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Alfred de Musset et George Sand sont non seulement des enfants du XIXème siècle, période du Romantisme littéraire mais aussi des amants maudits dont la passion fait partie des plus célèbres.

Leur correspondance a cela d'intéressant qu'elle montre bien l'évolution et la torpeur des sentiments qui les animent. de passion dévorante ou destructrice à un amour fraternel , à une amitié singulière jusqu'à ce que se déchaînent à nouveau les feux de ces passions qu'on dirait aujourd'hui immatures.
Ils y parlent aussi abondamment de leur passion commune pour la littérature et on y voit leur décalage et la déception qu'ils éprouvent face aux normes et conventions de la vie quotidienne.

Avec cette lecture j'ai compris pourquoi j'avais tellement aimé les classiques de la littérature Romantique au lycée - ah l'adolescence et le lyrisme exalté des Romantiques ! Une rencontre parfaite. En revanche l'adulte que je suis a eu un regard tout autre.
Une expérience qu'il faudrait que je renouvelle avec des oeuvres romanesques lues à cette époque pour comparer.
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"Ô mon George, ma belle maîtresse" est un recueil regroupant la majorité des lettres échangées entre les écrivains George Sand et Alfred de Musset.

Juin 1833. A 29 ans, forte de ses succès littéraires "Indiana" et "Valentine", George Sand a le vent en poupe. Malheureusement, les amours ne suivent pas.
Mais lors d'un dîner, elle fait la rencontre du vicomte Alfred de Musset, de 6 ans son cadet, qu'elle invite à venir lui rendre visite.
Une correspondance débute alors mais s'interrompt rapidement car les deux écrivains, devenus amants, ne se quittent plus.
Lorsque George Sand contracte une dysenterie qui l'oblige à garder le lit, Musset préfère aller voir ailleurs que de rester au chevet de sa bien-aimée.
Alors qu'il tombe malade à son tour, elle se réfugie dans les bras de son médecin, Pietro Pagello.
Les échanges épistolaires reprennent de plus belle, les amants se rabibochent, se séparent à nouveau et remettent le couvert jusqu'au début de l'année 1835 où George Sand décide de quitter définitivement Musset.

La première lettre de ce recueil date du 23 juillet 1833 mais les archives attestent de l'existence de lettres datant du mois de juin. J'ignore pour quelle raison l'éditeur a jugé bon de sucrer ces premiers échanges...
Dans cette lettre, Musset témoigne à George Sand sa profonde admiration pour son roman "Lélia" et lui déclare ses sentiments dès le lendemain tout en appréhendant sa réaction.
La correspondance reprend à Venise le 27 mars 1834 lorsque Musset, guéri, regagne Paris sans George Sand.
Il reconnaît lui avoir fait beaucoup de mal mais se dit heureux de ne pas l'avoir détournée de l'amour puisqu'elle peut compter sur un homme qui l'aime.
Restée sans nouvelles de sa part, George Sand s'inquiète de son état de santé et affirme ne rien regretter de leur histoire puisque c'était là leur destinée que de ne jamais se comporter en amants ordinaires.
Elle lui fait part de ses tendances au spleen, de ses soucis financiers (son orgueil lui fera d'ailleurs toujours refuser son aide), lui soumet des manuscrits et le charge de certaines courses (la fin de chacune de ses lettres se veut d'ailleurs étonnamment pragmatique).
De son côté, Musset tente péniblement de reprendre goût à la vie et à l'amour.
Malgré leur séparation, tous deux continuent à maintenir cette amitié singulière qui les unit tendrement.

Ces lettres sont cependant pleines de contradictions ! Tous deux se souhaitent l'un à l'autre d'être heureux et de trouver l'amour mais pleurent à l'idée d'en être exclus.
Sand requiert la présence de Pagello pour prendre soin d'elle mais éprouve tout autant le besoin de materner un homme, en l'occurrence Musset qu'elle se plaît à appeler son "enfant".
Quant à Musset qui se dit heureux de la savoir comblée par un autre, ses dernières lettres montrent bien que leur amitié ne lui a jamais suffi.
La correspondance s'achève d'ailleurs brutalement, lorsque George Sand comprend que leur bonheur à tous les deux exige qu'ils rompent tout contact.

