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Un livre un peu moins drôle que les autres livres de Vita mais tout aussi caustique. Cela tient au sujet abordé (l'avancement dans l'âge ...)qui est traité avec recul et sagesse et toujours cette pointe d'humour nous mettant en présence de situations qui font sourire. A lire
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Vous aimez le thé, les muffins et les crumpets ? Ce livre est fait pour vous.
À la mort de son mari, après soixante-dix ans de mariage, Lady Slane décide de vivre enfin comme elle l'entend, au grand étonnement de ses enfants qui pensaient tout décider pour elle.
Aussi la charmante vieille dame va-t-elle surprendre tout le monde et choisir seule son lieu de vie et ses nouvelles fréquentations.
Il faut dire que dans la haute aristocratie anglaise du début du vingtième siècle, une femme suivait la carrière de son époux, et c'est tout : " Dans ce monde si conformiste, il lui était impossible de réclamer des droits égaux à ceux d'Henry. le mariage n'avait pas été conçu pour de tels privilèges."
Veuve, Lady Slane ne veut plus perdre une seul instant et veut vivre en femme libre les jours qu'il lui reste.
J'ai lu avec grand plaisir ce petit livre de 1931 au charme rétro, j'ai aimé la description d'une certaine société anglaise du début du siècle dernier, et j'ai été séduite par cette vieille dame si rafraîchissante.
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Lady Slane est une compagne fort agréable tout au long de ce récit. Tout me plaît en elle : la vice-reine des colonies britanniques, noble et soumise assumant avec bienveillance les charges de son statut ; la vieille dame rebelle jetant aux orties les conventions et les chaînes qui ont toujours entravées sa liberté de penser et d'agir ; la femme sensible qui ressurgit malgré les années laissant parler son coeur et affichant ses sentiments auprès de trois hommes mûrs, admiratifs, fidèles et amicaux ; la mère réaliste qui pose un regard lucide sur ses enfants et petits-enfants réalisant amèrement l'incompréhension et l'intolérance qui les éloignent ; et enfin la femme-enfant Deborah qui renaît à l'apparition de son double : son arrière-petite-fille qui, elle, osera dire non et s'affranchir de la dictature familiale. Très beau roman british XIXème siècle servi par une écriture perlée. Elégance folle, finesse et charme rétro : The must !
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Ce petit roman qui traite d'une dame âgée repassant en revue sa vie passée jusqu'à maintenant aux côtés de son mari à se conformer aux désirs des autres jusqu'à s'oublier elle-même et qui, lors du décès de son mari, se réveille en refusant tout net de continuer à se plier à ce comportement, m'a complètement enchantée. Roman délicatement mené, la plume de l'auteur se révèle à la fois sérieuse, humoristique, voire même cynique, et pour autant emprunte d'observations judicieuses sur la condition humaine.

Le livre s'ouvre sur la mort de son mari, lord Slane, un homme politique distingué et réputé et sur leurs enfants discutant des affaires de leur père et du sort de leur mère âgée alors de 88 ans. Ils s'attendent tous à ce que cette dernière suive leurs directives mais la vieille dame n'en a cure. Pour la première fois de sa vie, lady Slane, exprime ses envies : elle souhaite finir ses jours dans un appartement de la banlieue de Londres qu'elle souhaite louer avec sa domestique Genoux, appartement qu'elle avait repéré trente ans plus tôt. Elle souhaite vivre un rêve de jeunesse en habitant là-bas. Ses enfants sont décontenancés. Eux qui croyaient la connaitre ne la reconnaissent plus. Finalement, ils la laissent partir là-bas, après moult discussions et débats. Lady Slane sympathise avec le propriétaire. Ils deviennent amis. Ses enfants sont outrés. Comprenez qu'une femme de son rang ne peut sympathiser avec des gens de la petite bourgeoisie, elle, la veuve d'un membre du Parlement anglais, mariée à « une légende vivante »! Mais lady Slane se moque aujourd'hui des conventions comme des vieilles chaussettes. La voilà maintenant proche de personnes sans distinctions de rang. « En fait, je me suis trop occupée de l'opinion des autres, j'ai droit à des vacances. Si l'on ne se fait pas plaisir à mon âge, quand le fera-t-on ? Il me reste si peu de temps » dit-elle.

