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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Haroun est un jeune garçon qui vit dans une ville si triste qu'elle en a oublié son nom. Sa mère, qui n'aime pas les histoires que son père Rashid raconte, est partie avec le mari de la voisine, laissant sa famille derrière elle dans un état dégradé. Rashid veut d'ailleurs arrêter de raconter des histoires et annuler son "abonnement" à la mer des histoires de laquelle il puise ses fables si appréciées. Une nuit, Haroun découvre le monde magique qu'il pensait irréel d'où viennent les histoires de son père et se lance dans une aventure hors du commun pour redonner à Rashid l'envie de raconter des histoires et redonner le sourire aux gens...

Quelle belle surprise que ce conte pour enfants ! Je n'ai pas ressenti autant de magie dans une lecture depuis L'Alchimiste de Coelho, donc depuis... 5 ans. (bam) C'est une histoire brillante, pleine d'humour et de jeux de mots, et l'on ne peut s'empêcher d'y voir un peu de Lewis Carroll (Alice), St Exupéry (Le Petit prince) voire Roald Dahl (Matilda, le BGG) - ce qui est ironique, lui qui a houleusement vilipendé Rushdie pendant de nombreuses années lors de l'affaire des Versets sataniques -, au point aussi peut-être de se dire que Jasper Fforde y a puisé quelques idées ou concepts pour sa série Thursday Next (mais je m'avance sûrement beaucoup là-dessus).
On sourit souvent à cette lecture légère mais pleine de messages, à cette histoire bien construite et originale qui répond à tous les codes de la littérature jeunesse sans pourtant que ça sente la répétition. Rushdie nous transporte ailleurs et ça fait un bien fou. Je conseille vivement ce livre lumineux originellement écrit pour son fils mais qui bénéficie amplement à tous, petits ou grands. Une petite merveille à redécouvrir, enfouie sous les références pré-citées et recommandées à outrance, comme s'il n'y avait que celles-là.
Je le redis : Rushdie ne devrait pas être connu que pour la polémique sanglante sur les Versets.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Il est bien rare que passe une année sans que je re-lise Haroun. Conte merveilleux qui attise l'imaginaire de l'enfant et la réflexion de l'adulte, on y retrouve toute l'intelligence de Rushdie à la portée de tous les âges. Un voyage de l'autre côté de l'imaginaire dont on ressort grandi et ému. Plus jamais on ne se demandera pourquoi certains racontent des histoires qui ne sont pas vraies ...
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Salman Rushdie et ses romans sont en lecture commune en juin avec les volontaires des Etapes indiennes.

Je n'ai jamais lu cet auteur bien que j'en ai beaucoup entendu parler lors de la sortie des « Versets sataniques » qui lui valut une fatwa encore d'actualité aujourd'hui.

Je n'ai pas choisi « Les versets sataniques » mais un roman plus léger quoique... « Haroun et la mer des histoires ». Rien que le titre vous emporte dans un voyage plein de promesses. le voyage promis par cette fable, car plus qu'un roman le récit appartient à l'ordre de la fable et du merveilleux.



Haroun vit dans une ville tellement remplie de tristesse qu'elle en a oublié son nom. Tout est gris, morose et déprimant, sauf lorsque la pluie de la mousson revitalise le monde.

Il appartient à une famille où on chante, rit et raconte des histoires merveilleuses. La joie et l'imaginaire enchantent la maison jusqu'au jour où cesse le chant de sa mère qui disparaît sans crier gare à 11h du matin. Son père, accablé par la tristesse, perd son inspiration et devient un conteur muet qui ne sait plus distraire les gens avec ses histoires joyeuses et extraordinaires permettant d'oublier le temps du conte les arias du quotidien : « on » lui a coupé son abonnement à la mer des histoires.

Un jour, son père est appelé à se produire dans des réunions politiques afin de faire engranger les voix de l'électorat des notables en lice. Il ne peut rien raconter et c'est le scandale, la colère des organisateurs et le départ précipité vers le dernier lieu où il doit se produire.

Commence alors un voyage incroyable à bord d'un bus conduit par un chauffeur aussi étrange qu'excentrique, roulant à tombeau ouvert sur les routes de montagne afin que Rashid, le père d'Haroun, puisse admirer le coucher du soleil sur la vallée d'or et d'argent.