J'ai passé quelques heures dans l'intimité de deux êtres très doués pour parler d'amour, beaucoup moins pour le vivre sans se déchirer...
Comme le dit très justement George Sand, "L'amour c'est le bonheur qu'on se donne mutuellement". A l'évidence, ces deux-là ne savaient pas s'aimer sans se faire souffrir l'un et l'autre.
Dommage pour eux, mais tant mieux pour le lecteur qui peut se délecter de cette prose passionnée et délicieusement surannée.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Pour les amoureux épistolaire de toute évidence, le charme désuet de la correspondance quel régal. Ils font montrent de leur relation à un point tel qu'on n'a l'impression de rêver nos vies, la citation de M. Wilde prend tout son sens; La vie est une chose rare, la plupart des gens ne font qu'exister... C'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant leurs lettres, ils vivaient, nous? J'en doute...
On hésite, on calcule, surtout la retraite... Et en définitive on reste devant l'écran, navrant!
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Un magnifique recueil regroupant les lettres échangées entre Alfred de Musset et George Sand, de deux écrivains devenus amants. Les lettres sont somptueuses, sublimées par la plume des deux auteurs. Un paradoxe les anime : ils se souhaitent mutuellement d'être heureux et de trouver l'amour dans un autre être, mais refusent en même temps de voir leur amour vogué vers une autre personne qu'eux. Elles sont remplies d'amour, de passion, de désenchantement, d'amitié, de lyrisme. Un véritable petit coup de coeur.
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Chère George
Cher Alfred

Je vous écris de l'entraînement du jeu de paume de mon fils. Deux heures. de quoi voir venir.

Je me suis immiscée au coeur de votre correspondance. Au coeur de vos mots, de votre encre. Au coeur de votre coeur. Doucement, discrètement, ne rien déranger, ne pas interrompre cet échange désuet par les bruits de ce monde.

Si j'ai souri parfois, n'en prenez pas ombrage. Ce n'etait que le sourire d'une mère devant des émois debordants, comme s'ils étaient les premiers. Presque un jeu. Pour se faire du mal, et puis s'en consoler.
Si j'ai souri parfois, je m'y suis sentie autorisée par vos "mon enfant", "mon petit". Par ces passions qui ne trouvent plus d'égales aujourd'hui. Non pas dans les émotions. Mais dans l'expression.

Merci pour ce moment, chère George, cher Alfred, pour ce romantisme qui laisse comme un petit goût de regret ou d'amusement tendre, c'est selon.
Mais c'est tendrement que je vous aime, et tendrement que je vous quitte.

A bientôt 👋
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George Sand et Alfred de Musset ont pour point commun d'être des auteurs classiques que l'on étudie à l'école. Alors quand on apprend qu'ils ont été amoureux et qu'ils se sont écrits de nombreuses lettres dans les années 1830 c'est impressionnant car ce sont deux intelligences éveillées et deux personnalités égales en force, en renommée et en prestige.
Grands voyageurs, la particularité de leurs échanges entre Paris et Venise ou encore Baden est de ne pas être conforme à ce que l'on pourrait attendre : ils s'écrivent après s'être quitté.
Les deux amants ont lâché leur amour mais ils tiennent toujours l'un à l'autre. Ils ont des souvenirs douloureux et pénibles qui leur serrent encore le coeur et restent dans leur mémoire. Ils ont décidé de continuer, puisqu'ils s'estiment, de rester amis. George Sand est très attachée à cette amitié, d'ailleurs elle est avec un autre compagnon à Venise, qui l'aime et sur qui elle peut compter.
Et puis il y a Alfred de Musset qui, après être parti avec un grand air de désenchantement, va petit à petit, vouloir reconquérir cette femme qui avait quand même pour elle tous les prestiges de l'intelligence et de la sensibilité et ceux de l'amour qu'elle lui portait. Il va retomber amoureux et s'apitoyer beaucoup sur son sort, s'ennuyant à Paris. Mais comme il a du talent et du coeur il arrive à la toucher, il l'émeut.
Je n'ai pas toujours aimé le côté maternel de George Sand quand elle couve son ancien amant qui est parfois pénible à jouer l'enfant. Mais que de superbes lettres en échos à leur passion.


