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The Flintstones tome 1 sur 2

Steve Pugh (Illustrateur)
EAN : 9781401268374
168 pages
DC Comics (28/03/2017)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Hanna-Barbera has created some of the most recognizable animated characters of all time. As part of DC Comics' re-imagination of cartoons like SCOOBY-DOO, THE FLINTSONES, JOHNNY QUEST, SPACE GHOST, and WACKY RACERS, these new series will be infused with modern and contemporary concepts while keeping the heart and soul of the classic animation.

Fred and Barney reunite for Mark Russell's modern take on Hanna-Barbera's most famous stone-age family!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une nouvelle série consacrée aux Flintstones (les Pierrafeu en VF) dont il suffit de connaître le principe pour l'apprécier. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016/2017, écrits par Mark Russell, dessinés et encrés par Steve Pugh, avec une mise en couleurs de Chris Chuckry. Les couvertures ont été réalisées par Steve Pugh (épisode 1), Amanda Conner (é2), Ben Caldwell (é3), Dan Panosian (é4), Lee Weeks (é5), Bill Sienkiewicz (é6). Les couvertures variantes ont été réalisées par Ivan Reis, Walter Simonson, Dustin Nguyen, Dan Hipp, Emanuela Lupacchino, Bilquis Evely, Dan Parent, Bengal, Howard Porter.

Dans un musée d'histoire naturelle, 2 personnes contemplent un individu qu'ils ont baptisé Lorenzo, un être humain parfaitement conservé datant de 100.000 ans dans le passé et ayant vécu dans une région appelée Bedrock. Il y a 100.000 ans, Barney Flintstone se présente devant son employeur monsieur Slade, le propriétaire de la carrière. Ce dernier lui demande de s'occuper de 3 hommes de Cro-Magnon dont il souhaite qu'il les emmène s'amuser le soir pour s'assurer qu'ils reviennent travailler le lendemain. Fred Flinstone commence par les emmener à une réunion d'anciens combattants à laquelle il a promis d'assister, puis à un match de boxe, avec son pote Barney Rubbles. le lendemain, les 3 hommes de Cro-Magnon sont présents pour travailler à la carrière. Pendant ce temps-là, Wilma Flinstone réalise des toiles peintes conceptuelles, à base d'empreintes de main.

Dans les épisodes suivants, Fred Flinstone devient un représentant ambulant (en plus de son travail aux carrières) afin de gagner assez d'argent pour pouvoir s'offrir tous les nouveaux équipements domestiques, pendant que le responsable du culte local essaye de trouver le bon dieu à adorer. Des extraterrestres viennent séjourner à Bedrock. Puis Fred et Wilma se rendent à un séminaire sur le mariage qui constitue une pratique non naturelle. Des élections se tiennent à Bedrock et c'est le candidat le plus viril et le plus agressif qui semble bien parti pour les remporter. le professeur Sargon prédit la fin imminente de la civilisation alors qu'une comète se dirige vers la Terre.

Les dessins animés des Flinstones ont été diffusés pour la première fois en 1960 aux États-Unis, et en 1963 en France. Il s'agit d'une forme de parodie de la société américaine, dans un âge de pierre de pacotille, où il vaut mieux ne pas être trop regardant sur les dates. En outre cette société a développé des éléments technologiques similaires à ceux des années 1960, mais fonctionnant avec des animaux, en lieu et place de la technologie, que ce soit des aspirateurs, des téléviseurs, ou même des voitures. Mark Russell semblait tout désigné pour s'emparer de cette nouvelle série, après avoir réhabilité le personnage de Prez dans une satire politique intelligente dans Prez avec Ben Caldwell. Cette série sur les Flintstones fait partie d'un groupe de 4 adaptations de dessinés animés lancées en 2016 : Scooby Apocalypse, Wacky Raceland de Ken Pontac & Leonardo Manco, Future Quest de Jeff Parker & Evan Shaner. le lecteur retrouve donc bien les caractéristiques du dessin animé : l'étrange âge de pierre à Bedrock, les personnages (Wilma & Fred Flinstone et leur fille Pebbles, Betty & Barney Rubbles et leur fils Bam-Bamm, monsieur Slate), la satire sociale.

Chaque épisode s'articule autour d'une intrigue principale, avec des intrigues secondaires plus ou moins développées. Steve Pugh est un artiste de comics ayant régulièrement travaillé pour DC Comics, par exemple dans la série Animal Man avec Jamie Delano, ainsi que pour des éditeurs indépendants, comme Hotwire avec Warren Ellis. Il réalise des dessins de nature réaliste, avec un bon niveau de détails, permettant au lecteur de se plonger dans cette société si particulière, tout en se confrontant à toutes les bizarreries loufoques qui découlent du croisement des objets techniques du vingtième siècle avec les capacités de l'âge de pierre. Il capture bien la ressemblance avec les personnages du dessin animé, tout en leur donnant une apparence un peu plus sérieuse, moins à destination des enfants. Il conserve les tenues vestimentaires du dessin animé : l'espèce de toge en peau de bête pour Fred avec une cravate déchirée sur les bords, la robe vaguement déchirée pour Wilma, la robe en fourrure pour Barney. Il intègre des variations en fonction des séquences et des personnages. Wilma change de robe à l'occasion de l'exposition de ses toiles. le professeur Sargon porte une veste de costume dont les manches ont été déchirées, pour faire plus âge de pierre, et le prêtre porte une robe de cérémonie décorée avec des os.

