T'es un mec pas mal, pas con non plus , c'est donc normal que tu te maques avec une gonzesse canon et pas conne non plus. Tu ramènes pas mal de pognon, tu lui fais deux gosses: tout devrait être parfait mais ta gonzesse, elle commence à en avoir ras les seins de ton coté has been, de ta moustache ringarde, de ton dos vouté; en plus t'es jamais là et elle en a marre de dire à ses cops que t'es cadre sup dans une boite qui vend des couches culottes et que c'est pour ça que tu découches souvent. Alors, elle se casse, puis elle trouve un autre mec, un vrai cette fois çi: grand juge renommé anti corruption, anti mafia.
Toi, t'as l'air vraiment con mais tu peux quand même pas lui dire que tu es le "numéro trois" d'une grande entreprise de tueur à gages, que t'as 15 macchabées à ton actif et ton air con et ta vue basse, c'est ta meilleure protection.
Quand elle te refile les mômes, pour les grandes vacances, afin de pouvoir roucouler peinarde avec son juge, t'en profites pour les amener camper, t'as prévu un petit coin tranquille mais ton "numéro deux" change tes plans: il t'as réservé un emplacement dans un autre camping et tu dois surveiller le proprietaire d'une bagnole . Il te donne l'immat mais y'a un blème: c'est l'immat de ta propre tire que t'as donne à ton ex.
Et tu te retrouves dans un camping naturiste sur un emplacement jouxtant celui de ton ex et de son juge et tu retrouves ton vieux pote que t'as rendu borgne et estropié et tu rencontres une superbe serveuse qui te promet pas que de la sangria, puis y'a un autre tueur de ton entreprise "numèro 13", pis y'a une superbe blonde genre iceberg, puis un suédois genre swarzy pis y'a des morts.... et t'es pas dans la merde!
Deuxième roman de Carlos Salem qui confirme son immense talent: intrigue noire, complexe mais fluide et un humour noir décapant.
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Un livre vraiment bizarre : un camping naturiste, des personnages allumés et/ou névrosés, une histoire improbable...
Ce livre ne ressemble à rien de ce que je connais, pourtant il se dévore, il est plein de surprises, et j'y ai même trouvé de l'humour et de l'émotion !
Il était une fois un tueur à gage complexé parce que tout le monde (son ex-femme, ses enfants) le prend pour un loser. Il emmène ses enfants en vacances dans un camping naturiste. Coincé entre son ex-femme (qui file le parfait amour sur l'emplacement voisin), sa nouvelle petite amie (qui le rend fou de désir), un vieux sage un peu louche et pas mal d'assassins, il vit plein d'aventures délirantes... avant de sauver tout le monde, évidemment !
J'ai aimé autant l'histoire alambiquée que le style particulier. du reste, j'ai tout lu d'une traite, facilement. Et j'ai été successivement dérangée, étonnée, troublée, amusée et intéressée...
Bref, un Objet Littéraire Non Identifié à découvrir !
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Carlos Salem nous livre ici une oeuvre pleine de suspense du début jusqu'à la fin.
Ce bon père de famille,qu'est le personnage principal, nous réserve bien des surprises et l'on s'attache à avancer dans la lecture pour essayer de découvrir "les tenants et les aboutissants".
A découvrir sans hésitation pour les adeptes.
J'ai beaucoup apprécié.
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Juan Pérez Pérez (surnommé « Juanito ») a une vie compliquée… Du genre tellement compliquée qu'être marié à Nabilla, à côté, c'est de la gnognotte. Le jour, c'est un timide père de famille divorcé qui est incapable de faire face à son ex-femme ; la nuit, il devient un tueur à gage dont la réputation n'est plus à faire. Deux facettes parfaitement incompatibles, et qui sont pourtant bien obligées de coopérer pour remplir sa vie.
Jusqu'à présent, ces deux personnalités ont toujours été bien séparées. Personne ne soupçonne rien – et surtout pas sa famille. Mais bien sûr, cette situation ne peut pas durer (sinon, il n'y aurait pas de livre !). Alors qu'il s'apprête à emmener ses enfants sur la côte pendant un mois (tandis que Leticia, son ex, part en vacances avec son nouveau petit ami), un contrat de dernière minute l'oblige à modifier son planning. Il doit désormais rejoindre une plage de nudistes dans le but de tuer sa nouvelle cible. Incapable de se débarrasser de ses gosses – sous peine d'avoir affaire à leur mère ce qui, selon lui, est beaucoup plus inquiétant que d'avoir à affronter l'Entreprise elle-même – il se voit contraint de les amener avec lui. Alors qu'il arrive à destination, on lui communique le numéro d'immatriculation de la cible. Un numéro qu'il connaît très bien puisque c'est lui qui a acheté cette voiture à Leticia...
Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde avec ce livre. De bouleversements en bouleversements, la vie de Juanito se dégrade, se dégrade encore… Le nœud dans lequel il s'emmêle se solidifie, et dès qu'un nouveau personnage arrive on a droit à une nouvelle révélation sur son passé. Bref, l'intrigue est vachement bien ficelée ! Et ce n'est pas la moindre des qualités de cette histoire, car l'écriture de Carlos Salem est légère et dépourvue de descriptions superflues. Il a une manière de résumer la pensée de ses personnages que je trouve fabuleuse. Il raconte son récit à la première personne et on s'identifie d'autant mieux à Juan Pérez Pérez. Son style est cependant assez cru, et on assiste à quelques scènes sexuelles ma foi sympathiques (disons-le), mais pas non plus détaillées dans l'excès.
Les personnages, eux, sont drôles et attachants car ils sont très humains : ils ont des défauts, ils doutent d'eux-mêmes et de leurs actes (particulièrement le héros, qui a de plus en plus de mal à tenir ses deux personnalités). Juan confond de plus en plus le travail et la vie privée. Parfois, on peut même y voir un début de schizophrénie : « Un moment, ce n'est pas moi qui ai répondu, mais Numéro Trois. C'est sa voix, son sourire et sa façon de marcher. »
Une des particularités de ce bouquin est qu'il apporte beaucoup d'importances aux relations père-fils. Ainsi, le personnage principal a deux mentors qui lui ont permis de se construire, et il entretient une relation privilégiée avec son fils, Antoñito.
Son premier « maître » est l'ancien Numéro Trois (dont on ne connaît pas le nom). Il lui a appris le métier après l'avoir recruté et il lui a expliqué « qu'on tue mal quand on hésite, parce que les balles le savent. ». D'après Juan, « le vieux Numéro Trois était un sanglier à qui rien n'échappait » et ce dernier lui a prodigué des quantités de conseils utiles, accompagnés parfois d'une étrange philosophie : « se méfier des coïncidences et des putes aux petits seins ». Le protagoniste ajoute : « Il m'aimait bien, à sa façon. Mais c'était une façon de merde. »
L'ancien Numéro Trois est mort avant que ne commence le roman. Son assassin n'est autre que son apprenti lui-même, qui l'a descendu sur ordre de l'Entreprise et qui a eu l'honneur d'entendre ses derniers mots : « Il avait tué tant de gens que, lorsque ce fut son tour, ses dernières paroles furent pour apprécier l'efficacité du tueur. — Neuf sur dix, dit-il. Et il mourut. »
Le deuxième mentor apparaît au cours de l'histoire et est l'image inversée du premier. C'est un vieil homme, écrivain et philosophe à ses heures, et dont le rêve serait de finir ses jours en Sicile. Il emploie beaucoup de métaphores très intéressantes dont je suis friande : « Quand on passe sa vie à lire, on finit par croire que la vie est un livre, qu'on peut revenir en arrière si l'on perd le fil de l'histoire. Mais ce n'est pas comme ça. La vie, notre propre vie, on ne peut la lire qu'une fois tout en avançant. Et connaissez-vous quelque chose de plus difficile que de lire en marchant ? » ; « Moi je continue à aimer les femmes belles, et je ne parle pas seulement des visages. Quoi qu'aujourd'hui mon grand âge me pousse plus à la contemplation d'une toile qu'au plaisir de la peindre... » ; « — Quel tableau serait-elle ? je lui demande. — Un moderne, parfait, millimétré et glacé. […] Il n'y aurait pas de traces de pinceau, et chez une femme belle ce qui importe ce sont les traces de pinceau. » Il s'avère que ce personnage – Andréa Camilleri – est authentique et est encore en vie.