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quel amour passionné et surprenant ! on ne sait s il est amoureux, filial, amical, passion ou tout ça à la fois. c est beau c'est bien écrit. on se demande si c'est spontané tant c est bien construit mais quand on découvre les dates ça ne peut que l être.
entre sentiment et tracasseries quotidiennes on est plongé dans l histoire d amour entre écrivains qui me passionne.

parfois gênée par les mots manquants suite aux souhaits des protagonistes mais souvent emportée par leur lyrisme... qui a déjà commandé des oeuvres de l'un et l autre et surtout la confession d un enfant du siècle et Elle et lui ?

emportée ce petit recueil de lettres se lit rapidement et avidemment.
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Une correspondance sur deux auteurs français du XIXème siècle, trouvée par hasard en librairie. Je n'ai pas hésité longtemps pour l'acheter étant sûre d'être agréablement transportée par la beauté des mots de ces deux amants.

Dans ce livre nous est dévoilé une partie de la correspondance amoureuse entre Alfred de Musset et George Sand, après leur première histoire. Oui car au moment de ces nombreuses lettres, ils sont séparés, ce qui ne diminue en rien l'intérêt de leurs écrits.

Ayant adoré La confession d'un enfant du siècle grâce à la plume magnifique d'Alfred de Musset, j'ai voulu en savoir davantage sur la vie de ces deux auteurs (La confession d'un enfant du siècle relatant sans le dire l'histoire de l'auteur avec George Sand).
Donc je me suis plongée dans ces lettres, très belles, parfois poétiques, et remplis d'émotions.

Le XIXème siècle est marqué par le réalisme et le naturalisme, et les auteurs de cette époque essayent de relater avec réalisme une fiction. Ici les personnages sont réels, tout comme l'histoire, ce qui fait qu'on peut s'attacher encore plus à ces deux personnes.

Bon, j'ai trouvé néanmoins des choses qui m'ont embêtée dans ma lecture. Les lettres parfois assez longues (bon, d'accord, tout est relatif), et qui sont, de mon point de vue, les moins intéressantes (problèmes d'argent, parlent de la vie de leurs amis respectifs). L'écart entre certaines lettres qui m'a donné l'impression parfois d'avoir manqué un épisode (même si au final c'est assez facile de suivre). Et aussi la lettre qui clôture ce livre. Non mais qu'est-ce que c'est que cette dernière lettre ? J'ai envie de savoir la suite moi ! Mais, ce n'est pas un roman feuilleton, ici c'est la vraie vie et avec du recul, cette fin m'a amusé.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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C'est en ces termes qu'Alfred de Musset s'adressait à George Sand dans l'une des lettres qu'il lui envoya en 1834, au cours d'une relation brève et mouvementée, mais qui compta et laissa des traces...
Voir la suite sur le livre d'après
http://lelivredaprès.com/
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Dans le cadre de l'opération « Masse critique », j'ai eu la chance et le bonheur d'être sélectionné et de recevoir ce livre audio.

J'étais curieux de savoir ce que donnait un livre lu par quelqu'un d'autre, et que l'on écoute tranquillement. Cela me rappelle les temps anciens ou les gens aisés se faisaient faire la lecture par d'autre. Je pensais que la lecture à haute voix et de plus sur CD était plutôt favorable aux déficients visuels ou autre. Je ne pensais pas que cela m'intéresserait plus que la curiosité de tester. Quel ne fut pas ma surprise quand je me suis pris totalement dans ce moyen de lecture ! En tout cas pour ce type d'écrit à savoir des correspondances.

