans, Méditerranée), mais aussi de l'Histoire (César, Napoléon, Hitler) et de cultures (italienne, croate, slovène, suisse, autrichienne,...).

le rapprochement avec Sur la route du Danube d'Emmanuel Ruben est évident : ici aussi, un voyageur cultivé et curieux va à la rencontre des hommes et femmes du paysage, de ceux qui connaissent la raison d'être de la toponymie locale et de ceux qui défendent bec et ongle la sérénité de leur vallée. Quel plaisir de les suivre dans leurs découvertes, leurs descriptions, explications et anecdotes ! On ressent soudain, à leur côté, combien nous ne sommes finalement que des nomades emprisonnés dans la modernité et on réalise tout ce que nous devons aux voyages, fussent-ils réalisés par procuration.

Vous aussi, enfourchez votre cheval d'acier imaginaire et partez à la rencontre "de braconniers, de poètes-hommes des bois, de sublimes vieillards, de chanteurs d'histoires, de villages fantômes et de momies des glaciers", franchissez les cols, contemplez les monts roses et blancs, surplombez le bassin versant du Danube, creusez des tunnels, allez d'Istrie en Pannonie, revenez vers l'ouest au travers des Dolomites et le Haut-Adige, plongez sur la Suisse et terminez à Nice en passant (à bicyclette) par Barcelonnette.

Qui sait ? Peut-être rencontrerez-vous un de ces sages qui ne mourra pas puisqu'il "naîtra à l'envers" et que son compte/conte à rebours le ramènera au pays de son enfance. Verrez-vous cet ours slovène qui vient chaparder dans les poulaillers sans jamais s'attaquer directement à l'homme ? Irez-vous dans cette vallée qui lutte à main nue contre l'entreprise hydroélectrique nationale ?

le respect de la nature, cohérent avec l'admiration que lui porte Paolo Rumiz et qu'il nous fait partager, est le fil d'Ariane de ces notes apparemment décousues. Une belle leçon d'écologie appliquée donnée par ce passionnant voyage éclectique, historique, nostalgique et écologique.

Je pensais, sans doute naîvement, que l'autodénigrement était l'apanage des journalistes français, mais Paolo Rumiz s'attaque volontiers aux comportements de ses compatriotes et les Italiens me sont encore plus proches après cette lecture : ils sont, de ce point de vue, nos cousins. Je n'ai regretté que l'absence d'une cartographie sommaire qui aurait aidé le lecteur à mieux situer les vallées visitées. Par ailleurs, je n'ai pas lu la seconde partie, proprement italienne puisqu'elle concerne les Apennins (qu'une personne un peu simple appelait les "Alpes nains"), me réservant le plaisir de pouvoir butiner, de temps à autre, un chapitre ou un autre de ce riche recueil.
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Paolo Rumiz est un journaliste très très passionné engagé et envoûté par son Italie rustique des montagnes qui appartiennent encore ça et là aux montagnards d antan
Un récit captivant et intéressant grâce aux échanges avec des personnes du terroir dotées d une mémoire indélébile
Un chef d oeuvre qui atteindra tous ceux qui aiment l Italie et veulent apprendre davantage du suc qui l anime

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Récit d'un voyage le long d'un énorme « S » suivant les crêtes des Alpes puis des Apennins, depuis les Alpes juliennes vers Trieste jusqu'au massif de l'Aspromonte en Calabre. L'auteur effectue son périple à bord d'une Topolino, « souris » mais aussi « Mickey » en italien, une minuscule Fiat 500 fabriquée de 1936 à 1955 à laquelle les italiens sont très attachés et qui provoque les rencontres par la curiosité qu'elle suscite et par les surprises liées à ses caprices. Paolo Rumiz, reporter dans le grand quotidien de gauche italien La Republicca, a réalisé de nombreuses interviews dans tout le pays et beaucoup d'étapes de son voyage sont motivées par le désir de retourner voir les personnages magnifiques de ses articles, porteurs d'histoire délicieuses (les blagues à propos des ours slovènes sont très drôles !).
Avec ces rencontres et les multiples références bibliographiques, on apprend énormément d'éléments importants sur la géographie physique et humaine de l'Italie et de l'Europe. On comprend à quel point les Alpes structurent l'Europe de l'ouest. On découvre aussi les Apennins, continuité géographique des Alpes et colonne vertébrale de toute la péninsule ainsi que l'importance de cette chaîne rarement mise en avant, pourtant au coeur de l'identité de l'Italie. Mais les italiens tournent le dos à cette montagne, affairés vers la plaine et les côtes, intéressés par la montagne uniquement pour piller ses ressources et la transpercer d'axes de communication. Ce récit donne enfin la parole au peuple des montagnes : bergers, alpinistes, ouvriers… que seuls le voyage lent et l'immense curiosité de l'auteur peuvent libérer.
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