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Giorgio Pontrelli (Illustrateur)
EAN : 9781949028652
120 pages
Aftershock Comics (20/07/2021)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Miskatonic Valley holds many mysteries – cultists worshipping old gods, a doctor deadset on resurrecting the recently deceased, a house overrun by rats in the walls – but none more recent than a series of bombings targeting the Valley’s elite.

To Bureau of Investigation (the predecessor of the FBI) chief J. Edgar Hoover, there can be no other explanation than those responsible for similar actions during the Red Scare of the 1920s. But when the brillia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire indépendante de toute autre, qui forme une saison complète ne nécessitant pas de suite, même si celle-ci est possible. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020/2021, écrits par Mark Sable, dessinés et encrés par Giorgio Pontrelli, et mis en couleurs par Pippa Bowland. Les couvertures ont été réalisées par Jeremy Haun, avec une mise en couleurs de Nick Filardi. Les couvertures variantes ont été réalisées par Tyler Crook, Tony Harris, Aaron Lovett & Josh Viola, Peach Momoko, Kelsi Jo Silva. le tome commence avec une introduction d'une page rédigée par le scénariste. Il se termine avec un rapport fictif de 4 pages rédigé par Clyde Tolsson, 8 pages rédigées par le scénariste explicitant toutes les références incluses aux romans et nouvelles de HP Lovecraft dans cette, histoire, et une interview de 2 pages de l'artiste sur son processus de création des personnages.

En 1925 ou 1926, dans la vallée de Miskatonic, Ephraim Waite répond à des coups frappés à la porte de sa demeure. Il trouve un paquet sur son pas de porte. Il le prend et l'emmène dans son bureau : le colis piégé explose, le tuant sur le coup et détruisant une partie de la maison. Peu de temps après à Washington, dans le quartier général du Bureau d'Investigation, le directeur J. Edgar Hoover reçoit une demi-douzaine de ses agents pour leur apprendre qu'ils sont licenciés, car il est hors de questions que les actes de malfaisance tolérés par son prédécesseur se poursuivent. Les hommes sortent, mais l'agente Miranda Keller reste et explique qu'elle ne s'est jamais montrée malfaisante. le directeur accepte de prendre en compte sa bonne foi et de la transférer dans l'équipe de secrétaires. Elle lui tend un dossier avec des photographies compromettantes, et il confirme qu'elle est reconduite dans l'équipe des enquêteurs du Bureau. Il lui confie l'enquête sur l'assassinat d'Ephraim Waite, dans la vallée Miskatonic, non loin de la ville portuaire d'Innsmouth.

À la fin de son voyage, Miranda Keller descend du bus et elle est accueillie par Tom Malone, un agent à la retraite. Il lui fait remarquer qu'elle a l'air d'une touriste avec son appareil photographique, et lui fait observer le teint des habitants du coin, le fruit d'un métissage douteux. Ils se rendent à la demeure de Waite, pour examiner les lieux. Il attire l'attention de Keller sur l'odeur d'ozone qui subsiste. Elle demande où se trouve le corps : il répond que la police locale a indiqué qu'il n'y en avait pas. Elle prend une éprouvette dans son nécessaire pour y mettre un peu du fluide vert présent au sol. Elle explique que Hoover souhaite que ses agents utilisent des méthodes scientifiques. Il répond qu'il y a des choses que la science ne pourra jamais expliquer. Elle cite Conan Doyle : quand l'impossible a été éliminé, ce qu'il reste, aussi improbable qu'il puisse être, doit être la vérité. Keller prend une photographie dans un cadre et lui demande de qui il s'agit. Il répond que c'est Asenath Waite, la fille du défunt et qu'elle avait beaucoup à gagner à la mort de son père, en termes d'héritage. Elle ironise : ainsi il pense qu'une femme n'a pas les capacités d'être une agente du bureau, mais qu'une femme peut avoir commis ce crime avec une bombe.

Dans l'introduction, le scénariste explicite clairement la raison pour laquelle il a rapproché Howard Philips Lovecraft (1890-1937) et John Edgar Hoover (1875-1972) : leur racisme plus ou moins explicite. C'est ainsi que Hoover apparaît en tant que personnage, ayant pris les rênes du Bureau d'Investigation qui n'est pas encore fédéral, et renvoyant les précédents inspecteurs. Son second Clyde Tolson (1920-1975) joue également un petit rôle. Sable confirme que ledit Bureau n'a compté que trois membres féminins et qu'elles ne sont pas restées après 1928 : Alaska P. Davidson, Jessie B. Duckstein et Lenore Houston. Il n'y en aura pas d'autres jusqu'en 1972, après le décès du directeur du FBI. de son côté, Lovecraft n'a jamais créé une protagoniste (le scénariste oubliant fort opportunément Agnès de Chastillon). D'une certaine manière, l'un et l'autre avaient plusieurs valeurs en commun, et étaient représentatifs d'une facette de la société de l'époque. Ensuite, le scénariste connaît bien l'oeuvre de l'écrivain et la met à profit à bon escient au travers à la fois de personnages comme Herbert West, Kid O'Brian, Ephraim Waite, Tom Malone, Brown Jenkins, de lieux comme Innsmouth, l'université de Miskatonic, de la mention des grands anciens comme Dagon, et bien sûr de la mention du Nécronomicon. le lecteur familier de Lovecraft replace ces références avec facilité. Celui qui n'en a que de vagues notions ne se sent pas laissé de côté, comprenant bien que cette mythologie est plus riche et qu'il peut s'y plonger s'il le souhaite.