Plus jeune, lady Slane eût des rêves. Aucun n'a été mené à son terme. Aujourd'hui elle veut réparer ce tort. Par exemple, elle voulait devenir artiste mais elle ne put suivre son désir, le mariage et les conventions sociales l'ayant complètement accaparée puis ensuite éloignée de son but. Sans en prendre conscience elle a petit-à-petit fui sa propre personnalité. Elle passa le reste de sa vie à regretter de se terrer ainsi derrière de faux-semblant mais les dommages étaient faits. Pour autant, elle ne considérait pas avoir eu une vie médiocre : elle avait apprécié suivre son mari jusqu'en Inde ou jusqu'en Afrique et toucher l'ambiance bling bling de son milieu mais plus le temps passait et moins cela l'intéressait. Ce qui est surprenant c'est qu'elle n'ait jamais pu trouver le moment de poursuivre son rêve d'artiste, ne serait-ce qu'un peu, de temps en temps. Cela serait sans doute sans oublier les conventions pour une femme de l'époque. Les droits des femmes n'existaient pas encore ou alors n'étaient qu'enfermés dans le tableau de la mère de famille vouée corps et âme à ses enfants et à la bonne tenue d'une maison. Cependant, lorsqu'elles avaient un minimum de culture, mais pas trop tout de même l'homme restant le maître à penser de la société familiale et de la société en général, certains maris étaient ravis. Alors, penser à soi quand on était une femme, que voulez-vous, un comportement bien trop extraterrestre pour être réel.
Lady Slane prend conscience en revenant sur les évènements majeurs de sa vie qu'elle n'a jamais vraiment aimé les rôles qu'elle a endossés, à savoir être une mère, une épouse et une grand-mère. Elle voulait juste consacrer sa vie à la peinture et elle ne l'a jamais fait. Alors qu'elle fait la paix avec elle-même, elle comprend qu'elle n'a même jamais aimé son mari pour qui elle a pourtant tout abandonné, à qui elle s'est offerte entièrement.
Je n'ai pu m'empêcher de ressentir beaucoup de peine pour cette femme représentant sans doute beaucoup d'autres vivant à son époque, la souffrance de vivre pour le plaisir des autres en étouffant ses rêves me fut douloureuse… A se demander si l'amour est à ce prix… Mais pouvait-on parler d'amour lorsque la plupart des mariages étaient arrangés?

Ce livre s'apparente en bien des points à une défense sur la condition des femmes. Sackville-West, via Lady Slane, nous exhorte à rester vrais envers nous-mêmes, sans nous perdre en suivant les standards du monde. Je comprends ici le rapprochement avec Virginia Woolf.
Cependant, bien qu'écrit en 1931, ce livre ne se rapproche pas seulement du talent de Virginia Woolf. Il a également le talent d'être intemporel. Il semble en effet totalement d'actualité. Lady Slane incarne peut être la fin d'une certaine aristocratie anglaise, elle n'en reste pas moins très actuelle pour ce qui est de la condition des êtres humains à vivre une vie qu'on leur a imposée et qui se contentent de faire de la figuration. Aujourd'hui, la majorité des femmes dans les pays occidentaux a le choix de suivre son propre chemin. Mais, qu'en est-il des femmes d'hommes politiques comme le fut lady Slane ? Ont-elles vraiment le choix de vivre leur vie sans entacher l'image de leurs maris ? Après tout, les femmes de politiciens ont toujours le devoir aujourd'hui de se fondre dans un moule et d'endosser des loisirs « acceptables » voire même de mettre leur carrière en second plan. La liberté des femmes a-t-elle finalement changé depuis l'époque où ce livre fut publié ? Malgré les descriptions quelques peu désuètes de l'Angleterre de l'époque, ce livre reste étrangement moderne pour moi. Sans pour autant être femme d'homme politicien ou simplement femme, qui n'a pas en effet ressenti à un moment de sa vie une ambition refrénée? Qui ne s'est pas demandé à un moment où à un autre quel était le compromis à faire entre devoir et désir ? de même, ce livre reste d'actualité car il pose également la question du sort de la vieillesse. Souvent on entend les personnes âgées dire qu'elles n'ont plus le temps d'échafauder des projets. Et si le dernier projet était de réparer ce que l'on avait détruit ou ce que l'on n'avait pu faire?