Steve Pugh prend également en charge les dinosaures de pacotille. Il en assure la ressemblance dans les formes, sans aucune velléité d'exactitude biologique, ni par l'apparence, ni par les tailles respectives entre les animaux. le lecteur peut voir un dinosaure à la peau violette qui sert d'animal de compagnie à la famille Flinstone, un mammouth enfant qui sert d'aspirateur à la peau rose, une pieuvre géante qui vit dans leur baignoire (en pierre) et qui sert de lave-vaisselle, et même un tyrannosaure égaré hors de son ère. L'artiste est un bon metteur en scène, réalisant des planches facilement lisibles qu'elles mettent en scène une exposition d'art contemporain, une soirée dans un jacuzzi, un individu se rendant compte de l'envahissement de son espace vital par des appareils ménagers, le lancement d'un satellite dans l'espace, une réunion d'un groupe de réflexion sur le mariage, ou encore le prêtre dévoilant la forme du dieu qu'il propose d'adorer. le dessinateur exagère un peu les expressions des visages sans aller jusqu'à la caricature, permettant au lecteur de se projeter dans les personnages, sans avoir l'impression d'être une comédie de situation surjouée.

Le lecteur se laisse donc facilement emmener dans ce monde loufoque, à la logique facilement compréhensible, avec des individus très humains et des situations évoquant de près celles du quotidien. Mark Russell sait conserver la dynamique du dessin animé, c'est-à-dire parler de la société actuelle, en jouant sur le décalage de l'âge de pierre. En lisant les commentaires des artistes contemporains face aux oeuvres de Wilma Flinstone, il retrouve une forme de posture élitiste chez eux, mais aussi chez Wilma qui souhaite donner une interprétation intellectuelle à ce qui se limite à des empreintes de main sur une toile. Il en va de même quand Fred a l'impression d'accumuler des objets dont il n'a pas besoin dans son domicile. L'effet de décalage est encore plus efficace dans ce cas, tellement le contraste est grand entre cette civilisation idyllique qui repose sur une abondance à portée de main, et cette pléthore de gadgets à l'utilité toute relative, qui ne s'apparente en rien à des objets de première nécessité. le lecteur perçoit bien que le besoin en lavage de vaisselle ne nécessite pas une pieuvre à 8 tentacules.

Le scénariste intègre donc l'humour spécifique de la série en conservant sa dimension visuelle et sociale. Il écrit également des petites phrases choc qu'il insère dans les dialogues, que ce soit un jeu de mots (un vendeur alpaguant Fred en constatant qu'il l'air de s'intéresser à l'herbe), ou sur un thème (Contemplez le dieu invisible). À chaque épisode, il développe plusieurs thèmes de manière frontale (l'exploitation capitaliste d'individus avec d'autres valeurs, le consumérisme), ou de manière plus insidieuse. Il y a donc cette histoire déité à choisir pour lui vouer un culte. Russell commence doucement avec des animaux improbables, et des fidèles ne demandant pas mieux que de croire, de se livrer à l'adoration, pour se rendre compte peu de temps plus tard qu'ils adorent un animal comme les autres. Il frappe un grand coup quand le prêtre finit pas se dire que le plus simple est encore de proposer aux fidèles d'adorer un dieu invisible. La mise en images souligne la génialité de ce concept : proposer un dieu que l'on ne peut pas voir, ce qui le met à l'abri de toutes les critiques. Toute ressemblance avec la réalité est bien sûr entièrement voulue.

Mark Russel réussit à mettre en scène des questions de société épineuse, en les présentant de manière humoristique, sans pourtant les tourner en dérision, ni perdre en pertinence. L'épisode 5 est consacré à un groupe de parole sur le mariage, celui-ci apparaissant comme contre nature à l'époque de l'âge de pierre, comme une hérésie, une construction sociale artificielle. le scénariste présente son point de vue de manière très subtile, jouant à nouveau sur l'humour, en renversant la normalité qui n'est plus celle du mariage, de l'échangisme. Il établit ainsi un manifeste de la tolérance, avec une grande force de conviction, faisant ressortir par l'absurde le caractère culturel de cette institution, sans jamais donner l'impression de prêcher. Il évoque plusieurs autres sujets tout aussi polémiques, tels que la manipulation des populations pour déclencher une guerre et spolier le perdant de ses possessions, tout ça au nom de la paix.

A priori le lecteur se dit que cette série va juste se contenter de débiter des histoires convenues avec son lot de gags plus ou moins drôles, pour profiter de la notoriété du dessin animé. Il a la bonne surprise de découvrir des dessins très professionnels, avec un bon niveau descriptif, et une capacité impressionnante à intégrer tous les éléments narratifs, qu'ils relèvent de l'intrigue, des personnages, de l'humour absurde, ou encore de la comédie de situation. Loin de se contenter de débiter des aventures au kilomètre, le scénariste utilise la série pour réaliser une critique sociale drôle et intelligente, sans méchanceté ou amertume.
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