Lorsqu'ils arrivent à destination, le notable de la ville les accueille, il ne sait pas que l'inspiration de Rashid est tarie, et les emmène à bord d'un bateau cygne. Au cours de la nuit, Haroun est réveillé par une étrange créature Ssi, chargé de couper l'abonnement de Rashid. Haroun refuse et part, en compagnie de son père, à dos d'oiseau mécanique, Mmais, jusqu'à la Planète des Histoires. Il découvre qu'elle est en danger car le pouvoir mortifère de l'abominable Khattam-Chut grandit et le silence gagne peu à peu le monde où vivent deux peuples : celui du pays des Gups, joyeux et bavards, celui de Chut, dans l'ombre, dont les habitants, les Chutwalas ont fait voeu de silence pour marquer leur dévotion au terrible Khattam-Chut. Ce dernier a décidé de détruire la source des histoires et pollue l'Océan des courants d'histoires. Il a même mis en place une bonde pour tarir, définitivement, la fabuleuse Source des histoires.

Haroun se lance dans une course contre la montre pour sauver ce qui peut l'être, aidé par des créatures merveilleuses et fantastiques. Les actions sont foisonnantes, les rencontres improbables et le dénouement digne d'une très belle fable.



Derrière la légèreté du conte, il y a une seconde lecture, comme dans tout conte d'ailleurs, celle de la place de l'imagination et de l'imaginaire dans notre monde moderne voué à la tristesse de la rentabilité à tout prix : pas de temps à perdre avec des histoires qui ne servent à rien hormis à embrouiller l'esprit ou pire à le rendre lucide.

L'imaginaire nourrit l'imagination qui à son tour nourrit l'esprit et lui ouvre d'innombrables fenêtres et portes vers l'altérité et ses richesses tant intellectuelles que culturelles. Un esprit riche d'histoires ancestrales revisitées à l'envi au fil des siècles et des générations, est un esprit libre et certainement dangereux aux yeux de certains. L'esprit libre et riches d'ailleurs est un esprit critique, est un esprit qui pense et réfléchit.

Boucher cette bonde merveilleuse pour vouer au silence et à son diktat le monde, c'est s'assurer de l'obéissance aveugle de tout un chacun, d'obliger à courber l'échine sous la tristesse fabriquée dans les usines mornes et insipides. le silence arme absolue quand on procède à la captation du langage, à la captation des mots nourriciers de l'imagination et portiers de l'imaginaire. le silence qui tue l'humanité en rendant les hommes insensibles, ignares, incultes …. et violents.



« Haroun et la mer des histoires » est une apologie de la liberté donnée par les mots, l'imagination et une déclaration d'amour au creuset formé par les histoires, récits et contes primordiaux qui ont fait que l'homme a acquis son humanité.

Un conte pour enfants puisqu'écrit par l'auteur pour son fils, après avoir été déclaré hors-la-loi par le fanatisme religieux. Un conte qui lui permit de renouer avec l'écriture après l'opprobre inique à laquelle Salman Rushdie a été soumis dans certains pays.

« Haroun et la mer des histoires » est un acte de résilience et de résistance d'une grande beauté.

Traduit de l'anglais par Jean-Michel Desbuis


Lien : https://chatperlipopette.blo..
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Tout allait bien dans la vie d'Haroun jusqu'à ce que sa mère parte avec le voisin et que Rachid, son père et roi des conteurs, perde sa faconde. Mais Rachid a des contrats à respecter : le 1e est une catastrophe et Haroun craint le pire pour le 2e. Mais pendant la nuit précédant ce jour fatal, Haroun découvre le monde merveilleux de la mer des contes où il va vivre des aventures extraordinaires. Rachid a retrouvé l'inspiration et Haroun (et sa ville) la joie de vivre;

C'est une merveilleuse histoire qu'a écrit Salman Rushdie pour son fils avec génies aimables, fonctionnaires un peu bornés, politiciens véreux, plein de personnages fabuleux (oiseaux mécaniques, poissons bavards, jardinier flottant…) et un affreux gourou de secte qui veut empoisonner les contes. Cette histoire peut être lue à plusieurs niveaux : simple conte distrayant, satire de certains travers de notre société moderne au travers de politiciens pas vraiment recommandables ou d'un gourou de secte effrayant, récit d'un fils aimant qui veut tout faire pour aider son père.

J'ai aimé cette histoire qui fleure bon le parfum des contes magiques du passé. J'ai noté avec amusement que l'oiseau choisi par Haroun est la huppe qui est l'oiseau guide par excellence depuis "La conférence des oiseaux" du poète persan Farîd al-Dîn Attâr.
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Très agréable surprise: je ne m'attendais pas du tout à ce genre de livre de la part de S.Rushdie. On plonge (c'est le cas de le dire) dans ce conte et on ne voudrait plus en ressortir ! Magique, à dévorer...
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Une merveille écrite pour maintenir le lien son fils malgré la terreur de la fatwa
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Impossible d'oublier ce livre après l'avoir lu. le monde d'Haroun reste imprimé dans ma mémoire! Un livre pour grands et petits qu'il ne faut pas rater!
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