Les acteurs pour ce CD sont peu connus, mais ils possèdent leur voix propre et identifiable. Je me suis imaginé immédiatement Alfred de Musset et Georges Sand en train d'écrire, de penser en écrivant leur lettre ou de les relire à haute voix. On se croit comme au théâtre assistant à l'intrigue de la pièce. J'ai vraiment été touché par ce moyen d'atteindre des lecteurs qui ne serait pas venu vers ce mode de lecture de premier abord. Et je conseille vivement d'autres lecteurs papiers classiques à se mettre au livre audio.

Les acteurs ne font pas que lire. Ils ont su réinterpréter les sentiments déclarés ou voilés dans les lettres par leur intonations, leur jeu d'acteur. Connaissant un peu le sujet sur Georges Sand, j'ai eu la chance de visiter sa maison de Nohant et donc de mieux m'immerger dans son oeuvre de vie générale et automatiquement on s'intéresse à la vie personnelle. J'avais été un peu déçu car lors de la visite, la relation entre Musset et Sand était peu traité voire mis de côté par rapport aux autres grandes liaisons amicales ou amoureuses qu'a eu l'auteur avec notamment Chopin, Flaubert, Litz… Bien sur la relation entre Musset et Sand est populaire par certains écrits codés sulfureux qui ont toujours circulé. Mais c'est toujours mieux d'en connaitre un peu plus. Et c'est ce que retrace ce CD.

Les correspondances entre les deux amants ont été les plus prolifiques au début de leurs 2 vies littéraires et amoureuses. Elles se passent principalement pendant leur séparation où Georges Sand est à Venise avec son mari docteur italien, Pagelo. On ne sait pas exactement comment les deux amants se sont rencontré, mais il est clair que cela devait se passer. Aurore Dupin, dite Georges Sand, étaient une femme forte de caractère. La première de son temps et de son milieu à défier la misogynie littéraire européenne, mais aussi la première qui, malgré son pseudonyme masculin, était respectée et plébiscitée comme un auteur à part entière, l'égal d'un homme de son temps. Elle était respecté de beaucoup et des plus grands comme son contemporain, Victor Hugo. Alfred de Musset était connu comme le «poète maudit et sombre », homme des plaisirs et à femmes. Georges Sand était son ainé et son premier grand amour.

Ceci peut expliquer cela, car Georges n'aura de cesse de s'interroger sur la nature même de leur amour, oscillant entre amour maternel ou fraternel, et amour entre deux amants. Par ces lettres Alfred de Musset lui dévoile ses sentiments, lui offre ses plus beau vers, lui voue une passion profonde. Ses vers venant d'un homme sont magnifique à entendre et à écouter, plusieurs fois de-suite. Cela ne devrait jamais s'arrêter. Même pour un homme comme moi j'ai été touché. Il ya des exemples à suivre ! Ces mots sont empreint de douceur, de pudeur et de passion. Georges Sand est beaucoup plus timide quand à ses sentiments amoureux.

Leur histoire aura été marqué par la passion, le sentiment d'inceste, l'incompatibilité, la douceur. Georges réfrénant ses pulsions ou la réalité, entrainera Alfred de Musset dans une décente aux enfers que lui-même ne pourra pas se sortir même en étant conscient de son état. On peut s'imaginer aisément à sa place, ne pouvant réfréner sa passion pour une femme, même si il essaye de s'en persuader et même en voulant bien faire. L'amour d'une vie ne s'oublie pas comme ça. Ou je dirais plutôt ne peut pas s'oublier. Les aléas de la vie et leur caractères font que la passion se transformera en poison autant pour l'un que pour l'autre. L'un s'abime en voulant l'oublier, l'autre se rend coupable et n'accepte pas qu'elle puisse ressentir autre chose que de l'amour fraternel.

Hormis ces passions destructrices et la beauté des vers De Musset, j'ai été saisit par la dimension de réalisme qui se dégage de ces lettres. Les amants ne s'écrivaient pas des mots d'un romantisme à la façon Roméo et Juliette ou autre rêveries impossibles, mais des choses empreint de vécu, de concret, de simplicité de la vie, et pourtant tellement poétique.

Bref, j'ai plus qu'adoré ces textes, j'en été ému, surtout par les vers d'Alfred de Musset.
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