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Un livre brillant et bien écrit mais sans âme.
L'histoire me paraissait pourtant invitante et alléchante: deux professeurs d'université vont chercher à dénouer le mystère que constitue la representation d'une déesse aztèque dans un manuscrit turc du XVI siècle.
D'aucun ont dit que l'intrigue est digne d'une bande dessinée de Tintin. C'est vrai. Mais il aurait peut-être été preferable que l'auteur confie son histoire à un dessinateur car au moins le dessin aurait su créer l'ambiance.
Je suis en effet restée sur ma faim tout le long du roman car si j'aime les intrigues bien ficelées (et celle là a été à la hauteur de mes attentes), j'aime aussi les romans d'atmosphère et là, rien. Mais rien, vraiment rien. Quand le professeur stambouliote traverse le souk à la recherche d'un indice, on ne sent rien,on ne voit rien, on n'entend rien. Pareil dans le palais de Suleyman le Magnifique, le palais de Topkapi ou l'université de Buenos Aires. Rien. J'en suis fâchée. Melanie Sadler manie avec virtuosité l'Histoire mais elle ne vous fera pas vibrer à l'unisson des personnages qu'elle anime. Quant à l'humour, elle le pratique sans doute pour un groupe d'initiés qui n'ont pas séché autant que moi les bancs des cours d'histoire. Car j'avoue que j'ai seulement pressenti le comique de la fin de l'histoire malheureusement je n'avais pas les bases pour l'apprécier vraiment.
Dommage.

Un exemple d'essai râté d'envolée littéraire:

"Le soir tombait et un albatros solitaire emportait entre ses ailes les restes de la journée consommée. Le ciel se décomposait en lambeaux d'un pourpre délavé"
Aouch. On est loin de la prose de Céline:
"Les crépuscules, dans cet enfer africain, se révélaient fameux. On n'y coupait pas. Tragiques chaque fois comme d'énormes assasinats du soleil. Un immense chiqué. Seulement, c'était beaucoup d'admiration pour un seul homme. Le ciel, pendant une heure, paradait tout giglé d'un bout à l'autre d'écarlate en délire, et puis le vert éclatait au milieu des arbres et montait du sol en traînées tremblantes jusqu'aux premières étoiles. Aprés ça, le gris reprenait tout l'horizon et puis le rouge encore, mais alors fatigué le rouge et pas pour longtemps. Ca se terminait ainsi. Toutes les couleurs retombaient en lambeaux, avachies sur la forêt comme des oripeaux aprés la centième. Chaque jour sur les six heures exactement que ça se passait."
Voyage au bout de la nuit .... qui n'a pas eu à disserter sur ce passage au moins une fois pendant les années d'école?
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Ce premier roman d'une jeune auteur de 27 ans, agrégée d'espagnol et spécialiste d'histoire argentine est rempli de fraîcheur.

Alors, oui l'histoire est brouillonne, patchwork assez improbable, pastiche d'une Histoire officielle cherchant avant tout à divertir. Mais quand on s'amuse à vérifier certains faits on se rend compte que l'invraisemblance est malgré tout proche de la réalité... Et si cette historiette pouvait finalement être la vraie Histoire...

Le sérieux universitaire de l'auteur permet de semer le trouble... et constitue selon moi en contrepoint une moquerie ironique de l'Histoire et de ses vérités. A quel point peut-on être sûr que L Histoire qu'on nous conte est la vraie ? C'est un poncif du genre que de dire que L Histoire est celle de ceux qui l'ont écrit et qu'elle n'est pas forcément LA vérité.

Ce qui est également assez agréable, c'est que, tout en n'évitant pas l'écueil parfois de la démonstration culturelle et de l'esbrouffe d'une jeune auteur, Mélanie Sadler parvient tout au long du récit à nous amuser, à nous divertir, à éloigner l'ennui. le livre est court et cela renforce aussi cette impression. Mais parvenir à amuser, à cultiver tout en laissant poindre une ironie sous-jacente... tout ça dans un premier roman... moi j'achète !
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La découverte d'une déesse aztèque sur un parchemin arabe est le point de départ d'une enquête et de découvertes époustouflantes pour le vieux professeur Borges et son assistant, Hakan.
Christophe Colomb n'aurait pas été le seul à se lancer sur la mer océane......
Plaisant, distrayant et aussi amusant!
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C'était un pari très risqué pour moi de lire ce roman. Peut-être parce que la première raison qui m'y a poussé est qu'il réunit 2 sujets qui me plaisent beaucoup - la chute de l'empire aztèque et le règne du sultan Soliman - ou peut-être parce que la présentation peu convaincante qu'en a fait François Busnel à la Grande Librairie pouvait laisser penser que le véritable attrait de ce livre n'était autre que je joli minois souriant de son auteur.
Si on rajoute à cela le fait que l'humour est un exercice très périlleux difficile à faire et à apprécier… Je m'attendais à tout et n'importe quoi.

