Citations sur Ô mon George, ma belle maîtresse (Correspondance - Alfre.. (87)
Mais quand tu seras seul, quand tu auras besoin de prier et de pleurer, tu penseras à ton George, à ton vrai camarade, à ton infirmière, à ton ami, à quelque chose de mieux que tout cela ; car le sentiment qui nous unit s'est formé de tant de choses, qu'il ne peut se comparer à aucun autre.
Le monde n'y comprendra jamais rien, tant mieux, nous nous aimerons, et nous nous moquerons de lui. p.31
Te voilà revenu dans mes nuits étoilées
Je te verrai longtemps dans cette chambre funeste où tant de larmes ont coulé.
Aimer ceux qui savent aimer, je ne sais que souffrir.
" Sache que je t'aimerai toujours et n'oublie jamais qu'un seul mot de toi pourra toujours décider de ma vie "
Mais ton coeur, mais ton bon coeur, ne le tue pas, je t'en prie. Qu'il se mette tout entier ou en partie dans tous les amours de ta vie, mais qu'il y joue toujours son rôle noble, afin qu'un jour tu puisses regarder en arrière et dire comme moi, j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois mais j'ai aimé.
C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
J'ai essayé ce rôle dans les instants de solitude et de dégoût, mais c'était pour me consoler d'être seul, et quand j'étais deux, je m'abandonnais comme un enfant, je redevenais bête et bon comme l'amour veut qu'on soit. p.62
En vérité, on dit que le temps guérit tout — j'étais cent fois plus fort le jour de mon arrivée, qu'à présent. Tout croule autour de moi. Lorsque j'ai passé la matinée à pleurer à baiser ton portrait, à adresser à ton fantôme des folies qui me font frémir, je prends mon chapeau, je vais et je viens, je me dis qu'il faut en finir d'une manière quelconque.
Veiller sur toi, te préserver de tout mal, de toute contrariété, t'entourer de distractions et de plaisirs, voilà tout le besoin et le regret que je sens depuis que je t'ai perdu.
Si je vais voir un ami, il me propose d'aller au bordel ; si je vais Dans le monde, on me présente à Mme une telle, qui est bien aise de compléter une petite collection - Dieu sait de quoi - Et quand tout cela m'a bien bourdonné aux oreilles, quand je me sens bien venir la nausée, je me retourne vers la solitude , et je la trouve si noire et si profonde que je n'ose aller ni d'un côté ni de l'autre.
Va au Tyrol, à Venise, à Constantinople ; fais ce qui te plait, ris et pleure à ta guise, mais le jour où tu te retrouveras quelque part seule et triste, comme à ce Lido, étends la main avant de mourir et souviens-toi qu'il y a dans un coin du monde un être dont tu es le premier et le dernier amour.