Même si certains trouveront peut être le style de Vita Sackville-West démodé, l'auteur est pour moi une pure merveille à lire, une artiste autant admirable pour son écriture que pour ses choix de vie courageux. Il me tarde de lire d'autres ouvrages d'elle!
Lien : http://aupetitbonheurlapage...
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Roman très délicat sans mièvrerie qui nous raconte l'histoire d'une vieille dame, récemment veuve d'un très respecté Lord anglais, qui décide de vivre les dernières années de sa vie comme elle l'entend, reniant avec grâce mais sans appel sa famille et la bonne société anglaise. L'écriture est belle, les sentiments subtils et l'humour "british" ne manque pas de mordant.
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Au décès de son mari « C'est probablement parce qu'Henry Lyulph Holland, premier comte de Slane, vivait depuis si longtemps, qu'on avait fini par le croire immortel. », Lady Slane décide d'habiter une maison à Hampstead seule avec sa chère Genoux (vous noterez que, pour une gouvernante, on ne met pas Mademoiselle devant !!) où elle se lie d'amitié avec son propriétaire et l'artisan chargé des menus travaux. A 88 ans, elle désire, à l'âge où toutes les passions sont abolies, La vie coule paisiblement, entre promenades, thé. Elle se remémore sa vie de femme mariée et prend le temps de regarder, de s'abandonner à ses rêveries, surtout loin de ses enfants.

Elle se souvient de la demande en mariage de Holland, de sa réponse distraite, mais ferme devant ses velléités de peintre…. Pourtant elle l'a aimé, l'a soutenu, l'a suivi et décoré de sa présence.

La vie lui réserve encore quelques surprises, entre autre, sous la forme de Mr. FitzGeorge, collectionneur atypique, un ancien amoureux platonique de la belle vice-reine. Lui-aussi devient un habitué de la maison et les conversations au coin de feu ou les promenades à petits pas font leur bonheur à tous.
Lady Slane me fait penser aux paysages peints par John Constable, qu'elle apprécie tant. Ce n'est pas une vieille dame indigne, mais une femme digne qui au soir de sa vie veut vivre comme elle le désire, entourée par son petit aréopage de son choix, sans souci des convenances.
La plume alerte de Vita Sackville-West fait que l'on ne s'ennuie pas un instant. Passant de l'ironie à la poésie, de la douceur aux sarcasmes, elle nous dépeint la fin d'une époque : celle de Lady Slane, ainsi que ce 19ème siècle bourgeois et guindé où ses enfants évoluent obsédés qu'ils sont par l'argent, le rang….. Par petites touches, sans avoir l'air d'y toucher, elle met le doigt dans les fissures de cette société anglaise. Autant l'atmosphère est légère lorsque Vita Sackville-West raconte Lady Slane, autant lorsque ses enfants arrivent, on a une brusque envie de se tenir bien droit sur sa chaise.

La lecture de ce très beau portrait de femme m'a ravie et j'ai noté cet auteur que je ne connaissais pas. Merci Letitbe, ta chronique m'avait alléchée. Je relirai cette amie de Virginia Wolf.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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"Toute passion abolie" a été une excellente lecture ! J'ai vraiment aimé cette histoire -très originale mais pourtant charmante- dont le personnage principal est purement merveilleux ! Nous suivons le quotidien de Lady Slane, âgée de quatre-vingt huit ans, qui, à la mort (à l'âge de quatre vingt quatorze ans !) de son mari, le très célèbre Henry Holland mieux connu sous le nom de Lord Slane, ancien vice-roi des Indes, chevalier de la légion d'honneur et de toutes autres sortes de titres, décide de se retirer, à la surprise générale de ses six enfants, Herbert, Carrie, Charles, William, Kay et Edith, dans une petite maison située à Hampstead, dans le calme et la sérénité. Lady Slane peut ainsi s'installer, accompagnée de sa gouvernante et vieille amie Genoux, et va commencer une nouvelle vie palpitante : la vieille dame va alors se lier à son nouveau propriétaire, M. Bucktrout, ainsi qu'à l'électricien qui s'occupe de sa belle maison, M.Gosheron. Lady Slane se replonge alors dans ses souvenirs, en tant que jeune fille, Déborah Lee, puis lors de son mariage qu'elle n'a jamais souhaité où elle deviendra Déborah Holland ; Madame Slane nous apprend également ce qu'elle a ressenti tout au long de sa vie, ses espérances, ses doutes, ses joies et ses peines et se pose la question suivante : ai-je passé une vie heureuse ?
Enfin, dans la troisième partie, nous croisons M. FitzGeorge, un personnage vraiment essentiel puisqu'il sera le compagnon de Lady Slane pendant ses derniers jours et lui révelera un passé qui les a marqués...