Et en effet les deux tiers du roman m'ont agacée car le récit est tellement loufoque que j'ai eu l'impression de livre un mélange hybride entre les enquêtes de l'inspecteur Clouzot, les souvenirs de vacances cuculs remaniés dans une rédaction type sujet d'imagination d'une lycéenne avec des clichés en veux-tu en voilà parfois beaucoup trop gros et trop faciles pour que je puisse en rire.
Quelques exemples :
* "Il s'attarde sur ses yeux de Kaaba, […]"…mouais ….
* " du fin fond de de sa nuit portègne, il tomba sur Hakan mêlé au brouhaha assommant du Grand Bazaar. […] Il pourrait à présent écouter ce que son ami cherchait à lui annoncer […]. mais c'était compter sans les voies d'Allah impénétrable à l'Homme. Hakan avait complètement évacué l'heure de l'adhan de son esprit." … j'ai fait court mais avec quelques détails en moins, j'aurais mieux apprécié la légèreté et le comique de la situation.

Enfin bon. Comme je l'ai dit plus haut, il faut garder en mémoire que l'humour est un exercice difficile et qu'en plus ceci est un premier roman. Qui plus est, premier roman qui n'a pas que des défauts. Mélanie Sadler se moque avec brio et avec beaucoup de vérité du caractère extrêmement hautain dont font preuve certains professeurs d'universités (et les français sont loin d'être en reste…) qui s'acharnent à nous montrer que la terre n'est pas assez grande pour les porter. Et avouent "en cachette" quelques minutes plus tard qu'ils sont frustrés de voir le fruit de leurs recherches si passionnantes et leurs compte-rendus si soporifiques totalement ignoré des "masses" qu'ils dominent de leur (ego d') intelligence.

Ce roman est très court, complètement loufoque où l'historienne tourne en dérision la trop grande dévotion religieuse dont beaucoup de civilisations ont fait preuve au cours de l'Histoire. Comme ici par exemple :

"Ce jour-là, un pacte fut scellé sous les yeux d'Allah et de Huitzilopochtli, dans la confusion sans queue ni tête des siècles. "

Ce n'est pas, à mon sens, le roman de l'année ni même un "coup de coeur de librairie" mais ce fut une lecture assez sympa qui mériterait d'être lu par les étudiants en histoire dans la mesure où il montre très bien le "problème" de l'historiographie (loin d'être une science exacte). Ce qui devrait en amener plus d'un à une qualité essentielle que devrait avoir tout chercheur : la modestie.
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Notez vos idées sur différents papiers, mettez-les dans une boîte, mélangez... Sortez vos papiers 1 à 1 et écrivez une histoire invraisemblable!
L'auteur s'est amusée à faire des cocktails entre les civilisations, des enchaînements d'expressions, et a ainsi tissé une très belle toile aux nombreux fils. Avec une plume aiguisée ou subtile, un style léger et enlevé, elle s'attaque à L Histoire et fait de nombreuses références à tout ce qui lui vient à l'esprit. Elle s'inspire d'une chose et la détourne, pour nous offrir un très beau moment de lecture.
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Mon avis est assez partagé pour cette lecture, lu grâce à Masse Critique.
D'un côté, j'ai appris des choses sur les civilisations Aztèques et Turques ; j'ai voyagé entre Amérique et Turquie.
Mais d'un autre, j'aurais aimé passer plus de temps sur la personnalité des personnages, sur les rapports entre eux. La résolution de l'énigme arrive beaucoup trop rapidement à mon goût, sans véritable rebondissement. Par ailleurs, j'ai parfois eu l'impression de lire un livre d'"universitaire" (mais peut-être est-ce fait exprès, pour coller au personnage du professeur Borgès ?) : par exemple, dans une note de bas de page, l'auteure utilise le "nous" que l'on utilise dans les mémoires et les thèses. Ça m'a fait un peu drôle.
Toutefois, pour un premier roman, c'est prometteur. le style est fluide. Merci à Babelio pour cette découverte !
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Ce premier roman de Mélanie Sadler est une grande réussite ! Il est très court, et pourtant, il s'y passe tant de choses qu'on ne se rend même pas compte qu'on arrive déjà à la fin ! L'histoire, complètement fantaisiste (ou pas ? on finirait presque par y croire à cet empereur aztèque échappant à Cortés pour se retrouver en Turquie) est en plus servie par un style savoureux et plein d'humour. Je me suis vraiment régalée dans cette lecture, le personnage de J.L. Borges, universitaire sud-américain complètement imbu de lui-même, est vraiment excellent, de même que son comparses turc, Hakan. J'ai aussi beaucoup aimé les allers-retours entre le temps présents et les personnages issus de l'Histoire avec un grand H. J'ai aimé le déroulement de l'intrigue et la résolution du mystère, non sans rappeler quelque aventure d'Indiana Jones (le côté bad-ass en moins) et nous délectant jusqu'au bout de cette farce historique. Génial !
Merci aux éditions Flammarion et à Babelio pour cette superbe découverte !
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Ce premier roman est un ovni, il y a de l'histoire avec les références à l'empire ottoman et à la conquête aztèque, de l'intrigue avec un mystérieux secret historique, à la Indiana Jones. Les références sont précises et on plonge dans le monde universitaire avec les 2 personnages principaux tous les 2 professeurs.