L'intrigue progresse à un rythme satisfaisant, le duo d'enquêteurs devant trouver le coupable de l'assassinat, découvrir la cellule d'activistes qui perturbe l'ordre social, et se plonger un peu dans l'histoire de la ville pour comprendre quelles forces l'ont façonnée. le lecteur se rend compte que le scénariste a choisi une dynamique semblable à celle de Dana Sclly et Fox Mulder pour son tandem d'enquêteurs puisque que Miranda Keller a été formée aux techniques scientifiques ce qui fait d'elle une sceptique, et Tom Malone a déjà été confronté au culte de Dagon et à ses pratiquants, ce qui fait de lui un croyant. Petit à petit, l'enquêtrice doit bien convenir que certains faits sont inexplicables par la science, et l'enquêteur est à nouveau confronté aux horreurs qui hantent encore ses nuits, et qui l'ont poussé à abandonner le métier une première fois. La tonalité du récit est assez sombre, et la situation continue de s'aggraver, sans que les deux agents ne puissent rien y faire.

L'artiste a donc fort à faire puisqu'il doit à la fois procéder à une reconstitution historique de l'époque (début du vingtième siècle) et à une mise en scène des horreurs indescriptibles du mythe de Chtulhu. La couverture est alléchante avec cette jeune femme bien campée sur ses jambes dégageant une assurance certaine. Il s'avère donc que le dessinateur des pages intérieures n'est pas celui de la couverture, pratique habituelle pour les comics. Pontrelli détoure les personnages, les accessoires et les éléments de décor, avec un trait plus fin, pour des pages facilement lisibles, avec une mise en couleur qui vient nourrir les éléments détourés, avec une approche naturaliste, sans débauche pyrotechnique. Ça débute plutôt bien avec une représentation détaillée de l'étude de Waite, de la façade de sa demeure, de celle de l'immeuble abritant le Bureau d'investigation, du bureau de Hoover, du car, d'une vision générale du port d'Innsmouth, des bâtiments de l'université de Miskatonic, etc. le lecteur note bien que comme souvent dans les comics, le dessinateur semble de plus en plus pressé par le temps et que dans les deux derniers épisodes les décors sont de plus en plus spartiates, à la fois plus esquissés avec beaucoup de détails, à la fois représentés avec une fréquence beaucoup plus faible, de nombreuses cases présentant un arrière-plan vide de toute information visuelle. En outre la coloriste se contente alors d'un léger camaïeu avec des variations insignifiantes de nuance, sans jamais chercher à passer en mode expressionniste ou impressionniste, comme si elle se mettait au diapason du dessinateur : en faire moins.

Le lecteur constate que la même évolution est à l'oeuvre pour les personnages. En début d'histoire, ils sont soignés, à la fois pour leur morphologie, leur tenue vestimentaire, leur visage et leur coiffure. Puis le niveau de détail décroit lentement mais sûrement jusqu'au dernier épisode. Il ne peut pas y attribuer une signification narrative, mais juste un artiste devant tenir les délais et donc simplifiant ses formes pour les tenir. Ce choix, ou cet état de fait joue tourne rapidement au désavantage du récit. D'un côté, le scénariste a effectué de solides recherches sur les écrits de Lovecraft et sur le contexte historique de l'époque : de l'autre côté, les dessins manquent de consistance et sont parfois simpliste au point que le lecteur ne peut pas les prendre au sérieux. Malone et Keller tombent sur une orgie de nuit à l'écart de la ville : cela fait sens que l'artiste n'ait pas souhaité se montrer trop précis, au risque de tomber dans une pornographie en décalage avec la nature du récit. Juste après l'interruption de cette cérémonie impie, Keller & Malone en viennent aux mains contre ces individus, et ceux qui sont vêtus sont ridicules avec leur longue robe et leur chapeau pointu. Sable explique qu'il a donné comme consigne au dessinateur que ces tenues évoquent celle du Ku Klux Klan, ce qui est le cas, mais sous réserve que ces individus se soient fournis dans un magasin de déguisement bon marché. C'est encore pire quand il s'agit de représenter les habitants d'Innsmouth, fruits d'un métissage : le lecteur a l'impression de voir des figurants dans un film de série Z, disposant d'un budget riquiqui et insuffisant pour le maquillage. Quand Keller finit par se retrouver devant une créature lovecraftienne, celle-ci ressemble à un individu ayant revêtu un costume en caoutchouc, comme dans un film de Kaiju de la fin des années 1960. La narration visuelle n'entre pas dans le registre de la poésie naïve, mais est purement factice, naïve et inadaptée. de son côté, le scénariste a également fait un choix étrange : celui de superposer la dimension métaphorique des métisses pour le racisme devenu explicite, tout en conservant le premier degré du fantastique, ce qui fait double emploi dans le présent récit.

Des auteurs qui ont pour objectif de mettre en oeuvre la mythologie d'Howard Philips Lovecraft, pour évoquer la période historique correspondante de manière plus factuelle : une bonne idée, d'autant plus que le scénariste sait de quoi il parle, et le fait avec respect pour Lovecraft, et intelligence, en restant intelligible pour le profane, et savoureux pour l'initié. La couverture annonce une reconstitution historique de qualité. L'histoire commence bien avec une narration visuelle de bonne facture pour la reconstitution et les personnages. Malheureusement celle-ci faiblit doucement d'épisode en épisode, pour finir par être totalement déconnectée de la tonalité du scénario, passant quasiment dans le registre des dessins inoffensifs pour enfants, sans raison valable. de son côté, le scénariste s'en sort mieux, même s'il cumule les sous-entendus de Lovecraft avec les intentions explicites de Hoover, comme s'il ne savait plus trop quel point de vue il avait choisi de donner à sa narration.
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