1942, l'Angleterre de
Churchill ravagée par le Blitz est confrontée à une terrible pénurie alimentaire. Pour aider la population, rationnée depuis 1940, à se nourrir le mieux (ou le moins mal !) possible, la BBC lance un programme radiophonique quotidien, The kitchen Front, pour « diffuser auprès des ménagères des recettes de guerre et des astuces de cuisine» puis organise un concours pour recruter une voix féminine pour le programme. Il faudra convaincre l'animateur en chef de l'émission au cours de trois épreuves présentant une entrée, un plat principal et un dessert.
Dans le petit village de Fenley, proche de Londres, quatre concurrentes vont s'affronter. Audrey, Gwendoline, Zelda et Nell seront les quatre « voix » du roman de
Jennifer Ryan, et se dévoileront tour à tour au long de plus de 500 pages.
J'ai un avis très mitigé sur ce livre .
J'ai bien aimé le point de départ et le contexte de l'intrigue : la 2eGM vécue au plus près du quotidien des femmes et mères de famille qui se débrouillent comme elles peuvent dans une société, qui plus est, encore très patriarcale dans laquelle les femmes ont bien du mal à s'imposer ( on le voit notamment avec l'une des héroïnes)
L'auteure s'est largement documentée, comme elle l'explique dans les notes de fin, et tout semble juste : le Ministère du Ravitaillement et ses chargées de « démonstrations de cuisine de guerre », les réquisitions de logement pour les réfugiés des bombardements, les concours organisés pour distraire la population ... Et puis il y a toutes les recettes imaginées par les candidates et les astuces pour pallier au manque de beurre, de viande, d'oeufs etc..elles sont même données sous forme de fiches à chaque fin de chapitre pour celles et ceux qui voudraient essayer !
Le premier tiers du livre est donc assez sympathique, malgré des personnages un peu trop caricaturaux : la veuve de guerre - mère courage, la méchante parvenue , l'ambitieuse à l'enfance douloureuse, la petite aide cuisinière à la timidité maladive. Après ça se gâte avec l'évolution trop rapide et pas très crédible des personnages et de leurs relations , et une célébration répétée et un peu lourde de l'amitié et la solidarité féminine. C'est plein de bons sentiments mais c'est comme en cuisine, trop de sucre peut rendre le plat écoeurant...
Un roman à ranger dans la catégorie « feel good book », à lire entre deux lectures un peu plus exigeantes ( ou quand on a besoin de sucre !)
Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour la découverte de cette auteure.