Il y a beaucoup d'humour avec le personnage du vieux professeur ronchon J.L Borges et de son collègue turc Hakan prêts à tous pour percer les mystères de ce fameux secret historique. Borges vieux professeur qui veut prouver au monde intellectuel qu'il est encore capable de faire une découverte révolutionnaire même si il est en fin de carrière et qui s'associe à son jeune collègue turc qui se prend au jeu des énigmes. le caractère bien trempé voire caricatural du professeur egocentrique et très imbu de lui même est compensé par l'amour de son jeune collègue, sa passion pour l'histoire. Beaucoup plus sympathique, il va tout faire pour mettre à jour cette énigme malgré les périls de remettre en cause l'histoire officielle turque.

Il faut ajouter à cela de belles références littéraires, avec les citations en début de chapitre ( milles et une nuit, Senghor, Rabelais, Yourcenar, Loti, Sophocle entre autres). Un voyage dans le temps à l'époque ottomane et aztèque avec une maestria certaine, de l'ironie dans la description du petit monde universitaire.Et on va d'étonnement en étonnement, on suit avec plaisir les tribulations des personnages et le livre se lit avec bonheur. L'auteur s'amuse à mélanger le vrai avec les références historiques, le faux, et nous fait plonger dans ce monde burlesque, un peu fou et voyager comme seule la littérature peut le faire. le style est vif, efficace et très imagé. A la fin du roman il y a d'ailleurs une bibliographie pour plonger dans l'époque décrite par l'auteur.

Un très sympathique premier roman, que je vous recommande à découvrir d'urgence qui fait passer un bon moment totalement déjanté mais très érudit. Alors prenez le bateau et voyez comment les grands de ce monde se promènent en bateau de Mélanie Sadler, qui fait faire un beau voyage au lecteur.

PS: mention spéciale à la première de couverture, magnifiquement ouvragée qui mélange les influences turques et azteques.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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L'éminent professeur argentin Borgès, spécialiste de l'Histoire précolombienne, découvre par hasard une représentation d'une déesse aztèque sur un document ottoman du XVIe siècle. Intrigué et aidé par son collègue à Istambul, il va découvrir l'un des plus grand mensonge de l'histoire. Il s'ensuit une véritable poursuite digne des plus illustres aventuriers.

Ecrit dans un style très posé et clair, très bien documenté. Une histoire comme on aimerait qu'il en existe. Une histoire ou L Histoire se fait et se défait en fonction de l'interprétation de celui qui l'écrit.

Un grand merci à Masse Critique et aux Editions Flammarion pour cette découverte.
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Un conte des mille et une nuits : voici une histoire à dormir debout dans laquelle on entre comme à la suite d'Indiana Jones ou du Professeur Langdon … Cependant, les héros contemporains ne ressemblent en rien ni à Harrisson Ford ni à Tom Hanks : binoclards, rats de bibliothèques, ils enseignent et font des recherches, fureteurs fatigués dans les monceaux poussiéreux de vieux grimoires, pas dotés pour deux sous ni d'un fouet véloce ni d'une force musculaire leur permettant de s'extraire des pires situations. Et pourtant …

Nous suivons avec passion la quête de Javier Léonardo Borges – professeur émérite (c'est-à-dire retraité) à l'Université de Buenos Aires - et de son correspondant d'Istambul, le professeur Hakan. Car l'un comme l'autre préparent un colloque sur les dirigeants politiques des XVème et XVIème siècle, à partir de documents inédits.

Et voici que, compulsant un texte ottoman orné d'enluminures – un péri – Borgès fait une découverte bouleversante. Il ne comprend pratiquement rien au texte mais l'illustration l'intrigue : il croit y déceler, mais non, il en est certain, une image caractéristique de l'iconographie aztèque : une jupe faite d'un faisceau de serpents, la représentation de la déesse de la terre Coatlicue. Comment un artiste ottoman pouvait-il choisir en 1520 le motif d'un être mythologique aztèque ?

De part et d'autre de l'océan, les deux savants sont persuadés détenir la clé d'une énigme dont la révélation sera aussi spectaculaire que novatrice. Nous les suivons pas à pas dans leur recherche, grâce au style acéré, plein de malices et de références discrètes, au scénario farfelu mais jouissif de la jeune écrivaine qui nous livre ici son premier roman.

Je ne connais pas Mexico et hélas n'aurai jamais assez de vie pour découvrir ce que devint Tenochtitlan, mais je me situe parfaitement dans les ruelles du vieil Istamboul, entre le palais de Topkapi et la somptueuse mosquée Suleymaniie, dans le Grand Bazar comme parmi les échoppes odorantes du bazar Egyptien. Avec ce livre ramassé, je traverse la Méditerranée pour assister au siège d'El Djazaïr par Charles Quint, je participe aux offres de soutien mutuel entre François Ier et Soliman le Magnifique, un de mes héros de jeunesse …

Un livre drôle, parfaitement écrit, un polar qui ressemble à une pochade pleine d'imagination, l'antithèse du choc des civilisations, en résumé : un régal !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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