Avec sa plume délicieuse, ses phrases poétiques et son talent incontestable, Vita Sackville-West signe là un magnifique roman, sans doute son plus connu et bien sûr l'un des plus jolis de son époque.

A lire !!
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Lord Slane, éminent personnage de l'Empire Britannique, vient de rendre l'âme à l'âge vénérable de 94 ans.

Sa veuve, au grand étonnement de ses enfants,désire passer ses derniers jours dans une petite maison de la banlieue londonienne. Elle y vivra avec sa dame de compagnie.

Cette solitude choisie est ,pour Lady Slane, l'occasion de se pencher sur sa vie et de vivre ses derniers jours au gré de ses envies.

Sa vie a été celle voulue par ses parents, puis celle imposée par son époux et les conventions sociales. Une femme ne doit avoir d'autre rôle que celui de se consacrer à son époux et ses enfants. Ses aspirations profondes ne sont que lubies et passeront aux oubliettes tant elle sera accaparée par ses obligations familiales et sociales.

La vie qu'elle souhaite mener peut paraître égoïste. Mais quel mal y-a-t-il à vouloir enfin vivre au calme, à prendre son temps, à choisir ses amis, à savoir dire non? Cette attitude intrigue certains de ses enfants avides de réussite matérielle et de reconnaissance, et réjouit ceux qui "n'entrent" pas dans ce cadre.

De son écriture élégante et enlevée, Vita Sackville-West nous offre un beau portrait de femme et une réflexion sur la vieillesse et le statut des femmes de son époque. Certaines ont beau jouir des privilèges dûs à leur rang, elles n'en sont pas moins prisonnières de contraintes sociales qui les obligent à gommer leurs aspirations profondes.

J'ai eu aussi beaucoup de plaisir à savourer les portraits délicieusement acides des enfants de Lady Slane. Entre le radin, le râleur et le commandant en jupon, j'ai ressenti la jubilation de l'auteure à se moquer de ces personnes mesquineset étriquées.

Cette lecture a été un enchantement et un moment de grâce. Je suis charmée par le style élégant et enlevé de Vita Sackville-West, lire ses livres est une parenthèse délicieusement rétro et raffinée.


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Quelle merveille ! Une écriture d'une grande subtilité. Vita Sackville-West dessine le magnifique portrait d'une femme de 88 ans. La deuxième partie du livre issue des pensées de la vieille dame m'a particulièrement touchée. Réflexion sur le destin, la vie, le bonheur, le fait d'être une femme, ce roman est un vrai plaisir. 
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Sait-on véritablement comment nous vivrons les dernières années de notre vie.
Sir Henri Holland n'est plus. Il est décédé, laissant sa femme seule, avec des enfants qui ne savent pas vraiment quoi faire d'elle (ça fait toujours plaisir !). Mais plutôt que de se faire traîner d'une maison à une autre, cette femme si discrète, élégante et silencieuse s'exprime enfin, et décide de s'installer dans une maison repérée des années plus tôt, et de consacrer les dernières années de sa vie, uniquement à elle-même, et d'en terminer ainsi avec toutes ses années où elle n'était que l'ombre de son époux, vice-roi des Indes.
Ce roman est écrit d'une très belle plume, narrant la vie d'une femme qui est passée à côté de ce qu'elle désirait, mais décidant de profiter de ces dernières années pour les consacrer à elle-même,.
Une très belle histoire sur le temps de la vieillesse...à lire !
Lien : http://lesquotidiennesdeval...
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