Antoñito est un petit garçon timide que son père résume très simplement : « Il me fait penser à moi, quand j'étais moi. » Complètement dominé par sa sœur, Leti, il fait preuve de beaucoup de bonté : « Leti, allongée, envahissant des bras et des jambes le territoire de son frère qui se recroquevillait pour gêner le moins possible. Pauvre Antoñito qui ne sait pas encore que ça n'empêche pas certains de trouver qu'on dérange quand même. » Avec l'adolescence, la ressemblance entre Leti et Leticia (tant mentalement que physiquement) est de plus en plus frappante, et cela inquiète Juan. Son ex-femme et lui ne sont divorcés que depuis deux ans et au début du livre leur relation est encore tendue.
D'autres personnages apparaissent encore et viennent enrichir la vision que nous avons de Juanito/Numéro Trois. Toutes apportent quelque chose. Les relations entre personnages sont donc admirablement bien travaillées. Du grand art !
Pourtant, Juan manque parfois de romantisme dans son rapport avec la gente féminine. Ainsi, quand il raconte comment il a rencontré son ex, il dit : « Quand j'ai connu Leticia, je suis tombé amoureux de sa gaité, de son goût de la vie. Et de son cul. J'adorais voir rire son cul. » L'auteur a quelquefois des qualificatifs étranges pour décrire les femmes comme : « cul rieur ». Cela ne donne pas une bonne image de la femme en général. Ainsi, la petite amie de Tony le trompe avec son homme de main, Leti envisage de coucher avec un garçon qu'elle connaît à peine dans le but de perdre sa virginité maintenant pour pouvoir poursuivre ses études tranquillement plus tard, Leticia essaye de tromper son petit copain… Seule Yolanda, celle dont le héros est amoureux, n'a pas de comportement « répréhensible ».
Pour terminer, j'ai été énormément déçue par la fin. Après plusieurs centaines de pages d'un suspense parfaitement maitrisé et justement dosé (toutes ces questions que je me suis posées ! Qui sont Numéro Deux et Numéro Un ? Pourquoi l'Entreprise laisse-t-elle toutes ces merdes tomber sur le dos de son meilleur élément ? Qui tire les ficelles ? Les autres vont-ils découvrir la double personnalité de Juan Pérez Pérez ? Antoñito est-il un nouveau potentiel Numéro Trois ?), après avoir vu le protagoniste lutter contre les situations incongrues (qu'est-ce que j'ai ri !), on arrive enfin au dénouement et tout finit beaucoup trop vite et beaucoup trop bien. La tonalité sombre et humoristique du livre est laissée de côté. Ce qu'on a là, c'est du commercial. Un petit bémol qui coûte une étoile à ce livre – quel dommage…
Je n'aime pas les romans policiers. J'ai d'énormes préjugés sur le genre, j'ai l'impression que c'est toujours la même chose et les histoires de meurtres et d'enquêtes ne m'intéressent pas. Mais ce livre est LE livre qui me réconcilie avec les polars ! Je ne peux que vous conseiller de le lire, c'est un vrai régal !
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La vie de Juanito Pérez Pérez semble aussi calme et routinière qu'une horloge qui fait tic-tac, qu'elle soit celle d'un homme divorcé, cadre supérieur dans une multinationale et bien sous tous rapports ou celle de Numéro Trois, dangereux tueur à gages employé par une mystérieuse Entreprise. Cette superposition de masques ne l'a jamais troublé mais l'a considérablement enrichi.
Passer ses vacances dans un camping nudiste, avec ses deux enfants, près de la tente où son ex-femme roucoule avec son nouvel amoureux, y retrouver Tony l'ami d'enfance qu'il a par mégarde rendu borgne et unijambiste, se trouver confronté à un rival de l'Entreprise décidé à lui grignoter la place... tout cela a de quoi faire trembler la main chargée d'expédier les "clients" ad patres.
Et voilà qu'en sus Juan tombe amoureux de Yolanda et s'aperçoit qu'il est bien difficile de cacher ses sentiments lorsqu'on est nu ! Rien à faire : le héros va devoir apprendre à se mouiller en nageant parmi les requins !
De soupçons en fausses pistes, de mensonges en manipulations, l'intrigue cavalcade sans répit vers un dénouement surprenant. Carlos Salem fait son miel de tous les registres, passant avec le même bonheur du burlesque au poétique, de la parodie au drame, du thriller à la romance. C'est brillant, pétillant, malicieux et tendre.
Et puis, retrouver Camilleri dans un rôle taillé à sa mesure,c'est la poignée de cerises sur la chantilly !
Un roman de haute-voltige qui m'a enchantée !
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