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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Vita Sackville-West prend l'eau

“The death of Noble Gadavary”, ou “Paola” en français, est un court roman ou longue nouvelle, paru en 1932.

L'écrivaine anglaise, dont la liaison avec Virginia Woolf servira d'inspiration au roman de cette dernière “Orlando”, a la réputation d'avoir la plume à fois sensuellement caressante et très aiguisée vis-à-vis de la haute société anglaise.

“je réalisai à quel point le ressentiment que l'on éprouve envers les liens familiaux est au moins aussi fort que ce qui les a construis.”

Dans cette histoire histoire de deuil, d'héritage, les personnages ressemblent plus ou moins à des morts-vivants. La lumière peu flatteuse que jette Sackville-West sur la famille ne nous est pas étrangère. Avec ses incapacités à communiquer, ses membres que le hasard du sang nous fait fréquenter toute notre existence sans jamais (vouloir) les connaître, qui nous paraissent un instant trop semblables que s'en est étouffant et la seconde d'après de parfaits étrangers.

Si l'ambiance est bien installée, l'intrigue est assez chétive, et le lecteur finit, dans cette métaphore aquatique assez mal venue de la dernière partie, submergé par une vague d'ennui et d'insignifiance… on doit reconnaitre à Vita Sackville-West un don pour nous emmener nul part avec grâce et ironie !

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Un roman court qui nous entraine dans la lande anglaise. Un décès, des conflits familiaux, une héroïne glaciale ... et une conclusion ouverte comme j'aime.
Le passif de cette "joyeuse famille" n'est pas explicite, tout est dit en sous entendus, d'habitude ça ne me gêne pas mais là je reste un peu sur ma fin. Paola est décrite comme une héroïne glaciale, mystique, mais je trouve qu'il manque un je ne sais quoi de punchy ....
Les personnages acceptent leur sort sans se battre. Heureusement le choix final De Paola remet tout en question. Enfin un acte passionné !
La lecture reste agréable, et le côté sauvage des descriptions est réussi.
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Le titre français est trompeur : en VO, the death of Noble Gadavary déplace le centre de ce court roman. Pourtant, Paola est bel et bien l'héroïne de ce texte, bien plus que son père ou que le narrateur du roman, son cousin et comme toute bonne héroïne, son entrée est retardée dans l'action.
D'elle, avant son apparition, nous ne connaissions que le jugement de son cousin, et le portrait dans le journal local - Noble Gadavary et sa famille vivent dans un coin perdu de l'Angleterre.
Les codes de la nouvelle sont respectées. L'action est resserrée sur trois jours. du passé, nous en saurons très peu, mis à part le remariage de Noble avec une italienne et la naissance de leur fille Paola. du temps de l'écriture, moins encore, si ce n'est l'empreinte que ces trois jours ont laissé sur la vie de Gervase, le narrateur. Les personnages sont peu nombreux, et aucune intrigue secondaire n'est développée.
Curieuse famille que celle des Gadavary, où l'on ne dit rien, non parce que l'on se connaît si bien qu'il est possible de se comprendre à demi-mot, mais parce que la dissimulation et le mensonge sont devenus une seconde nature, y compris dans les actes les plus banals de la vie quotidienne. Certes, nous ne savons pas pourquoi cette famille est ainsi, mais ce n'est pas génant pour le déroulement de l'intrigue. J'aurai pu croire qu'un personnage au moins de l'intrigue serait là pour racheter les autres, mais même pas, entre l'amoureux transi qui ne se déclare pas et le couple illégitime qui se cache, si je n'excepte ce personnage secondaire qu'est Julia, la domestique toute entière dévouée à ses maîtresses. Paola, certes, paraît franche - mais pour quelle raison ? Surtout, elle ne craint nullement les répercussions de ses paroles ou de ses actes.Gervase la juge froide, l'est-elle réellement ? Paola est un mystère que nul ne percera.
Ce qui me restera de cette lecture est une impression de froideur, de grisaille, comme si la nouvelle toute entière s'était déroulée sous la pluie. Je retiens un temps fort néanmoins : l'union entre les hommes et leurs chiens.
Paola est pour moi une première approche de l'oeuvre de Vita Sackville-West, que je poursuivrai avec Toute passion abolie.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Gervase a choisi de vivre à Londres, éloigné de sa terre natale, lorsqu'il apprend le décès de son oncle. Il accepte alors de se rendre aux funérailles de celui-ci et de retrouver la vallée brumeuse du nord de l'Angleterre qu'il avait souhaité quitter à jamais. Un retour qui suscite chez lui davantage la détestation que l'amour ; il retrouve réunis à la Grange, la demeure familiale des Godavary, des parents détestés, dont les travers le ramènent à ses propres traits de caractère. Mais au sein du microcosme familial, il découvre aussi sa cousine, née du second mariage de son oncle, l'énigmatique et froide Paola, belle et fascinante autant que dangereuse. En rien semblable au reste de la famille. Peut-on se libérer du poids du carcan familial ? La fuite hors des lieux du fief ancestral est-elle illusoire ? Quelle part d'attachement et de répulsion recèle la terre qui nous a vus naître ? Seule une étrangère sauvage a le pouvoir de faire éclater les murs étouffants édifiés depuis des générations par une famille qui s'est construite sur le non-dit et l'hypocrisie (so British). A travers l'histoire de cette famille, l'auteure semble nous dire quelque chose d'elle-même. Et Paola l'Italienne n'est-elle pas autant la femme objet d'un désir ardent qu'un alter ego outré de Vita, immense héritière éprise de liberté et bousculeuse de conventions… elle-même portant le sang chaud d'origines pas uniquement anglo-saxonnes ? Chacun, exilé ou pas, pourra se retrouver à travers le personnage de Gervase et son ambivalence : rejet de ses origines familiales, ou du moins sentiments ambivalents à leur égard, amour viscéral/rejet des lieux qui l'ont vu grandir, thèmes puissants. Pourtant, « Paola » ne laisse qu'un pâle souvenir une fois le livre lu, malgré le talent narratif de l'écrivain et un ton « moderne ». Est-ce à cause de son format (nouvelle) ou de ses personnages, seulement esquissés, et dont l'antipathie qu'ils dégagent ne laisse place à aucun attachement ?
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